1
année XV®
PRîr D’A^UNSEMIÎST' TX-K' an
Italie f • -.i...’ ,' I-* 3
Tous les pays <1« lunion de
\Wfltc' . • . » 6
Amérique dù Sud . . » 9
Cfn s'aDffuné :
Au- bureau d’Administratlon ;
Che'* MAI. leis Paaîours :
Ober Mi ÉÎiraest Kobeit f Plsneppi;)
et A la Librairie Cblantoro et
MaRo'àrélli' f Pîgtierol
Îj aüouiieniénfpart du 1* Janvier
et Be pbiîé'n’avaitbS.'
N. 45. '
WuinÀfts séï^réW de'nikarféff avàWt
le tirage ÎO'contjméB ebaeun.
JÎHiionces : SÏ(]i centltnes par li^ue
pïiu'e une seule fois,~ 16 centimes de '2 à 3 fois et 10 oeii¿irties pCifr 6 fois et Au dessus.
S’adresser pour là Iledacttcn M.
le Past, IL Meille, Torrs^PfilUnê
et pûiirridmiJitAtii’ïttiQn À M. le
Past. J. f. Pons, Tûfre-P^Uitt,
fl Tout cbang|6i7ifint d’adrosso est
payé 0,2o ce’ütift^eg.
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ECHO DES VALILÉGS VAUOOtSES
PatWs'ôàht chaijtie yôiddrVdi'
Yâuà'nUi setéi Umôïkê. Aotbb 1, 8. àHi'i^dnf îi vérité avec la charité. Eph. iv , 15.
m lïï Èil r e.
Be PratfgiOfe à Balfeiflé. Vf. — #'Seplim'e
CVap’ûiïnk ÏÀUre de Pàlefih'e* (suitej. —
Leltire de Géfiève; CMcinîdnei vaüdeifee-.
— Straisci'iptioii'pduf ' Aigiiilltes! — Souscription d’aCfi’dtls de grâce. — Kétue pôlitqné:
— Announces.
DE PRM6INS A BAkSlLbE
VI.
Qui m’aurait dit
ce matinj lo'rscfue ftouS avons quitté
Lanslevillard, à> 4 tretires, qft*e ra soir
nôu s coucher ions à Suse^ m’a tiraiC
trouvé fort incrédule. Tarfl il! est vrai
que nous firévoyons bien pe», au'nVatin dé la 'vie, quelle sera la route que
nous avoTié "à parcourir, et qâél est le
lieu où les ôrahres du soir nous SiUrpreïidroni. Oa enfteiid sOu vêtit dire:
€ bief! nous doiïne ùne'bohue' heure ! i
A quoi je répOnds ordioaireinèrri
Toutes les heures sont bonnes, si. nous
avons placé'notre confiance eïï Jésus;
Notre rou te d’aujourd’hu r nou s ad’abord laiti traverser le hois de sapins
où sfe déroulent, coinrtie un,gitanésér.'i
pent'blaflc,; les cinq où six lacets du
grand chemin qui monte de L^nsle'-r
villard au col' du Moot*Genis, BnsuiK,
vant un sentier plus direct, nous avons*
pu’déjeuner à 6 h. ad refuge N® 78,
placé jttslç sur le col. Si cela eût été
nécessaire, un carabinièr nous aurait
rappelé qtfe nous avions passé la frontière..
Tandis qué nous descehdicms doucement le Versant italien', adrnirani
le beau lac du Monl-Ccnis entouré' de
prairies, dominé par le fort constrtiit
sur un mamelem au céntre de là Vallée,
noifs nous représentions le petit dé^
lâchement vaudois envoyé poûr saisir
les chevaux de la grande poste, là où
s’élèvent maintenant, aVec l’hospice,
de fort jolis hôtels. Au relonf, il y
avait eu l’incident des mulets chargés
des hardes du cardinal Ranuzzi. Notre
itinéraire nous a obligés à laisser'la
grande roule pour prendre, sur la
droite,, celle qui devait nous reconduire à travers les prairies et les alpagas dû petit Mont-Gehîs, sur terre
de France. C’est une espèce de S que
nous âvotfs décrit 'le long de la fron*
lière, pour entrer définitivement'en
Italie par un col bien plus sauvage
Sue ceux do Mont-Genis'; eetoi dn
lapier (3472 m.), situé einire le vallon
dé Sàvlne qoi descend du côté de Modane ot le vallon de là Clafée qni débouche en face de Chaumont. Il n’avaif
g S tous leâ' torts ce brigadier des
rdes de Finances, qni sortant de son’
: abri: sur ce col entouré de glacîes's,
visita nos sacs et nous demanda pour-
2
350
quoi nous aviop choisi une roule si
peu fréquentée. Nous n’eûmes pas de
peine à satisfaire sa curiosité, et lorsqu’il ajouta: Mais vous êtes des Toscans,
nous fûmes tout fiers de placer ce
compliment au sujet de notre italien
à côté de celui que nous ont fait quelques savoyards en nous prenant pour
des français.
Il est probable que les Vaudois avaient
l’intention de prendre, à travers les
rochers, à droite du col Clapier, pour
arriver sur l’AIpe de Touille et descendre ensuite vers la Doire. Ils se
plaignent d’avoir été égarés par le
guide qui leur fit faire la descente
du col et les conduisit dans l’étroit
vallon de la Clarée. A décharge du
guide, il faut dire qu’il neigeait et
que la neige alteiMait un pied sur
la hauteur du col. Pour nous, le temps
fut bien plus favorable, ensorte qu’au
lieu du froid, nous avons plutôt senti
une forte chaleur.
Que dirai-je de celle descente de
deux heures? Rien, si ce n’est que
je comprends mieux, après l'avoir faite
pourquoi Reynaudin et Arnaud l’appellent un 4 précipice plutôt qu’un
chemin» et comment le premier peut
dire : « La nuit très-obscure nous ayant
pris dans cette terrible descente dont
j’ay parlé, nous étions tellement fatigués, que nous ne pouvions presque
pas bouger de la place, jusques là
que plusieurs furent contraints! de
rester pax les chemins pour attendre
le jour,...».
Nous nous reposons dans un pré
tout entouré d’énormes rochers, sur
la droite nous povons observer les
pentes boisées, très-rapides, que les
Vaudois ont dû gravir, le samedi matin,
après avoir en vain essayé de forcer
le passage au débouché de l’étroit
vallon où nous sommes. Depuis le
sentier que nous prenons sur la gauche, en longeant le canal qui conduit
les eaux de la Clarée à Jaillon, on
peut constater la difficulté qu’offrait
ce défilé défendu par les soldats et
des paysans qui faisaient rouler des
quartiers de roc sur les Vaudois. Au
bas, sur la droite, on aperçoilde bois
de châtaigners qui les protégea dans
leur retraite, lorsqu’il fut décidé que
l’on reprendrait les hauteurs. Au delà
de la Doire, on voit Gravère et Chaumont où un train de chemin de fer
attend le signal du départ et nous
ramène, des tristes souvenirs qu’éveille ce vallon, où les Vaudois ont
tant souffert et tant perdu de leurs
gens, aux réalités du présent. A Jaillon, point de logement; bongré malgré il a fallu pousser jusqu’à Suse.
H. B.
M" S. CRAPQNNE
La colonie protestante et la paroisse
vaudoise de Turin viennent de faire
une perte aussi inattendue que sensible dans la personne de M. Septime
Craponne, que Dieu a repris à Lui,
après une très-courte maladie, dimanches? octobre à 6 h. p. m. II y avait
28 ans qu’il était parmi nous. Arrivé
à Turin en 1861, il y fonda en 1863
une maison industrielle, qui après avpir
passé par les diverses pérîpé.Ues qui
marquèrent le cours du commerce
des soies, avait atteint, dans ces deux
dernières années surtout, un développement remarquable, qui lui assurait
une supériorité incontestable dans ce
genred’industrie. Connaissant fort bien
la partie, et avec l’activité et la droiture qui le distinguaient,* M. Craponne
se trouvait à la tête de huit établissements divers; donnant de Couvrage
à 2.500 ouvriers, et produisant près
de 150.0CK) kilog. de soies, si estimées
qu’elles lui valurent, de la part du Gouvernement italien, la rnédaille d’or là
l’Esposilion de Turin en ISS^, et la
croix de chevalier, et tout dernièrement
encore la médailte d^or à l’Exposition
Universelle de 'Paris. Et tout cela se
faisait sans bruit, en famille, car c'est
bien comme une grande famille industrielle qu’il considérait ses employés; il était pour eux un père bien
plus qu’un patron, et iis le lui Tendaient bien par le respect et la vénération dont ils Teniouraient. La chosë’
n’est pas difficile' à comprendre pouj
qui connaissait les qualités morales
1 î fi
3
351
qui distinguaient M. Graponne. Nature
très-modeste et très-digne à la fois,
ses paroles et ses actes étaient empreints d’un cachet de noblesse et de
courtoisie chrétiennes qui se reflétait
dans toute sa personne. Ame très-sensible, quoiou’à l’extérieur son humilité se traduisît en une réserve qui
pouvait paraître de la froideur, il avait
ce cœur aimant et généreux qui faisait
le bonheur, non seulement de son cercle
de famille si intime et si attrayant,
mais de cette grande famille des déshérités 'de la fortune qui trouvaient
invariablementchezluiun accueil aussi
empreint de bienveillance que de délicatesse. Gomme Président de la SorAété Française de secours mutuel, il
fut une vraie providence pour ceux
de ses compatriotes que les vicissitudes
de la vie amenaient a Turin: que de
misères cachées celte main n’a-t-elle
pas soulagéi ce cœur n’a-t-il pas consolé! !
Il était membre du Gorisistoire depuisii866, et prenait un vif intérêt
aux affaires de l’Eglise, si bien que
celle-ci le nomma par deux fois son
représentant au Synode, » aux séances
duquel if assistait avec une assiduité
et une àllention des plus Soutenues.
Et au moment où il allait jouir dans
une retraite paisible de la position
qu’il avait acquise si honorablement,
mais après tant de luttes, le Seigneur
a jugé bon de rappeler à ce repos'
plus complet, et à celte gloire plus
excellente qu’il donne à ses serviteurs
qui se sont préoccupés moins d’avoir
du succès que d’être fidèles.
: ■ ■ W. M. ■
(fiiorreoponbance
«■Wnm ■-*«
Palernie, 15 octobre 18S9.
rSutie, voir N.° MJ,
Les premières salutations échangées,
nos braves amis m’engagèrent à visiter
le aouveau local, que nous allions
inaugurer. Me rendant avec plaisir à
leur invitation, je fus très-agréablement
surpris de l’excellent choix qu’ils avaient fait. Adiré vrai, j’ignorais qu’on
Eût, à Riesi, trouver si bien et à de si
onnes conditions; plusieurs de nos
églises de grandes villes ne sont pas
si convenablement pourvues. Le pasteur M. A.' Balmas a eu la main heureuse et a sû disposer le tout parfaitement. G’est au premier étage du
palais Faraci ; ne souriez pas lecteurs,
il mérite cette désignation. Les pièces
sont vastes, aux voûtes cintrées, avec
de grandes ouvertures qui ne disputent leur droit ni à l’air ni à la lumière.
Un bel escalier conduit aux premières chambres, qui servent pour
l’école de garçons, tandisque le grand
salon est affecté au culte. Mesurant
environ 64 m. c., il offre commodément
130 places assises, ce qui, en temps
ordinaire, est suffisant pour réunir les
fidèles de la localité et les auditeurs
occasionnels. Personne ne s’attend à
une description des décors, car pas plus
à Riesi qu’à Bobi, le culte en esprit
et en vérité n’a recours aux subsides de
l’art; nos frères, cependant, se sont
permis une fresque, au haut de la
voûte;. '!le mystique chandelier aux*
sept étoiles dont la lumière reluit dans
les ténèbres. L’exécution en a été confiée à un membre de l’Eglise, qui a reproduit avec succès le même écusson
sur l’enseigne au dehors.
Il ne sera pas sans intérêt de rappeler que la chaire, cédée par la municipalité de l’endroit, n’est autre que
celle d’un ancien oratoire catholique;
ainsi, après avoir servi à la propagation
de l’erreur, elle corrige son passé en
devenant chaire de vérité. Si ce n’élail
à cause de ce fait caractéristique, j’engagerais fort nos amis de Riesi à la
remplacer an plus tôt, car cette cage,
ou boîte malcommode, est un véritable
éteignoir du feu oratoire.
Aucun placard n’annonçait à la population notre cérémonie d’ouverture.
Un ami m’avait écrit; «inutile d’imprimer quoi qiie ce soit; il suffira que
vous vous promeniez avec nous dans
les principales rues pour que tout
4
‘.»■.''.»'rf^JVfvvvv^'^'^Al/vvvvsAA^sr</vvvv^.^vvvvvv^l^íV^l
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spii ^ver,lj?, PourQuoi pas? J«
cpnsfipUs ijfl bop çceur à rernpiiir .l’office d’pfliche ambulante,, ce qui était
aussi cfïiçaçe qu’économique.
Un bôfe de grande impoi'tance honorait, en cçs jours, la petite ville de
sa visite; çe n’etail rien moins qu’un
inspecteur général du ministère de
l’iniérieur, le conjuiendatore G.”**; il
voulut visiter nos locaujc, et le syndic,
qui ftt les présentations, nous dit que
le soir il assisterait au culte d’inauguration. G’étaita 7 1|4 h. qu’il devait
avoir lieu, mais dès avant sept heures,
on vint nous chercher, nous assurant
que le local était bondé, et que toutes
les autorités étaient déjè présentes. En
effet nous trouvânnes, an entrant, l’inspeotenr, le syndic, le préteur, le délégué, plusieurs antres fonctionnaires
et une grande partie des civüi de
l’endroit.
he pasteur de Riesi, M. Ralmas déposa solannellemant la Bible sur la
chaife et prononça «ne fervente prière
de çonsècraiiqn. Ayant été chargé du
discours, je parlai ou «culte public»,
traitant sucnessiveinent du lien, de la
raison et de l’essence de ce culte.
L’attention ne se démentit pas un
instant, et k la sortio les chaudes
poignées, de main, oui furent échangées, et les regards brillants de satisfaotion du grand nonthre, nous témoignèrent de la joie des frères et de la
sympathie des amis pour cette fêle
chrètienhe.
L’inspecteur général eîipnma son approbation CP ^s; termes non équivoques ; il dit qu’il appréciait hauiement
les principies évangéliques, et qu’il souhaitait à Riesi d’en ressentir les bienfaisants effets.
t
* -k
Le soir suivant, ayant annoncé que
j’aurais parlé des avantages de l’éducation évangélique, le même public,
accru encore de nouveaux auditeurs,
se pressait dans la salle, ». C’était en
vue de nos écoles .qtie .)’avaj,s choisi
ce sujet, eiilieu veuille faire, pour bien
deSi cœurs, ce que la parole de l’homme
ne saurait produire: les décider pour
lui et pour sa cause. Puissions-nous
avoir la Joie d’eDiendi:e bon nombre
de pères de famille: à Riesi s’écrier
comme Josué : « Moi et ma maison nous
servirons J’Eierneli». Ce ne fut pas la
moindre jouissance que j’éprouvai,
que la visite de nos florissantes écoles.
Je comptai au delé de cent enfants dans
la section des filles et une trentaine
dans celle des garçons. Ces chiffres ne
représentent pas le total de l’année, car
on en était à Ja première semaine
d’école; ils atteindronit.certes¡les deux
cents.
Le fait qu’on nous eonfie volontiers
les fillettes, futures mères de famille,
est d’une grande importance au point
de vue de révangélisation de la contrée.
Riesi s’est montrée une fois de plus
tolérante, libérale, hospitalière: tout
cela est digne de remarque; mais il
Y a loin encore qu’elle soit, comme
¡’appellent les villes environnantes ;
lu paisi Ai H prutisiauH; les protestants n’y sont que dans la proportion du cinq par millo, ïloutefois
quelle différence entre l’état des esprits
à Riesi et à Mazzamno, par exemple, la ville la plus voisine et d’une
population presque égale. Taodisque
nous inaugurions notre nouveau local, voici de quoi se préoccupaient
les gens de Mamrina: c’est l'avo:cai
Biagio Naloli, notaire, juge assesseur,
qui se charge de nous en [informer par
une circulaire imprimée qu’il adresse
à ses confrères de Maria SS. dei seUe>
dolori: «Grâces à mes suppUcalions,
» Moioseigneur l’évêque a décidé que
» les soeurs de la confrérerie aient
»part aux mêmes bénéfices que lês
» frères, et que ceux-ci, au lieu du
» sac et de la visière, portent, do» rénavanl, dans les processions un sur» plis et un béret de velours noir,
» exeaplé quand on accompagne le
» Divinissimo. Je prie les sœui’s de
ï vouloir, en raison des nouveaux pri* viléges.jMtyer l’aûnuitédefr,4,7fi... ».
Avez-vous bien lu ? Ri s’agit pour
ces nmjheureux de changer le sac
conUre le surplis, la. visière canire le
béret de veionrs: aoijsr; mais sous e«s
5
^353,
OF,¡peaux,pe^ inoporle que le coeur soit
louj&urs le mêrne, opiTOjanpu et désespéréipenl malin ! C’est nevranl !
»
4- *
Fidèle à mon itinéraire, Je pris, en
relouroanl, la rou),e de Caltanisselta,
désirant serrerencore la main au digne
et cher pasteur de celte localité, qui
allait partir pour l’ile d'Elbe avec sa
famille. Si je fais mention du voyage
de retour, c’est qu’il me ménageait une
douce consolation. Je fus, en effet, à
la gare de Galtanissetta, accosté par un
monsieur qui, me serrant la main et
me présentant sa femme, me dit qu’il
ferait route avec moi jusqu’è Palerme.
Ne le remettant pas du tout, il m’expliqrua qu’il était un de mes auditeurs
de Biesi et me tendit sa carte de visite. C’était un bon propriétaire de
l’endroit. La conversation tomba naturellement sur les cultes des jours
précédents. M, R. L-, me dit avec un
accent convaincu et vibré: «Je n’aurais jamais cru qu’on pût réaliser à
tel point la présence de Dieu; le soir
de l’inauguration, Chrisléiaitlà, ¡¡était
là, je l’ai senti». Faisant ensuite allusion à ce que j'avais dit, touchant la nécessité d’un culte public, dû quel aucune excuse, aucun prétexte ne doit
nous tenir éloigné; «J'ai compris, ajouta-t-il, qu’il nesufiit pas déliré la Bible
et de prier chez soi (c'était son cas),
mais que nous devons fraterniser dans
un exercice spirituel en commun».
Il m’assura de son intention de fréquenter assidûment le culte pendant
son court séjour a Palerme et il tint
parole. Dieu veuille lui donner la force
et le courage, à lui et à beaucoup de
.ses concitoyens, de le confesser hardiment dans leur propre ville.
La timidité dans la profession de leur
foi est le cas de bien des gens, à Kiesi
et ailleurs, qui, nourrissant dans leur
cœur des sympathies pour l’Evangile,
lisent la Parole de Dieu en caehelle,
majiS ne se déclarent^ jamais. Ces Nicodèmes craignent dé se iGindre ouyertepienti à nous, leur cnandelle est
so4)s te boisseau; puisse le Seigneur
la replacer bientôt, pour un grand
nombre d’aines, sur le chandelier.
A. Muston,
Genève, 28 octobre 1889. (1) •
Cher Monsieur,
C’est avec un vrai plaisir que je
commence cette correspondance demandée aimablement par vous et destinée avons envoyer de I emps en tem ps
quelques détails, pour raconter aux
lecteurs du Témoin ce qui se passe
dans le monde religieux de la Suisse.
Ce sera un lien de plus entre les églises des deux pays et aussi entre votre
correspondant et les nombreux amis
qu'il a le privilège de compter parmi
les Vaudois.
La première impression que je puis
vous communiquer, s'est celle de l’exIrème plaisir qu’ont ressenti tous les
Suisses qui ont eu le bonheur d’assister aux belles fêtes du Bicentenaire!
Soit ceux qui étaient délégués par des
églises ou des sociétés, soit ceux qui
sont venus de leur propre chef, tous
ont beaucoup raconté, et aux corps
qui les avaient envoyés, elaux cercles ae
leurs familles et de leurs amis, et tous
ses récits ont tendu au même résultat;
reconnaissance pour l’accueil si cordial,
si fraleriîei qu’ils ont trouvé, inlérlt
et sympathie profonde pour la population vaudoise et pour l’église mère
de toutes celles de la Réforme, église
qu’on peut bien considérer comme
ayant été l’héritière des t sept mille
hommes qui n’ont pas fléchi le genou
devant Baat ». Que d’expressions de
regrets n’avons nous pas entendues
de la part de ceux qui n’ont pas pû
assister à ces fêles, et que de «si j'avais su!» ont été prononcé.s par ceux
qui, pouvant venir, étaient restés chez
euxl
Mais c’est de ce qui se fai t en Suisse
que je dois vous entretenir; je suis
obligé de glaner et d’être bref et voici
ce que je puis vous raconter.
Les vacances ont pris fin; écoles,
collèges, facultés ont pour la plupart
recommencé leur travaux; pasteurs,
(1) Nous remercions cordialement M. Ad.
Gautier d'avoir bien voulu accéder à notre
demande d’être lo correspondant du Témoin
pour la Suisse, Sa modestie l'a fait hésiter
a accepter; mais sa première lettre est la
meilleure preuve que notre choix a été des
plus heureux.
6
.354^.
évangélistes, professeurs, plus ou
moins reposés par des séjours de
montagne ou autres, se préparent à
leur campagne d’hiver, et 0ieu veuille
que leurs eÎTorls soient bénis et qu’ils
soient encouragés!
Plusieurs facultés de théologie ont
recommencé leur cours par des séances
d’ouverture solennelles. Dans l’école
de théologie de la Société évangélique
de Genève, cette séance d’ouverture a
consisté surtout à entendre un remarquable travail du prof. Baumgarlner
sur l’étude de l’hébreu dans les églises
protestantes, montrant l’importance de
celte élude pour les pasteurs, comme
quoi c’est surtout dans les églises évangéliques qu’on s’y livre, et faisant l’historique de cet enseignement dans ces
églises, surtout dans celles où on parie
français. Ce travail est imprimé el
peut-être quelque membre de l’église
vaudoise jugera-t-il intéressant d’en
parler plus en détail dans \e Témoin.
Dans la faculté libre de Lausanne,
le discours d’ouverture a été composé
par le prof. Lecoullre; c’est une élude
sur la Conversion de Calvin; ce discours sera également împritaéi
Deux congrès se sont réunis à Genève dans les mois de septembre et
octobre. Le premier était international et s’occupait de la réforme de la
police des mœurs. L’opinion publique à
Genève, mise en éveil depuis longtemps
par le vénérablepasleurT. Borei, s’était
émue par suite de deux suicides accomplis dans des circonstances affreuses; aussi l’endroit était il bien choisi
pour tenir ce congrès, et le public en
a-t-il suivi les séances avec intérêt.
Mais tous les délégués de tant de pays,
tout en constatant que l’opinion fait
des progrès, ont pu se rendre compte à
quel point le bien est difficile à faire,
combien les abus sont odieux el le
mal démesurément profond! On ne
perd par l’espérance ni le courage, mais
les difficultés sont énormes!
Le second congrès était intercanlonal, c’est-à-dire exclusivement Suisse;
il avait pour but de réagir contre la
littérature immorale. On a constaté
des faits effrayants produits par de
mauvaises lectures, mais aussi l’énorme
difficulté qu’il y a eu à oblenii- un résultat, surtout dans un pays démocratique où la liberté illimitée de la
presse est reconnue par les constitutions, et où chaque restriction, quelque
légitime qu’elle soit, apportée à celle
liberté, ou plutôt à celle licence, ne
manquerait pas de soulever des tempêtes, et cela souvent dans un but politique. Les journaux français n’orit ils
pas qualifié de mômiers le gouvernement de la police de Genève, parceque
le tenancier des Kiosques avait, de
son plein gré, ôté de ses vitrines un
journal parisien dont le feuilleton était
immonde? . j •
À la fin de Septembre, Lausanne a eu
sa semaine d’assemblées religieuses
annuelles. Y en a-t-il des sociétés dans
cetleville de34,000 habitants ! et toutes
font preuve d’une louable activité. Voici
l’énumération de celles qui ont eu leurs
assemblées: Union chrétienne, Société
des protestants disséminés, Société des
missions, Œuvre du relèvement moral,
Comité espagnol. Société biblique,
Société pour la saflCtiûcàliQn du, Di^
manche, Sociéié des traités religieux.
Société des écoles du Dimanche, Mission iiiléi'ieftre, SociélédeTempérance !
Toutes les séances ont,été bien suivies
et fort intéressantes. ,
A Neuchâtel, rUnion CbrâlienDe a
inauguré un nouveau local, spacieux,
commode el bien situé. On a signalé!
de cette ville iirt fait qu’on rencontrerait difficilement ailleurs; La société cantonale des;, officiers avait sa
réunion annuelle dans le. chef lieu, et
a exprimé le désir que celte réunion,
commença par un service divin. M. le
pasteur Perrochet, aumônier:d’un des
bataillons, s’est chargé avec plaisir de
faire le culte demandé; le sujet l’inspirait, el les auditeurs en ont été
charmés et édifiés.
Dans une autre lettre j’espèré s. p.
à D. vous parler de la Suisse allemande dont, faute de place, je ne dis
rien aujourd’hui, i ■
Recevez, cher Monsieur, les affeç“
tueux compliihents de Votre dévoué
Ad. g.
7
355
Cltronique
Saint Germain. — Le 3 novembre
a eu lieu l’installation de M. Charles
Albert Tron eti qualité de pasteur de
l’Eglise de St. Germain. Le Seigneur
nous avait accordé un temps splendide ; aussi l’assemblée était nombreuse
au point que l'on a dû ajouter des
bancs et que bien des personnes ont
dû rester debout.
Le pasteur installant attira l’attention de l’assemblée sur ces paroles de
l’apôtre: Souvenez-vous de vos conducteurs, qui vous ont annoncé la
Parole de Dieu, et imitez leur foi,
considérant quelle a été l’issue de leur
vie. Héb. sui. 7. et le pasteur installé parla sur Es. xl. 1. Consolez,
consolez mon peuple, dit votre Dieu.
Que Dieu bénisse le ministère de
notre collègue. E. Bonnet.
La To üR. — A ssociation pédagogique.
— Une circulaire du Bureau de l’Association en date octobre 89 renouvelle ^annonce de concours à deux
prix, l’un de fr. 100, l’autre de 50
3ui seront décernés aux auteurs des
eux mèilleurs’travaux sur le sujet
suivant: Del miglior metodo per l'insegnamento della geografia nelle nostre
Scuole^ Les MM. SS. pourront être
remis à M. .1. P. Pons Modérateur jusqu’au SI mais 1890. •
La circulaire rappelle aussi que le
sujet a discuter dans la conférence qui
aura lieu à Pignefol en 1890 est: L’insegnamento della storia patria nelle
nostre Elle recommande à tous
les membres de payer leur côte et
d’accroître, par leur dons en livres,
la bibliothèque. Ce dernier appel est
adressé également agli autori Valdesi
« perchè facciano dono alla Bibliotea
dell’Associazione di uqa copia delle
loro opere».
SOUSCRIPTWN
pour les incendiés d’Aipille
Paroisse de Pîgnerol liste).
M. Hugo Turck, L. 10; M. Guigou,
1; M'i® Marie Pasquet, 2; M“« Marie
Peyran, 1; M™® V''® Ribel, 2; M™®
V''® Micol, 5; Collecte a l’issue du
Culte, 10,85.
Torre-PeUice.U’^^ V''® Ollagnierfr. 2;
M. Jean Coïsson, (Appiots), 1 ; M. J.
Boër, syndic, 5; M"« Rachel Pasquet, 3.
Bobi. - B. Gardiol, fr. 5; J. Negrin
(Subiasc), 1; Paul Bonjour, 0,75; Marie
Geymonat (Courtil), 0,50; C. Davit Lausarot, 5; P. Negrin (Courtil), 1; J. Mondon-Marin, 1 ; J. P. Massel, 2; Madel.
Aillaud, 0,50; M. Pétavel, 0,20; Miss
Tickell, 10; Et. Davit, 2; Pierre Gilles,
1; Daniel Salomon, 0,50; D. D. Mondon,
ancien, 1,50; J. Geymonat, id., 1;
Alexis Gay, 1 ; Et. Gönnet de Salomon,
1 ; Josué Geymonat, 1 ; Berton, ancien,
1; Salomon, id.,1; Tim. Garnier feu
Tim., 0,50; Pierre Rostagnol, 2;
Etienne Bertinat feu Et., 0,50; Consstance Navache, 1; M.® Veuve Geymonat, 1,50; Reynaudin, Syndic, 2;
Garnier (Prà), 1,50; M. David Albarin,
25; Pierre Bonjour feu Pierre, 1 ; Pontet, ancien, 1 ; Bonjour, ancien, 0,50 ;
Joseph Negrin, né'goc., 1 ; Et. Geymonat feu, Paul (Champ) 1; Et. Geymonat feu Paul (Ville), 2; David Michelin de Paul, 0,50; Jacques Pontet,
0,50; Paul Geymonat feu David, 1;
David Geymonat (Courtil), 0,50; David
Bonjour, 0,50; Sigismond Bonjour, 1.
Total fr. 82,45.
PrarusHn. — Marie Forneron (Saint
Barth.) fr. 0,50; Jacques Rivoire, (Milon), 1,50; Jacques Rosian, ancien, 1.
Massel. — Giraud Phil., Gros Pas.,
fr. 1 ; Par l’ancien de Salse, 1 ; Micol
Fréd., feu Fréd., 1; Pascal J. P., 2;
Tron Antoine, 1.
Périer-Maneille.
M. Jean Peyrot, aubergiste, fr. 10;
M, François Peyrot, boulanger, 2; Jean
Guigou, boulanger, 0,50; Jean Balme,
négociant, 2; Madeleine Ribet, 1,50;
Henri Ribet, ancien, 0,50; M. Emmannel Pons, secrétaire, 1 ; J. Jacques
Bancs, (Linsart), 0,50.
Rodoret. — Philippe Barai, fr. 1.
Oênes._ — Una lettrice de\['Italia
Evangelica, fr. 5.
Rorà. — M. Michel Mourglia, 2.
Pomaret. — M''* Perron, 5.
8
..356^
PétHer-Müneille.
Henri Poël, ancien, fr. t; M* veuve
Marianne Poët, 5; M“ veuVe CalhéVine
Grill, % Philippe Pascal, 1; Pons
Jacques, Bessé, \ ; Pons Pierre, 1; Heriii
Pellegrin, notaire, 1,50; M® veuve
Jeanne Peyran, 5 ; Pons Jean de Philippe, 0,50; Perrier Jeanne, veuve,
0,80; Alexandre Menusan, 1; Ph.
Refourn, 2; Micol Jean Pierre, i; Ribel
Jean, régent, 1; Mëyriardi Jeanne, 2.
— Total fr. 25,80.
Florence.M. Carlo Bianciardl'i 5.
Fleurier (Suisse). — Par M”“ Marie
Grill: M. GusL Yôrsiil, fr, 2; M. Volkniar Andreæ, 2; M'*® L. Richard, 2;
Anonyme, 1; Marie Grilla li
Souscription d'actions de grâces
pdnr le Bidentenalre de U Glorieuse Rentrée
Torre-Pellice. — Farailie Trda,
Armaria, fr. 50; Jonrdàn îtarlh., Ta'illarel (Arnaud), 1; Eynard Jàeqdes, id,
(Garabiin), 1; Armand Boac Ji D.,
Gopin, 7; Jacqües Armand'Bosb, 20.
(Les noms qui précèdent se sont glissés
par erreur dans la liste de sou.scription pour Aiguilles, N° 4'3. Nous reclilions'en même temps utte autre inexaclitudé. M. Frache (Dagols) a donné
pour le Bicentenaire fr. 15 et non pas
fr. 10).
foliftque
ttalta. — Le duc et la duchesse
d’Aôste ont débarqué à Gênes le k c.
après avoir représenté la faUiillé royale
aux funérailles du roi dé Portugal,.
Don Louis, le mari de Maria Fia la
soeur de notre roi.
L’empereur et l’impératriee d’Allemagne sont attendus à Venise pmir
le 12 0. Ils ont- pris part atix brillanrés
fêles d’Athènes en Tnoimeiir dès nocë.s
du prince héritier de Grèce avec la
princesse Sophie sœur de l’empereur,
et ont visité erisuilé Constantinople
où ils sont présentement l'objèt d’’ùn
accueil eftlhousia&lè; ilrepasseront par
l’Italie, et Guillaume I, si ce- n’est
l’impératrice, s’arrêtera à Monza deux
ou trois jours, hôte de S> M; Htímbert J.
Vingtcinqi dès membres de la députation Abyssine sont repartis polir
l’Afrique et sont arrivés V Massaùa.
Le chef de l’amhássade, Makonriee,
doit partir sous peu, lui auSsL
Le général Baloisserâ, dont' la santé
est un peu compromise, a demandé
au Ministère 1» permission'de retourner en Italie.
Les jornauX aimoncent qu’en récompense des services rendus par Léoni XIII
a l’Angleterre, grâces à son <intervenlio’n
dans les affaires d’Irlande, le gouTcrnemenl anglais ai accrédité auprès de
lui un représentant Officiel.
Lès longues pluies de ces derniers
jours ont prodùit de grandà- dégâts
(et occasionné quelques victimes hu*maines) dans une grande partie de
rilalie septentrionale et cenuràHe'.
BrUnéie. — Dé noùveâu’x conflits
on't,écialé entre ouvriers français et
italiens à Vitieà'tfX, dêmi'rL de là Côté
d’Or.
AuirieHe. — Kalnoky, le ministre
des affaires élrangèiqîSj.esl parti le 31
d’oclobre pour Friedrichsruhe dans le
but d’avoir une ehlrevoe avec le prinbe
Bismarck.
La Bohême insiste pour que l’empereur soit couronné comme roi de
Bohême et ajoute désormais i ce titre
à ceux d’empereur d’Autfiohe et roi
de Hongrie.
Al son tour, le Tyroi italiws’agïle
pour Obtenir son aulonomie'Sdmi'nrsira-tive et une Diète spéciales
Dorénavant, la Maison Vaudoise et
le Musée seront ouverts aux visiteurs
chaque Vendredi Matin, de 9 h. à midi
et non plus lé^JemiK'
Tofre-PelHix, ii 7 Novembre AS89.
Ernest Roeert, (iéraai.
Pi^newil, ïmpL CtiiantoTe-Masesdèlli.*