1
Septième année.
1ST. 44.
1' Novembre ISTS.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spéciaiemenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.oocupent
vos pensées — ( Phiíippíens.» IV. 8.)
PRIX d’abohnbiieiit ;
Italie, b. domicile fun an) Fr. 3
Suisse.....................*5
France.................» 6
A ilemapne.................«5
Angleterre. Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BORCAnX d’abonmehent
Torre'Pellicb : Via Maestra,
N.42. (Agenzia bibliografica)
PiONERor. : J- Chìantore Impr.
Turin :7.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria B'oangelica, via de’Panzani,
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'administration
aw Bureau A Torr.e-Pelllce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : A Mr. E. Malan
Prof • à Torre-Pelice.
Sommaire.
Ecoles du dimanche. — Mort de MM.
Munier, Merle d’Aubigné et Valette. —
Momelles religieuses. — Divers. — Annonces.
ECOLE DE DIHAKGHE
fSuite et fin).
Du personnel je passe aux élèves. Leur nombre dans plusieurs
localités m’a paru très faible, eu
égard à la population: leur assiduité laisse aussi beaucoup à désirer; mais je sais que ce n’est
pas toujours leur faute, tant s’en
faut. Leur classification, leur arrangement en classes n’existe pas
dans beaucoup d’endroits. — Si
de cette partie un peu matérielle,
mais qui a son importance, je
passe à l’enseignement proprement dit, je trouve qu’ils répondent avec beaucoup de lenteur aux
plus simples questions qu’on leur
adresse; ils chantent aussi avec
peu d'entrain. Enfin ils sont peu
actifs, trop peu, me semble-t-il,
même en tenant compte du milieu
dans lequel ils vivent. Je répète
cependant qu’aussi à cet égard ,
il y a des exceptions, quoique
pas nombreuses, si j’ai bien vu.
Une autre observation que je
me permets au sujet des élèves ,
c’est qu’il est extrêmement regrettable que les 3[4 d’entre eux
n’aient aucun service religieux ,
même le dimanche, pendant 5 ou
6 mois de l’année. Il est impossible qu’un tel état de choses n’amène pas des conséquences déplorables, Je comprends que, encore
à cet égard, vous serez disposés
à me demander: Comment voulezvous remédier à ce mal , vu que
les circonstances qui les produisent sont indépendantes de notre
volonté ? Permettez-moi de vous
suggérer un moyen qui pourrait,
peut-être, atténuer, en partie du
moins, le mal dont nous nous occupons. Ne pourrait-on pas, pour
la saison d’été, obtenir de quelques
étudiants ou des régents les plus
capables et les plus dévoués, l’engagement d’aller une fois par
mois,' au moins, à tel point donné
de la montagne, et auquel un in-
2
^346
viterait les enfants des environs
à se rendre, pour présider un
culte spécial en faveur des enfants ? Cela ne devrait pas être
laissé à la bonne volonté de chacun, mais réglé d’avance, de sorte
qu’on s'y attendît, comme on s’attend aux autres cultes. Je ne sais
combien de centres il faudrait
créer, cela dépendrait, tout d’abord , du nombre des personnes
disposées à aller présider ces
espèces d’écoles du dimanche. Je
recommande tout particulièrement
cette rn(;suro à la méditation de la
Table; car je suis convaincu que
son application pourrait faire un
très graud bien , à ceux qui seraient envoyés , et surtout à ces
pauvres enfants (jui sont obligés
de passer toute la belle saison à
la montagne.
Une autre mesure que j’aimerais aussi à voir .employer en faveur de ces enfants-bergers, ce
serait qu’on leur distribuât le
Messager, chaque dimanche, ahn
qu’ils pussent le lire à la montagne,
et qu’ainsi, ils ne fussent pas privés de tout secours religieux. Ne
pourrait-on pas leur annoncer que
tous les dimanches matin , ils
trouveront dans tel lieu désigné
d’avance, le nombre de Messagers
nécessaire pour que tous les enfants qui savent lire puissent en
avoir un exemplaire, à la seule
condition qu’ils viennent l’y chercher? Je livre encore cette idée
à l’examen de la Table.
Je ne dirai rien ici de la manière dont les réunions destinées
aux enfants devraient être dirigées; cependant il me semble
qu’elles devraient revêtir, autant
que possible, le caractère d’une
école du dimanche ordinaire, en
supposant qu’il n’y a qu’un seul
groupe et qu’un seul moniteur,
c’est-à-dire qu’il devrait y avoir
récitation de versets, récits et
explications bibliques, chant, prières, etc. le tout très simple et très
élémentaire, afin que les enfants
puissent en profiter réellement.
Voilà pour l’été.
Pour l’hiver, ne pourrait-on
pas au moment où l’on a les écoles
de méthode, consacrer quelques
séances aux régents de quartier
et à d’autres personnes qui voudraient s’unir à eux pour ces séances, pour leur montrer comment
un peut diriger les écoles du dimanche? Cela admis, voici les sujets sur lesquels je crois qu’on
devrait attirer leur attention. En
indiquant ces points, je parle de
renseignement dans les écoles du
dioianche. Cet enseignement m’a
paru généralement assez faible et
donné avec peu de méthode, sauf
encore quelques exceptions.
Ces points sont: 1" Insister
pour que les élèves soient subdivisés, au moins, en deux groupes,
ceux qui savent lire et ceux qui
ne le savent pas encore; 2" pour
que chaque directeur de groupe
ait un carnet sur lequel il inscrive
ses élèves présents, en même temps
qu’il y notera ceux qui récitent
et ceux qui ne récitent pas. Ces
détails sont beaucoup plus importants qu’on ne le pense au premier abord.
J’insisterai aussi ; 3“ pour que
les prières soient extrêmement
simples et brèves. afin que les enfcints puissent les suivre jusqu’à la
fin, sans distraction. —Nous avons
dit que le chant a généralement
3
-347
^peu d’entrain et que la plupart des
garçons ne chantent pas, on doit;
4° faire des efforts incessants et
énergiques pour l’amélioration du
chant dans vos écoles. Et à ce
sujet, j’exprime le vœu que bientôt
vos écoles possèdent un recueil de
cantiques où la musique se trouve,
car je me suis aperçu que beaucoup de chants sont passablement
défigurés. On pourrait, en attendant cette acquisition qui demande
du temps , procurer à tous les directeurs les recueils existants et
sur lesquels la musique est imprimée et accompagne les paroles de
vos cantiques actuels.
Peut-être aussi ferait on bien
d’enseigner les paroles des cantiques aux enfants, afin qu’ils puissent les chanter plus aisément. 11
faut enfin tout faire pour pousser
les enfants à chanter, car une
école du dimanche sans chant est
une école boiteuse, tandisque, au
contraire, un bon chant dans une
école facilite toutes les autres parties de l’œuvre.
J’arrive à l’enseignement proprement dit. Je trouve d’abord
très regrettable que, puisque le
Messager est distribué dans vos
écoles , les leçons bibliques qui y
sont indiquées, ne soient pas suir vies par tous les directeurs,
d II me semble qu’il y aurait tout
à gagner à le faire; et je ne puis
comprendre quelles objections séy rieuses on peut présenter à ce
plan. Je.vais donc raisonner dans
la supposition que la chose a lieu
ainsi, ou aura lieu ainsi à l’avenir.
La leçon indiquée sur le Messager
peut être prise en totalité ou en
partie seulement dans le cas où
on la trouverait trop longue, l’es
sentiel c’est que chaque dimanche
le sujet soit bien délimité et fasse
un tout complet. Je dis cela pour
l’Ancien Testament, car pour le
Nouveau, les leçons ne sont pas
trop longues en général. Une fois
le sujet indiqué , les moniteurs
devraient le faire connaître en faisant beaucoup de questions à leurs
élèves, de manière à ce qu’ils
fussent actifs. Je sais que l’art
de questionner les enfants est difficile; mais c’est une raison de
plus pour qu’on attire l’attention
des moniteurs sur ce sujet; il
faudrait n’adresser que des questions faciles, élémentaires et dont
les réponses se trouvent toujours
dans la leçon qu’on étudie le jour
même.
Au moyen des explications que
nous publions dans VEducation
chrétienne,ionrnàl que je voudrais
voir dans les mains de tous nos
instituteurs, chaque moniteur, à
la rigueur, peut se préparer seul,
de manière à pouvoir parler avec
intelligence et môme avec une
certaine aisance du sujet du jour.
Je désirerais aussi qu’on attirât
l’attention de vos maîtres sur la
grande importance qu’il y a que
chaque élève apprenne très bien,
chaque dimanche , un ou deux
versets, indiqués dans le Messager.
J'en dirai autant des Questions
bibliques destinées à faire ouvrir
la Bible, à la maison , et à familiariser ainsi les enfants avec le
livre de Dieu. Ne pouvant pas entrer dans de longs détails sur les
meilleurs moyens à employer pour
entraîner les enfants à faire ce
petit travail, que je considère
comme très important, je me bornerai à demander aux instructeurs '
4
-348
debien vouloir s’astreindre à faire
ce petit travail, eux-raêraes, chaque dimanche. Ils prêcheront ainsi
d’exemple, la meilleure manière
d’être efficaces.
Un mot seulement relativement
à la distribution du Messager dans
vos écoles.
Je suis profondément convaincu
que l’habitude de faire paj-er un
petit abonnement aux enfants est
très regrettable à tous les points
de vue. Voici quelques-uns des in.
convénients qui en sont la conséquence inévitable et que je me permets de signaler à votre attention:
a ) Tous ne peuvent pas avoir le
journal, et cela souvent uniquement
à cause de la négligence des parents. On punit ainsi les enfants
pour les parents, hj Souvent les
enfants abonnés ne viennent pas
régulièrement à l’école, et cependant ils réclament leur journal
qu’on ne peut leur refuser, bien
que pourtant ils n’en aient payé
que le quart, tout au plus, cj ün
ne peut pas suivre les leçons indiquées sur le Messager, ni exiger
que les versets soient appris et les
questions résolues par tous les élèves, puisque bien des enfants n’ont
pas le journal. On doit même, pour
éviter des complications, distribuer
les quatre numéros à la fois, ainsi
que je l’ai vu faire dans une école,
ce qui empêche d’atteindre le but
qu'on s’est proposé en créant cette
feuille, savoir de faire entrer , chaque dimanche, dans chaque famille,
une feuille d’une lecture saine, édifiante , et de créer aussi, par ce
moyen , l’habitude de feuilleter en
famille le Livre de Dieu , à l’occasion des questions dont ou demande
nne solution. Tout cela est manqué
si la distribution se fait une fois
par mois seulement.
J’in.siste donc tout spécialement
sur la nécessité qu'à l’avenir le
Messager soit donné à tout enfant
qui vient régulièrement à l’école ,
qui sait lire , qui veut apprendre
ses versets et chercher les réponses demandées. La seule exception
qu’on pourrait admettre , ce serait,
lorsqu’il y a plusieurs enfants de
la même famille, on pourrait ne
donner jamais plus de deux feuilles
pour la famille qui a plusieurs
enfants. Je dois ajouter même que
je ne serais plus aussi libre de
demander un subside à Londres,
pour la distribution du Messager
dans vos écoles, si l’on continuait
à le donner à ceux qui peuvent
le payer en partie, c’est-à-dire
aux plus riches probablement,
tandisque c’est en vue des pauvres
surtout que la feuille est publiée.
Il me semble que pour obtenir
l’argent nécessaire pour que la
distribution fût faite aux enfants
gratuitement, il suffirait de faire
une ou plusieurs collectes dans
l’école pour cet objet, et, dans
le cas où cela ne suffirait pas, de
s’adresser aux parents et aux amis
des enfants. Mais il est temps que
je finisse. J’ai déjà dit beaucoup
de choses que j’espère que vous
recevrez en bonne part. Je m’assure aussi que dans la mesure que
vous le croirez convenable , vous
eraploirez votre influence à réaliser
les petites améliorations^que j’ai
pris la liberté de vous suggérer,
et qu’ainsi avec la bénédiction
d’en haut, l’œuvre des écoles du
dimanche ira en progressant dans
vos églises. C’est là le but final de
tout mon dire, s. Jaduiis-Cook.
5
-349
NÉGROLOGIE
Le professeur Hnuier
Samedi 19 octobre est mort à Genève à
l'âge de 74 ans, après uno douloureuse maladie de 4 semaines, le professeur Mumer ,
recteur de l’Acadomio de cette ville. Bans
l’impossibilité de reproduire dans notre
petit journal le long et bel article que M'
F. Goulin, pasteur, a publié dans la Semaine religieuse, nous en extrayons les
passages suivants que les vrai.s' amis de
&r Muoier liront avec satisfaction.
« M' Munier, dit M. Coulin, a été parmi
nousl’un des plus ardents conservateurs de
nos vieilles institutions ecclésiastiques,
et l’un des derniers représentants de ce
qu’on pourrait appeler le. modérantisme
genevois. Une église nationale réunissant
dans son sein des tendances diverses,
divergentes même, a été pendant longtemps son idéal, pour no pas dire son
idôle. La conciliation était un besoin de
son cœur et le rêve de sou esprit. — Mais
disons-le hautement : depuis l’apparition
de ce qu’on appelle aujourd’hui le christianisme libéral, un lent, douloureux,
mais ferme travail de désillusionnement
s’est opéré au dedans de lui : les convictions personnelles de plus en plus évangéliques, sa foi nourrie de la parole de
Dieu, mûrie par l’expérience et trempée
par l’épreuve, lui a fait prendre, en dernier lieu, une position dont la netteté a
pu étonner ceux qui ne le connaissaient
que superficiellement. Lui, l’adversaire des
confessions de foi, il en était venu à professeur la nécessité d’une base dogmatique
dans l’Eglise. Il avait hautement approuvé
la fondation de l’union nationale évangélique et avait été des premiers à lui donner
spontanément et joyeusement son adhésion. Pendant les discussions du Synode
do Paris, ses sympathies ont appartenu
dès le début et sans réserve à la majorité
évangélique de cette assemblée.
Ce qui vaut mieux que tout cela, son
cœur, qui s’était donné depuis longtemps
à sou Sauveur et qui avait connu la puissance de la grâce, au milieu du mouve
ment et du bruit d’une immense activité
extérieure, vivait toujours plus de la vie
cachée avec Christ en Dieu ».
M. Munier est mort recteur de l’Académie
Nationale de Genève, le môme jour où la
loi nouvelle sur l’instruction publique était
votée, statuant entr’autres qu’à l’avenir
le recteur sera laiqne. Le lendemain de
sa mort, M. Révillo prêchait dans la cathédrale de S' Pierre, et l’on sait tout ce
que M. Munier avait fait pour l’écarter
des chaires de l'Eglise nationale de Genève.
UlcHe d’Aubigné
Deux jours après mourait aussi à Genève
M. Merle d’Aubigné à l’âge de 78 ans. —
Nous publions, à notre tour, la lettre
suivante de M. le professeur Pronier à
\'Eco délia Verilà et à VEglise libre.
Genève, 21 octobre 1872.
Monsieur le Rédacteur,
Ce n’est pas sans une profonde émotion
que je viens vous communiquer, à vous,
aux nombreuses connaissances de M. Merle
d’Aubigné, aux anciens élèves de l’école
de théologie et à ses amis d’Italie, une
nouvelle qu’ils n'apprendront pas non plus
,gans une douloureuse émotion. — Il est
allé à son Dieu , ce malin 21 octobre 1872.
Après un .séjour à la montagne dont il
avait beaucoup joui, il était revenu à
Genève et y avait repris ses travaux avec
son entrain accoutumé. Ce qui lui tenait
à cœur, il nous l’a dit souvent, c’était
d’achever son Historié do la Réformation,
dont le onzième volume est prêt pour la
presse; le douzième et le dernier reste
inachevé. {Ce dernier volume devait raconter les destinées de la Réforme en
Espagne et en Italie). Quoique préoccupé
du grand sujet qui a rempli sa vie, l’intérêt qu’il prenait à tout ce qui regarde
le royaume de Dieu lui avait fait trouver
le temps d’assister, a.ssez régulièrement
aux conférences de l’alliance évangélique
à Genève pendant la dernière semaine de
septembre. Il avait présidé, le 1' octobre,
la séance d’ouverture de l’école de théologie. L’Eglise française de Hambourg, la
première qu’il a desservie, avait reçu de
lui dernièrement un message affectueux
6
-350
à propos de la célébratioa du jubilé qui
rappelait vivement son souvenir. Rien ne
faisait supposer qu'il dût être sitôt enlevé
à l’attachement de ses amis et aux églises.
La dernière journée ici bas fut des plus
paisibles et des plus douces. Il passa en
famille la soirée du dimanche; selon son
habitude, il présida le culte domestique
et fit chanter à ses enfants ses cantiques
favoris. Aussi est-ce avec un sentiment
très vif de la bonté de Dieu, qu’il se retira vers dix heures du soir. Ce matin
vers huit heures, comme il tardait à venir
on entra dans sa chambre. Il avait déjà
rendu lo dernier soupir. Nous savons que
vous sentirez avec nous, et avec tous les
amis de M. Merle d’Aubignô, quel grand
vide fait sou absence; vous comprendrez
ce que nous éprouvons tous en voyant
disparaître l’un après l’autre du milieu de
nous, ces hommes de foi, à qui tant de
chrétiens doivent, après Dieu, d’avoir
connu la voie du salut. — Que le Seigneur
soit glorifié pour l’œuvre qu’il leur donna
do faire! Puissions-nous marcher sur leurs
traces, et nous retrouver enfin avec eux
dans cette cité d’en haut, où Dieu luimême essuiera toute larme de nos yeux.
C. Pronier Prof. Théol.
Genève, 23 octobre.
Nous venons do. passer par des circonstances douloreuses. Notre cher doyen
M. Merle d’Aubigné a expiré subitement
pendant son sommeil lundi malin. Nous
lui avons rendu les derniers devoirs aujourd’hui au milieu d’un nombreux concours d’amis. C’est la rupture d’un anévrisme qui paraît l’avoir emmené. Il souffrait depuis quelque temps, mais n’avait
point suspendu son activité. L’avant-veille
samedi, il avait encore donné sa leçon
et le dimanche il avait pris la communion
dans l’un de nos cultes. Il était dans la
plénitude de ses facultés. MM. de La Harpe,
Pronier, Duchemin, son gendre, Guers et
Bost, ont pris la parole aujourd’hui dans
la maison mortuaire, et sur le Cimetière
MM. Biéler prœses et Descombaz pasteur.
Hélas! qui le remplacera?
La littérature religieuse doit à M. Merle
(fAubigné outre son Histoire de la Réforme
au XVP siècle (5 vol.), son Histoire de la
Réforme en Europe au temps de Calvin
(6 vol.), le Protecteur ou la République
d'Angleterre aux temps de Cromwell. Trois
siècles de luttes en Ecosse, ou deux rois et
deux règnes. Caractère de la Réforme et du
Réformateur de Genève, et un très grand
nombre d’opuscules, de discours , de
sermons et d’autres écrits de circonstances.
M. le pasteur \aleile.
Nous lisons dans VEglise libre: En môme
temps que M. Munier et Merle d’Aubigné,
voici le cher et vénéré pasteur Valette de
Paris qui nous est enlevé. Quelle perte !
Le Journal de Genève, en annonçant sa
mort, donne sur lui les quelques détails
suivants: Après avoir fait à Genève de brillantes études , M. Valette fut d’abord pasteur à Naples, où il eut l’occasion de rencontrer la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwérin qui devint plus tard
duchesse d’Orléans par son mariage avec
le fils ainé du roi Louis-Philippe. M. Valette fut appelé à remplir auprès d’elle
les fonctions de chapelain Plus tard, après
la révolution de 1848, il resta pasteur de
la confession d’Augsbourg à Paris, et fut
nommé président du consistoire de cette
Eglise, fonctions qu’il remplit jusqu’à sa
mort avec autant de tact que de dévouement. Les services qu’il a rendus à l’Eglise luthérienne ne représentent du reste
qu’une faible partie de l’activité de cet
homme infatigable, dont le nom restera
attaché à de nombreuses œuvres charitables et philanthropiques fondées par lui
ou crées sous son inspiration. Tous ceux
qui ont connu personnellement M. Valette
garderont le plus touchant souvenir de
son accueil bienveillant et des qualités
aimables de son caractère, qui savait
merveilleusement allier la finesse de
l’homme d'esprit avec la gravité de
l’homme d’église et avec toutes les vertus
qui font l’homme de bien ».
iiou^elUe rdtgkuscs
Le Clergé rosse. Il y a en Russie 36.000
paroisses. Les revenus du clergé sont
estimés à une centaine do millions. La
7
-351
moyenne du traitement afïèctée au clergé
de chaque paroisse monte donc à environ
3.250 francs, sans compter la rente d’uu
lot de terrain et une dîme payée en nature par les paroissiens. Ce revenu paroissial est partagé entre le prêtre qui en
reçoit la moitié, 1e diacre un quart, et
deux clers qui font roffico de sacristain,
do bedeau , do lecteur, de sonneur etc.,
lesquels se partagent le reste.
Ilollaïuie. Toutes les décisions du
dernier Synode de l'Eglise nationale ont
été en faveur du libéralisme religieux.
Les vjecx catholiques. I.o inouveincnt
vieux catholique prend eu Allemagne des
proportions considérables. Le congrès do
Cologne, dont nous avons déjà parlé, on
a révélé l’imporlanco en faisant connaître
les travaux accom[dis depuis un an. La
réforme, — car ce n’est plus seulement
une protestation contre le dogme du Vatican , mais une véritable réforme, — a
fait de grands progrès dans la classe bourgeoise; elle compte également des partisans nombreux parmi les classes industrielles et agricoles. Des paroisses ontélé
fondées, des temples obtenus de l’état
pour le service religieux. Toute une littérature a surgi pour appuyer le mouvement; sept journaux le recommandent à
l’attention du public. Enfin, il s’est trouvé
un homme providentiel, l’archevêque
janséniste d’Utrecht, pour faire les confirmations, de paroisse eu paroisse, à la
grande rage des évêques, furieux qu’on
se passât d’eux. Déjà l’on parle d’abolir
le célibat des prêtres, la confession auri-'
culairo, le culte des saints et de demander
le mariage civil. La discussion de ces réformes aura lieu au prochain congrès. Ce
n’est, on le voit que le premier pas qui
coûte ; une fois lancé dans la voie des réformes, il est diilicilo de s’arrêter.
Un autre indice de la tendance des
vieux catholiques à .considérer comme
définitive leur séparation d’avec Rome,
c’est leur désir de fortifier leur position
en s’alliant aux églises épiscopales d’Orient et d’Occident. Plusieurs prélats anglicans assistaient au congrès de Cologne
en qualité d’invités. [Chrétien évangj.
Sxxlsse. L’abbé Herzog, professeur
à Lucerne, a annoncé à l’evêque de Soleure, dans une lettre remarquable, que,
partageant les convictions des vieux-catholiques allemands, il était décidé à se
joindre à eux et à travailler dans leurs
rangs.
Progrès des idées ecclésiastiques en
Allemagne. Nous avons annoncé, la diète
ecclésiasti(]uo des chrétiens évangéliques
d’Allemagne. Cette dicte [Kirchenlng] a
réuni à Halle 90t) ministres do l’Evangile
cl un certain nombre do laïques. L’un des
orateurs M. do Bcthman-Hollweg, ex-ministre d’Etat a traité la ([uostion du gouvernement de l’Eglise. .V cet égard, il estime
que les temps sont passés dans lesquels
on considérait l’Eglise comme une institution de l’Etat et imposée d’en haut.
L’élément constitutif do l’Eglise est, selon
lui, et doit être, la paroisse, qui doit avoir
le droit de se constituer, et dont les membres doivent avoir une grande influence
dans le gouvernement de l’Eglise. La
question la plus délicate est celle du choix
dos membres do cette paroisse. Il ne faut
pas songer à fonder une véritable communion des saints ou des vrais chrétiens;
il faut s’adresser ou à ceux <|ui, par leur
fréquentation du culte, montrent leur intérêt pour l’eglise, ou à ceux qui, par uu
acte solennel, déclarent s’inscrire pour on
faire partie. Sur cette base l’Eglise doit
constituer son propre gouvernement, d’une
manière beaucoup plus indépendante de
l’Etat que par le passé, quoiijue avec son
concours; et ce gouvernement doit revêtir
la forme synodale, avec ses synodes de
district, ses synodes do province et ses
synodes nationaux. — Ces principes ont
été résumés par l’orateur dans dos thèses
qui ont été adoptées en bloc et à l’unanimité par l’assemblée.
OaiTton de Vaud. On commence
enfin à voir clair. Dans le Journal éean~
gélique du Canton de Vand, dirigé par des
pasteurs de l’Eglise nationale, on lit les
lignes qui suivent; «Nous devons attirer
l’attention sur un fait important, l’activité
que déploie l’Eglise romaine à reconquérir
son influence en pays protestant. Depuis
8
~3&2
la proclamation do l’infaillibilité papale,
le clergé catholique a repris une ardeur
nouvelle. Il sent qu’il a devant lui des
oppositions qu’il veut dompter. Il a le
sentiment des grandes luttes qui vont
éclater entre lui et la société civile, et
dont les premiers orages retentissent déjà
en Allemagne,[avec l’expulsion des Jésuites;
à Genève, avec la révocation du curé de
cette ville. Ce qui vient de se passer avec
,M. Jlermillod doit nous ouvrir les j'eux.
Le plan de cet ecclésiastique embrasse
non pas seulement Genève, mais le bassin
du Léman tout entier. Selon notre conviction, le vrai péril pour notre indépendance nationale est à cette heure bien
moins du côté du Nord que du côté de
Home, dont les empiétements et les allures demandent à rencontrer, de la part
des magistrats suisses, une grande fermeté, et, de la part du peuple, une grande
vigilance.
ÜDberô
Notre Gouvernement a fait saisir ces
jours derniers à la gare de Bardonnêche,
au moment où elles allaient entrer en
France par le Mont-Genis soixante-dix
caisses remplies d’objets plus ou moins
précieux qui ont été enlevés à divers couvents do Rome et de la province, et qu’on
tentait do faire passer à l’étranger pour
les soustraire, sans doute, aux effets de
la prochaine loi sur les corporations religieuses. Cos caisses étaient adressées à
une personne inconnue. — On doit se
féliciter do cette découverte, mais on se
demande avec une certaine inquiétude,
si déjà beaucoup d’envois semblables
n’ont pas éludé la surveillance gouveruamentale.
Population des principaux états de
l’Europe, excepté la Russie ;
Amrleterre Sl.sn.lOS
Autriche 35.904.435
Allemagne 41.036.139
France 36.594.845
Italie 26.789.008
L’Eglise romaine, qui possède en Prusse
de vastes biens, reçoit de l’Etal une dotation à peu près double, en proportion,
de celle de l’Eglise Évangélique, qui possèiio bien moins des propriétés. Pour
7.760.000 catholiques, il est alloué au
budget 841.067 thalers, tandis que pour
15.395.000 évangéliques, il n’est alloué
au budget que 608.575 thalers.
ANNONCES.
PRALY.
Ecole paroissiale vacante.
Honoraires fr. 625. — Savoir; 500 fr. de
la Commune et 125 fr. de la Table.
Adresser sa demande, le plus tôt, au
pasteur de Praly.
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unique, au centre de Saint Jean.
S’adresser à M. J. François Gay LuserneSaint Jean.
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Roman Rustique Vaudois. — Un vol.
in 12, illustré de 16 gravures, fr. 3 25,
franco 3 40.
RECUEIL DE CHANTS publiés par la section vaudoise de la Société do Zoflngue.
— Un vol. 12', broché fr. 2 25, franco
2 40.
ROSINA la fille aux myrtilles. — Joli vol.
in 12", fr. 3 25, franco 3 40.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Idtpr. Chiantore.