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t^quante-qüâtriëme aimée.
19 Juillet 1918
N. 29
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DES VALLEES
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PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
i'H
PRIX D’ABONNEMENT:
P*r an
Vallées Vaudoises ...... Pt.
Itafie . ................ »
Etranger . . . . . . . . » t
Flosieurs abonnements à la même adresse *
4.—
4.50
7 —
6,
Ponr 6 mois
2.—
2,25
3.50
4*50.
On s'abonne; à Torre Pellice an bureau (^administration et à
ITmprteerie Aipne; dans toutes les paroisses, chez MM. les
Pasteurs.
^'abonnement se paye d'avance.
Poor tontes les annonces, s'adresser à l'Impi^inierie Al|iine,
concessionnaire. ___________ ' . -i
S'adresser pour la Rédaction à M. C.-A. Tron, past, torre Pellifiè
et pour l’Administration à M. J. Coïssôü,prof., Torr« PeUici.
Tout changement d’adresse coûte tjr centimes, sauf ceux du
commencement de l’année. .
Les changements non accompagnés de la somme de if centimas,'
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, |ustes, pores, aimables....dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil.' IV^ 8).
SOMMAIRE: Communication officielle —
Jette ton pain sur les eaux — Ea page
du soldat — ' Chronique vaudoise —
Nouvelles politiques.
COMMUNICATION OFFICIELLE.
COLLÈGE VAUDOIS.
PROGRAMMES DES CONCOURS.
I. Bourses Butg^-Kinuaird.
1° Bible - L’Apôtre Paul: sa vie et son
œuvre (en français).
2° Latin - Cicéron - « Pro Milone » chap.
I-XX (soit paragr. 1-57). Syntaxe
des temps et des modes.
3“ Grec~ Anabase, Livre III, chap. I-III.
Les Verbes.
40 Histoire naturelte - « Gli Artropodi «.
50 Histoire Vaudoise - Les Vaudois, de
la Réforme inclusivement à l’exil
exclusivement (en français).
Ces bourses sont pour les étudiants
qui veulent se dédier au ministère évangélique, qui appartiennent à l’Eglise
Vaudoise, qui doiyent passer encore trois
ans au Collège et s’j' trouvent depuis un
an au moins.
II. Bourse Gillez-Brez.
1° Bible - Le roi Salomon (en français).
2° Histoire - Les guerres de l’indépendance italienne.
30 Latin - César, De bello Gallico. Liyre
VII. Chap. I-XX. Usage du datif
et du génitif.
4° Géographie - L’Asie au point de vue
physique.
5° Mathématique - Application de la règle de Trois.
NB. Peuvent concourir les élèves Vaudois
de la Commune de Torre Pellice, promus
es* 4.me gymnasiale sans distinction de
de sexe, dont les familles sont établies
en cette localité au moins depuis cinq
années.
Torre Pellice, le 17 Juillet 1918.
Pour la Table: C. A. Tron
président de la Commission des Instituts
Secondaires.
Mii toi mil Sir lis mi.
Ecclés. XI, I.
Qu’il est précieux le pain I Dans tous
les pays et chez tous les peuples ce mot
est si familier aux grands et aux petits
qu’il est devenu le symbole de l’existence
matérielle de l’homme. On travaille pour
gagner son pain, on lutte pour le pain,
on souffre pour le pain... et cependant
le sage nous dit : « Jette ton pain sur la
face des eaux». Quelle étrange expression I
A travers l’image poétique nous saisissons la profonde vérité que l’Ecclésiaste a voulu graver dans notre esprit.
Jeter le pain sur les eaux, c’est 8emer
pour recueillir, perdre pour trouver, sacrifier pour gagner. Telle doit être l’attitude du croyant dans la vie d’ici-bas.
Cette idée nous répugne, ce geste
nous assombrit. On jette lea choses cassées, les choses inutiles ou superflues, les
choses corrompues et nuisibles, mais le
pain, le bon pain 1 Cependant, lorsque
1 automne' vient, bous répandons sans
hésiter les grains qui contiennent la
blanche îàrine, sans douter de la vertu
de la terre et de la puissance de Diéu.
Pourquoi ne sèmerions-nous pas avec
le ^nrême joyeux enthousiasme, avec la
même foi, lorsqu’il s’agit du cœur humain, de cet autre champ si vaste que
Dieu a fait et qu’il veut féconder? Pourquoi l’avarice, la crainte, le doute, le
découragement retiendraient-ils notre
main, lorsqu’il s’agit de jeter au gré des
ondes de la vie la précieuse semence de
la vérité, le divin germe des bonnes pensées, le baume céleste de l’amour, le
pain savoureux et fortifiant des nobles
actions, des généreux sacrifices?
C’est en tout premier lieu à cause de
notre égoïsme et de notre avarice que
nous tâchons de dissimuler sous le prétexte que le cœur humain est mauvais
et ingrat. A quoi bon jeter nos bonnes
paroles, nos actions généreuses, si nous
ne verrons jamais les fruits de notre
amour et de notre dévouement ! Dans
notre impatience nous voudrions voir
immédiatement les bons résultats de notre activité dévouée et nous nous piquons
facilement lorsque notre générosité ne
semble rencontrer que la froideur et l’ingratitude. Notre peu de confiance finit
par devenir un manque de foi.
♦
* *
Cependant voici la belle promesse qui
devrait vaincre notre fatale hésitation.
Ce pain que tu crains de jeter, ce pain
précieux « tu le retrouveras ». Il semblait
perdu, mais il n’en est rien, car dans le
monde créé par la puissance de Dieu rien
ne se perd. Les détritus que l’eau emporte de nos montagnes vers la plaine
vont enrichir et féconder les campagnes.
La plante qui s’incline et meurt, la fleur
qui se penche et se flétrit, l’herbe qui
tombe, sèche et pourrit, la feuille que
le vent emporte, ne sont pas perdues,
mais elles revivront plus belles dans d’autres organismes. Les épis oubliés dans
les champs, les miettes balayées à la
rue assurent la vie à de nombreux oiseaux.
Dieu qui a ainsi sagement disposé
toutes choses, ne voudrait-il pas aussi
bénir la confiance de l’homme lorsqu’il
est prévoyant et généreux? Et notre expérience ne nous a-t-elle pas enseigné
qu’un bienfait n’est jamais perdu? Nous
avons été souvent agréablement surpris
par la généreuse reconnaissance de personnes qui semblaient avoir étouffé nos
bonnes paroles et nos bienfaits sous la
pierre sépulcrale de l’ingratitude.
« Jette donc ton pain sur les eaux... ».
Jette tes bonnes paroles, tes saintes pensées, tes actions charitables, les sacrifices d amour sur les eaux du grand
fleuve de la vie et tu les retrouveras —
si ce n est ici, sur cette plage battue par
les flots de l’adversité et de l’épreuve —
tu les retrouveras sûrement dans le grand
océan de l’éternité. Tu auras la joie de
constater qu’elles n’ont pas été perdues
ces belles et bonnes choses et qu’elles
constituent pour toi un trésor impérissable ; tu auras aussi le bonheur de constater qu elles ont contribué à secourir
et sauver plusieurs de tes frères qui jadis
marchaient péniblement avec toi sur
la terre. F. Peyronel.
LA PAGE DU SOLDAT.
Pons Philippe nous remercie pour le
bien que lui procure le journal et nous
recommande un compagnon, qui n’a pas
de fatnille en Italie : s’il vient à La Tour
piendàht sa permission, nous lui assurons
du travail; le caporal Henri Bounous re
çoit régulièrement le journal; Long Héli
de Daniel, de Pramol, salue ses compagnons, ses Pramollins, son pasteur et
jouit d’une bonne santé; le lieti^nant
Gag remercie pour le journal et salue; le
soldat Bouchard Albert tient à remercier
M. l’aumônier Fuhrmann de sa bonne
visite qui lui a fait du bien, il remercie
pour l’Echo et salue ; le gendarme Felice
Pometti nous envoie ses salutations de
Bardonecchia ; Coucourde Davide écrit
une bonne lettre que nous insérons : il
nous, en vole un échantillon de la propagande papiste au milieu des soldats, propagande grossière et mensongère, ayant
pour but de discréditer le protestantisme:
nous pouvons compter sur la foi de ños
soldats, mais il est toujours bon de veiller et de se tenir sur ses gardes; Beux
Michéle, de Pramol, nous envoie ses plus
cordiales salutations; Enrico Bouchard
est bien et salue ; le caporal Enrico Bouchard remercie chaleureusement et fait
saluer, ses camarades; le soldat Rivoira
Pietro fait saluer M. Amato Jalla, le Comitéide Luseme‘St-Jeau, son frère qui
est au front, ses parents, et remercie
pour le journal; le caporal major Grill
Luigi fait saluer ses compagnons qui
sont au^front, ceux qui sont à l’arrière,
ainsi que parents et amis; Long Giorgio
Prando fait saluer son pasteur, son régent, ses Pramollins et remercie pour
le journal qu’il lit toujours avec le plus
vif plaisir; Guido Bonjour, de La Tour,
salue et remercie; Edoardo Andrion regrette d’avoir manqué deux fois la Visite de l’aumônier Bosio qu’il remercie,
et fait saluer parents et amis, et remercie ;
Pierre Soulier a une permission de deux
mois, prie de suspendre le journal, mais
se recommande pour l’avenir: c’est très
bien; le bersagliere Gardiol Emidio est
heureux d’avoir combattu pour la patrie
avec son régiment qui s’est couvert de
gloire; le journal a manqué, mais il est
attendu avec patience; Charbonnier Enrico, de retour de sa permission, a retrouvé son journal qu’il a relu avec
grand plaisir, salue et remercie; le caporal Eliseo Catalin, de Bobi, reçoit le
journal avec le plus vif plaisir: remercie
et salue; Henri Bonin de St-Jean: nous
insérons; Gardiol Stefano reçoit et remercie pour le journal; Enrico Long remercie et supplie dé ne pas lui laisser
manquer l’Echo; Henri Long de Pramol fait saluer M- Grill et M. E. Long
ainsi que ses Pramollins ; le brigadier Henri Peyronel a reçu la visite de
l’aumônier Bosio, il reçoit le journal, salue et remercie; Joseph Armand-Bosc
prie de suspendre pour quelque temps le
journal, salue; Catalin Daniel réclame le
journal et salue.; François Canon, de la
compagnie étrangère au Maroc, salue et
remercie; Lamy Bertin: nous insérons
et merci.
— Notizie di feriti, malati, ecç. Militari visitati dal pastore sig. A. Jahier,
durante il mese di Giugno e prima settimana di Luglio, nei vari ospedali di Torino e dintorni: Soldato Giraud Giovanni,
di Massello, malato — Soldato Negrin
Eliseo, di Bobbio Pellice, malato — Solila to Armand-Bosc Gustavo, di,Torre Pellice, mutilato, morale molto elevato —
Soldato Eynard Luigi, di Torre Pellice,
ferito — Soldato Long Énrico, di Pramollo, riformato — Soldato BertelUnoTron Carlo, mutilato, migliora — Soldato Pons Giovanni Augusto, di Rodo
retto, e sòldàto Pons Gioì). PieiPo,' Qi
Rodoretto, miglioraho. "
j— Notiziejdi combattènti. Il soldato
d’artiglieria Ricca Felice incarica il Comitato dei Militari Evangèlici di salutare, a mezzo dell'Echo, che ricevè régólarmente la sua famiglia, parenti, ed
amici combattenti, assicurandoli tüïti
della sua ottima salute. ' ’ ’
— Il soldato d’artiglieria Costantmo
Alessandro, di Prárostiho, ringrazia per
l’invio dell’Echo che le^ge tanto volentieri ed a mezzo di'questo saluta parénti
ed amici. ' , '
'première armée. . ' ’ .
...Nous sommes à Ala, dans la belle
petite ville redenta, où j’ai pensé de m’établir pendant quelques jours pour* être
plus proche aux chers amis Vaudois* (jue
je désire Visiteri C’est dimanebè; la
journée est radieuse, le cqlme (bienfaisant des superbes et historiqués montagnes qui s’élèvent aux deux côtés de l'a Val
Lagarina, vous en impose. Portant Ala
n’est plus telle que je l’avais vue trois
mois avant; des maisons sont écroulées,
des magasins fermés, les rues presque
désertes... ; c’est que les « tugjiet »', c’est
à dire les Autrichiens, s’aibusent’ de
temps à autre à' « marmitonér » la ville
qu’ils ne reprendront pas, —' Ce dimanche restera certes mémorable pour l’ami
Decker et moi, car c’est dans une cave
très obscure qUe noüs avons jCorïtÎnué,
tant bien ejue mal, la conversation S;i
joyeuse de la matinée 1... , ‘
Close la désagréable paranthèse' nous
reprenons lestement le chemin dç la
inoritagne qui va nous offrir un abri'plus
sûr; et là dans un gentil coin ombragé
se recueillent plus tard quelques Vaudois pour s’encourager mutuellement
avec la parole de Dieu. Sont présents:
l’aiutante di sanità Henri Decker, Giuseppe Dosio, foiirn Vittorio de Rorà,
Cairus Michele; le soldat Êouncius Henri
n’est pas des nôtres à cause du service.
* * (.
Le lendemain je monte siir le C.! Z. et'
à moitié chemin j'y trouve Ips alpins*
Vaudois du « Monte Pelmp ». Quéjle joie
pour eux et pour moi 'de revoir des figures connues! Nous l’avons bien saisie
dans ces quelques instants et l’avons
prouvée nous-même la joie du psalmi'ste:,
« (ju’il est bon et qu’il est doux que de»
frères demeurent ensemble...». — Le lieu- '
tenant Louis Grill, soldat Viÿna, Felice,'
caporal Bertalot Henri, que je retrouve,
trois jours plus tard à l’hôpital légèrement blessés; soldat. Bouchard Alberi^
caporal Ferrier Ferdinando, soldat Berialot Emilio, soldat Jean Durand, soldat
Ferrerò Giovanni, envoient aux parents
et amis leurs affectueux messages.
[Enfin, il faut se séparer; on se serre 1
cordialement la main et je traverse la
montagne pour me rendre dpns une autre vallée. Le soleil est brûlant, maision
se dit: C’est la santé, et l’on continue,
bravement la route. Bientôt se prijfilent,
à mes yeux, les premières tenteë des alpins de r <( Exilies » et ici encoçe j’.ai le,
bonheur d’y trouver des coreligionnaires.
Ce sont les soldats Peyrone/Federico, l’iui
des plus anciens du bataillon ; les soldats
Ribei Enrico, Michelin-Salomon,Buffa
Lorenzo des salmerie. Tous en bonne santé
et heureux de me voir. Il' faut ajouter
que, le bataillon s’apprête à solenniser
la conquête de Monte Ñero. Ces soldats
merveilleux ont transformé en peu de
2
qn
jchììÌ la localité presque inhabitable en
u4 beau site de villégiature ; ils ont bien
raison de vouloir être un peu à leur
aifie pour le jour de la fête !
-, % *** '
' fLes jours suivants, peftdant d’autres
îtoumées, je trouve à presque deux mille
loètres de hauteur les alpins du « Monte
Aptelao ». Le lieutenant Enrico Jahier
mè reçoit comme un frère et m’invite à
passer la journée avec lui. Son capitaine
j^luî a conféré dernièrement la croce per
^ marito di guerra. Félicitations sincères I
Le soldat Luigii Moggia et le caporal majoi Ribet Henri {salmerie) sont au même
bataillon et l’on se salue avec plaisir.
Toujours en continuant mes marches
d’une cime à l’autre, je vois le soldat
Gönnet Paul, d’un reparto boscaioli; il
est tout heureux de me savoir son chapelain et il ajoute que ma visite est pour
lui « la plus belle surprise de sa carrière
militaire » ; le sergent du .génie Paladino
Akilio de Gênes, vers la plaine le lieutenant Paolo Albertazzi ùe Biella; on me
donne de bonnes nouvelles du capitaine
Valerio Costantino de Turin.
Aux bataillons alpins de marche je visite encore le sous-lieutenant Marco Jahier, soldat Gegmet Pietro, caporal Paolo
Charbonnier, qui remercie chaleureusement M. Amato Jalla pour son cadeau,
soldat Malan Edoardo, sous-lieutenant
Italo Mathieu, soldats Bartolomeo Soulier, Cardon Bartolomeo, Forneron Ernesto, Pegronel, Charlin, Soulier Alfredo,
Vinçon Guglielmo, ces derniers en permission. Grâce à Dieu leur santé se
maintient bonne, le moral élevé.
Albert Fuhrmann, aumônier vaudois.
glanures.
...C’est vers le Piave aux eaux blondes
qu’il nous faut àller, car c’est là qu’est
l’ennemi séculaire. De là son œil méchant
contemple les plaines si fertiles et si belles dé la Vénétie; il a faim et les moissons
qui couvrent ces plaines le tentent terriblement. A la fin il se décide. A quoi?
A continuer une guerre au service de
l’idéal? Pour la justice? pour le droit?
Lisez ses proclami di guerra et vous saurez vite à quoi vous en tenir. On invite
les soldats à être braves en leur promettant le pillage systématique et la satisfaction des instincts les plus bas du cœur
humain. Mais le haut commandement
italien veille. Il connaît les desseins de
rennemî, il connaît l’heure exacte de
l’àttaque; il ne sera donc pas surpris.
Enfin l’attaque se déclenche. Allons donc
du côté du Piave. A M. je demande un
moyen de locomotion. On ne me rit pas
au nez, on est trop poli pour cela, mais
on me fait comprendre que le moment
ept mal choisi. Tant pis, on s’arrangera
quand même. Sur la place passe un camion anglais. Je lui fais signe de s’arrêter et je monte à côté du chauffeur.
C’est une excellente rencontre car il va
justement du côté où je désire aller moi
aussi I Le mouvement est intense. Des
centaines de camions vont, viennent, se
croisent, sans qu’il y ait le moindre accroc, Décidément les services fonctionnent d’une manière merveilleuse. Je demande au‘ chauffeur d’où il est. — Citoyen du monde, me dit-il. —■ Désirant
quelque chose de plus précis, il me répond
être né aux Indes, avoir été en Chine, au
Japon, quelquefois en Angleterre aussi.
Il n’a donc pas tous les torts. —^ A S. B.
di C, je salue les officiers de la Croix
Rouge Anglaise et surtout le chef M.r
Treuelgan, décoré par le Roi de la médaille d’argent et M.r Joung qui a perdu
une jambe à Gorizia. Ils m’invitent à
prendre part à leur modeste repas. J’accepte d’autant plus volontiers que je
sens de forts tiraillements à l’estomac
et ne saurais comment les apaiser. Le
repas est vite achevé et chacun va où
le devoir l’appelle. Je continue ma route
à pied.
J’apprends que les Autrichiens, grâce
au bombardement intense, aux gas et à
la fumée intense, ont pu passer le Piave
et faire quelques progrès. Partout, pourtant, nos braves troupes luttent avec
une grande bravoure. Les Autrichiens
avancent par petits nuclei munis de mitrailleuses portátiles et s’infiltrent partout en profitant de la végétation haute
et abondante. C’est donc partout la
guertiglia.
Les nôtres résistent partout et se font
tuer sur place plutôt que de reculer. Les
cadavres ennemis commencent à joncher
le terrain, mêlés aux nôtres. Les canons
tonnent sans cesse, de-ci et de-là, défonçant les routes^ abattant les arbres Sj^
culairet commi des fétus de paille. Où
trouver les nôtres dans cet enfer? Im4
possible. Toutefois on ne peut pas s’eri
aller, cela vous attire, comme l’abîme,
et l’on veut se tenir aussi près que possible d’eux. Qui sait? Je tremble pour
les nôtres, car je sais qu’ils feront tous
leur devoir. J’apprends avec une douleur infinie que mon jeune ami, le lieutenant Teófilo Pons, de Massel, commandant d’une Sezione Beitica, vient de
tomber au champ d’honneur en faisant
héroïquement son devoir. Il est enseveli
sur place. Je me rappelle l’avoir trouvé
pour la première fois jeune soldat au
73° infanterie dans les alentours d’Asiagq=
en 1916, lors de l’offensive autrichienne
du Trentin. Je le suivis ensuite au cours
des élèves officiers à Campolongo, puis
aspirante, puis sottotenente au 201° et
maintenant le voilà tombé, le voilà parmi
les jeunes héros Vaudois dont le nom
sera aimé et honoré par tous les vrais
patriotes. Oui, honorons sa mémoire et
entourons d’affection sa famillé si durement éprouvée. (à suivre). '■
E. Bertalot
aumônier vaudois évang. 3®' et 8® armées.
— Du front, le 3-7-1918.
Cher Monsieur Tron,
Je ne puis vous remercier assez et vous
dire le plaisir que j’ai en recevant le cher
journal, qui m’apporte de bonnes paroles de confort et qui m’aide a faire mon
droit chemin et faire bien mon devoir
de vrai vaudois. Je jouis d’une excellente
santé. Dieu merci; ainsi j’espère et souhaite pour tous les chers frères qui se
trouvent au front. —■ Par le moyen du
cher Echo je vous prie de remercier le Comité de Turin et de lui faire parvenir
mes reconnaissantes salutations.
Mon ami Vigna Felice se joint à moi
pour vous saluer cordialement.
Bouchard Alberto.
CHRONIQUE VAUDOISE.
COLONIA VALDENSE. Nous félicitons l’église de Colonia qui a eu l’heureuse idée de collecter un fonds pour nos
œuvres de bienfaisance dans les Vallées,
fonds assuré sur l’emprunt de guerre. Le
résultat obtenu est brillant et nous remercions nos frères pour leur esprit de
charité et patriotique en même temps.
EDIMBOURG. M- David Brigham
nous communique la nouvelle du départ
de sa sœur pour une meilleure patrie.
Miss Elizabeth King Brigham est décédée
à l’âge de 82 ans. Elle était venue aux
Vallées, et sa visite avait redoublé son
admiration pour les Vaudois. Aussi ne
laissait-elle passer aucune occasion pour
parler d’eux et leur procurer des amis.
Ame forte et consacrée aux bonnes œuvres, elle a accompli sa tâche avec fidélité et zèle. — Nous exprimons à M. David Brigham toute notre sympathie chrétienne dans son deuil.
LA TOUR. Samedi 6 juillet a été célébré et béni le mariage de M. Jean Geymonat, du Villar, avec M.lle Jeanne Geymonat, de La Tour. Nos amis ont voulu
se rappeler, en cette occasion, des pauvres, en versant à la caisse de la Diaconie 30 francs. — Nous souhaitons aux
époux, tout le bonheur qu’on peut trouver ici-bas.
Vendredi, le 12 juillet, ont eu lieu
les obsèques de Judith J alla née MichelinSalomon, décédée aux Chabriols, à l’âge
de 59 ans. Un long cortège a accompagné
sa dépouille mortelle au champ du repos.
Notre sœur a été emportée par une pneumonie foudroyante; elle a encore eu la
joie de revoir son fils soldat. — Que Dieu
console notre frère David Jalla, qui vient
de perdre sa compagne, et bénisse sa famille.
— Dimanche dernier, tandis que le
Pasteur de La Tour se trouvait au Coulet
pour un culte en plein air, M. F. Peyronel prêchait devant une nombreuse
assemblée au temple neuf. Notre frère
qui s’est adressé pendant cinq dimanches
consécutifs aux membres de notre Eglise,
a été fort apprécié, et nous le remercions
sincèrement de l’excellent souvenir qu’il
laisse au milieu de nous.
Nous regrettons qu'un fort rhume l’ait
empêché de jouir autant qu’il l’aurait
désiré, de son séjour àû milieu de nous.
I— Lundi dernier a eu lieu le saggio
ann,uel de notre Ecole pour les tou^p^ts
enfants. M.lle Arias s’est^r^ dis^gœe,
cài]^e t^ujlimrs, et ses *$14^ pe^fs^t
çu^ré cémbîen il ont suifcr^terÇé
Aiai^ement de leur maîtrèsre. M. le GÜaiseiller provincial Falchi adressa quelques J paroles aux enfants et M. C. A.
Tron n’a pas manqué de remercier, en
ajoutant quelques mots de circonstance.
¡Nous saisissons cette occasion pour
remercier tous les amis'qui s’intéressent
à notre petit Asile.
— M. Antoine Rostan, trésorier de la
Table, vient d’arriver au milieu de nous
pour la saison d’été.
[PISE. M. le doct. Henri Megnier,, un,
de nos pasteurs qui sait manier la plume
avec habileté a fait paraître tout dernièrement une brochure de 52 pages sur
la Ri forma Protestante, ossia il Cristianesimo Evangelico, imprimé à Florence
et qui se vend au prix dé. frs. 0,50. ou
0,25 à qui prend au moins 4 exemplaires.
Cette brochure contient deux grands
chapitres: le premier est consacré aux
Réformateurs les plus en vue, et le second aux conséquences ou résultats obtenus par le moyen de la réformation.
Si le premier chapitre est généralement
connu, le second est riche en faits qui
échappent aux critiques du jour et qui
ignorent toute l’importance du mouvement de la Réformation. Les protestants
feront bien de se procurer cette brochure
du jour, de la lire et de la méditer et ensuite de la faire circuler autour d’eux,
pour dissiper tant de préjugés et tant
d’ignorance qui régnent encore sur notre
compte. Laissons de «ôté notre timidité,
notre désir de plaire à tout le monde et
accomplissons notre devoir. Un merci
bien mérité à l’auteur.
POMARET. La Commission Hospitalière s’est réunie au Pomaret, sous la
présidence de M. le prof. J. Ribet, lundi
et mardi, les 15 et 16 du mois.
IVouTelIes pblitiqnesj
f juillet,jfête nationale de la Ré
^ pipili
ilique française, ^été célébré avec
■|t daniktous les paà de l’Entente qui
|Ori^- voul^^’unir à|Ia^|^rance pour ^ap
jPRAMOL. Une visite appréciée. Dimanche, 30 juin, la chaire a été occupée
par M. le prof. H. Tron, qui a bien voulu
tenir aussi la réunion en plein air aux
Gardalins et que nous remercions cordialement.
— Nouveaux anciens. Notre Consistoire va donc de nouveau se trouver au
complet. L’Assemblée d’église du 7 juillet a, en effet, appelé à la charge d’ancien
pour le quartier de Peumian M. Henri
Reynaud, et poùr le quartier des Tournim M. Alexis Long feu Louis. Nous nous
en réjouissons avec eux, et, comme tous
les deux ont autrefois occupé cette charge,
plus que leur souhaiter la bienvenue,
nous leur disons: «Ben tornali ! ».
— Nos soldats. Nous apprenons que
le bombardiere Long Héli feu Jean Thomas est malade à l’hôpital N° ***, l’artilleur Guigou Henri à l’hôpital à Asti
et le soldat de M. T. Bertalot Alberto Eli
à l’hôpital à Turin. —* L’artilleur Bounous Edvig et le fusilier Bouchard Emile
sont à la maison en convalescence pour
quelques semaines. — Bons vœux de
guérison à tous.
— Le prisonnier Bounous Héli nous
écrit de Szent’Agota qu’avec deux de ses
amis de Pramol, il se trouve au milieu
des luthériens vernis de Saxe et qu’il y
est très bien. Tant mieux.
— Remerciments. Le fusilier Bounous
Henri nous prie de remercier le Comité
du Turin pour tout ce qu’il fait pour lui
et le Directeur de VEcho des Vallées pOur
l’envoi du journal. x.
INSTITUTIONS
HOSPITALIÈRES VAUDOISES.
7®e Liste de Souscriptions:
M. et M.me chev. L. Turin L. 500,—
M. Pedro Tourn, Alejandra
(Refuge) ’ » 100,—
Le même (Orphelinat) » 100,—
M.me Amélie Gaydou, An
grogne (Refuge) » 2,—
Sergent François Rostan,
Prali (Orphelinat) » 2,50
M. Henri Beux, Belgrano,
en souvenir du major Ribet » 20,—
M. Pierre Monnet, Cleveland,
(Hôpitaux) '* » 25,—
Le même (Orphelinat) » 25,—
de I#'^se de la Bastille,
symbole de l’affranchissement de tou| les
peuples. Le président M. Poincaripé a
montré d’apprécier le don que lui q remis M. Romeo Gallenza, ministre ^italien de la Propagande: un coffret ciselé
en or et bronze renfermant les 372:000
signatures que le peuple romain enyqie
à l’armée et au peuple français en téfiioîgnage de fraternité et de solidarité.
— Læs actions locales des derniers
! jours avaient pérmis aux franco-anglais
d’avancer et améliorer leurs position^ en
ramenant plusieurs centaines de prisonniers. L’offensive allemande que l’oié attendait depuis un mois s’est déclanchée
le Î4 juillet, jour dé la fête nationale,lsur
un front de 80 kilo mètres^ entre ChâteauThierry et la Main de Massiges au sudouest de Reims. D’aptès les premières
noùvelles les Français oiit soutenu énergiquement le premier choc et il n’y a
pas de doute que cette fms encore ils
sauront, contenir et, arrêter la poussée de
l’eùneim lui' inlligèàrttl des portes* sààglantes. ' .
j-;-; Sur notre front nos patrouilles ont
détruit des petits postes ennemis et capturé quelques «prisonniers. Le Comone,
sur les flancs du Monte Rosso, a été vainement attaqué à plus d’une reprise par
lès Autrichiens, Dans l’attaque du. 12,
notre garnison a contre-attaqué à la baïonnette et mis en fuite l’adversaire en
le poursuivant jusqu’à ses tranchées de
départ. Deux officiers et 64 hommes de
troupe ont été fait prisonniers et quatre
mitrailleuses capturées.
— En Albanie nos troupes ont sensiblement avancé; les Autrichiens repoussés au-delà du Semeni ont évacué la ville
de Bérat pour se replier sur El-Bassan.
Nous avons capturé plus de 1800 prisonniers dont 61 officiers. Les troupes
françaises agissant en liaison avec les
nôtres, ont avancé vers la vallée du Devoli à l’est de Bérat, où nos soldats sont
entrés accueillis comme des libérateurs
par la population albanaise.
— Des troupes de l’entente ont débarqué sur la côte mourmane dans l’océan
artique pour s’opposer à l’avance allemande. C’est là que débouche le chemin
de fer de Pétrograd vers la péninsule de
Kola, dont les côtes seraient une, base
précieuse pour les sous-marins allemands.
Là population locale est aussi opposée à
l’avancé allemande. Dans le reste de là
Russie l’opposition contre les bolcheviks et les allemands qui les soutiennent
gagne du terrain. Des troubles sanglants
ont eu lieu à Moskou.
— M. de Kuhlmann, ministre des affaires étrangères de l’empire allemand,
a démissionné à la suite du fameux discours dans lequel il avait déclaré qu’on
ne pourrait finir la guerre par la seule
force des armes. Les pangermanistes et
rétat-major ont réclamé sa retraite.
L’amiral; vpn Hinizè, minÉtfe d’Allemagne à Christiania, est appelé à lui
succéder. Le chancelier Hertling, pariant devant la commission plénière du
Reichstag, a dit clairement que rien n’est
changé dans la politique du gouvernement allemand;.c’est la direction suprême de l’aririée qui dirige toute la politique intérieure et extérieure.
— Constantinople a été bombardée
par 5 avions alliés. E. L.
AB. payés et non qnittancés.
P. Toum, Alejandra solde igi8
Enrique Tourn, Crespo » 1917ns
Pablo Meynet, Alejandra i.r sem. 1918
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