1
Olnquième année.
IV. 3.
21 Janvier ISTO.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux iuléréls malédels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — i Fj|l?ippt«ns., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT !
Italie, à. domicile ftm an) Fr. 3
Suisse.......................
France...................6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
Un numéi’o separé : 5 cent.
Vn numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D’aBONNEHENT
ToRRF-PEf.ucE : Via Maestra,
N.42. (Agenzia bìbJiografica)
PiGNEROL : J. Chiantore Impr.
Turin \J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica. via de'Panzani.
ANNON(’ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S* adresser pour Tadministration
au Bureau à Torre-Pellice ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction: à Mr. A. Revel
Prof, a Torre-Pellice.
Somniair'e.
Idées claires pour les esprits peu au clair.
— Bienfaisance systématique. — ApicuUure.
— Evangél sation. —Chronique locale. — Chronù
que poliUque, — Souscription pour le monument
Desanctis — Id. pour Vsseaucc. — Statistique,
— Annonces
IDÉES CLAIRES
pour les espritS4iifiMii clair.
VI. --DU DEVOIR DE MANIFESTER
LES CROYANCES RELIGIEUSES.
f SuiteJ.
La manifestation de la croyance
religieuse n’est pas seulement un
acte de franchise et de loyauté;
elle est un devoir envers notre
prochain, envers Dieu, envers notre
conviction elle-même.
Envers notre prochain. — Etre
convaincu d’une religion, c’est
être convaincu que l’on possède le
moyen de se réconcilier avec Dieu,
la source de tout bien. Peut-on
garder ce secret par devers soi ?
Peut-on, de propos délibéré, retenir la vérité captive, être avare
de la vérité connue?
La vérité , avouons-le , est une
perle qu’il ne faut pas jeter aux
pourceaux; mais si, en plus d’une
occasion, elle réclame de nous le
silence comme un témoignage de
respect, ce n’est pas nous , mais
elle seule qu’il faut mettre à l’abri
de l’outrage.
A part cette exception qui, elle
aussi, rentre dans la règle, attachons-nous au principe sans inquiétude; — nous sommes débiteurs
envers nos frères de la vérité religieuse, aussitôt que nous la connaissons. Car la vérité n’est la
propriété de personne ; elle est
un bien qui se multuplie en se
partageant. Le soleil se dépouillet-il de ses rayons en pénétrant
tout de sa lumière et de sa chaleur ? 11 est impossible d’ailleurs
de méconnaître les intentions de
Dieu. Il aurait pu communiquer
immédiatement à chaque homme
toute espèce de vérité ; mais il a
voulu que les convictions engendrassent les convictions. C’est l3ieu
en toutes choses, qui donne l’accroissement , Dieu qui donne la
semence au semeur. Dieu qui suscite Paul pour planter, Apollos
pour arroser; mais enfin il faut
que Paul plante ej qu’Apollos
2
-(18)
arrose. C’est Dieu qui fait tout
pourtant, puisque ses ouvriers sont
son ouvrage, leurs œuvres son œuvre, leur vie sa vie; mais Dieu a
fait de l’homme le distributeur de
la vérité, et sous tous les rapports
il a voulu rendre l’homme nécessaire à l’homme.
Retenir la vérité capiftve, c’est
retenir captif Dieu lui-même, c’est
dérober le pain à celui qui meurt
de faim. Rien ne tient lieu de la
vérité; cet office de la charité est
à la portée |de tous, est imposé
à tous, si bien que le refus de la
vérité a tout le caractère d’un
déni de justice.
Envers Dieu. Le bien suprême,
notre salut, est le don de Dieu. Or
que penser de celui qui, se voyant
l’objet d'une libéralité infinie, ne
sentirait pas le besoin de rendre
hommage à l’auteur de sa félicité?
On dira que celui qui n’est pas
reconnaissant n’a pas de quoi l’être,
que sa conviction est en défaut,
que chez lui la religion est absente.
Dieu est notre but; nous existons pour lui. L’homme a été
créé pour rendre gloire à Dieu ;
il est la voix donnée au monde
pour célébrer Dieu; sa bouche, sa
vie, sa pensée n’ont d’autre usage
que de glorifier Dieu ; tout ce qu’il
fait dans un autre esprit est une
œuvre perdue, une œuvre morte,
un mouvement sans progrès. Aussi
la St0 Ecriture nous dit; « Vous
n’êtes point à vous-mêmes; glorifiez Dieu dans votre corps et dans
votre esprit qui lui appartiennent ».
De l’accomplissement dé ce devoir
l’Ecriture fait le but même de la
vie; « Vous avez été mis à part
pour annoncer les vertus de celui
qui vous a appelés des ténèbres à
sa merveilleuse lumière ». L’Ecriture donne la gloire de Dieu pour
motif au bien que nous faisons.
“ Faites luire votre lumière devant
les hommes, afin que, voyant vos
bonnes œuvres, ils glorifient votre
Père qui est dans le ciel ». L’Ecriture réclame pour la gloire de
Dieu jusqu’aux moindres détails de
notre existence ; elle associe tout à
ce grand but: « Soit que vous mangiez ; soit que vous buviez, soit
que vous fassiez quelque autre
chose , faites tout pour la gloire
de Dieu ». L’Ecriture déclare sans
réserve que « quiconque sur la
terre aura renié son maître , se
verra renié par lui en présence
des anges ». L’Ecriture enfin transforme tous les fidèles en prédicateurs et elle fonde le æicerdoce
universel; « De cœur on croit à
justice, et de bouche on fait confession à salut. ».
Envers notre conviction ellemême- Comme vie , la conviction
religieuse est sujette aux défaillances dont toute vie est menacée.
La vie de la foi s’entretient par
l’action. Si nul ne connaît bien sa
pensée avant de l’avoir exprimée,
I nul aussi ne possède réellement
une conviction avant de l’avoir
manifestée. Cette manifestation est
pour la vérité ce que l’air est pour
la flamme ; en lui refusant l’air ,
on l’étouffe.
Ce n’est pas à dire que la conviction doive désirer le combat ou
provoquer la contradiction; son
intention, plus simple , se résume
dans ces calmes paroles: « J’ai
cru, c’est pourquoi j’ai parlé ».
3
-(19)
Parlez donc; parlez, afin d’avoir
conscience de vous-même ; parlez,
afin de vivre; ayez le courage de
votre conviction afin de l’avoir
toujours davantage. La conviction
est un de ces talents de la parabole auxquels s’appliquent ces lois
infaillibles d’éternelle justice: « A
celui qui n’a pas, cela même qu’il
a lui sera ôté; » et: « On donnera
à celui qui a, et il aura toujours
davantage ».
BIE:\FAiSA^(lE SISTÉUATIQEË
Le docteur Cather, de Londres,
secrétaire de la Société de la Bienfaisance Systématique, a donné en
Italie, en Suisse et en France des
conférences sur le devoir de donner largement, régulièrement et
en proportion de son revenu.
On nous écrit de Genève, à ce
sujet:
Il s’agit, en face des exigences
croissantes del’œuvre desMissions,
et des misères toujours plus grandes de la classe pauvre, de trouver
un moyen sûr et facile de pourvoir à ces divers besoins. Ce
moyen, le docteur Cather le trouve
dans le rétablissement de la dîme,
rétablissement volontaire bien entendu.
L’homme se meut dans un monde
intellectuel, dans un monde spirituel, dans un monde social, dans
un monde industriel.
1® Dans un monde intellectuel.
L’intelligence domine et gouverne
elle-même notre travail matériel.
Le travail, Dieu l’a sanctifié en
in instituant la semaine et en donnant à celle-ci pour couronnement
le dimanche. Le dimanche est un
jours de repos pour l’intelligence
tout autant que pour le corps.
2° Dans un monde spirituel. Ici
nous avons un culte, auquel Dieu
a donné pour couronnement le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ.
3° Dans un monde social. Ici
Dieu a institué la famille , base
commune de la société religieuse
et de la société civile , reposant
elle-même sur le mariage, qui est
« honorable entre tous ».
4° Dans un monde industriel. Ce
qui sanctifie l’activité industrielle,
c’est la persuasion que l’on doit
avoir de n’être que les intendants
des biens acquis. Qui se reconnaît
pour intendant vis-à-vis de Dieu,
doit payer la dîme.
Le patriarche Abraham, type du
désintéressement, ne voulut rien
prendre pour lui-même du butin
enlevé aux rois de l’Euphrate
( Gen. XIV); mais il préleva la
dîme pour le service de Dieu.
Les Juifs donnaient la dîme pour
les Lévites et pour les pauvres; et
ce n’est pas un des reproches les
moins vifs que celui adressé par
Malachie à ses contemporains :
« Vous avez erré en ne m’apportant pas les dîmes; apportez-lesmoi et je (l’Eternel) vous ouvrirai
les canaux des deux ».
Les préceptes et les exemples
en faveur de la dîme abondent dans
rAncien-Testament. Mais pour ce
qui concerne leNouveau-Testament
c’est autre chose; le N. T. ne contient , à cet égard comme à tous
les autres, aucune prescription
légale. Cela ne met néanmoins nullement en péril la Bienfaisance systématique', et l’on peut hardiment
4
-(20)
conclure avec le célèbre prédicateur William Arthur :
L'Ecriture Sainte renferme les
éléments, non-seulement d'un système complet de doctrine, de morale
et d'organisation , mais encore
d'une véritable science économique
en mattère religieuse-, l'étude et la
pratique des principes de cette
science seraient pour l'église et pour
le monde un bienfait incalculable ».
( Résolution votée dernièrement
dans un grand meeting à Belfast).
AriClLTlKË
on i’iiisance à côté de la maison.
III.
RETOUR DE LA BELLE SAISON.
En hiver les abeilles sont captives dans leurs habitations ; quelques unes seulement profitent d’un
moment de beau soleil pour faire
une petite excursion et se hâtent
de rentrer. Tant que dure le froid
on les voit au haut de la ruche
serrées les unes contre les autres
et groupées en forme de peloton
pour conserver un petit foyer de
chaleur.
Enfin les beaux jours reviennent;
le pêcher, l’amandier, le cerisier
se couvrent de fleurs, la primevère
égaie nos bosquets. Alors aussi
reparaît l’activité de nos vertueuses
abeilles. Pendant que quelques unes
vont aux champs à la recherche
du pollen et d’un peu de miel,
les autres réparent les dégâts faits
aux rayons pendant l’hiver par
quelques ennemis et nettoient ou
élargissent, s’il le faut, leur passage; et la reine commence sa
ponte.
Cette activité appelle la nôtre
Dès que vos abeilles arriveront
chargées de pollen hâtez-vous de
nettoyer le dessous ou tablier de
vos ruches. Surveillez la fausse
teigne (camoîiîa).N’ayez point peur
de laver le dessous des ruches
avec de l’urine et cela de temps
en temps pendant la belle saison:
ce moyen est excellent pour la destruction de cette chenille. L’urine
du reste n’est point nuisible aux
abeilles, j’ai remarqué qu’elles la
boivent.
IV.
FORMATION ET ÉPOQUE DES ESSAIMS.
C’est dans le courant du mois
de mars que la reine pond les
œufs des faux-bourdons. Outre les
cellules ordinaires des mâles ou
faux-bourdons et des ouvrières, les
abeilles en préparent aussi d’autres
différentes de forme et de dimension , et destinées à recevoir les
œufs d’où doivent éclore les jeunes
reines. Le berceau des jeunes reines
appelé cellule royale n’a aucune
ressemblance avec les cellules destinées aux autres abeilles; nous
en ferons la description plus loin.
* Chaque jour il naît des centaines
d’ouvrières et leur nombre devient
si considérable que bientôt la ruche
ne pourra plus les contenir. Alors
aussi la ruche sera devenue bruyante, et vous verrez à son entrée
une multitude d’abeilles obligées
de battre des ailes pour établir un
courant d’aire et porter ainsi du
soulagement aux travailleuses qui
sont dans l’intérieur.
En ce temps, c’est-à-dire aux
premiers jours du mois de mai, il
y a des jeunes reines prêtes à
éclore; les faux-bourdous où mâles
5
-(21)
commencent à paraître vers midi,
même avant, et la population se
dispose à émigrer.
Dans notre pays l'essaimage a
lieu dans la dernière quinzaine de
mai et durant le mois de juin ;
les essaims qui viennent en juillet
ont de la peine à faire une récolte
suffisant pour passer l'hiver.
Le moment est venu où le propriétaire d’abeilles doit redoubler
de vigilance pour bien surveiller
l’essaimage , et ne pas se laisser
prendre au dépourvu. Préparez vos
ruches à temps; a3^ez-en de petites
pour les essaims médiocres, et de
grandes pour les gros essaims.
Tenez prêtes plusieurs longues
baguettes afin qu'au besoin vous
puissiez vous en servir pour descendre ceux de vos essaims qui
se logeront sur les plus hauts
arbres. Un apiculteur.
®wangcUsation.
Florence. U Eco délia Verità
publie , dans son numéro du 15
janvier, une première liste de souscriptions à l’effet d’ériger un monument à la mémoire du très-regretté Docteur L. Desanctis. C’est
un témoignage d’affection et de
respect, auquel, nous n’en doutons
nullement, beaucoup de nos lecteurs voudront s’associer. — La
Rédaction de VEcho des Vallées
souscrit pour une somme de francs
cinq, et s’engage à transmettre
les dons qui pourront lui être envoyés.
Messine. — M*' l’Evahgéliste A.
Malan écrit que sur 39 catéchumènes désireux de participer à la
Ste Cène, 38 se sont présentés à
l’examen , et 15 seulement ( 12
hommes et 3 femmes) ont pu être
admis.
Le nombre des femmes qui interviennent au culte a augmenté
d’une manière très-sensible , jusqu’à former le tiers environ de
l’assemblée.
A Venise, a Guastalla, a Pietra-Marazi, les enfants des écoles
évangéliques ont eu , eux aussi,
leur arbre de Noël. A Venise, une
centaine d’enfants ont pris part à
la fête.
En Sicile, pour la première fois
peut-être, l’arbre de Noël a fait
son apparition, mais sous une forme
appropriée au climat. Les 40 enfants des écoles évangéliques de
Catania ont été réunis , non autour d’un sapin, mais autour d’un
laurier.
Milan. L’école du dimanche dirigée par Mr le pasteur Turin est
très-prospère; elle compte de 60
à 80 enfants.
Naples. Les écoles évangéliques
dirigées par Mf le pasteur Buscalet, de l’Eglise libre d’Ecosse,
compte une centaine l’élèves Elles
se trouvent au rez de chaussée du
nouveau temple écossais ; et l’espace est suffisant pour ¡contenir
un nombre d’élèves trois fois plus
grand.
Livourne. Diffusion' de la Bible
en Italie. Les 16 colporteurs de la
Société biblique écossaise, pendant
les onze premiers mois de l’année
1869, ont répandu 3593 exemplaires
des SS. Ecritures et 96260 exemplaires de livres ou traités religieux; [la vente a produit une
somme ronde de quatorze milleires.
6
-(22)
®lxronti|tte locale.
Pi^iaorol. C’est arec un profond
regret que nous enregistrons à cette place
le décès do M' le Professeur Henri Monaslier.
Né à Pignerol en 1820, M' Henri Monastier a été enlevé à l’affection de sa famille et de scs nombreux amis dans la
cinquantième année de son âge, après une
longue et pénible maladie.
Il était depuis plusieurs années professeur de langue française à l’Institut de Pigncrol; et il avait apporté dans l'accomplisscmcut de son devoir un soin des plus
scrupuleux, une capacité, et une instruction éprouvées.
Bien que Vaudois et vivant au milieu
d’une populatiou toute catholiipie, il avait
gagué l’alléction et l’estime de tous, par
son atfabilité, sa modestie, sa franchise et
sa loyauté.
Parents, amis, collègues et élèves, suivis
d'une foule nombreuse et respectueuse,
ont accompagné ses restes mortels au
champ du repos le jeudi, 13 janvier. Et
sur sa tombe ont pris successivement la
parole, au milieu d’un attention religieuse,
M' le pasteur Cardon , M' le professeur
Leynardi, collègue du défunt, et i\P l’évangéliste Weitzecker.
Deux traits, à-t-on dit entr’autres choses,
servent à caractériser le Professeur H.
Mouastier:
Il a, dans la sphère de sou activité, fait
selon son pouvoir tout ce qu’il a eu moyen
de faire ( Eccles. IX. 10); il n’est pas certain qu’il n’ait môme excédé la mesure de
ses forces, mais il a toujours considéré le
devoir comme une affaire de conscience.
Il a expérimenté que c'est par plusieurs
aülictious qu’il nous faut entrer dans le
royaume de Dieu (Act. XIV. 22). La mort
subite de sa fille bieu-aimée, survenue il
y a un an, avait été pour lui la source
d’un douleur profonde, une école de la
souffrance.
— Le droit de nos morts. Nous nous associons pleinement à la pensée qui a dicté
une lettre insérée dans la -Gazzetta di Pinerolo du 16 janvier.
A propos de l’ensevelissement de M, le
prof. II. Monastier, l’on fait observer avec
beaucoup 'de raison à l’hon. Municipe de
la ville de Pignerol, <pie les protestants
ont le droit de réclamer pour leurs morts
une sépulture plus convenable. Ce n’est
pas seulement par ses proportions mesquines que pèche le coin réservé aux acatioiifi dans le cimetière communal; ce n’est
point seulement le fait (¡u’il n’y a pas, à
proprement parler, de chemin qui y conduise, car on y entre d’une voie détournée;
ce qui est choquant, c’est que nous avons
l’air d’être simplement tolérés. Une haute
murailles sépare de la terre sainte notre
petit cimetière, tellement qu’il revêt l’apparence d’une terre maudite ; et cependant
il ne l’est pas dans l’opinion publi(|ue; le
maintien de la population l’a hautement
prouvé.
L’exercice des cultes est placé partout
sous l’égide de la loi commune; l’égalité
de tous les citoyens devant la loi est à la
hase de la Constitution; catholiques et
non-catholiques soutiennent, pendant leur
vio, des rapports plus ou moins étroits
fondés ou sur l’intérêt commun, ou sur
le respect mutuel ; et en présence de la
mort, ce grand niveleur, ou voit reparaître
les préjugés les plus absurdes! Les uns
sont parqués dans un coin, les autres reposent en terre sainte; une haute et
épaisse muraille les sépare. Quoi donc .'
Est-il à craindre, que les morts en viennent aux mains?
A notre connaissance, il n’y a, dans tout
l’arrondissement de Pignerol qu’une seule
localité qui possède un cimitièro vraiment communal. Cette localité, c’est le
Perrier; dans le champ du repos, nulle
distinction artificielle ; une entrée commune suffit à tous. Puisse cet exemple
être bientôt imité et amener le triomphe
du droit commun!
®lirontc|U0 pUtiijue.
Italie. M’ le contre-amiral Actou a
été appelé à assumer le portefeuille de la
marine.
— Contrairement à ce Tque nous avons
7
(23)
aQDoncé, M' le préfet Tegas n'a pas été
nommé secrétaire-général au ministère de
l’intérieur. Eu revanche, nous apprenons
que .M'le professeur Pasquale Villari a repris les fonctions de secrétaire-général au
ministère de l’instruction publi(|ue.
— On s’occupe à Turin d’une exposition
internationale qui devra s’ouvrir, en cette
ville, l’an 1S72, à l’occasion de l’achèvement du tunnel des Alpes. Le gouverneinent ayant refusé de prêter son concours,
l’entreprise dépendra de l’initiative individuelle.
Rom©. Afin de téter le terrain, les
ultra-papistes font circuler une pétition en
faveur de la définition de l’infaillihilité
papale; mais on assure que plus de 300
pères ont refusé de la signer. Au nombre
des opposants se trouvent presque tous
les évêques d'.AIlemagne et plusieurs évêques français, parmi lesquels Mgr Dupanloup, évêque d’Orléans.
— Devant une assemblée de 1500 personnes , le pape a tenu un discours au
sujet du Concile. Il a , dit-il, convoqué
cette assemblée pour obéir à la volonté
de Dieu. Que fera-t-elle ? Les uns croient
que le Concile aplanira toutes les difficultés
et mettra un terme à toutes les divisions
humaines ; mais le Père céleste a seul le
pouvoir de changer la face de la terre.
D’autres croient que le Concile n’aboutira
à rien, et ils s’en moquent; lui (.Pie IX)
est un pauvre homme, un pauvre misérable , mais il est pape , vicaire de J. C.,
chef de l’Eglise catholique, et il est persuadé que le Concile fera son œuvre. Aucuns , prétendant être sages, voudraient
que l’on use d’égards envers les idées du
temps ; lui (Pie IX), répond qu’il faut dire
la vérité pour fonder la liberté , et qu’il
ne faut jamais craindre de proclamer la
vérité et de condamner l’erreur ; il veut
donc être libre comme la vérité. Il ne
s’occupe pas, lui (Pie IX), des affaires de
ce monde ; il n’a en vue que les affaires
de Dieu, de l’Eglise', d.u saint Siège et de
la Chrétienté toute entière, i Priez donc,,»
a-t-il conclu, « priez avec larmes et assiégez l’Esprit Saint de vos supplications afin
que la vérité toriomphe et que l’erreur
soit condaiœiée ».
Franco. Depuis l’installation du ministère Ollivier, les faits politiques n’ont
cessé do témoigner de la profondeur du
changement opéré dans les institutions.
Les hommes les plus marquants de l’ancien régime ont été sacrifiés, ou « relevés
de leurs fonctions ». Sur un rapport de
M' Ollivier, l’Empereur a signé la rentrée
en France de M' Ledni-Rollin. — Le droit
de vente sur la voie publique est accordé
à tous les journaux sans exception ; et les
journaux étrangers entrent en France sans
difficulté. .M' Ollivier a annoncé solennellement qu’il ne permettera pas que la
justice subisse l’influence de la politique;
on renonce aux candidatures officielles,
et l’on parle de réduire le contingent de
l’armée.
Malheureusement, il y a quelques ombres au tableau. Il y a lieu de craindre
que le ministre Ollivier ne prenne une
teinte cléricale, ce qui a fait dire au prince
Napoléon : « est-ce que , par hasard , ces
messieurs prétendraient arroser l’arbre de
la liberté avec de l’eau bénite? » On verra
ce qui en est, quand il sera question de
Rome et de l’Italie.
En attendant, il règne une émotion extraordinaire causée par le meurtre commis
à Auteuil sur la personne de M' Victor
Noir, dans la propre maison et par la main
du prince Pierre Bonaparte , cousin de
l’Empereur. MM. de Fonvielle et Victor
Noir s’étaient rendus chez le prince comme
témoins de M' Paschal Grousset, pour demander raison, au nom de ce dernier, des
insultes qui lui avaient été adressées par
le prince dans un journal corse. Des paroles ¡très vives ont été échangées; un
soufflet a été donné (par qui ? on ne sait
encore), et le prince a tué Victor Noir d’un
coup de revolver.
Aussitôt informé du crime, le ministre
de la justice a fait arrêter le meurtrier',
qui sera jugé par la haute Cour. Le 12 ont
eu lieu les funérailles du jeune homme
assassiné, au milieu d’un concours immense. On redoutait une explosion populaire, mais tout est rentré dans l’ordre.
Sans l’attitude franchement constitutionnelle de l’empereur, le meurtre d’Auteuil
aurait pu avoir de fâcheuses conséquen-
8
-(24)
ces ; le nouveau régime libéral les a détournées. Mais on ne peut que contempler
avec stupéfaction la décadence morale
qu’un pareil fait a révélée. Voilà des témoins qui se présentent armés et qui sont
reçus par une personne également armée !
Qu’au moins un tel évènement puisse
mettre un terme à l’usage qui semble de
nouveau prévaloir, de régler les différends
par le sabre ou par le pistolet!
Avitr-iclio. Crise ministérielle.
rtus.sio. On a découvert dans la Pe
tite-Russie un vaste complot dont le but
était d’affranchir la population de la domi
nation russe.
SOUSOItIF*TIOIV
pour un monument à la mémoire
du D' Desanctis.
( Voir Evangélisation ).
Rédaction de VEcho des Vallées fr. 5
M' S. Maggiore » 2
Souscription en faveur d’üsseaux.
Sixième Liste:
Quelques amis de Naples, réunis chez M'
Miotti ( par M'Chambeaud) . . fr. 6
Récapitulation des listes pitbliées par i’Echo:
fr. c.
Première liste ( N. 46, année 1869) 6 50
----(N. 47, id. ) 111 50
(N. 48, id. 4
(N. 49, id. ) 14 50
148 20
6
Deu-xième id.
Troisième id.
Quatrième id. ,. .
Cinquième id. ÎN. 52, id.
Sixième id. (vide supra)
Total 290 70
Cette somme de deux-cent-quatre-vinr/tdix francs , soixante et dix centimes a été
versée entre les mains de la Table Vaudoise,
à l’effet de la faire tenir à la sous Préfecture de Pignerol.
Pour quittance.
E. Malan Mod. Adj.
Torre-Pellice, 47 janvier 4870.
Statbttque.
’T'ox're-JPellioe : — 3650 habitants
(recensement de 1862), dont 2233 Vaudois
et 1418 catholiques.
Mouvement de la Population durant l'année 1869
1. DÉCÈS (sexe masculin) ... 51
Id. ( sexe féminin ) ... 51
Id. (morts nés)
Total
Total gén.
10-2
3
105
SSANCES légitimes (garçons) . .59
Id. illégitimes id. I
Id. légitimes (filles) 47
Id. illégitimes id. 3
Total
Id. Morts nés
Total
6(
5(
lie
3
NB. Jumeaux ; 1) deux garçons; 7)
filles ; 3) un garçon et une fille.
Mariages entre célibataires .
Id. entre veufs et célib. .
Id. entre veufs . . . .
113
deux
IÓ
1
2
Total
NB. Dans 16 cas , l’acte civil a été
par les deux conjoints; en 4 cas par 1'
seulement; — en 1 cas ni par l'un , i
l'autre.
21
signé
poux
i par
DÉCÈS
Id
D'apres la Profession religieuse.
; Culte Vaudoi.5 . . . .
Culte catholique
53
4'J
Total
102
Naissances : Culte Vaudois
Id. Culte Catholique
61
52
Total
113
Mariages ; Culte vaudois
Id. Culte catholique .
Total
Torre-Pellice, 4 janvier 1870.
B. Arnoulet Svndic.
21
PETITE BOITE AUX LETTRES
M.mes N. et S. Nice. — Reçu.
M' J M. Bise. — Reçu
ANNONCE.
Le Directeur des Artigianelli
Valdesi se permet d’attirer encore
l’attention du public vaudois sur
le besoin qu’aurait l’établissement
d’un Econome réalisant, autant que
possible, les conditions énumérées
dans sa lettre insérée au N. 49 de
l'Echo des Vallées (année 1869).
à laquelle il renvoie.
A. Revel Gérant.
Pignerol, J. Chiantore Impr.