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ANNÉE XX. N. 2
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LE TÉMOl
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ÉCHO 1>ES VALLÉES YAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Voua me aerer témoin«. Aet. 1,9. Suivant lu vérité aveu la oherité. Eph. IV. 15. Que ton régne vienne »UUh. VI. 10
Si O III in a I r e !
Le parlement des religions. — Correspondance. ________Nouvelles du Zambèze. —
Un confesseur de Christ en Perse. —
Revue Politlqjae. — Pour ceux qui ne
pèchent plus. — Bibliothèque* — Ayis
\A.’srxs
Nous avons reçu ün Témoin refusé par un ancien abonné qui a
soigneusement enlevé son adresse;
aussi nous est-il impossible de 1 idenlifier. Nous le prions, en cas
qu’il persisle dans son refus, de repousser le présent N° 2, mais en le
laissant intact
l.a nouvelle «dOTî'msirctiîOJi publiera prochainement la liste de ceux
qui sont en régie pour tout 1894.
L’AdTOî'nîsiraiîOii.
rows, eurent l’idée, l’occasion paraissant belle, de réunir en un Congi’ès
universel, en une véritable exposition, les représentants de toutes les
grandes religions qui se partagent
actuellement l’humanité. Comment
l’idée fut accueillie en Europe par
ceux qui en eurent vent, on le devine. Bien des gens n’eurent pour
cette trouvaille originale qu’un éclat
de riré; '
parlemeni des religions
,A propos du Congrès des religions
nous lisons dans le Sémap/iore de
Marseille:
« L’année dernière au moment où
allait s’ouvrir à Chicago la « foire
du monde », deux Américains, M.
Charles Bonney et le Rev. J. H. Bar
—^--
« Les organisateurs du Congrès ne
riaient pas, et, en hommes pratiques
qu’ils étaient, ils commencèrent par
faire un bon programme, La polémique devait être bannie des réunions: il s’agissait tout simplement
pour chaque délégué représentant
une religion, fût-elle la plus éloignée
de la religion chrétienne, d’exposer
simplement les doctrines de sa foi
partidüÎiire et ce que, d’après lui,
«rhuhiéûité en a pu retirer de {U’ofit
pratique et d’amélioration sociale et
matérielle. » Le programme a été
scrupuleusement et, c’est le cas de
le dire, rëligieusement appliqué.
« Dans la grande salle du palais
des Arts de Chicago trois ou quatre
mille assistants ont pu contempler
réunis sur l’estrade cent cinquante
à deux cents prêtres ou théologiens,
^chacûn avec son costume religieux
2
-, JO
et ses insignes caractéristiques, robes rouges, soutanes violettes, robes
jaunes et blanches, uniformes des
cardinaux, des évêques, des brahmines et des prêtres japonais, et
aussi les vêtements noirs des clergymen. C’est le cardinal Gibbon qui
a inauguré les travaux du Congrès
par la récitation à haute voix du
Pater accepté par tous les congressistes comme pouvant servir de
prière universelle et commune. Pendant les diX'Sept jours qu'a duré le
Congrès, chaque culte a parlé par
l’orpne de ses représentants. Sinthoïstes, Bouddhistes, mandarins chinois, brahmines de Geylan, adeptes
de Confucius, chacun a parié et chacun s’est fait entendre et écouter.
Ppsis, musulnians, judaïstes, archevêques du rite catholique et du rite
grec, rabbins juifs et théologiens
protestants ont librement exprimé
leurs opinions,
8 L'archevêque de la NouvelleZélande a prononcé, aux applaudissements enthousiastes de l’assistance,
ces belles paroles; « Je ne prétends
pas, en tant que catholique, posséder toute la vérité, et être en état
de résoudre tous les problèmes. Je
sais apprécier toute la charité et les
éléments de vérité qui se trouvent
hors de mon église! Christ seul a
pu dire: Je suis la vérité. Partout
où il y a quelque vérité, il y a quelque chose digne de respect... L’homme n’est pas seulement un être moral, il est un être social. Or, la condition de son développement et de
sa prospérité, c’est qu’il soit libre,
libre sans doute en matière politique,
mais encore en matière religieuse.
Aussi j’appelle de tous mes vœux
le jour où sera. extirpée ce'tte idée
fausse qu’on doit opprimer l’homme
pour cause de religion; seule la
Charité peut amener les hommes à
la lumière ».
« Tout cela, ajoute le journal auquel nous venons d’emprunter les
détails qui précèdent, paraîtra fort
nouveau et fort surprenant à notre
vieille Europe. De ce cÔté-ci de l’Atlantique, les uns riront et se moquei’oiit, et lèveront les épaules,
, d’autres se fâcheront et seront scandalisés. Cela n’empêche pas que sans
rien vouloir exagérer, le congrès de
Chicago est une manifestation qui a
son importance, et qui indique l’état d’esprit d’un peuple jeune, dont
les peuples vieux pourraient profiter,
Jj0s préoccupations que i'évèlent des
réunions comme celles de Chicago,
valent bien nos petites préoccupations politiques, nos inquiétudes et
nos impatiences à l’occasion d’un
changement de ministère. 11 nous
semble que la concentration préparée et poursuivie là-bas a bien son
prix et que c’est une œuvre bonne
à accomplir que de rendre, entre
tous les peuples et toutes les religions, la morale et la tolérance homogènes ».
H. G.
CORRESPONDANCE
___r '
Sicile 28 Décembre 1893.
‘iSher ü\flomieuT,
Si j’invitais vos lecteurs à uhe'petite excursion à Vitloria pendant une
belle journée de Juillet ou d’Août
avec quarante ou quarante cinq degrés centigrades et un bon vent de
Scirocco par-dessus le marché, ils
trouveraient peut-être que ce n’est
pas du meilleur goût et me laisseraient volontiers griller tout seul,
mais, voyons, ils voudront bien m’accompagner par une chaude journée
de Noël et ils seront bien heureux
de faire plus , ample connaissance
avec des frères auxquels ils se sont
déjà intéressés. A la guerre, comme
à la guerre, pas n’est besoin de tant
de préparatifs, un peu de bonne volonté et en route. ■
Voici notre wagon, excusez, de II!®;
pas ici, s’il vous plaît, nous tomberions au milieu d’un groupe de prêtres, rien de bon à apprendre d’eux,
3
' V'.
-11
même on s’expose à désapprendre
le peu que l’on sait et â entendre,
cela m’est arrivé, des sottises grosses comme des montagnes; voici au
contraire quelques zolfatai, raséé
Comme des archevêques, c’est la
mode; malgré leur mine peu engageante ce sont de bons enfants, nous
allons causer avec eux.
Ecoutez leur fameux grief: leürs
maîtres — pas tous à la vérité —
ne les payent pas en argent, le Dimanche, comme vous avez toujours
cru, mais en huile, en farine, en vin
de qualité intérieure si ce n’est frelaté, aux prix que ces messieurs ont
bien voulu fixer eux-mêmes et cela
sans compter une retenue assez sensible sur les fêtes à venir en honneur du gi'and S. Michel, à la quelle,
hérétique ou non, bon gré mal gré,
qn ne peut se soustraire.
On ne vit pas exclusivement
d’huile, de farine et de vin, nous
disent ces braves gens, il faut pourtant payer le loyer de son pauvre
tautlis, l’impôt sur le maigre baudet
du père^ payer les frais ^du vêtement,
de la chaussure, donc " réaliser un
peu d’argent, coûte que coûte; comment faire? On devra revendre, avec
perte, un peu de ces marchandises
à des esercenti sans scrupules qui,
après s’être fait bien prier, les achètent, pour les revendre une autre
fois aux mêmes maîtres qui les remettront avec un nouveau profit, de
la même manière, en circulation.
C’est un peu fort, vous écriez-vous,
réclamez donc! Chez qui? Les syndics ne savent-ils pas cela? S’ils le
savent, c’est le cadet de leurs soucis.
Serradifaîco ! crie le chef de train,
nos zolfatai descendent: Du jugement, pauvres amis, maltraités, méconnus, que Dieu vous donqe de
voir des jours meilleurs.
Un fait inoui se passe à .Vittoria
à notre arrivée, il mérite bien d’être'
rélevé dans les colonnes de notre
journal ad perpetuam rei memoriam:
uH fait inoubliable dans les annales
des chemins de fer de la Sicile. Un
train en horaire? me demande un
malin lecteur? Ce serait un peu rare
il est vrai mais enfin cela s’est vu,
tenez, pas plus tard que trois ans
passés j’ai souvenance moi aussi d’avoir été témoin d’un fait pareil, mais
un train qui anticipe de cinq minutes, onques rien de semblable, de
mémoire d’homme, n’est advenu! Or
nous avons assisté à cela à Vittoria
le soir de Noël 1893.
Pas sans inconvénients du reste,
car personne ne nous attend à la
gare. Chemin faisant voilà notre excellent monsieur Trobia, suivi d’un
nombreux état-major d’anciens, de
diacres, de frères de son église; nous
sommes donc arrivés, grâces à Dieu,
sans encombre.
Un coup d’œil d’ensemble; des
vignobles à perte de vue et tout est
dit, quelques plantes de caroubiers
et des figuiers d’Inde, plus, d’amandiers fléuris comme aux environs de
Licata, plus d’oliviers, très peu du
moins. L’air n’est plus embaumé,
comme dans les environs de Caltanissetta, par les parfums de l’acide
sulfureux se dégageant des calcheroni en fusion, on respire à merveille. Une charmante petite ville,
Vittoria, avec ses longues rues se
coupant toutes à angles droits; nous
passons devant un petit jardin où
foisonnent les orangers pliants sous
leurs fruits dorés. Si le cœur vous
en dit, vjoilà 100 oranges pour 0,80,
plus tard vous les aurez pour moins.
Les couvre-chefs des nombreux
massari méritent bien une mention
spéciale. Figurez-vous d’amples bonnets dé nuit, blancs comme la neige,
leur houppe pendant d'un côté à la
Si^cques joli. Je crois pouvoir garantir le plus grand succès à nos
-^ysâns qui voudraient s’en coiffei'
quelque beau Dimanche matin, bien
4
- lâ
que ce bonnet de vulgaire colon soit
bien inférieur pour l’esthétique à la
calotte en laine de couleurs Variées
à artistiques dessins qüe j’eus l’an
passé le loisir d’admirer chez nos
jeunes élégants de Riesi qui ont le
privilège de les arborer.
Quelle nombreuse assistance à notre culte du soir, pour la célébration
de Noël, l’administration de la S.te
Cène et l’admission de 6 nouveaux
catéchumènes! Si vous tenez aux
chiffres en voici: notre diacre M.
Garretto a compté jusqu’à i03 femmes et jeunes filles. Les hommes
étaient encore plus nombreux. Remarquez encore, je vous prie, que
c’est le ^soir précédent qu'on avait
eu la fête de Tarbre de Noël et que
c’était bien entendu que le lundi
aurait été consacré à l’édification.
Je tiens beaucoup, pour ce qui
me concerne, en m’adressant à des
lecteurs en majorité des Vallées, à
leur dire le bien immense qu’à fait
leur contribution de l’année dernière
en faveur de Vittoria. Qu’ils ne la
regrettent pas. L’impression qu’en reçurent même les étrangers fut très
favorable et profonde, ils se dirent :
« On voit bien qu’ils s’aiment ces
Evangelici, on voit qu’ils ont du
cœur ». L’église m’a même chargé,
par la bouche de son évangéliste, de
remercier une fois encore tous ceux
qui se sont souvenus d’elle dans sa
détresse. Grâces à Dieu les choses
vont mieux cette année, les récoltes
ont été satisfaisantes; aussi il y a
lieu d’espérer qu’oii ne devra plus
passer par des crises si graves.
En attendant de donner quelque
conférence il nous sera bien permis
de faire connaissance de plus prés
avec cette population. Elle n’a pas
usurpé’ sa bonne renommée de civile par excellence, car nous ne rencontrons que des figures aimables,
pensez donc, un seul prêtre en trois
joui's et encore avec un air in offen
sif, presque bon enfant. Dieu soit
loué, ici la femme de l’Evangéliste
peut donc s’aventurer par les rues
sans devoir essuyer les injures de
bandes de petits fripons qui la poursuivraient sans relâche, sans que jamais il passe par la tête à un
soi disant civile, qui assiste au spectacle, de les reprendre, ici donc les
enfants de l’Evangéliste peuvent librement sortir sans s’attraper quelque gifle ou sans être assaillis à
coups de pierre, ici donc ils ne risqueraient pas d’être rariienés chez
eux avec quelque membre fracturé
— soit dit sans l’ancune —par quelque zélé catholique : petits incidents
qui pourraient fort bien être arrivés
ailleurs.
Un coup d’œil aux écoles où se
pressent plus de soixante et dix enfants, une bonne poignée de main
à notre aimable maîtresse M.lle
Banchelli, â son aide M.lle Garretto,
à notre bi ave Don Vincenzo Trobia
qui nou.s a si bien reçus, à
mille, aux membres de l’église qui
nous ont bien, voulu accompagner â
la gare. Le train celte fois est en
retard, et s'il plaît à Dieu, au re
voir à Pentecôte.
Sosthène.
NOUVELLES DU ZAMBEZE
Des nouvelles, datées du 24 Sept,
et arrivées le 3 Janvier nous apprennent que les santés de nos missionnaires étaient bonnes; l’école de
Loatile continue à être très fréquentées. Le roi montre de si heureuses
dispositions envers l’Evangile et les
missionnaires que M‘‘ Goillard écrit:
« Ou c’est un monstre d’hypocrisie,
ou bien il n’est pas loin da royaume
de Dieu ». M' Adolphe Jalla a fait
une visite à la reine Mokwai et a
tenu un culte dans son village. Au
reste, l'assistance aux cultes avait
souffe’rt de la panique causée par le
Matébelé et du départ des hommes
5
— 13
pour les travaux de déTense. En
efi'et, l’on travaillai! à fortifier la ligne
des fleuves Linyanli, Njoko, Lurnhe
et Luyi. Le roi lui-même s'est rendu
à ce dernier cours d'eau dont il
pensait inonder la rive orientale.
Plusieurs vols s’étaient commis à la
station de Séfoula.
îkP [,ouis Jalla et sa jeune famille
ont aussi continué à jouir d’uUe santé
excellente malgré les 39° centig. de
chaleur. Restés seuls pendant 1 h'a
mois, aux dernières nouvelles (13
Octobre) ils n’avaient encore à côté
d'eux qu’ h'i de la population du
village. Aussi n’avaient-ils qu’une
60° d’assistants au culte. A ce propos
M*’ Jalla écrit: « Gomme j’apprécie
notre chapelle! Oh! si seulement
nous avions une année de récoltes,
je crois que maintenant notre chapelle
se remplirait chaque Dimanche,^ et
notre’ école serait nombreuse. C’est
attrislant de vivre au milieu d’affamés pendant toute une année et
plus. »
La mission méthodiste est partie
pour 'le nord, où elle compte fonder
une (Buvre chez les Mashikoloumho.
Nous joignons ici le récit que fait
M" Louis Jalla d’une tournée qü’ il
a entreprise sur le champ des massacres des Matébélé;
« Depuis le 15 Juillet, pendant
plus d’ 1 Va mois, la panique des
Matébélé continua dans le pays.
Chacun s’attendait encore à les voir
fondre sur nous et nous exterminer;
les nouvelles les plus étranges et
les plus contradictoires se succédaient, les messagers du roi vinrent jusqu’à Séshéké aux nouvelles.
Chacun comptait sur Mokoumha
qui, ,à son tour, comptait sur le chef
des chutes. Ce dernier, lui aussi
retiré dans une île, se tirait d’affaire
en y forgeant des nouvelles à sensation qu’il nous faisait savoir de
temps à autre. Personne ne pensait
à envoyer sur les lieux du désastre,
la meilleure source des nouvelles.
Enfin je représentai à Mokoumha^
tout le Borotse en branle vers lé
Luy pour rencontrer les Matébélé
qui étaient p. e. déjà rentrés chez
eux, et qu’on lui reprocherait ces
fausses alarmes. Enfin au bout de
2 jours, il se décida à envoyer de
son île un petit chef snr le lieu du
massacre. Huit jours après, il revint
sans avoir vu des choses qu'il racontait, ayant en peur d’aller trop loin.
Fatigué de cette incertitude, je me
décidai à faire moi-même une tournée au Botoka, jusque chez le_ chef
du plus grand nombre de victime.s,
Siakasipa, à 100 Km. E. N. E. de
Kazungula. Le Sept, à 4,20 am,
je partis à cheval, accompagné de
2 ouvriers et de l’aîné des élèves.
Nous marchons d’un bon pas, sans
renconlrer que des antilopes, et des
pintades en masse. Le Botoka est
un pays à collines boisées et (à l'inverse du Borotse où on a toujours
du sable,) à terrain dur, très souvent même rocailleux, quoique trèsboisé.
(à suivre.)
Un confesseur de Clirist en Perse
En 1889, un musulman, Mirza
Ibrahim commença à fréquenter les
cultes, que l’Evangéliste au service
de la mission américaine célébrait
à Koî. Comme Ibrahim était fort
pauvre, on le soupçonna d’avoir des
motifs intéressés, mais on s’aperçut
bientôt que ce musulman avait soif
de la lumière d’en-haut, et il finit
par trouver en Jésus le repos de son
âme. Il demanda le baptême, et fut
reçu dans l’Eglise, après qu’il eut
confessé publiquement sa foi.
Ibrahim savait que sa conversion
l’exposait à la peine capitale, cependant il ne fut pas tout d’abord
molesté. Après quelque temps seulement, ses parents lui enlevèrent
sa femme, et le privèrent de ses petites ressources. Obligé enfin de fuir,
il se rendit à Ourmya, et y travailla
âü service des missionnaires, comme
copiste, tout en faisant des tournées
6
14
aux environs pour évangéliser ses
compatriotes.
Mais ses ennemis ne dormaient pas.
Dénoncé aux .autorités locales comme renégat, il fut arrêté, et conduit
devant le |uge.
— Pourquoi, vous musulman enseignez-vous les doctrines chrétiennes ?
— Cet Evangile, n’est-il pas un
livre saint? népond Ibrahim, en tirant de sa ceinture son N, Testament
— Sans doute —
— Alors n’aî-jê pas raison de le
lire et de l’enseigner?
— Et Mahomet?
— Gela vous concerne vous; ma
foi, à moi, est en Christ, et en sa
Parole.
— Prappez-le.
Et la foule se mit ,à le battre, il
fut renversé à terre, et même des'
cris « à mort b furent poussés.
On le mena ensuite devant le gouverneur de la ville, où il affirma de
nouveau Sa foi en Christ. En prison,
où-il fut conduit, on le chargea de
chaînes, et on lui mit Les ceps aux
pieds. Comme l'Etat ne nourrit pas
les prisonniers en Perse, des amis
chrétiens lui envoyaient des ¡aliments.
Mêlé avec lés pires malfaiteurs, il
ne cessa de leur prêcher la bonne
nouvelle, à tel point qu’un officier
de l'Etal-Major ne pouvait s’empêcher dé dire: voilà un homme étonnant, plus courageux qu’un lion.
Il eut beaucoup à souffrir de ses
compagnons de prison par leur infâme conduite. Un 'soir ils se jetèrent sur lui, 'en. lui disant: Dis que
Jésus est un imposteur et que Mahomet est la vérité, ou nous t’étranglons. Mais il demeura ferme. Chacun des misérables^ à tour de rôle
lui üSpétait la môme menace, et lui
serrait ensuite la gorge, à lui foire
sortir les yeux de la tête. Au matin
on trouva Ibrahim si malade, que
le géôlier le lit mettre dans , un réduit séparé. ;
Il ne se rétablit pas.'Jusqu’au dernier jour'son,calme, sa foj, sa gra
liliide, édifièrent ceux qui venaient
le voir, auxquels il avait coutume
de répéter: Comment vous relldraije jamais votre bonté?
Le 14 Mai dernier^ Miria Ibrahim
fut enfin délivré, non pas par Nasser-Eddin, le roi de^ rois de laPersOj
mais par le Souverain du ciel et de
la terre pour être recueilli dans les
bras de Jésus qu’il a aimé jusqu’à
la mort.
Ileviie Poli(M|iie
Sicile. ~ Nos colonnes sont trop
étroites pour que nous puissions raconter en détail: ce qui s’est pas.'^é
cette semaine dans chaque ville ou
village siciliens.
Du reste, qu’il s’agisse de Mazzara,
de Pietraperzia, de Belmqnle, de
Marineo on de S.la Cafonna, localités dans lesquelles des désordres
ont eu lieu, les choses s’y sqnt ,passées à peu prés partout de ia meme
manière.
Les taxes municipales sont fortes,
souvent réparties avec peu d’équité
ou perçues avec des manières peu
convenables. La misère est grande
à cause des difficultés que rencontre l’écoulement des produits siciliens le vin, le soufre etc., et aussi
à cause de la pàresse et du peu de
prévoyance des habitants qui u’imitent pas toujours le bon exemple que
donne la fourmi. ,
Les suborneurs socialistes et autres profitent de ces difficultés pour
agiter les populations et les foire
descendre sur la place. Elles y viennent avec les drapeaux des fasci,
auxquels plies unissent les portraits
duRoi, celui de la Reineetle crucifix,
puis ils crient Vive le Roi, vive la
Reine, vive, le crucifix et ù-bas les
taxes. Us en veulent surtout à l’octroi dont ils brûlent les bureaux; ils
saccagent aussi les moulins, puis ils
les brûlent. Devenant plus audacieux
ils s’attaquent aux maispns commu-
7
15
nales, et à tous les bureaux publics
qu’ils saccagent, dévastent, détruisent
et incendient.
Les carabiniers et les soldais arrivent; les officiers exhortent le peuple à se calmer et à rentrer dans
ses demeures; mais la foule émeutée jette des pierres aux soldats et
les insulte de plusieurs manières.
Ceux-ci endurent, ces mauvais traitements avec beaucoup de patience
et enfin lassés par une pluie continuelle de pierres, ils font feu, là foule
répond, quand elle' u’est pas la première à l’attaquer, par des coups
de l'évolver ou de fusil. La bataille
s’engage, les morts et les blessés
tombent par dizaines, le peuple s’enfuit en désordre et la troupe fait de
nombreuses arrestations.
L’on a contrôlé que les membres
des fasci sont armés, que les insurigés ont d.es ^ piéiîies- d’ori et d'argent
venues de l’élranger, et l’on sait que
les meneurs ont reçu de l’étranger
des somnaes d’argent.
Le mouvement sicilien que l’on
voudrait étendre au reste de l'ilalie
(les Calabres ,et. les PouilÎés en sont
déjà atteintes en partie) a été combiné à l’étranger par les ennemis
de notre patrie surtout par Amilcare
Gipriani, que la République Française
tolère sur son territoire, malgré son
décret d’expulsion.
Mais nous avons lieu de nous
rassurer en présence des mesures
énergiqûes prises par notre Gouvernement; de nombreuses troupes ar-^
rivent tous les jôurs en Sicile, où il
y aura bientôt de ‘iO à 50,000 soldats. L'état de siège a été proclamé
dans toute l’île et des pleins pouvoirs
ont été concentrés dans les mains
du général Morra di Lavriano.
D’un autre côté bien des conseils
municipaux vont être dissous à cause
des abus qu’ils ont commis, ou laissé
commettre, les taxes et les budgets
communaux vont être soumis à une
révision rigoureuse.
Les principaux anarchistes et socialistes ont été arrêtés, sans excep
ter le député De Felice GiufTrida
qui a été mis au violon ainsi que
Don Urso, prêtre sicilien, sa sœur
et .son neveu.
Aussi il y a du mieux eti Sicile
et la tranquillité est rétablie presque partout, malgré les menées des
suborneurs. La journée de Dimanche
7 cour, est passée sans incidents
graves, et les provinces de Palerme,
Messine, Cafane, Siracuse, Trapani,
Caltanissetta et Girgenti sont tranquilles. Dieu soit béiii pour ces résultats réjouissan ts !
Pi^nerol. — Voici les noms de
quelques délégués scolaires qui
viennent d’être nommés avec jurisdiction dans notre arrondissement;
Pignerol — M. l’avocat A. Fer.
S. Second — M. le chev. D’’ G. Roi
Pérouse — M.. le D'' Caslagno.
- Perrier—i M. le D"^ Ani. Rostàn.
La Tour — M. le chev, av. J. Vola.
Luserné S. Jean —- M. l’avocat
Pietro Perrero.
SI ont ICoiïé. Quelques alpinistes et quelques officiers alpins ont
eu la curieuse idée d’aller passer le
Nouvel-an sur le Mont Rose,
Ils étaient près d’arriver Îe 31 Décembre à^la cabane de refuge prés
de la sommité dite Gniffetti qui a
4561 m. de hauteui (un peu plus
que le Viso) lorsque le lieutenant
Giani ne put les suivre et mourut
dans la neige, malgré tous les soins
que lui prodiguèrent ses compagnons
de voyage. Les alpins transporlèrent
son cadavre à Gressoney où ils l’enterrérent.
üfassaiia. — Nos troupes victorieuses ont lait leur entrée triomphale à Massaua avec un grand concours de population en fke. Les 72
drapeaux pris à l’ennemi qui figurèrent dans celle circonslance vont
être Iransporlés à Rome. Le général
Bajatieri de retour en Afrique haisa
/€ur les deux joues le brave colonel
■'1
8
— 16
Ariraondi auquel- le roi Humbert a
envoyé un télégramme de félicitaüons pour la victoire d’Agordat.
' E. B.
Pour “ceux ^ui ne pèchent plus.
Une jeune fille avait demandé à
être admise dans une église baptiste; « Etiez-vous coupable devant
Dieu », lui demanda un diacre,
« avant que le changement dont
vous me parlez maintenant se fût
produit. » — « Oui, Monsieur », répondit-elle. — « Et maintenant vous
sente?-vous coupable? » — « Plus
que jamais. » — « Quel changement
peut-il donc s’étre produit en vous?»
—« Je ne sais trop comment l’expliquer; mais auparavant j’étais un
pécheur qui court après le péché,
tandis que maintenant je cours loin
du péché. Elle lut reçue et pendant
bien des années elle fut une lumière,
brillante; maintenant elle vit où il n’y
a plus de péché qu’il faille fuir.
BibliBtliêque Vaudoise dite du Colldye
Ouvrages reçus dernièrement;
Itovon, Jul., Théologie du Nouveau Teslatoent, l.er vol. La vie et l’enseignement
de Jésus Christ. 8° Laus., 1893 G. Bridel
éd., priàs iO fr. — Don de l’auteur, prof,
de théol. à Lausanne.
Claparède, Th., Abrège de l’histoire des
églises réformées du pays de
Gex. 12o Gen. 1891 (253, et
oafte, A. Cherbuliez édit.
Clapurcde, Th-, Histoire de la Réformation en Savoie. 12" Gen.
1893 (380, et carte, A. Cherbuliez édit.
Claparède, Th., Les pasteurs genevois
d’orig. lucquoise. 12» Gen. 79.
Claparède, Th., Les descendants de Co1 ligny, 12« Gen. 1883.
Claparède, Th., Les protestants étrangers en France et l’édit de
1685. 12« Gen. 1885.
Claparèile, Th., Les protestants dauphinois et la Suisse romande.
12« Gen. 1885. — Dons de
M. Alex. Claparède et famille.
Adaiiiina, Jaq., Le réveil religieux dans
le Canton de Vaud- 8« Laus.
1893. — Don de l’auteur,
past, à Corsier, Suisse.
Giordano, Dav., Contributo alla trapanazione del cranio nella epilessia ed in seguito a ferite
dell’arteria meningea media.
8« Tor. 1893.
Trattato di cliiriir;^ia di Duplay e Reclus, trad. ital. dei Dott. F.
G. Novaro e Dav, Giordano.
La publication continue, fase.
33 a 49. - Dons da Mr. le
Dr. Giordano, prof. Univ. de
Bologna.
Nous exprimons nos sincères remei'cîmenls aux donateurs.
Le Bibliothécaire
Al. Viiiay.
AV I S
Il reste chez la famille de feu le
Dr. Lantaret un dépôt aux prix réduüa que voici:
Second livre de lecture, L. 0,35
Poésies françaises, 1” degré » 0,10
2* » » 0,15
Tableaux de lecture, cartonnés, la série » %— -, n
La série non cartonnée » 0,4d
Gilles. Histoire des Eglises
Vaudoises » 3,—
H. Arnaud. La Glorieuse
Rentrée » 1,—
B. Tron. Pierre Valdo » 0,60
‘ON DEMANDE
une cuisinière pour l’Asile évangélique de jeunes filles — 25 frs. par
mois — voyage payé.
S’adresser à la Direction, 2 Via
del Gignolo, Firenze,
Noël et la Terreur.
riques de 1792-1793 par Georges
Appia, pasteur — 25 cent, l’exemplaire — 10 frs. le cent.
S’adresser pour les commandes à
la Société des Ecoles du Dimanche,
33, Bue des S.ts Pères, Paris.
______J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina