1
tn’
oi'
Neuvième aunée
N. 23.
Vendredi 13 Juin 1874.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
'Spécialement eonsacrée aux inléréls malériels et spirituels
(le la Famille Yaudoise. (
Qu» toutes les choses qui aoot véritebles,,
vos pensées — f Phtlippie««., IV. 8.)
PBIX D ASORNEMEliT :
Italie, à domicile (uu an) Fr, 3
Suisse................* 5
France................»6
Allemasme 6
Angleterre , Pays-Bas . • 8
Vn numéro separé : 5 cent.
ün numéro arriéré : 10 cent.
BUBEIOX d’aBOHHEHENT
PioNERor, ; The* Chiantore et
Mascarelli Imprimeurs.
Fr.ORENCB : Libreria Evange^
lica. via de'PaDzani.
ANNON<*ES: 20 cent, la iTg^
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a
dresser pour l'administration
et la rédaction a la DiretHon
de l’^cAo dêt Vallee$t Torre
Pellice.
Guerre à la paix. — A messieurs les
Pasteurs. — L’Emigration. — Correspondance. — Nouvelles religieuses et fails divers. — Evangélisation. — Chronique mudoise et locale. — Chronique politique.
GUERRE \ L4 PAIX
Parmi les nombreux préjugés
que l’évangélisation de notre patrie
rencontre sur son chemin , il ejj
est un qui est, chez nous, assez
généralement répandu. On entend^
des gens, gens sérieu.v, qui noiiÇ •
disent gravement: «Oui, l’EWaâ’gile est une bonne chose.' C’esMaï
puissance de Dieu à salut. ’î^ui
oserait mettre cette vérité en doùÎi
Les nations les plus prospères sont
celles qui ont arboré franchement
l’étendard de l’Evangile, étendard
qui apporte, dans ses plis, toutes
les libertés. Mais, messieurs les
évangélistes, de gràee laissez nos
concitoyens en repos. A quoi bon
troubler leur vie paisible par des
controverses qui n’ont, après tout,
d’autre résultat que d’aigrir les
esprits. Toutes les religions sont
bonnes, ou à peu près. Vive la
paix I! »
Une fois lancé sur cette voie,
on y marche, on-y court, et voilà
pourquoi l’évangélisation, quelle
que soit d’ailleurs la forme qu’elle
peut 'revêtir, a des adversaires
dans le camp môme des chrétiens.
.Au nom de la paix, ils prêchent
une croisade contre tout prosélytisme religieux.
A ces maximes relcàchées , il faut
i^^re une guerre à outrance. Cera paix est un beau mot, et
ux foules émues rassemblées
de lui, aux esprits tirailn tous sens, alors comme
■jburd’hui, par la lutte des opinions diverses et des passions qui
fermentaient sourdement dans le
cœur , que Jésus adressa cette parole: «Heureux ceux qui procurent la paix ». Certes , la paix véritable est le grand but de l’Evangile, mais pour la procurer il ne
s’agit pas de baisser pavillon devant l’erreur qui relève fièrement
la têtejfftftboulaye nous rapporte
9
-c
O
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K
>3
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-182
qu’il y avait en Hollande, à la fin
du siècle dernier, un aubergiste,
homme positif, comme sont en
général les aubergistes et autres
personnes encore, qui prit pour
enseigne : A. la paix universelle! Au
dessous de ces mots, était figuré
un cimetière; c’était là, suivant
lui, le seul endroit où on pouvait
posséder la paix. Si les personnes
que nous avons en ce moment en
vue, veulent la paix des tombeaux,
à la bonne heure ; qu’elles le disent, une bonne fois, d’une manière catégorique et sans ambages,
et alors nous laisserons les morts
ensevelir leurs morts.
Ah ! si Saint Paul avait eu le
privilège d’aller à l’école de ces
chrétiens timorés, il se serait bien
gardé, pendant les années de son
glorieux apostolat, d’établir la vérité, de combattre l’erreur, de
prouver aux juifs la vérité chrétienne, de démontrer aux païens
leur.s égarements, et surtout de
reprendre Pierre en face. SaintPaul ne respirait pas la guerre ;
pourtant c’est lui qui a prononcé
cette parole que l’on oublie de nos
jours un peu trop aisément: a s’il
se peut faire... ayez la paix avec
tous les hommes». Dans cette recommandation, il se montre disciple de Celui qui est venu apporter
l’épée.
En se plaçant au point de vue
de ces amateurs de la paix atout
prix, Luther n’aurait pas dû crever le tambour de Tetzel, brûler
les bulles du pape et arracher aux
erreurs romaines un si grand nombre d’âmes. «Nos pères,^au lieu dp
se tenir vaillamment s^rjftrtsjèche,
et de repousser les ennemis de la
vérité, auraient peut être mieux
fait de rester les bras croisés.
On pourrait, à bon droit, demander aux personnes qui pensent
et parlent ainsi, si elles ont encore
un peu du vieux sang vaudois dans
leurs veines. Cette demande n’aboutirait à rien. Notre intime conviction c’est que l’Evangile qui
nous mène à la paix par le chemin
de la bataille n’a pas de plus grands
ennemis que ces chrétiens qui ont
peur du bruit et qui craignent
de déranger les autres*. Oh les
gens comodes ! Comme onvoitbien
que la vérité n’est pas encore descendue de l’intelligence dans le
cœur.
Nous publionsl’article quisuit,en
laissant l’entière responsabilité des
opinions et des appréciationsà son
auteur, ainsi que nous l’avons fait
pour toutes les communications
que nous avons acceptées au sujet
du catéchisme. Dans le cas actuel
nous tenons à déclarer que nous
devons de la gratitude à ceux qui
par leur travail et leur talent cherchent àjse rendre utiles et qui ne
reculent pas devant les sacrifices
et les jugements quelque fois sévères de l’opinion publique. Nous
pensons qu’ils ont bien mérité,
quoiqu’ils ne réussissent pas toujours , en tout et pour tous, et
qu’ils ont fait avancer la cause
qu’ils défendent,
f
Monsieur le Rédacteur,
Selon notre accord, je vous envoie
ces lignes qui serviront d’introduction aux sections promi.ses.
3
-183.
A HGSSIEDRS LES PASTEURS
et 8DX fidèles frères et sceors
de l’Eglise vaudoise
Il y a neuf cents ans que la lainière évangélique luit dans ces
vallées. Il va sans dire que les
pères ont enseigné les enfants et
que les pasteurs les ont catéchisés
pendant tout ce temps-là. La Bible
a été la base de leurs instructions ;
mais un manuel, ou catéchisme,
a été subsidiaire de la Bible. Quel
était celui des vaudois dans les
anciens temps? Nous l’ignorons.
Depuis la réformation, nous nous
sommes servis des catéchismes de
la réforme. Celui d'Heidelberg et
celui de Pictet ont apparu chez
nous et y ont fonctionné. Ce dernier est composé de deux parties
dont l'une est l’abrégé de l’autre.
La dernière commençant ainsi ; En
qui croyez-vous , a été récitée
tous les jours, par toutes nos écoles, jusqu’à cgs derniers temps, où
notre corps enseignant s’étant raffiné , a mis à la porte l'en qui
croyez-vous et les commandements
de Dieu, pour avoir plus de temps
à enseigner la géographie et la
grand mère.
Pictet ne s’étant pas étendu
beaucoup sur la morale, Osterwald
est venu y mettre ordre et a donné
dans son nouveau catéchisme, une
seconde partie de morale, plus
développée.
Osterwald a prévalu , avec un
peu de peine pourtant, et Pictet
est resté à l’etat de momie; mais
Osterwald aura son tour. Le réveil
de 4821 arrive, U découvre lama'
lencontreuse section des oeuvres
indifférentes et celui-ci aussi succombe, mais, cette fois, sous la
malédiction des fidèles, qui seront d’autantplus méritoires, qu'ils
auront montré plus de haine poulie pauvre pécheur. Voilà donc nos
églises françaises de la Suisse et
des vallées démontées de catéchisme. Pourtant il en faut un ; il faut
en composer un, un chrétien et
national, unnôtre. Unecommission
et pour elle un pasteur vaudois ,
nous a donné le catéchisme de
l’Eglise vaudoise: il est approuvé
à l’unanimité des pasteurs vaudois, qui ne l'avaient pas ^^étudié
ni mis à l’épreuve... Il est épuisé,
par la grâce de Dieu, après avoir
fait le désespoir de nos écoles
pendant 10 à 12 ans. Il fut orthodoxe et inintelligible : Paix lui soit
à condition qu’il ne ressuscite
pas.
En attendant que quelque auteur fameux, nous donne le phénixapprèslequel on court partout,
depuis dix ans, permettez, chers
frères, que je fasse ressortir Pictet
de sa tombe, comme la Pythonisse
fit ressortir l’ombre de Samuel.
Je vous en donnerai quelque chapitres dans VEcho, mis gracieusement à ma disposition. Lisez-les
sans prévention et peut-être trouverez-vous que le pasteur et professeur de la Reforme valait bien
ceux des réveils. Et quel bonheur
ne serait ce pas pour nous, si le
vieux catéchisme revenu, pouvait
encore nous servir, pour un peu
de temps, aumoins jusqu'à l’apparition de celui qui se fait tant
attendre, et qui pourrait bien n’é*
4
.184.
tre encore que le fruit d'un accouchement malheureux.
Je suis avec respect votre dévoué
frère le Pasteur de Saint Germain
F. Monastier.
ÊMIGR4TI0N
On nous antorlse à publier ce qui suit:
Nous l’extrayons d’une lettre d’un colon
de la colonie Alexandra. Nous citons textuellement, excepté pour le style et l’orthographe.
Colonie Alexandra, 18 décembre 1873.
€ Vous savez, que j’ai toujours été disgracié sur celte terre; mais la plus grande
de toutes les disgrâces que j’ai déjà eues,
c’est de m’être venu établir dans celte
malheureuse colonie et d’avoir amené ma
famille dans un désert, oh il y a toutes
sortes de difficultés, des animaux féroces,
des serpents, des indiens....
> Je ne vous ai pas écrit au sujet de
toutes nos difficultés, parceque les lettres ne vont pas si l’on n’écrit pas comme
l’on veut. Car nous sommes comme des
esclaves. Je te prie, s’il y a des personnes
du pays qui aient intention de venir ici
dis leur qu’elles se gardent bien de le
faire, qu’elles restent chez elles oh elles
sont beaucoup mieux. Le terrain est mauvais, tout est extrêmement cher; il n’y a
pas moyen de pouvoir vivre; tout se vend
au prix de l’or.
» J’espère que celte lettre vous parviendra , car je la fais mettre à la poste à
Montévldeo; il y a deux familles qui quittent la colonie pour aller dans cette ville.
Si je la mettaits à la poste ici, je suis
sûr qu’elle n’irait pas. Je vous laisse, avec
les yeux pleins de larmes et le cœur plein
d'angoisse.
»•Votre malheureux fils et frère».
» PS. Si M. X. va encore au pays, dileslui que c’est... qui veut seulement perdraj
les familles vaudoises, en les envoyant
dans te deserl le plus affreux 'de l'Amé
Nous avons eu la pièce sous les yeux;
elle en dit plus que tout ce que nous avons
déjà dit, nous même^, sur celte malheureuse colonie. Et cependant on nous a .
appelés des calomniateurs, des ennemis
des pauvres, des envieux, et l’on a réussi
à nous faire passer pour tels [auprès de
nos malheureux compatriotes. Notre but
en reproduisant les fragments ci-dessus,
c'est uniquement d’avertir encore ceux qui
auraient besoin d’être avertis.
®orrcsponbancc
Praty le 21 M»i 1874.
Monsieur le Directeur
Il n’est personne, je pense, parmi les
lecteurs de. VEcho qui ne [plaigne l'infortunée famille Ben, et quelques uns sans
doute auront dit : que n’a-t-on pensé à
bâtir ailleurs ! Ce ne. sont pas seulement
les particuliers qui bâtissent dans de
mauvaisemplacements; les administrations
le font aussi quelquefois en ne tenant
pas compte des conseils qu'on leur suggère.
Il y a près de 40 ans que le pasteur de
la paroisse de Praly, désignait un site
dans le village des Adroits pour y ériger une école qu’il se proposait de voir
depuis son habitation. Des fissures qui
se montrèrent bien vite dans la maçonnerie firent connaître que les craintes
des particuliers intéressés n’étaient pas
exagérées ; enfin, l’année passée, un pan
dè mur s’écroula, aussi s'erapressa-t-on
d’appuyer le toit’pour empêcher de plus
grands dégâts. La cause provenait du terrain qui n’est pas solide. L’ancien du
quartier offrit l’usage gratuit, d’une chambre pour école pendant l’hiver dernier,
mais il fallait penser pour l’avenir. On
fixa un prix à une pièce de terrain convenable pour la bâtisse dont-il avait déjà
été question; on prépara, dans le courant
de l’hiver qui n’a pas été abondant en
neige, des pierres et des bois en quantité
suffisante, et, lorsque le temps le permit,
des fondements solides pour une nouvelle
éc6le furent posés. Apt^s les premières
séOti^Ues ou «uraft pu voir par uaa jour-
5
1S5.
née froide encore une quinzaino et plus
d’agriculteurs occupés à transporter les
malériaiu de la maison on ruine pour
élever une chanihro destinée à recevoir
en hiver les nombreux enfants du village
Le toit est fini et s’il y a moyen de
faire cuire de la chaux assez tôt, le souhait des parliculiers pourra se réaliser
avant que la saison froide arrive.
On désire savoir au nom de qui sera
inscrile cette propriété. Une pièce remise
dans les mains du pasteur au commencement de ce mois, et transmise par copie
à la Table l’exprime netli-ment. On y lit;
« Les soussignés particuliers du hameau
des Adroits formant la totalité dos chefs
defamilloqui ont travaillé pendant l’hiver
et le printemps do la courante année à
la construction d'une bâtisse pour école...
déclarent que leur intention est que leur
école continue d’être administrée par le
Consistoire de Praly, comme écolo vaudoise de cette paroisse. Ils prient en conséquence le Consistoire de vouloir bien
inscrire cette nonvello école comme propriété de l’église, avec les autres écoles
de la paroisse qui lui sont confiées. »
Il n’est pas hors de propos de demander
ce que peut faire un Consistoire sans le
concours des parliculiers intéréssés, savoir la population vaudoise ; et encore
quelle est la part qui revient aux Municipes, ou à telle autre autorité, dans l’administration d’une école, lorsque la popution et le Consistoire s’entendent pour
lui conserver son caractère d’école vaudoise. J’ai exprimé ma manière de voir
sur ces sujets l’année dernière ( Echo
des Vallées N’. 11 et 12, 21 et 28 février
1873 ) et la pratique n’a fait que confirmer
ce que J’ai avancé.
_________________ D. Gay pasteur
fiauDelUs reitigteueed
et faits divers
, AllemagiYe. —■ On nous prie d’annoncer que l’Assemblée générale de la
Société Gustave-Adolphe aura lieu à Stuttgard le 22, le 23 et le 24 septembre proobaio.
Oei\ève — Le mouvement vieuxcatholique no va pas on avant. Deux tendances très différentes s’y raaoifeslenl: la
tendance négative de ceux qui mettent
leur pauvre raison h la place et au dessus
de la Parole de Dieu et la tendance do
ceux qui, déclarent, non pas encore le
pape, mais l’église infaillible, la font juge
et seule interprète suprême des Saintes
Ecritures. Les uns et les autres ont, il nos
yeux, le tort de se placer à des distances
différentes, il est vrai, en dehors ou à
côté do la Révélation. Aussi, le moment
étant venu, les uns et les.autres mettent
autre chose ou lieu et place de l’Evangile.
On nous assure que le père Hyacinthe
lui-même, que l’on cousidère.comme l’un
des plus honnêtes et des plus évangéliques de ces prêtres du catholicisme réformé, a réintroduit les bénitiers dans son
Eglise et a exalté, dans un de ses derniers discours, non pas Jésus Christ, mais
Pie IX.
M. le pasteur Coulin, dans une conférence sur le présent et l'avenir de l'Eglise
de Genève, a montré que l’établissement
national actuel n’est plus une Eglise, qu’il
faut s’en séparer et établir autre chose ;
mais, en finissant, il conseille de. rester
et de tirer parti des circonstances et de
la liberté qui est encore laissée aux pasteurs évangéliques de prêcher l’Evangile.
Franco. - L’Eglise catholique est
toujours plus ultramontaine et l’Etat toujours plus son très humble serviteur. Si
l’on continue à aller en avant dte ce pas ,
l’on craint, non sans raison, que le catholicisme romain refaçonné par les jésuites, ne soit déclaré formellement la
religion de l’Etat. — Rien de bien nouveau et de bien réjouissant dans le protestantisme de ce pays, excepté l’ceuvre
de la mission intérieure.
On nous écrit de Genèee à ia date du 8
juin : « Hier soir, h la grande salle de la
Réformation, noos atvons eu ou discours
6
_l86.
vraimeut splendide du père Hyaeinlhe.
Deux heures durant, il a eDlrelonu son
auditoire qui ne s'est pas fatigué de l'entendre. Le sujet de cette conférence était
la vraie et la fausse reforme catholique
ou la Réforme et Révolution. L’orateur
a tonné contre ce parti qui n’a vu dans
tout ce mouvement qu’une impulsion ¿1
donner au parti radical avancé. Malheureusement ce parti compose presque la
totalité de l’église catholique réformée de
Genève. Le Père Hyacinthe, pour lui ôter
toute idée de compter sur son concours,
.s’est montré très conservateur, un peu
trop même, mais u’oublions pas que le
père Hyacinthe est pour le fond catholique.
Il a déclaré que le peuple n’a pas le
droit de faire dos dogmes, la démocratie de la théologie et do l'imposer aux
prêtres; que les vérités sont au dessus
de la démocratie, que les écclésiastiques
les tiennent de plus haut que le Grand
Conseil. Quant à ce qui regarde l'Eglise
de Rome il a déclaré, et ici il a été magnifique comme mouvement oratoire, que
pour qu’il se réconciliât avec le pa[io, il
y a deux conditions à remplir ; que le
pape renonce à son infaillibilité personnelle et qu'il bénisse le berceau de son
enfant. En finissant il a dit que des deux
énormités, l’Eglise dominant l’Etat et l'Etat dominant l’Eglise, la première est de
beaucoup la moins odieuse, et il a fait
des vœux pour la séparation de l’Eglise
et de l’Etat.
Bonn. Le synode des vieux-catholiques allemands a été réuni à Bonn. Un
grand nombre d'Eglises étaient représentées, et des résolutions importantes ont
été prises. L'évéque Reinkens a ordonné
un prêtre à cette occasion. Voilà une
nouvelle église bien organisée.
(S^0¿múéit0atton
^ t O'
Messine. Un de ces derniers jours
notre cher archevêque est allé faire visite
aux brebis de son troupeau,ti pour les
paîtra'selon la farete caitoirâa; pour lès
lì
tondre selon les malins. Peut-être ont-ils
raison tous deux, je ne sais. Voici ce
qui .s’est passé dans le village de Bauso,
près de Messine.
Comme Monseigneur allait administrer
la confirmation, un paysan de l’endroit
accompagné d’une jeune paysanne s'approcha de. lui en criant; Monseigneur,
celle-ci est ma femme ! Le curé monta
sur le cheval rouge, Monseigneur l’imita
et versa un torrent de, bile sur le pauvre
jeune couple. Le paysan impassible répondit: «si votre excellence ne veut pas
m’écouter, je mets tout ce qui s’est passé
à ia charge de votre conscience». A ces
mots le Prélat ne put 7nod^i'cr sa douceur
évangélique, et poussé par son saini zèle
donna, à la grande édification des assistants, une leçon à coups de poings et à
soufllels à ces trop bons époux. Je ue sais
comment la chose se serait terminée, si
cos bigots n’avaiont été convaincus qu’ils
se gagnaient une indulgence plénière en
recevant ces coups avec patience. Peuton !
La semaiue’dernière le général Garibaldi
écrivait au professeur Filopanti uue lettre
où, en le proclamant l’apôlre de la vérité,
il l’encourage à combattre tant le protestantisme que le catholicisme. Cette lettre,
pleine de mots ronflants, selon la manière
du général, a beaucoup de bon ; elle m’a
rappelé un mot d’un Monsieur de ma
connaissance: «quel dommage! une armée formée de 10000 Garibaldi conquerrait sans peine le monde, mais quand il
se mêle do politique et surtout de religion
hélas'.... ' ^
I^our ce qui est de Filopanti, ses conférences n’ont pas fait ici grande impression, à l’exception d’une sur le soleil.
Trouvant le terrain assez bien préparé,
il a cité les plus célébrés exemples d’intolérance cléricale; il a fait dire par la
GazzeUa di ifessma, journal qui n’est pas
. religieux, mais impartial : « Les sujets
plus ou moins religieux sont Je côté faible
de Filopanti; il se croit un apôtre, mais
de l’apôtre il n’a que la plus nai've coovictiOD de ce quil dit, uuie à un mépris
mal déguisé pour ce qui n’est pas lui. Le
sujet développé ici l'a amené à des idées
vieilles, usées, bouues au plus pour
7
-Ï87
composer des pièces de théâtre à débiter
un jour do foire. Ou'il nous parle d’histoire, de philosophie, d’astronomie, nous
l’écouterons volontiers, fmais do {îrâce
qu’il ne se mêle plus de nous prêcher
J’ajoute que nos réunios du dimanche
et de la semaine sont, malgré la chaleur,
très fréquentées. Si nos vandois voyaient
les nombreux auditoires que nous avons,
avides de connaître le.s vérités évaniéliqiies, je suis assuré qu’ils aimeraient davantage l’œuvre, do l’évangélisation dans
leur patrie , et que pareils è Moïse, du
haut de leurs montagnes, ils prieraient
plus ardemment pour que Dieu donne la
victoire aux soldats qu’ils ont envoyés
combattre les batailles de la foi !
Les erreurs pullulent sur leur chemin,
venant d’en bas et d’en haut. En voulezvous un exemple? Le chanoine Fisichella
a découvert que la Trinité est maintenant
composée de quatre personnes. Si on lui
demande quelle est la quatrième, il répond; mais c’est la Sainte Vierge! Les
cléricaux et les litires pense\irs ont entr’autres points communs celui-ci: ils basent les uns et les autres leurs croyances
sur le sable mouvant de leur imagination. O. T.
(Hrhrontquc ®aubot6c
et locale
■pér“!©!?. L’ancien du Périer nous
écrit pour se plaindre d’avoir été mis en
cause dans le numéro 14 de VEcho des
Vallées. Nous avons relu notre chronique
qui se rapporte h ce (fait; et comme il
n’est question ni directement ni indirectement de l’ancien du Périer, nous croyons inutile de publier son article, d’autant plus qu’il se réserve de répondre, à
la lettre écrite par le pasteur du Périer
et insérée! dans le numéro 16, et que
c’est dans cette lettre qu’il y a un reproche à son adresse. Toutefois, afin de reproduire fidèlement la substance de son
écrit nous devons ajouter qu’il reproche
au régent d’avoir fermé d’une manière
indue la porte aux enfants et justifie les
mères d’avoir porté plainte contre le
maître auprès de lui, eu sa qualité d’ancien du quartier.
Séance sur VEvangélisation à Rome.
Nous lisons à ce sqjet dans la Semaine
religieuse de Genève que mardi prochain,
16 juin, M. Ribet, pasteur h Rome donnera
des détails sur ce qui s’est fait et se fait
h Rome. C’est la première fois, est-il dit.
que nous entendrons un des ouvriers les
plus actifs et les plus dévoués dans ce
champ missionnaire rendre compte des
progrès et des difficultés d’une oeuvre
aussi importante. Les personnes qui ont
pu apprécier les prédicalions et les ocoles
évangéliques dans la capitale de l’Italie
en ont rapporté la plus favorable impression et notre public religieux, ami de
l’Evangile et de la liberté, sera heureux
d’entendre des renseignements fidèjes sur
ce sujet. Ce sera une bonne occasion de
témoigner notre fraternelle sympathie à
nos correligiouaires d’Italie et spécialement aux pasteurs et aux évangélistes
qui no se .sont point laissés rebuter par
les obstacles, mais ont poursuivi l’accomplissement do lour tâche avec autant de
foi que de persévérance.
Ecliiiibourfç. Nous extrayons de
\’Fco délia Verüà ce qui suit sur le discours de M. Prochetdans l’Assemblée Générale de l’Eglise libre d’Ecosse ; M. Prochet exprime la joie qu’il ressent et avec
Ini l’Eglise vaudoise toute entière, de voir
sur le siège de président un ami aussi
aocienet aussi éprouvé de l’Eglise vaudoise.
que le D’ Stewart.’quand on m’a demandé
dii-il, de venir pérorer notre cause, auprès
de l’Eglise libre d’Ecosse, j’ai répondu
que je ne le ferais jamais, parce que cela
ferait supposer que cette Eglise a oublié
l’Eglise Vaudoise, ce qu’il ne croit pas
possible. Car celle Eglise a été d’entre
les premières à la soutenir et à l’encourager dans son œiivre d’évangélisation.
Après avoir parlé des amis que l’Eglise
vaudoise a perdus en Ecosse, le D' Guthrie
et le ShérilT Jameson. de la pureté de la
doctrine de l’Eglise vaudoise, de la nécessité de la forme presbytérienne pour
l’Evangélisation de l’Italie, il demande aux
chrétiens d’Ecosse de ne pas oublier l’Italie dans leurs prières, afin que nous
aussi nous ayons en partage un réveil
comme celui qui réjouit l’Ecosse eu ce
moment.
Eralafera. — Lundi passé, bon
nombre de personnes, parmi lesquelles
se trouvaient plusieurs étudiants et la
petite société l’Eco dello Studio, accompagnèreulau champ du repos la dépouille
mortelle de Louis Fbache, élève du Collège , décédé à Pralafera èl’âge de seize
ans. L’existence de cet intéressant jeune
homme fut, pendant douze ans, une
douloureuse existenée!'— “Mais s»'vie,
8
.188
quoique très-courte. a été bien remplie.
Il a accompli l’œuvre que Dieu lui avait
donnée è faire, œuvre de patience, de
soumission, de reconnaissance et de foi.
Louis avait compris et saisi le salut. Les
personnes qui eurent le bonheur de le
voir à ses derniers jours quand il faisait
ses adieuT è ses parents, n’oublieront
pas de si tôt l’exquise délicatesse do ses
sentiments surtout son humble rési<înation et la simplicité vraiment enfantine
de sa foi. Toujours joyeux, même du sein
de ses cruelles souffrances, c’était lui,
le jeune malade, qui con.sniait ses parents,
avec des mots qui savaient trouver le
chemin du cœur. Sa mort à été calme et
sereine comme la mort des rachetés qui
voient Celui qui est invisible.
A TRAVERS LES JOURNAUX
Revne politiqoe
Cette pauvre fête du Slatuto va donc
rejoindre les vieilles reliques ! Pour une
cause ou pour une autre l’enthousiasme
de nos compatriotes pour ces petites
réjouissances nationales a énormément
baissé; est-ce tout simplement que l’on
ne sait jamais apprécier ce que l’on a ,
est-ce lassitude, ou affaiblissement de la
fibre patriotique? Nous voulons espérer
que non, mais le fait est que dimanche
dernier était jour de fête et qu’on ne s’en
serait guère aperçu. Cependant les félicitations et les vœux n'ont pas pas manqué
au roi et l’on a passé à Rome la revue
de rigueur ; mais tout cela, qu’on nous
passe l’expression, sent un peu le réchauffé.
De feu, point, de chansons moins encore; et dire que chez nous, l’on chante
pour si peu!
Le président Biancheri a donné à la
Chambre son audience de congé ; le discours de clôture ressemblait furieusement à une oraison funèbre , et les journaux les mieux informés, le tiennent pour
tel. Le Sénat discute on ce moment les
différentes lois approuvées par la Chambre
et a décidéjentr’autres choses de renvoyer
à des temps meilleurs la discussion des
projets de défense de l’Etat. Point d’argent
dans les caisses, point de fortification,
c’est très juste. — On parle d’un accord
entre Mingheiti et Sella, en vue des élections futures, mais l’on doute cependant
que le dernier s’y prête; il est assez
biellais pour, penser que le tout vaut
mieux que la moitié.
Le parti dissolutionisle fait des progrès
dans l'Assemblée française. et il a déjà
réuni, si ne faisonserreur, 320 signatures.
Le centre gauche a répondu par un manifeste très décidé à celui du centre droit
qui. se faisant l’illusion de se croire
mattre de la situation, l’invitait au fond,
tout simplement, à se ranger sous sa
bannière. On parlait aussi d’une démission possible du maréchal, qui s’obstine,
paratt-il, à ne voir que par les yeux de
certaines personnes, dont plusieurs bonapartistes. Sa constante fidélité à une majorité à ppu-près imaginaire prouve chez
lui un tact politique décidément inférieur.
La conviction se fait de plus en plus que
le maréchal est un bon gros sabre, et
point du tout un chef de gouvernement.
Depuis Beaumarchais, les choses von!
souvent encore ainsi, paraît-il, en France:
« Il fallait un savant, ce fut un danseur
qui l’obtint ».
Les manœuvres audacieuses dn maréchal Coucha paraissent désorienter les
carlistes. L’armée du nord s’est lancée
en plein pays ennemi, et Don Carlos songe
à préparer sa retraite. Ce prétendant-là
nous rappelle le roi africain Ramrasi que
Samuel Baker visitait à sa cour; la nouvelle se répand de l’arrivée d’une troupe
ennemie, et mon Kamrasi disparaît de la
tente oîi il se trouvait avec le voyageur
anglais, pour reparaître bientôt après
vêtu d’un costume léger. Ah ! très bien !
lui dit Baker, vous combattrez ainsi plus
à l’aise! — Moi? répondit le héros africain . je me suis vêtu à la légère pour
pouvoir me sauver plus vile.
On ne sait rien de précis sur la mission du comte de Hatzfeld à Madrid, mais
ce qu’il y a de certain désormais, c’est
qu’elle n’avait nullement pour but de
mettre un prince Allemand sur le trône
d’Espagne. Une alliance entre ce pays et
l’Âllemagne en vue de certaines éventualité, n’a rien d’aussi improbable, vu que
le gouvernement espagnol doit être singulièrement agacé de voir le prétendant
considérer Perpignan, ville française,
comme son quartier général, et le voir
sans opposition de la part de quelque autonté que ce soit, y citer à sou tribunal
les généraux qui lui ont déplu. Les ménagements dont use la France à l’égard
des rebelles pourraient finir par lui faire
du tort. A. M.
E. Malah Direeteur-Gérant.
PjgdèTOl Impr, Gbiaatore et Mascvelli.