1
Compte-courant avec la Poste
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie 1>. 3
Tous lei iHiyi de l'Union
de poste . i , . . . i 6
Amérique dn Sud . ...» 9
On s’abonne;
Au bureau d’Administration ;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à l’imprimerie Alpina à
Te rre Pellice.
L'abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
Année XX. N. 42.
18 Octobre 1894.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonça: 90 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 foie et au dessus
S’adresser pour la Bédactlon à M,
le Past, E. Bonnet Angrogne,
(Torre Pellice), et pour V Administration à M. Jean Jalla,
prof., Torre Pellice,
Tout changement d’adresse est
payé 0,10 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES YALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vou« me leres témoins. Act. 1,8s Suivant la vérité avec la charité. Eph. IVy 15. Que ton régne vienne. Maltfa. VI, 10
^ O m m a I r ei
Conférence générale — Synode Vaudois
(Réponses du Président aux discours
des députés) Chronique Vaudoise
(Vaudois d’Amérique, Les Promotions)
____ Correspondance (Gênes) — Evangélisation dans le Canton Tessin —
Souscription Peyronel.
GonféreBce
La Conférence générale des trois
Vallées est convoquée à S. Germain
pour le lundi 22 cour, à 9 h. du
matin. À la suite du désir exprimé
par les bureaux des conférences des
Vais S. Martin, Pérouse et Pélis, on
s’ entretiendra particuliérement du
travail à entreprendre^ pour ranimer et développer la vie spirituelle dans nos églises.
Torre Pellice, le Î7 Octobre 94.
Discours des députés.
(Suite et fln Voir N. 41).
Aux discours des députes, le Président fit les réponses suivantes que
nous donnons d’après les Actes du
Synode de 1894.
Je pense tout d’abord aux absents,
à nos chers amis de Lausanne, Genève et Neuchâtel, qui nous avaient
habitués à leur présence au Éilieu
de nous. Nous comprenons qu'ils
ne soient pas ici; dans le courant
de l’année, ils ont dépensé leur ^kgent pour nous, en contribuant gg; ,
uéreusement pour' noti'e oeuvrqjQu’ils * '
reçoivent ici nos chaleureux remerciements. (appl).
Quant à vous. Messieurs les députés d'Angleterre et d’Ecosse, vous
êtes de vieux amis éprouvés, les
représentants d’églises qui nous ont
assistés depuis longtemps. M. le Col.
Frobisher sert notre œuvre, en Angleterre, avec un grand zèle. Plusieurs membres de l’Eglise Anglicane
sont des amis qui nous ont aidés;
c’est à l’Eglise Anglicane qu’appartiennent nos plus grands bienfaiteurs,
tels que le Gén. Beckwith et le
Gban.iGilly. Que Dieu vous soulienné dans vôtre œuvre, et continuez à nous secourir.
Gbe'r M. Johnstone. Vous nous
avez donné, vous, aussi, ainsi que
votre Eglise, des preuves de votre
grande affection pour nous. Veuillez
apporter au D' R. H. Luiïdie, qui a
été empêché de se trouver aU milieu
de nous, nos meilleurs vœux. Veuil
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330
lez dire à votre Eglise que l’Ilalie
n’est pas la terre des morts. Il y a,
grâce à Dieu, de la vie chez nous.
Nous sommes encore appelés à être
des martyrs. Nous sommes appelés,
non à sceller notre foi avec notre
sang, mais à être des témoins de
la grâce et de la miséricorde de
Dieu. Encouragez votre Eglise à nous
soutenir toujours; plus la vie augmente, plus nous avons besoin de
secours.
Inquanto a Lei, caro sig. Dott.
Gray, Ella è un aiuto prezioso per
l’opéra nostra. Ella ha, in un col
sig. Donald Miller, sostituito per
quanto si può, il venerato Dott.
Stewart. Mandiamo anche al suo
collega di Genova i saluti nostri
cordiali. Nutriamo una grande gratitudine pel sincero loro affetto per
voi. Se non sappiamo sempre eslernare Id^nostra riconoscenza, \ivano
per* fede, credano che siamo riconoscenti.
li'iVolgendosi ai sigg. Lachenmann,
Von Bodelmhwingh e fratello,
il' Presidente dice :
Chers amis. Vous représentez l’Allemagne du Sud et l’Allemagne du
Nord. Nous sommes déjà maîtres
des cœurs de l’Allemagne du Sud:
nous avons là nos chères colonies
Vaudoises, et plusieurs amis qui
nous ont toujours témoigné la pins
grande amitié. — L’Allemagne du
Nord ne nous est pas encore conquise. mais VOUS la conquérez à
l’Eglise Vaudoise. Elle est représentée ici noblement par deux fils du
Dom Kandidatenstift, qui se préparent au service du Maître. Nous
vous recevons avec une grande joie;
nous comptons en vous de vrais
amis qui péroreront notre cause dans
votre pays.
Al Signor Janni:
Noi altri Valdesi teniamo dottrine
molto precise, ma cuori larghi, ed
abbracciamo cordialmente chi crede,
come noi, al Signor Gesù. Cosi abbracciamo di cuore un rappresentante del Vecchio Cattolicismo, Siamo
anche noi vecchi cattolici. Dunque
siamo amici e fratelli. Voi siete
nostri alleati contro il campo nemico.
Auguriamo che possiate presto eatrare, come il cavallo di Troia, nel
campo nemico, e rendervi padroni
della cittadella del Papismo.
Infine io ringrazio di cuore i nostri
cari amici e fratelli, i signori Appia
e Weitzecker. Voi ci fate un gran
bene, a venire ogni anno da noi;
venite adunque sempre nelle nostre
Valli. Faremo tutto il nostro possibile per mostrarvi il nostro zelo per
l’opera delle Missioni, che ci sta a
tutti a cuore.
CHRONIQUE VAUDOISE
^Siaudois d’Amérique.— Dimanche
dernier 14 cour. M. le D"" M. Prochet
a donné dans le temple du Giabas
un récit très intéiessant de son long
voyage à travers les deux Amériques.
Le langage incisif, clair et populaire de
l’orateur maintint pendant environ
six quarts d’heure Tattention de
l’immense auditoire. Chacun voulait
avoir des nouvelles de nos frères
d’.Amérique qui sont os de nos os et
chair de notre chair, et le D” Prochet a su les donner d’une façon
fort intéressante.
Dans son voyage de 26;000 milles,
M. le D” Prochet a trouvé des Vaudois partout, mais il nous a parlé
surtout des colonies vaudoises, en''
commençant par celles de l’Amérique du Nord. Celle du Missouri
compte 80 membres d’église, qui
sont bien au point de vue matériel,
comme aussi au point de vue spirituel. Ils sont bons travailleurs, ils
font beaucoup d’ouvrage à la machine, iis recueillent beaucQU[i de
blé et ils restent fidèles à la Parole
de Dieu.
I ,a Colonie « Valdese » de la Caroline du Nord compte 220 personnes
entre hommes, femmes et enfants.
Ceux qui sont arrivés avec quelque
■j
3
- 331
argent et avec bonne envie de travailler ont un avenir assuré, mais
les- paresseux ne réussissent dans
aucune des deux Amériques et nulle
part sur la terre. Nos frères ont
reçu l’accueil le plus cordial de nos
coreligionnaires de Morganton et des
environs.
Le D'’ Prochet vint de New York
à Liverpool pour trouver un bateau
à vapeur qui le conduisit au Rio
La
TtffnwWWf'diocèse de M. le pasteur
Bounous qui doit faire 150 kilom.
pour traverser son trop vaste champ
de travail. Des réunions furent faites
dans tous les centres principaux et
partout il y eut foule de personnes
accourues à cheval de 15, 20, et
jusqu’à 30 kilom. à la ronde. Des
réunions semblables furent faites
aussi dans la paroisse, moins vaste
mais plus massée de M. le pasteur
Hugpn, Partout l’auditoire était formé
avant l’heure indiquée,vu que l’heure
vaudoise veut dire depuis quelque
temps heure précise, tant aux Vallées qu’en Amérique.
Une collecte proposée séance tenante, par M.le pasteurHugon donna
pour notre évangélisation la belle
somme de L, 1650 en or. Un malade,
le brave Pierre Rivoire, désira voir
M. Prochet et lui remit 55 fr. en
or pour l’évangélisation de l’Italie.
M. le D’’ Prochet a constaté que
nulle colonie dans l’Amérique du
Sud n’est aussi recommandable par
sa moralité que celle des Vaudois,
et il a acquis la conviction que nos
fi'éres sont appelés à jouer, pour
l’évangélisation des immenses territoires de l’Amérique du Sud, le
même rôle que celui que la Providence a réservé aux Vaudois d’Italie.
Traversant le Rio de la Plata, le
D’’ Prochet visita aussi les Vaudois
établis dans les vastes territoires de
la République Argentine et il constata la nécessité d’envoyer à ceux
des environs de Santa Fè le pasteur
qu’ils réclament depuis si longtemps,
ne voulant passer à aucune des dé
nominations qui les ont accostés. Ils
veulent rester Vaudois, et nous espérons que leurs désir très légitime
d’avoir un conducteur spirituel sera
bientôt satisfait.
M.‘‘ Henri Meille remercie M.
le D*" M. Prochet et propose une
^collecte pour aider à la construction
du temple vaudois de Golonia Valdense. Le Rédacteur du Témoin
appuie celte propo.sition et rappelle
j que les colonnes de ce journal restent ouvertes pour accueillir les
souscriptions en faveur de l’érection
du temple susmentionné, ensuite de
l’initiative prise par les membres
du Synode sur la proposition de M.
Auguste Meille M. V.
La collecte duGiabas a produit fr. 80.
^ E. B. ,
Promotions. — Lundi dernier 15
cour, ont eu lieu dans la Maison
Vaudoise les promotions pour les
élèves de nos établissements d’instruction secondaire. Le personnel de
ces établissements était au complet,
mais le public, bien que choisi, était
trop restreint à notre avis. Nous y
avons vu avec plaisir, entr’ autres,
M. le Gom. Jules Peyrot, député au
Parlement.
Après la lecture de la Bible et
la prière faites par M. le prof. H.
Meille qui présidait, M, le prof. Jean
Goïsson donna lecture d’un très bon
travail dont le titre se résume en
un seul mot: Lisez! M. Goïsson s’adresse à la jeunesse studieuse et lui
dit en un langage simple et correct
trois choses qu’il nous convient à
tous de rappeler; La lecture, outre
les leçons, est nécessaire et utile,
entr’ autres choses pour acquérir
de nombreuses connaissances, pour
fournir la matière première à ceux
qui font des compositions, et pour
nous apprendre à revêtir d’une forme
convenable les nombreuses notions
acquises par la lecture. M. Goïsson
nous dit ensuite ce qu’il faut lire.
Ne lisez pas de livre nouveau sans en
avoir reçu le conseil d'une personne
4
- 332
compétente, en un mot ne lisez pas
de mauvais livre.
Que vos lectures soient variées
pour qu’ elles puissent vous faire
faire des progrès dans toutes les
branches de l’enseignement que l’on
vous donne. Donnez-vous garde des
romans qui fourniraient un aliment
malsain à votre esprit et qui souilleraient votre cœur. Que les lectures
d’agrément ne vous prennent pas
trop de temps, gardez-en pour la
lecture des classiques, pour les œuvres d’histoire, de didactique, pour
les récits de voyage.s, les sciences
naturelles, la géographie, etc.
M. Goïsson exhorte enfin notre
jeunesse studieuse à bien lire. Ne
dévorez pas les livres, quand vous au
rez bien lu un livre par mois, vous
aurez acquis plus de connaissances
que si vous aviez lu des douzaines
de livres à la hâte. Faites des résumés des livres que vous lisez et
vous vous en trouverez l)ien.
Les bons livres seront des amis
muets et fidèles qui vous rendront,
meilleurs. On vous jugera d’après
les livres qu’ on vous veri'a lire.
Dis-moi qui tu (Véquenles (ce que
lu lis) et je te dirai ce que lu es,
M. H. Meille remercie l’orateur pour son bon discours et l’as.sure qu’il produira du Lier: pour les
personnes qui mettront en piatique
les principes qu’il â rappelés.
M. Meille donne ensuite connaissance des résultats des examens dans
nos divers élabllssements cl disti'ibue
les prix.
Vingt-six élèves ont suivi les leçons dans l’Ecole Supérieure, 24 se
sont présentées aux examens et 23
ont été promues. Dans le Lycée il
y avait 12 élèves inscrits au commencement des leçons, 12 ont fait
les examens, 11 ont été promus et
le 12.me était malade à l’époque des
examens. Le Gymnase comptait 52
élèves lors de l’ouverture des cours,
• 44 se sont présentés aux examens
et 40 ont été promus — savoir 30
en Juillet et 10 en Octobre,
La parole ayant été offerte aux
personnes qui, sans appartenir au
personnei de nos étatablissements,
s’intéressent pourtant à leur bonne
marche, l’un des pasteurs d’Angrogne exhorta les élèves à ne pas
laisser pas,ser un seul jour sans lire,
ne fût-ce que quelques versets de
la Parole de Dieu. Gela exercerait
une exellenle influence sur les études et sur la marche des établissements, dans un temps où les programmes surchargés laissent peu de
temps pour l’étude de la Bible en
classe.
E. B.
CORRESPONDANCE
GSnes le 9 Octobre 1894
"Gher amij
Je vous prie de vouloir pulilier
dans le 'rémoin la communication
suivante, qui intéressera quelques
uns de nos amis. .
Sous la direction du Bev. Mac
Dougall, jeune pasteur à Perth en
Ecosse, qui pendant cet été a fait,
avec M.r Miller échange de champ
d’activité, a eu lieu hier matin,
l’ensevelissement de Miss Nimo, écossaise établie depuis longtemps à
Gènes, où elle vivait avec Mad.me
Nimo sa belle soeur. Miss Nimo était
une excellente chrétienne, douée
d’une belle voix dont elle se servait
pour chanter avec joie les louanges
de Dieu au culte public, pendant
que sa belle soeur jouait de l’harmonium. Amie de l’Eglise Vandoise,
elle a été pendant diverses années
membre de la Société de coùture
pour les pauvres et pour la fête des
enfants de l’Ecole du Dimanche.
Il parait qu’à la sBite d'une attaque d’iniluenza, il ‘S’est manifesté
chez elle une maladie de coeur, qui,
sans la faire beaucoup souffrir, la
conduisit graduellement à la tombe.
Dans la dernière semaine de sa vie,
elle remerciait avec effusion te Sei-
5
r., ’i.
- 333
gneur pour sa bonté paternelle envers elle, et attendit le signe du délogement avec une sérénité parfaite.
Nous exprimons ici publiquement
notre profonde sympathie aux membres de l’Eglise Ecossaise, et à son
bien aimé pasteur, pour les 5 pertes
très graves de membres actifs et
influents que celte Eglise a faites
dans le cours d’une année.
Heureusement notre ami M. D.
Miller va revenir de l’Ecosse bien
rétabli de son indisposition, pour
reprendre dans cette ville ses nombreux et importants travaux pour
le bien de beaucoup d’âmes.
Votre dévoué
J, D, Turin, pasteur.
UN MARTYR
D. M. était encore un tout petit
garçon lorsque, déjà il prenait plaisir
à fréquenter les églises de Girgenti
et à l’éciter litanies et rosaires à la
Vierge. Il n’avait qu’un désir: se
faire prêtre pour prêcher et prier
toujours. Aussi le 15 Août 1885 le
voilà au séminaire; mais quelle déception ! Au lieu de l’humilité et de
la sainteté qu’il croyait y trouver,
ses oreilles n’entendent que paroles
impures et méchantes. Et comme
si de rien n’était, le collègue R. tenait caché dans une caisse un pistolet chargé, le collègue B. était
toujours armé d’un poignard et tous,
qui plus qui moins volaient et s’enivraient. Deux années s’écoulent et
le jeune séminariste de Girgenti
passe à Naples dans l’ordre des Liguorini. Les six premiers mois sont
de règle consacrés au noviciat. Pour
cela on le plaça dans une chambre
sans fenêtres, il ne lui était pas
permis de se laver la figure, et si
par malheur il en sentait le besoin,
il devait d’abord en demander la
permission au supérieur; et s'il l’obtenait il devait rester longtemps
avec la figure mouillée avant de
pouvoir demander la permission de
s’essuyer. Quant aux repas on lui
imposait de manger à terre dans le
poulailler dans le même plat que
le chat et que la volaille. Cette
façon assez singulière de « mortifier la chair » et ces « pénitences »
poussaient le pauvre jeune homme à
soupirer souvent et à s’écrier: « Je
suis venu ici pour trouver Dieu,
mais qu’ont à faire toutes ces choses
avec le Seigneur et avec mon âme? »
Un beau soir il se précipita de la
muraille du jardin et s’en retourna
à Girgenti. Immédiatement l’évêque
actuel le fit appeler pour le persuader de retourner au séminaire.
« Monseigneur, s’écria D. M., au séminaire on ne pense qu’à manger
et qu’à boire, on ne prie pas ».
Malheureux I répondit l'évêque en
se dressant comme une vipère, vous
blasphémez et vous êtes indigne de
mon pardon ». Néanmoins il le persuada de Se faire moine et D. M,
devint capucin à Canicatti (Sicile)
sous le nom de « Frate Geremia ».
Mais là aussi la corruption était
grande. Ce qui le frappa .«urtout ce fut
la conduite du directeur Padre Gioaecbino que tout le monde appelait
saint. Ce fameux « Padre » dans ses
tours de collecte portait dans chacune de ses larges manches un pistolet et sur sa poitrine un long couteau, pour s’en servir, disait-il, contre « i figli miei diletti » comme il
appelait les fidèles.
Scandalisé par de semblables découvertes, « frate Geremia » résolut
une seconde fois de s’échapper, mais
avant, pensait-il, je veux leur dire
ouvertement ce qu’ils sont. En effet
on le vit à plusieurs reprises prêcher dans les corridors contre les
iniquités de ses confrères qui, en
l’apercevant criaient au scandale et
au diable, tout en se faisant le signe
de la croix. A la fin on crut jtru dent de le renvoyer du couvent et
D. M. partit.
Mais son cœur était devenu aride;
il ne croyait plus à rien; le suicide
6
Km
S34
seulemeol pensait-il pourra me donner la i>aix c|i.ie je.désire. Dieu voulait autrement; car après une longue
agonie II le rendit à la vie et fit
témber entre ses mains une Bible
latine. Ce qui surtout ouvrit ses
y eus, et remplit son cϟr de joie,
ce fut le Sermon sur la Montagne;
« Heureux!... Heureux!... »
Depuis lors et surtout depuis la
fondation d’une église Vaudoise ici,
D. M. a été persécuté avec acharnement et de toutes manières. Les
voisins et les gamins des l'ues se
mirent à l’appeler « Exeommunié »
et a Ame vendue ». Au bureau où
il travaillait, ses plus fidèles amis
refusèrent! même de lui toucher la
main « parceque, disaient-ils, son
contact est dangereux ; et d’autres
connaissant la pureté de ses moeurs,
tenaient en sa présence les propos
les plus indécents et encourageaient
ses subalternes à lui désobéir. Un
père de famille disait un jour que
le contact de rbérétique: avait fait
tomber maladé» deux i de: ses, filles.
Peu à peu le directeur de l’Administration commença lui aussi à
le maUraiter. « Votre salaire devrait
être! augmenté, dit-il un jour à D.
M., mais.ilme le sera pas; je n’ai
rien à vous reprocher quant à votre
devoir; seulement j’ai entendu dire
que vous êtes un réformateur ».
Non content de cela, il le lui diminua de 20 frs. par mois.
Les plus cruels contre lui furent
les membres de sa famille. A chaque contrariété qu’il leur arrivait,
« c’est parceque nous avons un excommunié dans, la maison » murmuraient-ils. « À votre lit de mort
je vous abandonnerai comme un
chien, si vous ne chassez pas votre
fils », répétait sans cesse le confesseur à la mère. « 11 faut brûler son
lit, car tout ce que le protestant a
louché est souillé ». Aussi même ses
jeunes frères et sœurs prenaient
piai.sir à le tourmenter de la manière. la plus méchante, mêlant par
ex. dans sa soupe des morceaux de
savon, crachant à terre devant ses
pieds lorsqu’ils le rencontraient dans
les rues, en signe de mépris, jusqu’àceque le pauvre jeune homme
décida de quitter le toit paternel et
de se réfugier chez un oncle. Celui-ci, après l’avoir hébergé pendant
un mois, pour contenter les prêtres
le l'envoya de chez lui, et voilà de
nouveau D. M. avec sa lamille. L’accueil fut très froiil, et pour chambre on lui donna un trou près du
toit, à la candilion qu’il n’introduirait plus dans la maison rien d’évangélique; ce qui obligea tous les
malins D. M.. à cacher sous une
tuile avant de sortir, sa Bible et ses
journaux religieux. Souvent même
le soir on lui faisait trouver la porte
fermée pour le priver de nourriture et d’abri. Par conséquent sa
figure ne tarda pas à pâlir; ses yeux
s’agrandirent; on voyait la lièvre
dans son regard.
Un soir, quand déjà on l’avait
définitivement congédié dei son emploi, en retournant chez lui, il trouva
tous- ses elTets dans l’escalier et la
porte fermée.
Depuis lors et pendant deux mois,
D. M. — qui n’a jamais voulu accepter de secours — a vécu un peu
ici un peu là, chassé par tout le
monde, vendant pour vivre linge et
habits, pièce après pièce. Malgré
cela il me répétait souvent: « Si
lorsque je passe dans les rues on
jetait des' pierres sur ma tête, «es
pierres seraient pour moi douces
comme du sucre. Christ seul me
donne la forcé de supporter tout et
de me réjouir de mes persécutions ».
Un vendredi, pendant qu’il montait
l’escalier de notre salle de culte, il
s’évanouit et resta comme moi‘t pendant une demi heure. De tout le
jour il c’avait mangé que pour un
sou de pain. Dieu peut-être voulait
ainsi le préparer pour Son œuvre,
car en Juillet II lui ouvrit une porte,
en l’appelant providentiellement
comme missionaire, et maintenant
7
335
D. M. évangélise avec zèle et avec
joie sur une des plus belles plages
d’Italie.
Girgenti, 15 Septembre.
0. GOLIÂ-MAURÜ.
ÉVANGÉLISATION
dans le Tessin
(Voir N.o 41.)
Il est quelque chose aussi que
nous devons ne pas oublier nous
même: c’est que l’indilïérence religieuse, ou plutôt irréligieuse, est immense partout et que le nombre
des personnes sérieuses avec les(|uelles on puisse s’entretenir des
intérêts éternels de l’arne est bien
petit partout, les francs-maçons p.
ex. sont animés d’un esprit de tolérance et (le respect pour la liberté
de conscience, mais on ne peut
(|u’être alfligé en pensant qu’il y a
des loges dont le but avoué est de
faire la guerre à la Révélation.
IjBs autres libéraux manquent de
caractère : ils crient contre les prêtres leur vie durant, mais au moment où ils voient approcher la
mort, la plupart jugent plus prudent
de capituler et de ne pas entreprendre le grand voyage sans être
munis de tous les conforli de la
religion romaine, et la parenté souvent tout aussi libérale que l’était
le défunt, fait emporter le cadavre
en grande pompe avec force curés
cierges et confréries, comme nous
en connaissons de nombreux exemples. L’athéisme, au bout du compte,
est lié de parenté très étroite avec
le papisme; l’athée dit: il n’y a
d’autre Dieu que l’homme, le pape
dit: il y a bien un Dieu mais c’est
moi qui suis chargé de gérer ses
affaires — dans les deux cas c’est
l’homme qui élimine Dieu, soit en
le niant, soit en usurpant sa place.
L’athée dit: la Bible est un livre
rempli de fables, de mythes, de
symbôles et de quelques bonnes
maximes morales — en tout cas elle
n’est pas faite pour éclairer et instruire le peuple.
l.iC pape dit: la Bible c’est la Parole de Dieu, mais c’est moi, pape,
qui seul ai le droit de l’interpréter,
d’en permettre la lecture ou de la
délemlre, et comme au bout du
compte la lecture de la Bible est
plus nuisible qu’utile, j’en :défends
la lecture et j’envoie en prison ceux
qui la lisent... quand je puis les
accrocher. Notre cher D'' Geymonat
en a fait, dans le temps, l’expérience,
mais nous ne voulons pas ici entamer ce chapitre.
L’athée dit: Gomme toutes les
religions ne sont que des fermes
qui peuvent, cas échéant, avoir une
certaine valeur — il vaut mieux être
opportuniste qu’intransigeant, c. à
d. qu’il vaut mieux n’avoir point de
caractère que d’en avoir, lorsque
cela pourrait compromettre quelques
inlérêts matériels, ainsi l’on subit
pour soi et pour ceux de sa famille
tous les sacrements autenthiiiues ou
apocryphes qu’il [daira à l’église et
à la parenté de vous inftiger, lors
même qu’on n’y croit pas plus qu’à
la métempsychose, le pape dit: hors
de l’église catholique point de salut,
mais il suffit pour appartenir a l’église d’avoir été baptisé par elle et
de ne jamais en être sorti, voilà
pourquoi tant d’incrédules sont bons
catholiques par la force d’inertie.
P. Galvino.
SOUSCRIPTION
en faveur de la Veuve et des
Orphelins PEYRONNEL
À reporter L. 695,80
Borà
Q. Fusines.
Tourn B.mi 0,50
J.il D.l Tourn A Henri Mourglia 0,75
Pierre Mourglia 1 -
8
- 336
Jules Tourn 3 —
Henri Goss 1 —
Henriette Reymond. 2 Gyprien Pavarin 0,65
Susette Ri voi re 2 Jean Rivoire I Q. Burner.
Marie Durand 0,50
Antoine Durand 0,50
François Tourn 1 Antoine Tourn 1 —
Felix Tourn 0,50
Q. Ville
Antoine Rivoire 2 —
Antoine Rivoire fils. 1 —
Louis Tourn 2 François Tourn 1 —
B.mi Salvageot 1 —
Jacques Rivoire 2 —
B.mi Rivoire 2 —
Antoine Rivoire 1 —
L. Tourn-Boncoeur 1 Marc Morel 1 —
Auguste Tourn i —
Mai’ie Tourn 2 Pierre Morel 2 —
1^- S. M. 20 —
M. Tourn-Boncoeur 2 —
H. Tourn-Boncoeur 2 Jean Salvageot 1 Marie Odin 0,50
Marc Tourn 1 —
Joseph Morel 0,75
Ch. Salvageot 0,50
Louis Tourn 0,30
Albert Tourn 1 —
Jacq. Canton 8,50
B mi Canton 2 —
'’i. ,il- J.n Tourn 3 —
ff'.- J.n Tourn, Pavilion 5 M.me Tourn-Boncoeur 2 —
Marie Morel 5 —
Jacq. Pavarin 10,50
Daniel Mourglia 2 —
B.mi Tourn - 1 —
Louis Rivoire 1 —
Jacq. Pavarin 2 —
Q. Rocas.
J.n Morel, Serg, 0,50
B.mi Morel 2
^ Anonyme 1
-Jw Jacq. Morel de Mich. 1
Jacq. Morel ' 5
J.n Morel 2
Mad.ne Morel 0,80
J.n Morel 1
D.l Morel 4
Jacq. Morel 1
Marg, Morel 1
Chev. Cap. Mourglia 5
Jacques Mourglia, ancien 4 —
Morel ex maréchal 5 —
Jacques Morel 0,75
L, N. 0,20
J.s Mourglia 1 —
Clément Tourn 0,40
M. me G. Appia 15 —
M.lle L. M. Kermet 20 —
M. et M.me G. Decker 10 —
M. L. Becker, (Metz) 9,40
M. le chev. Dav. Pellegrin 20
» le prof. H, Bosio, Florence 15
» E. T. » 10
Quelques amis chrétiens de
Véi one par M. Em. Loogo 13
Total L. 950,30
Merci à MM. A. B. Angrogne, et
P. M. Bobbio, pour leurs listes qui
paraîtront dés que l'espace ,,nous le
permette. Red.
lies oeuvres choisies de Léon
Pilatle vont paraître le 1" Novembre prochain en un volume qui, en
librai rie, coûterait au moins L.7,80 et
que l’administration olfre pour L.5
aux abonnés de Y Église Libre. Il faut
pour cela s’adresser dans le courant'
d’Octobre à la Librairie Bridel, à
Lausanne, Suisse, en envoyant un
mandat postal de L.5,00.
Avant de tuer son chien, on fait
courir le bruit qu’il est enragé. Et
de même, avant d’assommer un
innocent, l'on commence par démolir sa réputation.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina