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Cinquième Année.
28 Mars 1879
N. 13
LE TÉMOIN
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous-me seres témoins. Actes Î, S, Suivant la vérité avec la charité. Ep. 1, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN 1 Italie . r !.. 3 ToiA» 1^9 rOoiop de poste . , , . » d . Àroériqti« . , »9 On s’abonne : Pour VJrUérieur che?i MM. les pasteurs et les lîbrarres de Torro PelHoe. Poqr l’iTiçi^iiïffftuBurettUci’Ad- nninjistintiOn. 1 Ùû ou plusieurs numéros sépa- rés^ deinandés avant le U- TAK® 10 cent chacun. Annonces : 25 centinnes par ligne. ! Les d'argent se fout par lettre reccmmandée ou par ' mandats sur le Bureau de Pe~ Argentina.
Po,nr Ih RÉOiXCTlON «dreasor »insi : A ,1a Direcli' n du Témoin , Pomarotto (Phjerolo) Italie. Pour r ADMINISTRATION adresser ainsi : Al'Administralien du Témoiii, Pomarelto (Pinerolo; Italie.
Pierre Valrfo et les fjaiivres de Ljoü, ~
David Laiitatei. — Coioai'a valdeese. —
Corre»ponda,nc». — Un forgeron nomme
il. y OU: a peu, -- iVouDelies retifflenm ei
faits divers. Kemte polüiqne.
hëÉTvaldo
' et les pauvres de lyon
IV
( Suite ).
Le nom de Pauvres de Lyon n’élait
cependan t pas une désignai ion que les
partisans de Vaido eussent; prise d’euxr
mêmes, loin de là il la repoiissèrénl
d’abord,, n’acceptani pour leur compte
que celle de Pauvres en esprit, qu’ils
irouvaieni. dans l’Evangile. <i A les en,tendre, dit Reinems (1250), il n’y
aurait,de pauvres en e^ril que les
Vaudois et ceux qui souffrent pour la
justice ». On leur reprochait de tirer
vanité de ce litre. «■ Peul-être, leur
disait l’abbé Eberard de Béthune (1181),
vous vous couvrez de celle déclaration
des Ecritures; bienheureux les pauvres
en esprit! Mais ils sont nombreux les
indigents que la cupidité anime; et
d'un ajjire côté, plusieurs sont réellement pauvres em esprit qui sont riches
en argent; témoin Job ef Abraham.
Ce n’est donc point l’argent qui fait
la condamnation de l’homme, mais
plutôt l’avarice, x
Vaido lui-mâme n’aurait pas mieux
rendu sa propre pensée. Qu’on en
juge par Ce que nous lisons, sur ce
sujet, dans un ancien traité vaudois.
« Quand nous disons; que ton règne
vientie , mus demandons à notre Père
Céleste de nous purifier du péché de
Pavarjce poui- nous donner la pauvreté
spirituelle, la miséricorde et la compassion ; car aux avares et aux riches
du monde le royaume des deux est
fermé, selon la déclaration de l'apôtre,
que les avares n’hériteronl point le
royaume de Dieu, et celle du Seigneur
que les riches entreront difficilement
en son royaume. Par contre le royaume
des cieux est donné aux pauvres, selon
la parole du Seigneur: bienheureux les
pauvres en esprit,..., les pauvres en
espritf a-t-il soin de dire clairement,
c’esl-xà-dire les pauvres volontaires, et
non ceux qui dénués des biens de
celle vie, sont pauvres par force. Car
ainsi que l’a dit un Saint, la pauvreté
est de trois sortes: il y a une pauvreté de nécessité, une de paresse et
une de bonne volonté ». L’on voit à
quelle distance nous sommes de cette
pauvreté toute matérielle dont une
oglise a fait la clef du paradis.
El qu’on ne s’imagine pas que les
riches seuls soient tenus à celte pauvreté spiriuiollé ; tes plus dénués d’en-
2
-98
Irc les hommes n’emsonl point dispensés. S’ils ne sont, eux aussi, délivrés
de cet amour des richesses, de ces
vains désirs qui les rongent, s’ils ne
li'uvaillenl, pour avoir de quoi vivre,
et même de quoi donner, c’est en
vain, d’après nos Lyonnais, qu’ils compteraient sur leur pauvrelc pour avoir
enlréc au royaume des deux. Aidonsnous encore ici du traité vaudois.
* Ce que Dieu demande, c’est ce qu’on
a demandé aux apôtres. Il demande
leur nacelle et leurs filels; à Zachée,
la moitié de ses biens, à la veuve, 11
ne demande que deux piles; à un plus
pauvre encore, c’est un verre d’eau
IVoide. Que si vous prétendiez n’avoir
()as même ce verre d’eau à offrir à
([ui est plus pauvre que vous........ la
bonne volonté suffirait et Dieu vous
l’imputerait comme si vous aviez accompli l’œuvre même ». « Les malades
par exemple, sont bien pauvres, eux
qui ne peuvent ni papier ni rien faire
que prier ou désirer;... cependant^ si
le pauvre est liumble, le Seigneur
exauce son souhait ». » On est, dit
l’apôtre', on est agréable ii Dieu selon
ce qu’on a, et non point selon ce qu’on
n’a pas ». Et d’ailleurs, ainsi que l’a
dit S. Grégoire (pape en 604), * la
main n’est jamais vide quand le coffre
du cœur est rempli de bonne volonté ».
« Ainsi donc, comprenons-le bien ,
continue le traité, dire Ton rèr/He
yie»ne, c’est autant que faire cette prière
au Seigneur, qu’il nous donne la pauvrelé voloniaire par laquelle son royaume doit venir. Donne-nous donc
cette miséricorde qui procure aux plus
pauvres ton céleste royaume ; et puisqu’il doit rester fermé aux avares,
ceux qui soupirent après les biens temporels , enlève ô Dieu , et déracine
de nos cœurs tout désir des richesses ».
La paresse enfin était regardée comme la marque d’une âme irrégénérée.
« L’homme, en effet, qu’anime une
dévotion véritable, celui que l’amour
de Dieu enflamme, ne se résignera
jamais à vivre en fainéant. An contraire, il s’étudiera de tout son cœur
à se montrer occupé sans relâche de
faire la volonté de Dieu sur la terre,
comme les saints la font dans le ciel ».
Il est cerlainentenl à vegretler que le
royaume des cieux nous soit représenlé ici plutôt comme le prix des
sacrifices de l’homme que comme le
prix du grand sacrifice de J. Christ;
selon l’Evangile, ce qui ouvre le ciel
aux pécheurs, ce n’est pas plus .sa pauvreté que ses richesses, pas plus sa
bonne volonté, que ses œuvres: c’est
la foi au sang de « celui qui étant
riche, s’est fait pauvre, afin que par
sa pauvrelénous soyons rendus riches ».
Sur ce point, les pauvres de Lyon
comme tous les vaudois avant la Réformation semblent être restés un peu
catholiques. Mais s’il s’agit du reproche qu'on fait à Valdo d’avoir favorisé
!a paresse de ses adhérents, ou de les
avoir encouragés à la mendicité, il suffit de ce que nous venons de voir
pour le réduire à néant. La corporation des Frères mendiants qui sœleva
bientôt après Valdo, ce furent ses ennemis jurés qui la fondèrent, et son
dessein était d’anéantir jusqu’au nom
de Vaudois, si Dieu l’avait permis); les
frères mendiants), ce furent les moines
de S. Dominique el.de S. François. Il
serait bien injuste de confondre les
amis de Valdo, avec ces pères de l’horrible inquisition. On ne dira pas non
plus que les principes de Valdo et des
siens fussent de nature à grossir le
nombre de leurs adhérents; car si la
foule put un instant s’attacher à eux
- parcequ’elle avait mangé du pain »,
ceux qui ne cherchaient que cela ne
durent pas longtemps goûter la manière dont ces chrétiens enlendaient
les devoirs de la pauvreté. Autant sont
nombreux ceux qui disent: » qui me
fera voir des biens », autant U est vrai
aussi, comme le disait déjà la Nobla
Leycoti (1100 à 1200), que malgré
la promesse de Dieu....... d^accorder le
royaume du ciel *■ ■ ü ■
A ceu.-i qui vivront de pauvreté spirituelle,
Qui saurait où les trouver, les aurait bieii
[tôt Gotnptés
Ceux qui consentent â être pauvres de leur
[propre volonté.
L’amour de l’argent, ce ver qui
ronge ie pauvre aussi bien que le riche, tel est donc le mal que les amis
3
de la pauvreté spirituelle et volontaire
eussent voulu extirper de leur cœur
même, en Irasportanl leur irésor de
la terre dans le ciel, en envoyant,
comme on a dit, leurs ricliesses devant
eux. S’ils n’y réussirent pas, si même
« la bonne volonté *, prit dans leur
enseignement beaucoup trop la place
de la foi loule simple, leur vie, d’un
renoncement exemplaire, fut du moins
une puissante protestation contre un
cierge que dévorait ramour de l’argent.
Au reste il ne faut point l’oublier, ce
ne sont pas ceux qui clierclienl le
royaume de Dieu et sa justice qui
sont les mieux disposés pour tout abandonner, ce sont ceux qui les ont déjà
trouvés. Le vrai moyen de se détaeber
avec joie des trésors d’ici-bas c’est de
s’attacher premièrement de tout son
cœur il un trésor plus grand et plus
précieux.
DAVID Ü^REÎ
ÎSuüej
Luserfi,o*S.-Jean , le *¿7 iévc.
Mon.sî‘e«j' le Rédacleur,
L’intérêt du cher frère David Lanlaret pour l’avancement du règne dc
Dieu ne se Umilail pas aux Vallées,
mais il embrassait toutes les œuvres
chrétiennes, el en particulier celles
des Missions parmi les païens, el de
l’Evangélisation au sein de notre pa-^
trie. Toutes ces œuvres ont occupé
une grande place dans le cœur et dans
la vie de notre ami.
Les premières collectes qui se sont
faites aux Vallées en faveur des missions, ont eu lieu parmi les partisans
du réveil. Lorsque plus lard on en
établit dans cliacunc de nos paroisses,
une somme plus ou moins considérable était loiijoiirs envoyée par eux au
Gornilô de Paris. Le Journal des Missions était lu avec un vrai intérêt,
surtout dans les réunions de prières,
et de travail pour les Missions.
Sachant tout le plaisir qu’éprouvevail David Lantarel ii entendre raconter
ce qui se fait aclueliemenl dans le
champ de l’Evangélisation, nous eûmes
l'idée d’organiser, raulomne dernier,
une réunion de prière en faveur de
celle œuvre, .sous les cluàtaigners qui
avoisinent sa demeure. Quelques-uns
de nos frères évangélistes nous y donnèrent d’intéressants détails sur les progrès du règne de Dieu en Italie, détails
qui causèrent une vive joie à notre
cher et vénéré frère.
On me demandait, il y a quelques
jours, ce que devait êire l’ancien dans
noli'C Eglise Vaudoise ; j’amais pu répondre à une telle question en indiquant ce qu’avait été David LaïUarel
an sein de celle paroisse. En effet
l’opinion publique l’a leconnu comme
ancien malgré sa destitution , car on
n’a pas cessé de l’appeler VAncien
Lantarel. C’est qu’il l’était non seulement pour son qiuirlier, mais pour la
paroisse loule entière. Il était rare
qu’il y eut à Saint Jean un malade ,
sans que notre frère se rendît auprès
de lui pour lui apporter les consolations de l’Evangile , lisant la Parole
de Dieu el priant à son chevet. Et si
ce malade manquait du nécessaire, il
était sûr de trouver chez notre ancien,
avec te pain spiriluel, le.s secour.s matériels dont il avait besoin.
Une autre fonction de l’ancien dont
s’est acquitté le cher Barba David a
été celle de procurer la paix partout
où cela était nécessaire. Y avait-il des
diiïérends au sein d’une famille ou entre
voisins, le premier homme auquel on
pensait pour rétablir ta bonne harmonie celait David Lantarel. Amssi
lorsque l’inslilulion des juges de paix
fut introduite dans notre pays, l’homme
auquel on pensa d’abord pour exercer
celle fonction dans celle commune
fut ce cher fi'ère.
C’est ;v cette influence toute diretienne exercée au milieu de ses concitoyens qu’il a dû d’être appelé à
faire partie, pendant nombre d’années,
du conseil communal de St. Jean et
de la Commission scolaire, fonctions
dont il s’est acquitté à la salisfadiou
générale. Mais c’était surtout au sein de
sa famille que ta vie chrétienne de noire
frère se montrait dans toute sa réalité.
Tous ceux qui ont visité sa maison, où
4
,100..
l’on trouvait toujours une hospilalilé si
cordiale et sipalernelle, y étaient comme
entourés par celle atmosphère loiile
pénétrée de l’Esprit de l’Evano^ile. On
y respirait cet esprit doux et paisible
qui est d'un grand prix devant Dieu.
On sentait que le chef de cette famille avait dit avec Josué: « Pour moi
et ma maison nous servirons l’Elernel».
Le culte de famille n’y était jamais
négligé sous, prétexte que les affaires
étaient trop pressantes. La lecture de
la Parole de Dieu, la prière et surtout
le chant des louanges du Seigneur ,
voilà ce qu’on élail sûr d’entendre
chaque jour dans la maison de notre
frère. Le bien qu’il avait ressetiii pour
lui et les siens dans l’exercice de ce
culte, il aurait voulu le-voir se réaliser dans cliacuné de nos maisons.
Ses dernières exhortations dans nos
réunions familières roulaiertt très souvent sur l’importance et la nécessité
de ce devoir. Je me souviens de l’avoir
entendu insister auprès d’une personne
qui le visitait pendant sa dernière maladie sur les bénédictions qui accompagnent la lediiie de la Parole de
Dieu et la prière faite en famille.
Notre frère eut le privilège de se
voir entouré jusqu’à la tin de .ses chefs
enfants qui ne lui donnaient passenlemenl les soins corporels dont il avait
besoin, mais lui rappelaient en mêi®e
temps les nombreuses promesses de
l’Evangile qu’il leur avait appris à aimer et à apprécier. Celte faveur il la
sentait profoindémenl et en rendait
grâce à Dieu. Le Seigneur, sans envoyer de grandes souffrances à notre
frère, l'a cependant préparé au départ
par une longue Mladie. Lorsque son
esprit affaibli ne pouvait plus suivre
une conversation sur des sujets temporels-, vous -n’aviez qu’à attirer son
attention sur la» seule chose nécessaire
pour voir son regard s’illuminer, et
pour entendre sortir de sa bouehe une
léponse qui vous montrait qu’il vous
avait compris.
Quoique les souffrances fussent parfois assez fortes notre frère a jusqu’à
la fin édifié ceux qui entouraient son
lit de mort par son entière soumission
à la voionlé de Dieu, sa foi aux pro
messes de l’Evangile et sa pleine confiance dans l’œuvre parfaite de son
Sauveur. Voici le dernier verset d’un
de ses cantiquc.s favoris qu’il a essayé
de chanter encore peu de temps nvanl
sa mort :
Un jour par ta
Permets que je
De l'orage «14 port.
Dans mon -aguni«
Seigneur jç tio prie
D'être mon support.
Ab ! reçois mon âme â Toi
Afin qu’après le victoire
Je chante ta gloire,
El le.s dernières paroles qu’ont, recueillies de .ses lèvres oiouranle.« ceux
qui renlomaieiu à ses dei'niers moments sont celles-ci ; « Je meurs dans
tes bras de mon Sauveur. Tout est
accompli »,
Sa mort comme sa vie ont été celles
du juste qui, après avoir trouvé en
Jésiis-Cbi isl sa parfaite justice , s’efforce de Lui devenir loiyours plus
semblable.
Tous ceux qui ont eu le privilège de
connaître noire vénéré frère se seront
écriés en apprenant son départ; que je
meure de la mort de ce juste et que ma
fin soit semblable à la sienne.[Pour qu’il
en soit ainsi vivons d’une vte qui soit
aussi, comme la sienne, consacrée au
service du Seigneur qn’il a aimé e9
servi pendant sa longue carrière chrétienne.
Votre. toiU dévoué frère m Ohrùt
A. Gaiî , pasiewr.
miMw m^mm
Monsieur le Directeur,
Nous avons appris avec joie que:ile
Synode a reconnu celte partie de l’Eglise Vaudoise comme paroisse. Per-^
sonne, je pense, ne se dissimule les diflicullés que nous avons à vaincre pour
être assurés de l’avenir, mais au moins
nous ne sommes plus setMijIabies au
navire sans lest qui ne peut être que
le jouet des flols et des vents. Maintenant il faut que celte paroisse prouve
par sa marche qu’elle mériie l’honneur
5
.101 V
<ju’on lui a fail. I/avenii' sera peiU-être
meilleur, uiuis en altendanl noire marfîlie esl encore incertaine el chance*
Unie.
Voici du resie notre bilan pour
l’annàe 1878. Lc.s deux assemblées électorales qui ont en lien à la lin de
l’année se .sont déclarées salisfailcs de
la màhière dont le pasteur, le lecteur
et diantre et le consistoire sc sont
acquiués de leurs fondions el de leurs
devoirs. L’on craignait que l’assemblée
ne voulût plus s’engager à fournir
l’honoraire sur lequel le lecteur et
chantre croyait pouvoir compter. Mais
ces craintes se sont vite évanouies
grûce â un vole spécial qui a pleinement assuré l'honoraire du cfianlre
paroissial.
Le compte-rendu financier peut sc
résumer de la manière suivante:
HoiiOr. (la pasteur Piast. 888,&5 Déf. 44,9S
Id. du ntiaatre « 218,85
Aianibradi* ((dolûro) » 59,70 M. 22,88
EvaniïéUSHtinn » 17,02
Missious > ■ 10,62
nettes ( payées) » 293,92
Rôtisses » 74,‘Mi
Collectes diverses » 74,08
La livre slerling vaut piastres 4,70
et la pièce de 20 IV., 3,73. — Comme
l’on s’est trouvé en face d’un déficit
qui esl entièrement à la charge du
pasteur, l’assemblée a donné un délai
de trois mois aux relardalaires pour
se meure en règle. Passé ce terme
ceux qui ne donneront pas signe de
vie ne seront plus con.sidêrés comme
membres de l’Eglise.
Comme il y avait en caisse une
somme assez forte destinée aux bâtisses, le pasteur demande que l’on
paie certaines réparations plus qu’urgentes q«i ont été faites à la cure.
Mais ntl membre de l’assemblée ayant
fait observer que celle somme était surtout destinée pour les lieux de culte,
l'on repousse la demande du pasteur.
Le quartier de la Paz n’élail représenté que par M. Morel et par son
diacre, ce qui prouve que la (bonne
baninonie nei;s’est pas encore établie
entre les demi fi’aclions de celle pa
roisse. A cela vient s’ajouter une autre
question qui divise les esprits cl qui
peut amener de graves Conséquences.
Lorsque le Modérateur fit nue visite
pastorale en 1869, l’on établit, en
l’absence du Consistoire, une Commission pour recueillir les Ibnds tleilinés
aux bâtisses publiques. Celle C(3mnîission a existé ju.sqn’à la dernière assemblée qui a décidé que les diacres feraient partie du Consistoire comme
cela esl prescrit par le règleinenl. La
question n’esl cepemlani pas tranchée,
car à la première occasion et malgré
le danger qu’il y a d’avoir deux corps
indépendants pour diriger une même
société, la question peut revenir sur
le lapis. Conlrairenreni au règlement
l’on voudrait que le.s propriétés de
l’Eglise ainsi que les locaux dépendissent de cette commission au risque de
les voir passer entre les mains de la
commission tlocale qui correspond à
notre conseil communal.
Il y a eu, pendant l’année 1878, deux
cent un baptêmes d'enfants nés pendant les années 1872 à 1878. Il n’y
a eu que 17 décès parmi lesquels 8
d’enfants au dessous de deux ans. Il
y a eu 69 admissions comme membres
âe l’Eglise parmi lesquelles il faut noter
deux de catholiques romains. Ces nouveaux membres de l’Eglise compensent
plus ou moins les perles qui sont repré.semées par ceux qui se sont retirés
de l’Eglise en refusant de verser leur
contribution. Mrvu/
Les chiffres sont avides mais ils indiquent mieux que de belles’ phrases
l’état d’une église. G’esl pour cela
t'e me suis permis de les transcrire.*
*eut-être auronts-îls quelque intérêt
pour quelques uns des lecteurs du
Témoin.
G’esl en vous priant, de m’excuser
qu’il faut que je termine cette lettre
qui, je le crains, ne ivûnvera^que difficileraenl grâce à vos yeux et à ceux
de vos lecteurs.
Veuillez agi‘éer, monsieur ie directeur, les sabiiaiions respectueuses de
votre dévoué
D. Armand-Ugon.
6
^102^
®orrcsponbattce
Tori'p'PtìlIine, 19 -rniirs 1879.
Momimr ei très honoré frère,
Je désirerais dire deux mois du Collège. Ce sujet n’esj pas élraiiger au
programme du Témoin, l'eiiilte con.sacrée aux iiilérêlsde tafamillevaudoi.se.
D’ailleurs on voudra bien perniellre à
un vieillard de revenir .souvent sur ce
qu’il aime, an risque de lui entendre
répéter à satiété les mêmes choses et
des choses que tout le monde connail.
Mon but dams ces lignes est donc de
recommander noire collège à la sollicilude des pasteur.s premièrement puis
aussi il celle de nos évangéli.stes. Les
uns et les autres savent que c’est dans
le collège qu’ils ont été préparés pour
des élude.? convenables pour l’œuvre
qu’ils accomplissent dans notre liglise
et au nom de cette Eglise. Mais je dois
me liâlende dire que par collège ¡’en
tends l’Ecole Latine du jPomarei, le
Collège de la Tour, avec l’Ecole Normale et l’Ecole de Théologie de Florence. La distance qui sépare: les uns
des autres ces élabli.ssemenls n’empêche pas (ju’ils ne fassent p.irlie d’un
tout destine à fournir des pasteurs et
des régents à nos Eglise.?, soit anciennes, soit nouvelles. C’était bien là
ce que se proposait le fondateur du
Collège dans son plan .signé à Sainte
Marguerile au mois d’août 1829 pai'
les treize,anciens pasteurs de nos vallées, auxquels se sont’joint.? les deux
impositionnaires arrivés la veille de
“Lausanne. «Je me propo.?e, disait M.
Gilly, de donner à l’école latine une
étendue telle qu’elle puisse former des
pasteurs et des régents ». Dans ce but
il ajonlait au recteur de l’école Ialine,
ehai'gé alors de cinq classes de grammaire, el .salarié par la Hollande,
deux autres profo.?scurs .salariés par
lui , dont l’un serait cliargé de l’enseignement des belles Ici 1res ei de la
philosophie el le second de celui de
la théologie. Deux Jean Pie de ta iMirandolc auraient peut être sulii pour
celte lâclie. Mais pù tes trouver? Force
fut de marcher lentement el même fort
lentement et d’allendre an moins vingt
cinq ans avant de pouvoir terminet' l’édifice, ce qui n’eut lieu qu’en 1855 par
la création de deux chaires de théologie. L’Ecole normale vint à son tour
el fut inaugurée par un de.? professeurs du Collège.
Ma recommandai ion a surtout pour
objet le Collège proprement dit, pu
école préparaloire, pour la théologie
el dont fait partie intégrante l’école
latine de Pomarel. li y a pour cet objet
un grand déficit dans' la caisse de la
Table, el notre administration est fort
en peine de .savoir comment elle pourra
le combler. Je voudrais donc proposer
parmi les vaiutois à rinlérieur et à
[’extérieur une collecte annuelle qui
pût fournir une somme d’aumoins quatre mille francs. Que cette somme n’effraie personne. On peut la réaliser
très facilement avec un peu de bonne
volonté. En comptant nn cinqnièftie
seulement de la population vandoise,
il suffirait que chacun mît de côté
pour celte collecte annuelle deux centimes par semaine. Il serait juste de
faii'c cet eflbrt en faveur d'un collège
Îui est tout au profit de notre Eglise.
oyez ce que font des amis et frères
étrangers pour notre collège. Us ont
créé de.? bourses pour les jeunes gens
qui le fréquenteiil el ces bourses atteignent annuellement une fort belle
somme. Je ne parle pas des secours
fournis aussi par nos fières étranger.?
aux étudiants de théologie à Florence.
Faiit-il que notre Eglise assiste toujours imjpàssible au spectacle d’une
telle générosité? Serons-nous toujours
lin peuple égoïste qui n’a d’antre souci
que de jouir iranquillemenL des bienfaits de Dieu sans reconnaissance envers lui ? Ce n’est pas ainsi que pensent nos généreux amis. Ils savent faire
des sacrifices dont ils ne retirent aucun
profil selon le monde. S’il.? les font
el ils les font avec joie; c’est parceqn’ils sont poussés par le désii' el le
besoin de glorifier le Seigneur. Ils
nous tendent la main parcequ’ils savent qii’cn agissant ain.?i ils liavaillcril
à l’avuncemenl el à l’alfermissemenl
du règne de Dieu parmi nous. J’espère
que bon nombre de chréliens -dans
7
-103
nolre Eglise comprendront aussi de
celle manière leur devoir et qu’ils ne
laisseront pas souffrir par leur négligence un etablissement qui doit alimenler notre Eglise et contribuer à
sa prospérité. Si nos églises s’habituaient à donner pour rinstruclion et
le culte, ce serait le moyen le plus
simple pour conserver notre autonomie
que nous devions être jaloux de transmettre intacte à nos neveux et arrière
neveux.
.égréez , luonsieur et honoré frère ,
mes sentiments d’estime et d’affection
chrétienne.
J. RkVel e.r prof.
Monsieur k Directeur
,Ië viens de lire dans le dernier nuinéro du Témoin que plusieurs vandoi s
expriment le désir de voir arriver Monsieur Georges Müller dans nos vallées.
Persuadé què le î’èmoi»;, est l’écbo du
sentiment général, je m’empresse de
vous faire savoir que, ayant eu leîpri■vilégc de me trouver à Bordighera
avec Monsieur G. Müller, il m’a manifesté à plusieurs reprises le vif désir
qu’il a de se rendre au milieu des
vaudois. Je crois donc que le vœu de
plusieurs d’entre vous pourra être l'acilernent féalisé, si on l’invite à temps.
J’espère que la chose se fera et qu’ainsi
vous pourrez aussi entendre ce serviteur
de Dieu.
Voire tout dévoué
A. S. M.
Un forgeron Gomme il y en a pen
Le cable transatlantique nous apporte la nouvelle de la mort d’Blibu
Burrill. Qui était Burrilt, demanderont
nos lecteurs , pour que sa mort soit
annoncée au monde entier? Un simple
forgeron et pourtant un des hommes
les plus remarquables de notre époque.
Né en 18J-1 de pauvres parents à NewBrilainj(Massachussets), il entra comme
apprenti chez un forgeron et devint
bientôt un habile ouvrier. Travaillé
d’une soif ardente de savoir, le jeune
Elihu ne considérait les fruits de son
travail que comme un moyen pour arriver à la connaissance des langues
étrangères et des œuvres jlilléraires
de tous les peuples. Il travaillait joiiruellemenl à la forge de dix à douze
heures, gagnait' à peu près lé double
du salaire de ses compagnons de travail et entreprenait d’étudier toute une
série de langues, d’abord le français,
ensuite l’italien, l’espagnol, le porluguais , le grec , l’allemand , plusieurs
langues slaves et l’iiébreux. Il ne dormait en moyenne que quatre ou au
plus cinq heures sur 'iA, et lorsque
son esprit était las, il se remettait au
travail de la forge. En 1842 il iraduisil
et commenta tes légendes de. l'Islande
et édilail des revues hebdomadaires
telles que La voix de la forge et Les
étincelles de l’enclume. Il resia néammoins le simple ouvrier d’autrefois.
Dès sa jeunesse Burrill se ïhonira
animé d’un ardent amour pour l’htrmanité, amour qui s’unissait chez lui
à d’étranges rêveries religieuses. Les
feuilles qu’il édita dans la suite sont
dévouées elles aussi à la cause philantropique.
En 4846 il se rendit en Europe ,
soit pour .'ipprendre à connaître les
anciens étals civilisés et leurs œuvres
d’art, soit pour y répandre ses idées
philantropiques. Les feu-Uks d’Olivier
parcoururent le monde entier comme
des messagers de paix, et flè nombreuses sociétés de bienfaisance durent leur origine à ses efforts. '
De retour en Amérique il reprit ses
travaux de forgeron, publia ses impressions de voyage et s’occupa jusqu'à la fin d’entreprises liurnairitaires.
Burrill était un homme de grandeur
moyenne, aux traits intelligents et aux
manières attrayantes. Ses épaulus carrées, ses bras musculeux et ses mains
brunies, trahissaient l’homme du travail ; ses traits fins et son langage
choisi révélaient le savant. Dans le
journal qu’il rédigeait régulièrement
on trouve par exemple : î Aujourd’hui
j’ai travaillé douze heures à renclume ;
deux à écrire un article. J’ai li'.aditit
cinq pages en langue bohème sur l'analy.se du spectre solaire ».
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Comme on le voit, Klihu Barrili a
tout aulanl de droit à la célébrité qu’un
général qui ait remporté une grande
victoire.
Üout)eUc0 reltjgieu0c@
et faits divers
Italie. — Le bazar qui s’est tenu à
Rome le 18 et le 19 courant sous le
liant patronage de Lady Pagel, en faveur de Pœiivre d’évangélisalion de
l’Eglise Vaudoise a produit 4000 francs.
La semaine de prédication de M^ G.
Muller à Florence, à été une semaine
de grande jouissance spirituelle pour
ceux qui y ont assisté. M. Muller se
propose de visiter encore Rome et
iîapies^ puis iJ reviendra vers le Nord
dé l’iiilie, pour retourner de là en
Angleterre en traversant la Suisse.
Ecosse. — Il y a au dernièrenieni
à Edimbourg une fête organisée par
les amis de l’évangélisation en faveur
des italiens et des français établis dans
celle ville. Une collecte faite par Miss
Gulhrie parmi ses connaissances, a
donné le moyen d’offrir aux invités
récrulés dans les classes des joueurs
d’orgue et des marçbands de ligures de
plâtresupfi collation, servie pai'idesdemoispll)^'qui, ont pris à cœur celte
cause. Il y eut ensiùlie lanterne magique,
concert, et allocutions, prononcées par
des éliidiams en théologie, l’iui français, l’autre italien. Les enfants reçu^
renl chacun mj vêtement, et la soirée
se termina par une eollecle pour les
pauvres qui produisit 125 fcs, en or.
Amérique. —- M“»« Hayes, la femme
du Président des Elats-unis, nronlre,
dit-on, dans sa loibtie, une simplicité véritablement républicaine, et elle
s’inqniêle peu de scandaliser les cercles fashbnables de iNow-York ^ en
paraissait dans le mrême costume à
plusieurs réceptions of&cieflesde suite.
Malheureusement son exemple ne semble
point goûté parmi lee beautés ii’ansallanliques; elles seraioBt plutôt disposées à suivre l’exemple des dames
japonaise.s, qui, lorsqu’elles sont au
théâtre, changent de toilette à chaque
enlr’acie. M""* Hayes est lealoler, et
aucun vin ne parait jamais sur sa
table, même dans les dîners officiels.
/Le Christianisme).
Ecum pUttc|u^
Mialfe, r— La Chambre examine le
budget des entrées. Celle discussion a
perdu de son intérêt , car la gauche
divisée en partis , semble s’être mise
d’accord momentanément pour donner
raison au ministère sur tous tes points
du programme financier ; et le ministère , par l’organe de Déprélis et de
Magliani, s’est prononcé pour l’abolition de rimpôl de moulure, tout en
déclarant gu il veut la maintien de l’équîlibre. Si les autres impôts ne sufiîsem pas pour couvrir le déficit, il
s’eng'^e à proposer d’autres charges,
sans mre bien positivement quelles seront ces charges. Par là on fait, écheç
au, parti modéré, et c’est l’essenUel.
Le roi a donné un dîner à tous les
anciens ministres présents a Home ;
le nombre n’est pas petit.
• Une fournée dVne irentaine de sénateurs, appartenant à la gauche, permettra de faire passer au Sénat la loi
de suppression de rimpol de moulure.
Dans nos principales villes on fait
des souscriptions pour tes infortunés
habitants de Szegedin qui se trouvent
sans abri et sans,moyen de subsistance.
D’autres parties de la Hongrie sont
aussi menacées par l’inondation.
Les Milanais ont célébré l’annivwsaire des Cinque qiornate de leur révol lUioii. A Novare a en lieu l’inauguration solennelle de l’ossnaire de la
malheureuse bataille de 1849. Pnrmj
les noms des officiers morts à la suite
de leurs blessures se trouve celui de
iMicbel Pellegrin liememiBl, du géuiie,
jPfaMcè. La positioin du minis1ère paraît s’être atfeiimie. Léon Say
a ea, à la €banrbre une forte majorité
q«i a approuvé sa conduite et politique financière. ’
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ËSHEST Robert, Gé'oai eiidwi-ptsiraieiir,
l'ignerol, Impr. Chiantore et Mascarelli.