1
Année Septième.
4 Février 1881
N. 5
LE
ÉCHO OE$ VALLEES VAUDOtSES
Paraissant chaque Vendredi
Fou.v me serez témoins. AcTics 1, 8.
Sn-vanl la vérité uvee ïa charifé. Kf. K il.
t'ü ou plusieurs uumêro.'i
rés» ilemanrlés àvanr,, le tirapo 10 ceut cliuouii.
Annonces: ïîô üeinimé-s par lipno.
îiüs envois U'argeni se ioni, par
lettre recommandée ou pat
mandats sur leBtirean ée Verosa Arnenlina.
Pour la RKDACTI.ON adresser ainsi : A la Direction iin 2'e.moin ^ Poniarettu (Pinerolo) Italie.
Pour I'ADMINISTRATTON nifresaer ainsi ; A l'AdimnistraTiaii ilu ïVifoia, l'uinart'tto l'iiipriili. ) Italji
iiPRix d'abhonnkmbntpar an
I Ualie . . .. !.. 3
j| Tous les paj’s, de i'Union
rte poste . . . « ñ
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On s'abonne :
Pour VIntérieur chez MM. lea
pasteurs et les libraires de
Torre Peliic«.
Pour VEccîériezir au Bureau d’Administtaiion.
Hoiïimair’e
4 février. — Tiens fenrio rc (|iio lu as.
~ Ijß reluce itatien tl« (¡ßnfcvo au XVI'
»I XVTP siàftlpSi — Cor-respondnn.ce. —
Sur les firîHwJes eaux. — Chronique vaudaise. llecne ‘polUfque.
Nos lècleurs vaudois nous sauront gré de • leur faire connaître au
moins ta substance de deux communicalions, parties rime de Londres, Taulre dé Milan,, arrivées par
te même: couiTiar ,el irailanl du
même objet, là foimïalion d’un fonds
destiné à élever d’nne manière permanente le traitement des pasteurs
ef rainislres occupés à l’enseigne-menl dans nos Vallées.
Le Presbytère deTondres de l’Ecglise presbytérienne Unie d’Angleterre, nous éliril notre ami M. le
pasteur Cl). A. Trou, s’est réuni la
l¡’oisièrne semaine de janvier , sons
la présidence du Rév. Doet. Morisson. Quoique son oidre du jour
fût; passablement chargé, il s’est
occupé, sur la motion de deux de
nos fidèles amis Mess. Donald et
et Hugb Malbfî.son, de la condition
matérielle des pastmii’s vaudpivS.
L’Ecosse, a dit M. Hugh Maibeson, ii'availle aclivcrneul à recueillir
un fonds suffisant pour augmenter
sensiblement leur trop modeste Iìtuicinent, le PresbyJLèi’é de Londres
ne fera-t-il rien pour aidei; à atteindre ce but ? il espère que les descendants des Puritains et fies anglais du temps de Cromwel qui
avaient recueilli des sommes si
considérables (près d’un million),
pour soutenir celle petite église
décimée et exténuée par de saiigUmles jiersécutions, se monU’ei'oni
dignes de leur.s pères.
Celte ¡notion a été entendue avec
une saiisfaclion vi.s.ible et accueillie
avec des marques telles (le sympatbie, que le succès pe peut pas être
douteux. Car ou est dans un pays
où l’on hésite parfois assez 1ûq|temps avant do mettre la inainvià
la charrue; maïs PCß fois le silfoii
commencé, on le poursuit jusfju’au
bout.
De son côté, le Rev. W. Fi'aser,
frère du Doct. Donald, ami constant
de notre Eglise, a tepp, foi itussi
2
- 381
à manifester sa sympathie pour les
Vaudois en plaidant leur cause devant une grande assemblée, à la
quelle il a raconté le succès de
notre œuvre en Italie.
L’autre communication nous a
été adressée par notre vieil ami M’’
le pasteur Turin de Milan, qui Ta
empruntée lui-même à un journal
américain. C’est une circulaire adressée aux pasteurs des Eglises représentées à Y Alliance dont le Comité
général a été réuni d Philadelphie
auæ mois de septembre et octobre
derniers, La circulaire est signée
des noms suivants dont quelques
uns sont déjà connus parmi nous,
et qui tous méritent d’être unis
à ceux de nos amis de Grande
Bretagne, comme ils ont été adjoints
au comité nommé par le Concile
d’Edimbourg de 1877 ; ce sont :
Mess. H. Day, président, S. Ireneus
Prime, W.P. Ilreed, W. U. Murkland,
J. Hall, S. R. Van Nest, G. D.
Mattews, W. J L. Taylor, W. E,
Dodge, trésorier, et W. Necly.
« Les Eglises des Vallées du
Piémont, dit la circulaire, ont pendant de longues années de persécutions et de souffrances, retenu la
foi dans sa pureté et sont aujourd’hui au nombre des membres les
plus intéressants et les plus méritoires dans la grande famille à laquelle nous appartenons. Toute église
protestante a envers elles une dette
de reconnaissance de ce qu’elles
ont rendu devant le rnonde un bon
témoignage à la vérité dans les temps
de défaillance et d’abandon général.
Depuis 1848 l’Eglise vaudoise est
devenue une église missionnaire et
elle a fondé des stations de toutes
parts en Italie et dans la Sicile. —
Mais ses pasteurs dans leurs Val
lées natales ont été quelque peu
oubliés et laissés sans ressources.
suffisantes..
.. Le plan proposé est de recueillir le tiers de la somme nécessaire en Amérique, pendant que
les deux autres tiers le seront dans
la Grande Bretagne et chez les vaudois eux-mêmes. — Ce fonds une
fois recueilli sera une digne offrande
d’actions de grâces des Eglises qui
sont en rapport avec l’Alliance pour
la bénédiction d’unité et de fraternité qui a été visiblement répandue
sur les deux Conciles. — Ce sera
le premier résultat pratique de notre
œuvre commune', un noble monument de notre esprit catholique,
un prélude de l’œuvre glorieuse que
l’Alliance aspire à accomplir.
» Votre Comité a cru bon de
vous recomqiaüdft6«qu’une collecte
pour cet objet spécial soit faite
dans toutes les églises en rapport
avec l’Alliance, le 1'' dimanche de
janvier , ou dans l’un des plus rapprochés ».
M. Turin estime et nous estimons
comme lui, que la connaissance
de ce qui se fait en tant de lieux
en notre faveur est bien propre à
nous inspirer une confiance toujours
plus entière dans la tendre sollicitude du Chef de l’Eglise qui pourvoit à tous les besoins de ses ouvriers. Au sentiment si doux de la
reconnaissance et d’une joyeuse
confiance, se mêle 3ans nos cœurs
à la vue de cette merveilleuse dispensation du Seigneur, celui d’une
liumiliation profonde à la pensée
de notre indignité et du très peu
que nous avons fait pour attirer
sur nous les regards sympathiques
du monde évangélique.
3
wvwNr>.n<r>/VWWW>AA^ V V W w w w U w '
*w %/VWWWW^^^^vv^^vw^/W ^
Les pères en combattant jusqu’au
sang, ont souffert, et les fils sont
couronnés.
Tiens ferme ce que lu ns.
Lire Apoc. iii, 7 à 1,‘ì.
Si tu ne comptes que ce qui est
véritablement à toi, je crains bien
que ce que tu as se réduise à fort
peu de chose. Tu dis p.arlbis : Je suis
riche, je me suis enrichi, et je n’ai
besoin de rien ; et tu ne connais pas
que tu es malheureux et misérable et
pauvre et aveugle et nu (Ap. iii, 17).
Mais la bonté de Dieu est si grande
qu’il te permet de considérer comme
lien ce qui est à lui et dont il a bien
voulu t’enrichir. Seulement ne t’enorgueillis point de la richesse qui vient
de Dieu, comme si tu l’avais produite
toi-même. Qu’as-tu que tu ne l’aies
reçu ? Et si tu l’as reçu , pourquoi
l’en glorifies-tu comme si tu ne l’avais point reçu? (I Cor. iv, 7).
Tu as la Parole de Dieu, qui est
ù elle seule une très grande richesse.
Elle restaure l’âme, elle donne la sagesse aux simples, elle est plus précieuse que Tor fin. C’est une perle
de grana prix, c’est une lampe à tes
pieds et une lumière à tes sentiers ,
c’est un miroir qui le fait connaître
quel pressant besoin tu as d’être lavé
dans le sang de l’Agneau, c’est une
épée qui te défend contre les ennemis
de ton âme.
Et dans cette Parole, tu as l’enseignement de ton Père céleste, l’expression de sa volonté à ton égard,
te guide qui le montre le chemin du
ciel. Dans ce précieux Livre tu as
les promesses de Dieu ; tu n’as qu’à
te les approprier, car elles sont pour
pour nous et pour nos enfants. Et
qu’elles sont précieuses et consolantes
ses promeses ! Celui qui croit au Fils
a la vie éternelle, je ne mettrai point
dehors celui qui viendra à moi ; je
te garderai à l’heure de la tentation;
je te donnerai la couronne de vie.
J’espère que le don de Dieu
abonde en toi ; si tu es chrétien tu
as en ton cœur la foi à l’Auteur de
ton salut, Vanwur pour le Seigneur
et pour tes frères, Dieu met à ta disposition une armure complète pour
faire ton chemin au milieu des tentations de ce siècle , sans faire naufrage quant à la foi : voilà la cuirasse
de la justice, le bouclier de la foi,
le casque du salut, l’épée de l’Esprit
( Ephes. VI, 14 à 17 ).
Voilà quelques unes des choses que
tu as, pareeque Dieu te les a données.
Tiens donc ferme ce que lu as.
D’abord apprécie à leur juste valeur
les biens dont le Seigneur t’enrichit.
Puis tiens-Ies, de peur qu’ils ne le
soient enlevés. Tiens ferme. Tu as
devant les yeux l’exemple de no.f pères
qui ont tenu ferme, et conservé lé
don de Dieu au milieu des plus terribles persécutions. Les prisonsj, les
tortures, les bûchers, n’ont pu leur
enlever le pur Evangile qu’ils avaient
dans le coeur, et qu’ils nous ont
transmis. — En voila des conservateurs ! Et des conservateurs qui ne
se laissent pas corrompre; marchons
sur leurs traces en bénissant- leur
mémoire.
Pour tenir ferme il nous faut une
constante vigilance contre l’ennemi
qui cherche à nous ravir notre couronne , il nous faut une fidélité à
toute épreuve pour que nous ne nous
laissions pas séduire par les appâts
trompeurs de ce siècle mauvais. Il
nous faut beaucoup prier.el ne nous
lasser point ; prions avec foi en Celui
qui est puissant pour nous délivrer
des pièges du tentateur, et nous maintenir en possession des biens spirituels et durables dont il nous a enrichis. Nous vivons dans une forteresse entourée de toutes parts par
les tentations de l’adversaire.
Tenons ferme, ne laissons pas entrer l’ennemi, le secours n’csl pas
loin, regardons à la montagne d’où
nous viendra le secours.
La «ignal de la yietuire
Di-ji brille aux cieiii;
Ln couronne da gloire
Parait à nos yeux.
4
.40.
De Li'ès puissants motifs nous mi/âgent à tenir ferme ce que nous
avons. D’âèôrd nous savons que quelqu’un chel’the à nous ravir notre
coüirotine et en veut à notre bonheur.
C’est Satan, ce .sont ies oiseaux de
l’air qui, coratne autrefois à A-bram,
s’efforoent de nous enlever notre nourriture afin que notre âme périsse
d’inanition. C’est le monde avec tout
ce qu’il renferme de séductions.
Nous aurons une précieuse récompense, si nous tenons ferme.... une
couronne 1 Non pas seulement une
couronne d’or garnie dé diamants
dont se contentent les rois et les empereurs ; mais une couronne de justice (2 Tim. IV, 8 ) une couronne de
vie ( Apoc. Il, 10) une couronne incomtpîifric de gloire {I Fier, v, 4 )
que Dieu réserve à ses enfants. Et
enfin, Il viendra bientôt ce Jésus qui
nous apporte la couronne. Courage ,
mon frere , la lutte no sei'a plus
longue. Encore un peu de temps et
ton Sauveur reparaîtra dans les cieux
pour t’introduire dans un royaume
de gloire. Tiens ferme ce que tu as!
Lr llrfii«rc italien de Genève
ail XVI® el XVII® siècles
/'Suite V N. 4J
Nous avons dit, avec, le D''üalifle,
que l’un dos caractères de la Réforme
italienne du iO“ .siècle c’est sa spontanéité et sa simultanéité dans les
diverses parties de la péninsule, et
nous avons brièvement cité quelques
noms de diverses villes de notre patrie. Nous désirons indiquer encore
ici quelques autres traits distinctifs
de ce mouvement religieux. Le milieu
.social^ dans lequel il s’eSt manifesté
est généralement élevé;, ce sont des
lettrés, des grands seigneurs, des illustrations scientifiques. Le refuge
il.alien, dit M. -Galiffe, est dans son
ensemble, un refuge éminemment distingué et aristocratique, dans le meilleur sens du terme, et comme la
phipai't de ses ineinbres étaient mariés
et pères de famille, il n’y a pas
à s’étonner de la supériorité de, la
colonie italienne sur les autres au point
de vue de la conduite et des mœurs ,
même dans les classes inférieures ,
relativement peu nombreuses, de la
colonie, composées des serviteurs des
deux sexes qui avaient voulu suivre
leurs maîtres et de quelques ouvriers.
La Réforme du 16“ siècle n’avait
pas pénétré bien profondément dans
les rangs du peuple ; ce fut sans
doute un des motifs pour lesquels
la réaction catholique, les jésuites et
l’inquisition en eurcnt;si promptement
raison et l’anéantirent d’une manière
si complète. Un autre caractère du
Refuge italien et qui le distingue du
Refuge français c’est que le premier
n’a rien de politique, ce n’est pas
là ce qui préoccupe les émigrés dans
leur nouvelle patrie, mais bien plutôt la science, et notamment la jurisprudence, la philosophie, la théologie, etc. li leur revient une grande
part de la haute renomrnée de Tancieane académie genevoise.
Une autre différence esselitiélle entre les réfugiés français et les réfugiés italiens, c’est que les premiers
se soumirent facilement à Une confession de'foi précise, unique, pendant que les réfugiés italiens au contraire firent acte d’indépendance. 11
y eut dans leur sein des doutes, des
scrupules, des discussions et enfin
des oppositions ouvertes, à propos
de bien des articles de foi, et surtout
sur lebaptôme, la Rédemption et même
la Trinité. L’église italienne de Genève, à peine constituée, eut ses dissidents. Déjà en 1655, plusieurs membres de celte église étaient soupçonnés
d'anabaptisme et d’autres peu après
d’unilarisme. Ce fut en 1658 que les
Gentilis, les Blandfates, les Alicàls et
bien d’autres allèrent porter leurs
doctrines unitaires en Pologne, en
Transylvanie et en Moravie. D’autres
dissidences se manifestèrent plus tard
encore. Cet esprit d’indépendauce se
manifeste eucore de nos jours parmi
les évangéliques itàliêas jusqu’à Un
cei'tain point, .si ce n’est dans le.s
questions de dogmes ou do doclrine.s.
5
-- 4]
^ *WVNir-N,rL.»^.r,-A,Aj(VV\<VS'VV VS/VVVVVVVVVVVV-V-^ VVS.* V*»
au moins dans les cfuestions de discipline et de constitution ecclésiasti<^ue. On dirait une protestation contre
1 unité extérieui’o de l’église de Home.
Un fait qui fait honneur aux réfugiés italiens c’est qu’ils se sont
constamment suffi à eux mêmes. Arrivés à Genève à travers mille dangers, souvent dans un état de complet
dénuement, ils ont voulu payer de
leurs deniers leurs ministi'cs, leurs
catéchistes, leur école, leurs médecins. Ils ont de bonne heure formé
lin fonds, appelé Bourse italienne:pour
l’entretien de leurs pauvres et de leurs
malades, pour les études de leurs
jeunes ressortissants ; ils ont même
réussi à servir les intérêts du protestantisme français et surtout les besoins
de la ville de Genève pour laquelle
ils ont manifesté toujours une vive
reconnaissance. Cette bourse italienne
à existé jusmi’en 1870, époque à laquelle les administrateurs ont versé
aux mains des directeurs de l’Hospice
Général de Genève le capital qui était
encore entre leurs mains et qui s’élevait à la somme de fr. 173.603 49,
pour être employé, en partie à l’achat
de livres pour la nibliotnèque publique
(20.000 fr.), et le reste a l’entretien
de convalescents et d’incurables genevois , qui, comme tels, ne peuvent
être reçus ni soignés dans les hôpitaux actuels. Ce sont MM. J. E. Lombard , Turrelini et J. L. Michel! tous
trois descendants de réfugiés italiens
qui ont été charges de faire cette
transmission. L’acte notarié montre,
comme quoi, la Bourse italienne n’avait plus de raison d’être, en suite
de la cessation du Hefuge proprement
dit, ainsi que par l’absorption et l’assimilation des familles réfugiés italiennes dans la nation genevoise.
L’ouvrape du Doct. Gniiffe doit laisser dan#*i^sprit de ses lecteurs et
surtout dé ses lecteurs italiens de
no.s jours, un sentiment de satisfaction, disons mieux, il encourage à
poursuivre l’œuvre d’évangélisation
Rntre,prisc dans des conditions de liher'té qùe n’ont pas connu nos nobles
devanciers du xVi®,siècle; mais il nous
oblige aussi ii reconnaître que tous
les avantages ne sont pas du côté des
italiens du xix® siècle.
Au milieu de bien des misères, de
beaucoup d’incrédulité, de paganisme
et de superstitions , il y avait cependant plus de foi dans les classes cultivées, et plus de besoins religieux
que de nos jours. Toutefois Celui qui
a donné la vie aux ossements desséchés est le même, hier, anjourd’luii
et éternellement.
Vaudès est arrivé trop tard celte
semaine, et nous avons trop renvoyé
la publication de la petite correspondance de notre Ixm ami Jacques.
(¿Portcsponbancc
... k' ‘38 Jt^cçmlire HHH*
Mon dm' Monsieur,
Je ne sais pas si ce que je vais vous
écrire vaut la peine d’ètre imprimé;
je vous en laisse juge, comme je l’ai
fait pour beaucoup d’autres choses.
"Vous savez que nous avons toujours
lu, mon ami François et moi, au
moins un journal italien, non pas
tant pour nous perfectionner dans la
connaissance de notre belle langue,
ce qui, à notre âge, est devenu un
peu diificile, que pour puiser k la
première source quelques nouvelles
intéressantes sur notre évangélisation.
Or en nous annonçant qu’ils se fondaient en un, sous le litre de Italia
Evangclica, le Cristimto et la Famiglia, nous ont informés aussi que le
nouveau journal ¡serait rédigé avec la
coopération d’un grand nombre de
personnes appartenant à plusiéurs dénominations évangéliques; son titre
lui-même l’indiquait déjà , et si tous
ces hommes se mettent sincèrement
d’accord et s’ils y persévèrent, ce
sera la chose la plus excellente, et
du haut de nos montagnes nous applaudirons. Mâis savez-vou§, mon cher
Directeur, ce i[ui ne m’a pas plu du
tout dans cette longue liste de noms,
tous , sans doute, re,speclables ? C’est
6
.42,
le litre de révérend applique à la plupart d’entr’eux. On m’a dit qu’en
Angleterre et en Ecosse tous les ministres de l’Evangile sont en possession exclusive de ce titre qui les distingue de toutes les autres classes de
la société, comme le tricorne distingue chez nous le prêtre du reste des
citoyens. Mais cela n’est pas une raison pour que partout on suive l’exemple de la Grande Bretagne. Chaque
pays a ses usages particuliers qu’il
faut lui laisser, à moins que l’on ne
soit passionné pour l’uniforme, ce
que Je ne suis pas.
C’est précisément lorsque je le portais sans trop de peine, mais aussi
sans trop de plaisir, que j’ai conçu
pour ce titre de révérend,' appliqué
clans notre pays , une répugnance qui
est devenue presque de l’aversion.
C’était un certain temps après la
perre civile qui avait divisé la Suisse,
à l’occasion des jésuites que les uns
voulaient chasser et les autres garder.
Nous avions dans notre comjaagnie
un beau chanteur' qui nous faisait
passer agréablement bien des heures
de la soirée en nous chantant une
foule de chansons piémontaises dont
j’ai oublié jusqu’au titre. Une, entr’aulres, m’avait frappé, et c’est pour
cela que j’en ai retenu quelques vers.
Elle commençait ainsi ; cosa mai v’élou
sautavé, reverendi, ënt’ël cervèl, d’endè
vivi ën mès d’iê crave ; j’ai oublié
le reste. — Mais je sais que le refrain
était une invitation aux jésuites à
venir en Piémont, où un certain La
Margarita fasia beuji la marmila. Depuis lors le mot de révérend a constamment voulu dire pour moi \m jésuite, et mon ami François qui connait la France m’a djt que là on les
appelle les révéi'ends pères.
Voilà pourquoi jamais je ne donnerai ce titre, ni a vou^ , ni à aucun
de nos pasteurs. — D’autant plus que
dans ma vieille Bible, pour autant que
je la comprends, les mots révérer et
révérence, renferment l’idée de crainte
respectueuse et ne se rapporlent qu’à
Dieu. ■ .
Ilecevez etc.
Voire toujours dévoué
Frère Jacques.
Sur les grandes eaux
Ps. 107.
Une voie d’eau s’est déclarée dans
les lianes d’un vaisseau qui se trouve
au milieu de l’océan), et les marins
ne voient aucun e.spoii' de salut. ILs
sont au nombre de 33. Le capitaine
les réunit autour de lui, leur fait connaître l'affreuse situation où ils se
trouvent et leur demande s’ils sont
prêts à mourir.
Deux hommes s’avancent en disant:
— Capitaine, nous croyons être prêts.,
— Alors, mes amis, priez pour moi
et pour vos compagnons, car je confesse que je ne suis pas prêt à inourir.
Les deux chrétiens fléchissent les
genoux, les autres suivent leur exemple
et l’un d’enx dans une prière pleine
de ferveur et d’humilité demande
à Dieu de les sauver par ramour de
Jésus-Christ son Fils. Chacun sentait
bien qu’il n’y avait espoir de salut
qu’en Dieu seul.
Pendant qu’ils étaient en pi'ière,
leur signai;de détresse fut aperçu, et
un autre'"vaisseau vint à leur secours.
Ce fut comme si Dieu eut envoyé un
ange pour les sauver ; aussi leurs actions de grâce furent-elles aussi ferventes que leurs supplications. Une
réunion de prière eut lieu dès lors
chaque jour à bord du navire au grand
avantage de ceux qui y prirent part,
Pourquoi attendrions-nous que la
mort fût arrivée à la porte de notre
maison, pour établir le culte domesstique chez nous? Quelles précieuse.^
bénédictions pleiivraienl sur nous si
nous savions dire avec Josué ; Pour
moi et ma maison nous servirons l’Eternel !
dota de Kiclsret, h; 8 1881.
Monsieur le Directeur,
Je me reproche depuis longtemps
de n’avoir en rien contribué à l’utilité du Témoin et de son prédécesseur
l’i?c/io des Vallées, si'ce n’pst par quelques sollicitations adressées aux amis
7
.43
de mon entourage, capables et en m oyen
de tirer parti de cette modeste feuille,
dont plusieurs sentent l’extrême nécessite pour notre Eglise Vaudoise et
nos chères Vallées, votre article du
N. 53 de l’année qui vient de s’écouler,
intitulé: «Le Témoin à ses lecteurs»
m’a enfin poussé à vous écrire quelque
chose. Si cela peut contribuer à combler une petite lacune dans les nouvelles que l’on attend en Amérique
et ailleurs de notre Echo des Vallées,
je pourrai faire suivre cette première
lettre de quelques autres; je regrette
seulement que ma plume soit trop
peu habituée à écrire pour le faire
sans vous donner l’ennui de devoir
tout corriger.
Je veux vous parler de notre fête
de l’Ecole du Dimanche, qui a eu
-lieu le lendemain du jour de Noël.
Cette fête des enfants a pris cette
année, à Villesèche, une importance
de plus, en ce que nous l’avons unie à
la célébration du 1 centenaire de l’origine des Ecoles du Dimanche.
C’est d’abord à ce grand fait que
fut consacré le service du matin au
temple. Notre Pasteur nous parla de
la manière tout-à-fait providentielle,
dont prit naissance, il y a cent ans,
cette belle œuvre, et de’son développement remarquable, dans tous les
pays où l’Evangile a pénétré.
Il fit surtout ressortir l’importance
de cette institution; soit comme moyen d’habituer les enfants à mettre à
part le Dimanche pour s’occuper des
choses de Dieu, soit, plus encore ,
pour leur apprendre à connaître et
aimer Jésus, l’auteur de leur salut.
Beaucoup d’enfants n’apprennent rien
de tout cela chez eux.
L’importance d’une telle œuvre se
montre dans les enfants. Dieu s’est
servi de l’école du Dimanche pour
reveiller, dans les Eglises chrétiennes,
l’esprit missionnaire et préparer des
milliers d’ouvriers à l’évangélisation
du monde.. La plupart de nos ouvriers
en Italie sont un des fruits de cette
œuvre; preuve en soit, dit-il, celui
quilvous parle. Si l’école du Dimanche
ne donne pas partout ce qu’elle est
appelée à donner, c’est que, trop
souvent on détruit là dans beaucoup
de familles, ce qu’on fait ici pour le
bien de l’enfant. J’ai pu me persuader
des bons effets qu’ont produit ces paroles par l’émotion qui se voyait dans
l’assemblée et même par les larmes
que j’ai vu couler de plus d’un visage.
Plusieurs chants avaient été préparés
pour la circonstance, ce qui contribua
pour sa part, à rendre ce service
émouvant, en même temps qu’agréable.
Depuis le temple, les enfants,
divisés par groupes, en nombre de
17, ayant chacun son moniteur à la
tête, se rendirent dans la grande école,
où avait été préparé pour eux ce qui
devait leur faire ouvrir de grands
yeux et augmenter leur joie. La salle
présentait un aspect tout autrement
intéressant que celui des autres jours.
Les bancs avaient disparu et à la
place du maître était l’arbre traditlontiel, magnifiquement illuminé, avec
ses guirlandes, ses étoiles, ses fruits.
Le reste de la salle était orné de
verdure et aux trois fenêtres du levant
de grands tran^arents où se lisaient
les mots : La Foi, — l’Es^^érance, —
la Charité; aux deux du midi, à l’une
le chant des Anges à la naissance de
Jésus, tracé en demi rond avec le
mot No'él au milieu ; et à l’autre l’ancienne devise des vaudois « Lux lucet
in tenebris » avec le chandelier et les
étoiles. Tout cela fut expliqué au
nombreux public. Il y eut plusièur.s
chants. Enfin eut lieu le dépouillement
de l’arbre et une distribution d’étreiines à 128 enfants de l’Ecole du Dimanche centrale.
Si je suis trop long usez de vos
ciseaux.
Depuis plus de 40 ans toujours
votre sincèrement dévoué
D. H. B.
îSctïue poUttque
Ætalim. — La famille royale a terminé son voyage et est rentrée à Rome
sans s’arrêter*à Naples, comme elle
8
VU^/WU<W
• 44 —
en avait ‘ d’aberd riB.te&1.iorL Ce MOíjiage i
est considéré avec raison eonjïne un
second plébiscite. En Sicile, comme
dans le Napolitain, la réception: faite
au roi et a la reine a été des plus
cordiales. Le mauvais temps a constamment accompagné les Augustes
Seurs , mais n’a en rien diminué
ousiasme des populations. Nous
avons dit déjà que le clergé s’est associé partout aux manifestations d’affection et de respect ; Íes journaux
cléricaux s’effoccent maintenant d’amoindrir la valeur de ces hommages;
ils cherchent de les réduire à leur
réelle signification en affirmant que
ce n’ont été que de vains témoignages
de politesse envers des étrangers d’im
Ïûi'tance. Précieuse déclaration ! ~
out ce dont le roi Humbert a eu à
se plaindre c’est qu’on lui ait préparé
des réceptions trop splendides et qu’on
ait fait trop de luxe. « 11 aurait mieux
valu employer tout cet argen.t pour
construire une bonne route » sesei-aitil écrié une’fois.
La Chambre a de la peine à être
en nombre. Les députés arrivent lentement. El eependant des délibérations
impoftantes les attendent. L’honorable Corbetta, jeune député, dlenlre
les plus distingués,, d.hm brililant avenir, est tombé malade à Montecitorip,
au milieu de ses travaux et est mort
sur la brèche.
Après la loi, sur la réforme du coiiaseil scolaire central, la preraiére question importante dont ia¡ Chambre aura
à s’occuper est celle du cours forcé.
Le grand meeting en faveur dp suf' frage universel qui devait avoir lieu
à Rome ces jours derniers, sous la
présidence de Garibaldi et quidevait
s’occuper de bien d’autres questions
à propos dU; suffrage universel, comme
des provinces irredenU et peut-être
d’une constituante, a été renvoyé. On
espère qu’un changement de 'temps
et de température permettra à Garibaldi de quitter Alassio où le retiennent ses rhumatismes. Mais il paraîtrait que le héros des deux mondes
n’est pliiS; aussi convaincu de l’opporlunilé de oes néforraes radicaleè qu’il
semblait l’étre.
Nos relations avec les: puissances
étoangeres, avec la France, à cause
de- Tunis , avec l’Autriche et l’Alleinagne à cause des menées des irvo'
à l'éclamer Trente et Trieste,
se sont refroidies depuis quelque
lorops.
tPranve. Le GouvernemenL français qui avait d’abord encouragé les
prétentions de la Grèce se relire en
ariâèi e et dégage de plus en plus sa
responsabilité.
Angieten-fe. —. Après une séance
de 22 heures , la Chambre des Communes a décidé de mettre à l’ordre
du jour la loi destinée à protéger les
intérêts des propriétaires en Mande
contre la ligue trlattâmise. — Les Anlais ont subi un nouvel échec dans
’Afrique Australe de la paît des Boërs.
Le Gouvernement anglais,, tout en
ayant consenti à prendre part aux
conférences de Constantinople djestir
nées à régler te différend entre la
Turquie et la Grèce,.a réservé le droit
de la Grèce reconnu par le traité de
Berlin.
— La Grèce continue ses
préparatifs de guerre, mais ses velléités belliqueusoB semblent se calmer.
Agli InsegitanO«
Bue picmi (150 e 100 lire italiaffc)
aspettano le due ¡migliori raccolte d>
prose e poesie italiane da servire di
libro di lettura perle scuole evangeliche Valdesi. Il tempo utile per
presentare i manoscritti scade col
30 giugno p. V., giorno in o«i
questi devono essere- nelle mani dd
prof. Giovanni Niccolini, Torre' Pellice.
MATlTEOPaOGIltST,.
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