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Année ijeplièine.
5 Août 1881
N. 31
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
ine tèmoine. Actes I, 8.
PRtX D'ABBONNEMENTPAR An[! »‘"Li««“« :
. .. , q !; Pour Vlntérieitr cIirk MM. lex
• • ■' ; pastelli tìt les lihi-aires de
Tous les paya de TUdiou Torre i'ellioe.
de poste . . . ■ il Ponr au Bureau d'Ad
Améfique . . » ÎMi ininisttaclon.
ô'îiivani la vérilé avec la charité. Ep. 1,15,
Ûn ou plusieurs numéros séparés, demandés avant le tirage 10 cent, chacun.
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Pour rADMINISTRATIÔN^dresaeraiuai ; A l'Adniinistroiloii ini rétnoifi. PomareUo i Pinerolo) Itolie
bna rn a H'O.
5 Août. — Nos origiuBs. — V" Congrès
FédïgogiqüeJ —Trois emu'mis. — IHbliographie, Nouvelles religieuses. — Chronique vaudoise. — Souiélô évangélique de
Conèvp.
Prov. XXVI, 4, 5... Encore un
(!e ces passages dans lesquels il vous
semble que l’Écrilure Sainle est en
eontradiclion avec elle-même, et où
l’auteur sacré paraît se complaire
à piquer la curiosité du lecteur.
Mais ici aussi , comme pour l’intelligence du passage des Galates,
au sujet duquel je vous ai écrit
l’autre jour, la difficulté n’csl qu’apparente, et il n’y a pas l’ombre do
contradiction entre les deux préceptes que la souveraine sagesse
donne à ses disciples. Ils subsistent
indépendamment Tun de l’autre et
il faut les étudier séparément avant
de les unir en quelque sorte dans
un même commandement.
Ne réponds point au fou selon sa
folie, de peur que tu ne lui sois
semblable, v. 4.
Quand l’insensé se ^ répand en
discours vides de sens,’enflés d’orgueil , ou remplis d’impiétés et de
blasphèmes, si l’homme sage se
sent appelé à parler, il le fera non
pas en imitant cel insensé, en hur- .
lanl avec ce loup, — npn .pas'en
lui faisant quelqu’une d ’
concessions auxquelles' tant de gens
se résignent sans trop dé peine pour
éviter le bruit. Enfant de la sagesse
il faut qu’il aîl à cœur de la justifier. — D’ordinaire cependant, il
ne lui répondra rien, estimant que
c’est pour lui le temps de se taire.
Jésus-Christ qui parlait , comme
jamais homme n’avait parlé , lui a
donné l’exemple du silence en présence des profanes, qui n’onl point
de goût pour les choses du ciel.
A l’exemple il a joint le précepte ;
Ne donnez point les choses saintes
aux chiens et ne jetez point vos
perles devant les pourceaux. Quand
l’insensé réussit à se faire écouter,
même au prix de quelques interruptions plus ou moins polies , il
est au comble de ses vœux ; au
fond il n’aspire pas à convaincre.
— C’est celte satisfaction que le
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.246.—
sage ne lui «procurera pas ; il peut
mieux employer son temps qu’à
prêter l’oreille à de méchants propos.
Réponds au fou selon sa folie,
de peur quHl ne s'estime être sage,
V, 5. S’il y a un temps pour se
taire, il y a aussi un temps pour
parler, et il y a telle oirconslance
dans laquelle en se taisant, le sage
deviendrait infidèle à la génération
des enfants de Dieu. Si le chrétien
doit être toujours prêt à rendre
raison à chacun, avec douceur et
respect", de l’espérance qui est en
lui, et s’il accepte dans toute son
étendue l’obligation de confesser son
Sauveur devant les hommes , il va
sans dire que lorsque, en sa présence , r Evangile est blasphème,
que le sang de Jésus Christ est
traité comme une chose profane,
il ne se taira pas, mais qu’il rendra
un ' témoignage courageux et fidèle
à la vérité dont il vit. — Il attaquera hardiment chacun des arguments par lesquels l’insensé cherche
à déshonorer la révélation de la
grâce salutaire de son Dieu, et
comme l’assistance de l’Esprit saint
lui est assurée, s’il ne parvient pas
à convaincre l’insensé lui-mème, du
moins ceux qui l’écoiltent ne risqueront plus d’être gagnés par lui.
La folie de cet homme sera réprimée comrne le ,^fut autrefois celle
du prophète, ou devin, Balaàm, —
et s’il persiste à croire à sa sagesse, il n’osera plus s’en vanter.
A chaque chose son temps opportun et c’est à la prudence et au
discernement spirituel a guider le
chrétien danà les détails de sa course
au milieu d’un monde plongé dans
le mal.
KOS OltlGII\ËS
Un dcrniér mot.
Le litre même du poème, dont nous
avons parlé en commen(;am,constaleun
passé, dans lequel il nous laisse entrevoir des dispositions locales, toutes
semblables à celles dont il e.«! issu.
Ces mots, en eifel : Novel Sermon,
Novel Confort, cliseiU bien que de pa-'
refis ouvrages avaient déjà pain avant
ceux-ci, puisque ces derniers déclarent être venus après eux; et ces
termes ; Nouveaux discours, nouvelles ■
instructions encourageantes, supposent
évidemment dosidisconrs précédemment
parus, des inslruclions anlérienrernenl
données.
Lors clone qu’une société se présente
ainsi devant riiisioire, avec un idiome
spécial, une littérature, une existence
propres, à un point quelconque de la
durée: et qu’à partir de ce point el|c
a continué de garder son individualité
à travers les changements et les flnctualions sècnlaires du milieu plus vaste
dans lequel elle s’est trouvée comprise;
comme les Gaëls en Angleterre, les
Bretons en France, les Basques dan.s
les Pyrénées, (et le type Vaudois n’est
pas moins.prononcé que le leur (1):
n’esl-il pas rationnel de dire qu’avant
(l’avoir été connue, avant d’avoir produit des œuvres lilléraiies (car l'époque de prodneUon est déjà pour une
société, une époque avancée) celle
peuplade, ainsi individualisée par la
permanence de ses traits distinctifs, a
dû exister avant l’apport successîl d(!s
éléments nouveaux, dont s’est formé
le milieu, dàn.s lequel elle s’csl tnainlenue?
Ces individnalilés ethniques, pa.s plm^
que CCS individus isolés, ne .s-auraienl
conserver un souvenir direct de leur
il} Ce ty|ie a Otû [retracé <ians
¿C’A- Vallées KffiidrJiSfA * aiise en tòte de la
nouvelle edition de 17sraëi .dex .dTpe.s; (Pnri^,
libi*. Bcjnhoure, .18 rue do LilJc).
Quanti ou a ]<nr‘e,ouru les otnitrces onvironuanieà, où il n'est nulle part de type oui
domine, on est d'autnnt plus frappò cfe relui
des Vaudois. C'esl dans les montaguea qu'on
le retrouve intact; aux abords de la plaine
il est souvent mélangé.
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....347^
naissance, ni de leurs premiers jours.
Ce n’esl que par des tiolioiis tradilionnelles et parfois légendaires, qu’elles peuvent avoir le sentiment de leur
plnlôl qu’une idée exacte de leur
origine.
Mais ce senlimènt héréditaire, est
loin d’être sans valeur. On en tient
grand compte, lorsqu’il s’agit des peuplades que nous avons citées; et, à la
suite des mêmes faits, pourquoi la
même lot de déduction ne serait-elle
pas applicable aux Vaudois?
Qu’on me cite une nation quelconque , une seule peuplade oH'rani un
caractère de race, sans avoir une
haute aiUiquilé; ou seulement qui ail
produit une liltératme comparable à
celle des Vaudois, sans avoir eu précédemment plusieurs siècles d’existence; et je retiré mes conclusions:
non pour les désavouer, mais pour
les soumellre à un nouvel examen.
Jujsque là, il m’est peWnis de les
croire fondées; cl de considérer dès
lors celle légende de rmsleticc immérndriale des Vaudois comme l’expression d’un fait non seulement plausible
mais i;éel: le trouvant établi par la
logique'.dés choses, non moins que
paril'analogié universelle de tous les
faits sernblables historiquement démontrés.
Alexis Muston.
Congrès réilagogiqnc
Le cinquième congiès pédagogique
s’esi réuni dans le local de la grande
école de la Tour, mardi 26 juillet, à
10 11. du malin, et a été clos le jeudi
suivani, un peu après-midi.
Le discours d’ouverture avait pour
but d’insister sur l’amour de la vérité
comme base indispensable de l’éducalion dans nos écoles. Tandisqne nos
gouvernements mettent la religion à
la porte on hésitent sur le parti à
prendre à son égard, nous ne pouvons ,
nous Vaudois , avoir un .seul instant
d’iiésilation sur la voie que nous devons suivre. Nous vouions avoir dans
nos écolès là vérité , la Pàrole de Dieu,
Jésus-Clirisl lui-même. Un tel principe
a été la force de nos pères , il doit
être la nôtre dans les temps présents,
où si nous jouissons d’une grande
liberté, le mal ne fait pas moins de
grands ravages. Si le général Beckwilh
cl lanl d’aulres avec lui , sont vertus
au secours de notre eglise pour . lui
donner des écoles, ç’a été sans doute
pour développer iiotie culture inielieqluelle, mais afin de nous rendre d’autant mieux capables de connaître, d’aimer et d’annoncer la vérité.
Les membres effectifs et honoraires
du congrès étaient en petit nombre,
parceqiie, nous l’espérons dii moins ,
l’avis d’ouveî lufe avait paru trop tard.
Cela a été cause d’un peu'de langueur
dans les discussions, sans que pour
ce défaut elles aient été moins proiitables.
M. Prociiel instiluteui'à 'rurin, nous
a donné un excellent rapport sur renseignement de ruriilimétique. Si tous
les membres de l’assemblée n’ont pas
approuvé en Ionisa méthode, du moins
tous ont été frappés, nous allions dire
ébahis, de la rapidité avec laquelle il
calcule, et il nous a assuré que tel
ou telle de ses élèves sont déjà parvenus
à le siirpassci’. Il a fait imprimer un
petit tableau intitulé ; Chiave del calcóla accelerato. En l’expliquant à .‘¡es
collègues, il a essayé de faire avec
eux un exercice de calcul, mais les
meilleurs arithméticiens d’cnlre eux ont
trouvé qii’il était bien difficile de le
suivre. El chacun a pu se convaincre
qu'il y a des progrès à faire, surtout
en vitesse dans l’art des calculs.
Un ault'é excellent rapport a été
présenté par M. Wilhelm, régent à
ViUesèché, sur la calligraphie'. Bien
que le su3el no semble pas être par
soi-mêmè bien inléressanl, la lecture
de ce l'iippoi l a été écoulée avec la
plus grande attention. Des comparaisons familières el en môme temps onginalés, telles que celles-ci : • récriinre
de beaucoup de nos enfaius ressemble il un buisson brouté par les chèvres», ou bien « certains bancs. He nos
écoles s’adaplènl à la stature de no.s
enfants, comme les souliers d’un
homme aux pieds des enfants de iroi
4
^.248^
ans», rendait la lecture do ce travail
attrayante. Entr’aulres bonnes choses
il a recommandé de ne pas trop multiplier les cahiers, mais de se limiter
il en avoir par exemple un pour rarilhmélique, et un auli'c pour les compositions , que l’on pourrait et devrait
alors tenir propre.s et soignés sous
tous les rapports. Et cela d’autant plus
que nos enl'ants n’oht chez eux ni
chambre, ni-table avec de la lumière
et de la propreté, et que trop souvent
ils doivent prendre la position d’un
pénitent pour écrire quelques lignes.
Parmi les idées émises dans le cours
de la discussion , nous rappelons celles-ci : Dans les écoles nombreuses
on peut se servir avec avantage , des
cahiers modèles, mais si la chose est
possible,- il vaut mieux écrire le modèle sur le cahier de chaque enfant.
Pour mettre de l’entrain et de l’ensemble dans une leçon de calligraphie,
on peut demander aux élèves d’écrire
on mesure, c’est-à-dire en deux, trois
ou quatre temps, selon les leltre.s. Une
étude intéres.sanle, est celle de découvrir le caractère de l'enranl d’après
son écriture.
Le rapporteur sur la lecture, n’ayant
pas reçu à temps l’avis de l’ouverlure
du congrès, ne put s’y trouver pour
présenter son rapport. Une courte discussion s’engagea cependanlsur ce sujet.
En général, nos enfants ne savent
pas lire, c’est-à-dire qii’ils ne lisent
pas avec intelligence. Et nous pouvons
ajouter que chez le grand nombre de
nos Vauoois il n’y a pas le goût de
la lecture. C’est là un mal que régents,
pasteurs et toutes les autorités scholaires doivent combattre. Car pour
nous, ne pas savoir lire et ne pas lire
c’est se condamner à avoir une instruction religieuse très-faible, et à ne
faire aucun progrès dans la connaissance de la vérité ou des Saintes
Ecriluresi "
Nous oïdilierions une partie importante du congi'è.s, si nous ne disions
deux niot.i de l’exposition didncliqiie.
Pour celte année l’on n'a pn avoir les
travaux faits par les élèves de nos écoles,
ce sera pour l’aunée prochaine. II' y
avait un certain nombre d’onvrnges
d’éducation, puis des manuels de grammaire, de géographie, d’arithmétique,
des livres de lecture, etc. Parmi les
livres recommandés, nous citons le
calcul mental par Ducolterd, la grammaire italienne de Curti, et le livre
de lecture de Guyaii. L’ouvrage le
plus cbaiidemenl recommandé et que
tous les pasteurs devraient tâcher d’introduire dans les familles, c’est la
Vie du (jénéral }}eckwüh par M. Meille.
¡Nous avons tout à gagner, soit pour
nos écoles, soit pour nolie vie religieuse à faire connaître la vie de cet
excellent bienfaiteur et ami des Vaitdois.
Bien que ce congrès n’ait pas été
aussi brillant que le.s premiers, nous
avons lieii-j de croire que ceux qui y
ont pris part, s’y sont fait du bien',
et que l’association pédagogique continuera Iranquillernenl et fermement
son œuvre à; l’avantage de l’instruction et de l’éducation de nos enfants,
et qn’elld finira par gagner complètement toute la sympathie de ceux qui
s’intéressent au bien-être temporel et
spirituel de notre peuple. — La prochaine réunion du congrès, fixée pour
la dernière semaine de juiUell882sera,
nous l’espérons, en progrès sur celle
de celle année. Il y aura D. V. une
exposition de travaux faits dans nos
écoles, et l’on y traitera, si ce n’esl
tous, au moins quelques-uns des sujets suivants ; De l’influence de l'école
sui- la famille et de la famille sur l’école,
de l’Eglise et l’école, du respect, de
la lecture, et du chant.
TROIS ËKNOIS.
Lorsque nos braves guerriers luttaient pour l’indépendance de la pairie,
chacun ailendail avec anxiélé les nouvelles de l’armée pour savoir si nous
pouvions enregistrer une victoire de
plus, et pour connaîu-e le nombre
des morts el des blessés. Une guerre
d’une autre espèço, bien plus funeste
et plus mortelle sévit sur notre territoire , et contre chacun de nous,
même en chacun de nous. C’est une
5
çuerre à mort, qui n des résiillals
éternels, car il n’est pas question de
provinces à conquérir, mais d’âmes
immortelles à sauver ou à perdre.
Examinons l’ennemi pour mieux le
combattre, il est vieux et fort et a
fait de nombreuses alliances. Il devient
superflu de dire que l’ennemi de nos
âmes c’est Satan, ce qui veut dire
adversaire. Glest lui qui a tenté nos
premiers parents pour détruire d’un
coup l’œuvre de Dieu et le bonheur
des hommes. Il a réussi malheureusement, parceque les hommes ont écoute
l’ennemi de leur félicité, même de
leur existence plutôt que l’Ami suprême
notre Créateur. Lorsque .lésus descendit du ciel pour racheter des hommes,
ce fut encore Salan qui vint par ses
assauts répétés lenler de rendi'e notre
salut impossible. N’ayant pas réussi
auprès du maître qui a été, qui est
et qui sera éternellement « Le Saint
cl le Juste » l’adversaire lance contre
chacun de nous ses dards enflammés
afin d’empoisonner et de perdre nos
âmes. — 11 le fait avec des armes’
terribles et avec une habileté satanique.
Quand il*né réussit pas â tordre les
lîcritures en les citant et les appliquant mal à propos, il s’efforce de
nous ravir la parole du royaume, afin
que nos âmes, privées de la manne
céleste qui les nourrit, deviennent
languissantes et succomlienl dans la
guerre acharnée qu’il leur fait.
Gardons -nous de ces oiseaux de l’air
qui soits forme de distractions, de frivolités et de légèretés, cherchent h
rendre infructueux les travaux des lec*
teurs et des prédicateurs delà vérité.
Une prière fervente et silencieuse serait
à sa place quand nous entrons au
temple, comme, aux jours anciens, ce
parfum d’odeur suave qui montait constamment de l’autel vers les cietix.
Avec quelle astuce l’ennemi se transforme en ange de lumière en insinuant
dans nos cœurs des pensées impures,
ou rebelles, même par nos amis les
plus intimes ou nos plus proches parents! Avec quelle habileté il s’efforce
de nous faire croirci que le péché,
après tout, n’est pas aussi abominable
qu’on veut bien le dire, que d’autres
l’ont commis et en ont retiré da
jouissances! Malheur à nous si nous
écoutons les propos séducteurs du serpent qui vient sans bruit et mord
par derrière , après avoir endormi
notre vigilance.
Cet adversaire a trouvé des alliés,
qui ne le servent que trop bien. C’est
d’abord le monde, ceux qui n’ont pas
encore trouvé le Sauveur et vivent loin
de lui dans le péché. Le monde hait
les enfants de Dieu, tant comme Satan
liait Christ et ses di.sciples. Si cela a
été fait au bois vert ne nous étonnons
pas qu’on le fasse au bois sec, • Si le
monde vous hait, dit Jésus, sachez
que j’en ai été haï avant vous » (Jean
XV, 18, 19). Pourquoi cette haine des
mondains contre les chrétiens desquels
ils ne reçoivent que des bienfaits ? La
conduite du chrétien condamne le mondain, sans môme que le premier cherche â rendre évidente la comparaison.
Voilà pourquoi il y a encore des persécutions contre les enfants de Dieu,
même sans épée et sans carabine,
voilà pourquoi le; monde cherche à
envahir l’église dans le but de se
l’assimiler et de lui insinuer la mort.
Ne sont-ce pas’ les folies; les voluptés,
la gloire et les séductiops du monde
qui précipitent lant d’âmes dans l’abîme? Ne sont-ce pas les succès de
ce monde et lia séduction des richesses qui étouffent la parole, et qui font
qu’elle devient infructueuse? Ne sonlcq pas la terre .acquise — par de
bons et de mauvais moyens les
bœufs qu’on a hâté d’aller voir, la
femme mondaine ou le mari mondain
— que l’on vient d’épouser qui font
que nous nous en allons tout tristes
sans accepter l’invitation du Seigneur
qui nous convie à son festin éternel?
Croyez-vous que le troisième ennemi,
l’allié trouvé par Satan et le monde,
est le cœur, ce cœur créé pur, duquel
devaient procéder les sources de la
vie? El pourtant ce cœur — devenu
rusé et désespérément malin par dessus toute chose, ce cœur s’est fermé
à Dieu et ouvert à Salan. Quelle noire
ingralit,nde! Si ton cœur l’entraîne à
t’approcher de Salan et par conséquent
à t’éloigner de Dieu , — sache que
6
-‘ wv.-'.v
ion cœur esl devenu ion ennemi,
el'nn insirnmcnl l'iinefsle enlrc les
mains du Diable. Cric à Ion Dieu, de
peur que ion âme ne périsse.lîotoiiré d'ennemis si dangercnx, qu'il
esl doux de .«avoir que nous avons
un Ami - un Ami loul-pui.ssanl qlii
nous offre en ce momenl encore, son
secours cl sou salul éternel! Oh quel
amour !
tbUogf;a|ihte
La première parlie de rouvrage de
monsieur le prof. Geymoïial sur la
Scienza della religione s'occupe
successivemenl des dogmes de laTiiuiléi de la Créalion , de la Providence
el de IMiomme. Esi-ce bien ici leur
place? G’esl ce que l’on pourrait cont ester, au moins pour les trois premiers.
En tous cas, il est désormais clair
pour nous que l’aiiienr a rintenllon
de nous donner une théologie chrétienne ou mieux théologie biblique, illustrée d’arguments scientifiques, plu(ôl qu’une science de la religion; car
jamais, dans ce dernier cas, il n’aurail
commencé son ouvrage par le dogme,
métaphysique entre tous, de la 'frinité.
En deux mois, voici comment l’auicnr conçoit la relation entre les. trois
personnes de l.a Trinité: le Père .est
ta causé ; le Fils est /a coîîîîjîîoîi , le
Si- Esprit esl le lerme. Toute subordination du Fils au Père esl par là
môme écartée. Celte conception, l’nur
leur l’a; puisée dans le passage de
l’Ep.i aux Rohaims XI; 36 « de lui, elpar
lui ^ et pour lui sont toutes clioses».
Une telle interprétation laisse quelque
peu àidésirer » car il faut bèaucoupi
de boane volonté pour Irouver dans
ce passage, une allusioiii aux trois personnesiden)a Triniléi Toute la valeur
de cette conception consiste en ce
qu’elle exprime assez bien la place
que chaque Personne occupe dans l’hfsloirc de fa rédem,plion; mars, en fait
de mélapliysiqiio, celte valeur se réduit à bien, peu de chose. Si le Père
n’est que.le principe de l’cxislencc du
Fils et F1I.S la condition de l’exisience
du Père , les expi'cssions de Père el
de Fils perdent tonie leur significalion; elles ne peuvent, -en elîel, la
conserver' que si on ie.s prend dans le
sens moral qui leur esl naturel , el ,
dans ce cas, on serait aussi h même
d’expliquer le comment de la sirbordinàlion que Si. Jean enseign'è; si
clairement , dans son EVàfigile. Mak
ce n’eét pas nolie inlention de nous
arrêter à des que.slions aussi diñiciles..
et qui dans une scieriçeide la l'eiigion
seraient loîft d’avoir' la première place.
La création est définiè par l’auteur :
> Pacte par lequel Dièu donna au monde
B l’exi.slence, la formé et la vie ». Cette
fois, rauleut', lut-mêniie , nous donne
le droit d’affirmer que ce dégme n’a
pas sa place ici. Il nous dit en effèl
que la creaztonè non si puô dimostrare
malefialmcnle, ma ragiànevolmeMe si
deve supporre e religiosamente si deve
çredere ; ce qui vetri dii’e, après lout,
que la science ne poutTa jamais ni
prouver,¡.ni réfuter un leï dogme ,
lequel, d’un autre colé s’impose, dbme’’
manière absolue à la conscience du
croyant. Par conséquent, pour un non- '
croyant ce dogme n’exisiera jariiais,
et dans la conscience du croyant , il
ne viendra jamais en pi’emière ligne,
en sorte que la dogmatique ne devra
s’on occupef que lorsque sera si bien
lefésullat de ce qui aura été précédernmenl établi, qu’il n’aura plus besoin d’auciïno preuve.
Dans ses trois leçons sttr la Providence Tatrleur revient à la distinction
usuelle enli'e providence générale et
pi'ovidence spéciale Ici il dlslinglte
encoi'e trois modes: le concours dans
lequel l’action divine el l’action naturelle se combinent; le gçuverriement
où l’action divine gouverne le malj el
enfin le miracle, \a mode divin pàr
excellence. À celle dislinctitin de modes
noirs nous perméllous également de
faire quelques objections. En réalité
le concours n’éxislc pas; c’est une
double manière de considérer un fait.
Dans l’ordre naturel, on en Iroovera
l’explication siilfisanle dans les causes
qui l’ont produit; Dieu disparafi; dans
l’ordie religieiix on remonté pour l’expliquer jii.sqti’à Dieii, et alors la na-
7
lure n’esl plus qn'im insUupiqal, p[us
6ü moins' Puis , a qt/iú.i' ^ert,
dáns‘"B^é ^ogrtialiqiie , (Je pílVIpr des
uíií'aoles? une i"éíigüín rporatc n^'a pour
lome arme que sa propre valéiiV interne , él'j i’il'en ésl'ainsi j 'les mii'á(iíes n'en ' peilvénl pas'{'gire pprlie
imégranVc, elle he peni se servir ¿’eux
queacomme de témoignage historique.
Qttanfà la Providence considérée dans
ses ruppo.r.ts avec'lé mal, on ne peut
la séparer du fait de la rédemption
^pnslequel eljp retire, soit fiQoimï! fait
.hisioiàqpe, soii co,m,me l'ivit Jndixjÿuel.
îÿpii's arrivpns ‘ainsi ia.q qiigl^ríéme
chapitre qui traite de í7wíHiíí!é,;Ep .tant
qu’èjlrp ,^piri,(jue,l, d,!||ptn,tpe ,pp^^dé.l,es
Irpis 'prp'prietés x^óñspjenco, Uherlé
é't winlij^'dlüé. Tppé est l’pssenpe de
Phpipjriie , el (les |lr,pis , la ïprppriété
ésseriliéllo est (iérlaihern^hl la spiritualité, qui a pour haiss'ipp spêciaje
de dominer suh la màlière et d’irnpriiner sur elle son propre caractère.
Mais outre l’esprit l'homme a encore
une âtup et un corps; de sorte qp’on
pç,ii|l’ Iç ,(|é/i.t)ir une personne vivante
en âiné çi on ^ csl douteux que
la Iricçloppie soit vraipi.ent biblique,
mais cetlé'diècussiôib pourrait pous
mener trop loin. Nous nous hâlofls
de finir, on exprimant l,e vif désir que
la partie cqnlraie de l’ouvrage , celle
qiii'Hfaile 'de Îa soféraíopíe, ñe tarde
pas á paraître,
liout)eUc6 rcÜi^ieu6{f6
France. — La loi sur la liberté
de réunion, promulguée le 30 juin
par le Président de la République
trançaise, dispense enfin les réunions
religieuses cTe l’autorisation préfectorale. R suffira désormais d’une déclaration fàiïe pnf "deux électeurs,
ddtii riin résidant' dans la commune,
pour qu’une assemblée de cette nature puisse so tenir, moyennant certaines formalités, nécessaires au maintien de r ordre el fort aisées à
remplir. Les réunions ne peuvent
être tenues sur la voie publique. La
loi demeure muette sur les assem
blées religieuses d’un caractère périodique.
AN(il.ET|!nRE. — Cin.qitantp-S(3pl sociétés rqligiéiises npf cê priti
teraps leurs ' assera,blées générales k
Londres ; la ' seul'é onutnéi;alion de
leurs titres, accoippagnés (lu chiffre
de Ipur bq.clget annuel, ,(}o,nne une
idée saisissante de la prodigieuse activité .des protestants anglais. Voici un
abrégé du tableau qu’on .en .a dressé :
Société biblique britannique et étrangère ..................Fr. 5,237,^975
Sociélc des Traités religieux . . . . — 4^839,300
Unit grandes Sociétés
missioqaires . . — 10,944,025
Neuf Sociétés ' (i’iivangélisatîon ... — 4,034,700
Vingl-deuV Sociétés de
mission inléfiqure — 9,377,700
Seize Sociétés divèfses — 2.’.497,Q75
Total. . Fr. 43,430,775
Pour les (jeux prcjmièi'Cs .Sociétés,
le cbilfre des renies de leurs .publications est compris dans celtii d,u
b,u(Jget. La Société biblii'quo ibritannique et étrangère a recueilli 2,857,5w
francs de dons cette annéCi s<3it environ 100,000 de plus que l’apnée.dernière, Elle a publié 2,804,020 éxewjlâires des SaipteS"Écritiires, soit
,014,488 depuis sq fondation,
(èp'tn 'ains HèligioMoe}.
Clivpniquç ©mtdçiec
Nous avons une no,uyélje ii donner
é hôs lecteiiis des Vallées Vaiiil
qui ne poui rà que grandement les réiOuir ; colle dé'Hayi'pcbaine arrivée
aii milien de lions (ie''M. Coillafd, le
célèbre missiohhaîre de la Socïéië des
Missions de Paris, qui a porté jusqu'au
flpiiye ¡ian)bèse„ fo.»lp^ieuy^ ppfllidqss
de nrillès du Léssoiuo, le cliatnp de
travail de cetm société. M. Coillard
vient, il est vrai, nous écril-il, à chercher, dans nos. Vallées, nnq relraiie,
du repos et du recueijlernéni pour
quelques semaines s^'^ niaj^ ftigus ÿçm-
8
.„252
r
mes persuadés qu’il ne nous quiliera
as sans nous avoir fail enlendre, ei
plus d’une reprise même, quelques
uns de ces pressants appels par lesquels, non seufemenl eu France, mais
en Suisse et en Angleterre, a éveillé un
si vil’ inlérèl pour la cause des Missions Evangéliques. El qui méconnailra
le grand besoin qu’en a notre Eglise
plus encore que beaucoup d’aiitrès?
— Du mardi 26 au. jeudi 27 juillet
a eu lieu , dans l’école paroissiale de
Torre-Peliice, le Congrès annuel de
VAssocialion pédagogique des instituteurs et inslilutiices de l’Eglise Vaudoise. Un excellent discours de M. le
pasteur D. Armand-Hugon de liora ,
sur le devoir par excellence des écoles
évangéliques h'enseigner la vérité, ou
mieux encore de faire aimer la vérité
^ (amour sans lequel est impossible celle
‘ obéissance à la vérité qui est la force
morale de la vie, — a donné la noie
meilleure qu’on pût désirer pour une
assemblée de celle nature.
Sans entrer dans les détails des sujets divers et importants qui ont été
traités dans celle session, et des discussions intéressantes auxquelles ils ont
donné lieu,nous résumeronsnosimpressions le concernant, en disant tout haut,
ce que nous avons souvent pensé tout
bas dans les courts moments que
nous avons pu consacrer à ces séapces;
que c’est pour une Eglise un sujet de
vives actions de grâces A Dieu, quand
les éducateurs de sa jeunesse sont dans
leur généralité , comme c’est le cas ,
croyons-nous, de nos l égents, des
hommes qui retiennent le fondement
de la foi qui sauve, et qui plus encore
que les connaissances qui n’ont de
rapport qu’avec la vie présente , s’efforcent d’éveiller dans le coeur des
enfants qui leur sont confiés, le besoin
de la seule chose néces.saire.
SOCIÉTÉ ÉVANGÉLIQUE DE GENÈVE
Kcnie fie Ihéolfijifie.
La faculté sam se rattache}' ¿t aucune
église particulière, a pour but de
former des pasteurs évangéliques.
Ancien Testament: Exégèse; Introduction spéciale: M. le professeur
. Cramer. — Hébreu: M. le professeur Tissot.
Nouveau Testament: Exégèse; Lecture cursive; Introduction spéciale;
Herméneutique: M. le prof. Barde.
Théologie historique : Histoire du
christianisme : M. le prof. Ruffet.
Histoire des dogmes: M. le professeur Tissot.
Théologie systématique : Dogmatique; apologétique: M. le professeur Thomas. — Polémique: M. le
prof. Tissot.
Théologie pratique : le Ministère :
M. le prof. Tissot. — Eludes homilétiques: M. le prof. Cramer.—
Exercices catéchétiques : M. le professeur Barde.
Entretiens théologiques.
l'Ecole pi'éparaloire
est divisée en 3 degrés, d’une année
chacun. Les élèves y reçoivent un enseignement biblique, littéraire; philologique (Latin, Grec, Hébreu, Allemand facultatif), scientifique et sont
placés sous une direction affectueuse
et chrétienne.
Les cours s’ouvriront le 6 octobre.
S’adresser, pour le Programme, à
monsieur le pa.steur Rimond (Oratoire
Genève) et, pour les admissions, au
Président du Béparferaent de théologie. (id ) :
Imprime ri« ei LiliTairie Chiantorc ei Mascarelli
\ IMGXünOI.
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Suut. polir piiruîiri; avani 1î\ fjii d'uoiU
pfücLain
L’HIS'iumrj unis MLiûDit’i
par
P. GILLES.
Üeux rot. VI d’environ SûO pag, chacun
Prix de souscription fr. 4.
Eunbbt Robert, Gérant et Administrateur
Piguerol, lmp. Chianlore et iMascarelli,