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Année Septième.
16 Septembre 1S81
N. S6
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vou) »1« serti témoins. Aotks 1. 8. Suivant !a vérité avec la charité. Et. 1,15.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN Italie . . .. L. 3 Tous les pays de iL’Union de poste ... *6 Amérique , .. . ^ 0 Oa s’abonne : Pour Vlntérieur chez MM. Je« pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour VExtérieur au Bureau d’Ad- mlnistration. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent, chacun. Annonces: 25 centimea par ligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandais sur le Bureau de Pe- rosa Argentina.
Ptiiir 2a RÉDACTION adresser ainsi ; A la Direction du Témoin, Pomaretto (Pinero)o) Italie. Pour l'ADMlNISTRATIÔ'N adresser ainsi : Al'Administration du 2'ewotn, Pomaretti' iPineroloJ Italie
Sommaire.
16 Ssplembre. ~ Lo Synode vaudois de
1881. — Jeunes filles lissït — Vene* à
moi! — BibliogTttphie. —.^oc'ioih di storia
valdese. — ISomelles religieuses. — Chronique Vûiiâùîse. — Poii.séos sur l'éducation. — tlevut politique. — Annonce.
16 SEPTËIIBRË
Nous devons, avant tout, des
excuses à nos abonnés qui n’ont
pas vu arriver le numéro de la
semaine passée. Nous avions bien
prévu l’impossibilité où nous serions de le préparer, mais nous
avons oublié de les en prévenir.
Qu’ils veuillent bien nous par** donner; neus espérons, de notre
côté, les compenser de quelque
manière de celte perte qui est
J||j|mlleurs de très-minime impor
Kéd-action.
LE SYPDË V4UD01S DE 1881
Il s’est ouvert dans le Temple
neuf de La Tour lundi 5 courant,
à 2 heures après midi, par une
prédication de monsieur Weitzecker
évangéliste à' Nice, sur AexES r, 8,
et dont nous donnons plus loin une
courte analyse. L’assemblée, très
nombreuse et très attentive à toutes
les parties du culte, a été particulièrement intéressée par la consécration au St. Ministère de trois candidats; MM. Charles Gay élève de
la Faculté Libre de Lausanne,
Edouard Jalla et Arthur Muston
élève de l’Ecole Vaudoise de Florence.
La première et la seule opération
synodale de cette première journée
a été, après la vérification des
mandats des députés, faite par le
bureau provisoire, la nomination
du bureau définitif qui s’est trouvé
composé de M. le professeur Geyraonat président, M. Weilxeckcr
vice-président; MM. Barlh. Pons,
Paul Long et Alex. Yinay secrétaires; MM. Remondetti Cougn et
Elisée Coslabel assesseurs.
2
,286--^
Mardi. Désignées par le sort, la
paroisse de Uodoret et l’église de
Nice ont attiré i’allenlion de l’assemblée sur fjuelques points particuliers des rapports transmis par
le Consistoire de l’une et le Conseil
d’église de l’autre. — Dans le rapport de Rodoret, c’est le chiffre des
contributions volontaires qui a surtout été remarqué; ces contributions
s’élèvent à près d’un franc par tête,
ce qui, pour l’une des plus pauvres, si ce n’est la plus pauvre de
nos paroisses, est un symptôme
très-réjouissant de l’intérêt qu’elle
prend ii toutes les œuvres de l’église.
Le rapport de la station d’évangélisation, ou plutôt de l’église de
Nice, mentionne le fait que beaucoup trop de jeunes filles des Vallées se rendent chaque année dans
cette ville, sans savoir si elles trouveront à s’y placer, et M. Weilzecker
voudrait que, tout au moins, ces
jeunes filles arrivassent munies d’une
recommandation et profitassent pour
SC loger provisoirement, d’une manière sûre et économique, de la
maison hospitalière qui existe à Nice
et qui a été fondée précisément
pour les personnes de cette condition qui sont momentanément sans
place. — A quoi l’on a ta douleur
de devoir répondre que dans la
plupart des cas, l’on se garde bien
de demander conseil aux pasteurs,
auxquels on recouét seulement quand
quelque déplorable accident arrive
à l’une ou l’aiUre de ses pauvres
filles honnêtes, mais sans la moindre
expérience, que des parents insensés,
ou leur propre ambition poussent
vers l’abîme.
Le Rapport de la Table, suivant
iinrnédialement celui de la Commis
sion examinatrice de sa gestion, a
donné lieu à d’intéressantes conversations, plutôt qu’à des discussions
importantes. La place à donner à
la lecture de la parole de Dieu dans
le culte principal du dimanche matin , les parties dont ce culte se
compose et l’ordre le plus convenable à suivre afin de le rendre
aussi édifiant qu’on le doit souhaiter,
telles sont les premières questions
qui ont été soulevées et sérieusement examinées, comme elles l’avaient déjà été l’année dernière.
A propos du projet de révision
de la Liturgie. — On cède volontiers à la tentation de discuter, en
examinant la gestion de la Table,
toutes les questions qui s’y rattachent, même lorsqu’on sait qu’elles
doivent revenir plus tard sous forme
de propositions, et s’il peut .sembler
quelque fois que c’est du temps employé mal à propos, pour notre
compte, nous penchons à croire que
c’est au contraire celui que l’on
dépense le, plus utilement au point
de vue de l’édification et de la vie
même de l’Eglise. Cet échange d’idées et d’expériences produit des
impressions et laisse des traces bien
plus durables qu’on ne le pense.
Tout en reconnaissant qu’il y a
encore beaucoup à faire pour rendre
la célébration de nos cultes plus
vivante et plus impressive, on a pu
constater, d’un autre côté, que nous
avons réalisé sur les temps passés
un immense progrès dont il faut se *
réjouir avec reconnaissance. Un progrès qui est extrêmement lent à
s’accomplir et qui, dans la plupar^
de nos églises, est à pein^
menpé, est celui qui obligé
membres de nos assemblé
jamais y venir sans avoir leur
3
-287.
«VWVV’s/XrtAjVNTVVVvl V
ou au moins leur Nouveau Testament avec eux. Quand on a les yeux
fixés sur la parole qui est lue ou
méditée, on a le double avantage,
de mieux comprendre et d’éviter ces
distractions si nombreuses, auxquelles il est presque impossible de
se soustraire sans l’emploi de ce
moyen.
La Colonie du Rosario, notre 17®
paroisse, a eu sa bonne part dans
ces discussions, ou entretiens que
nous appellerions volontiers préliminaires , parcequ’ils n’aboutissaient
pas immédiatement à des délibérations. Un moment il avait été question que le pasteur lui-même, notre
cher frère M. Ugon assisterait au
Synode ; mais un pareil voyage étant
une très grave affaire, nous n’avons
pas de peine à conjprendre qu’il
ne s’y soit pas décidé et qu’il ne
s’y décide que contraint par la nécessité. Le rapport du Consistoire
et les renseignements fournis par
les députés du Rosario donnent une
idée assez claire autant que satisfaisante de la marche de notre
colonie. Deux des difficultés principales contre lesquelles le pasteur et
le Consistoire avaient à lutter ont
été heureusement écartées, ou sont
en bonne voie pour disparaître.
L’évangéliste méthodiste, établi
à la Paz et qui, involontairement
peut-être, et par le seul fait de sa
présence, était un sujet de trouble
et comme un centre autour du quel
se groupaient les mécontents de
toute sorte, est passé au service et
sous la direction du Consistoire, et
cela par une disposition très-sage
du Surintendant de la mission métljlidiste.
autre côté l’école centrale
Oii paroissiale, qui est* pour la colonie d’une indispensable nécessité
et qui dans une grande mesure n’a
subsisté jusqu’ici, que grâce à l’abnégation et au dévouement de l’instituteur M. Gaydou, et à des sacrifices pécuniaires que M. Ugon
continue à prélever sur ses honoraires, va sortir, à ce que l’on espère,
de cet état provi.soire et s’établir
d’une manière définitive.
Une petite propriété située à deux
minutes du presbytère, composée
d’une modeste maison et de 4 à 5
hectares de terrain a été mise à
l’enchère et M. Ugon s'en est assuré
la possession moyennant une somme
de cinq mille francs pour le payement de la quelle il demande un
secours d’aumoins mille francs. Il
y a longtemps que la cause de cette
école centrale à laquelle les colons
eux-mêmes ne prenaient pas d’abord
tout l’intérêt qu’elle mérite, avait
été plaidée auprès de la Table. Nous
savons qu’elle serait disposée, non
seulement à venir maintenant en
aide à cette paroisse pour l’achat
de l’immeuble en question, mais
aussi pour aider à l’augmentation
de l’honoraire si mesquin jusqu’ici
de l’instituteur. — Chacun sait que
la Table ne peut donner que ce
qu’elle reçoit elle-même, et si quelque
personne généreuse se sentait disposée à user de libéralité chrétienne
envers notre lointaine colonie, nous
sommes assurés que celte libéralité
ne serait pas dépensée en pure
perle. {A suivre).
ECHOS DU SYNODE.
Celle année eneore ia séance du
jeudi malin, consacrée en grande partie
à la réception des députations étrangères, a été ia plii.s intéressante, mic
véritable fêle. Nous donnons dès aujourd’hui la substance du discours du
4
588.
vénéré docteur Robertson de l’Eglise
presbytérienne établie d’Ecosse Ce que
nous essayerions vainement de reproduire c’est l’éloquence émue avec laquelle il a été prononcé.
« Un auteur italien a dit: dolce è
%l bene(ido; ma più dolce mtando è
accompagnato dalla sorpresa. C’est pour
moi une joie bien douce de revoir
encore une lois vos vallées, accueilli
avec affection par les enfants des bénédictions. Bien des souvenirs du passé
m’ont assailli en revoyant vos montagnes et lorsque je me suis trouvé
devant les eaux claires du Pêlis les
vers du poète me sont revenus à
l’esprit; otl’homme peut venir, l’homme
peut s’en aller; mais toi tu roules à toujours tes ondes ».
« Ma joie est doublée par la surprise,
car je n’avais pas espéré revenir. Je
suis ici pour répondre au vœu du Comité
Continental du Concile Presbytérien et
pour vous apporter les salutations de
l’Eglise établie d'Ecosse. J’y suis aussi
pour satisfaire à mon propre cœur en
vous apportant la nouvelle que nous
avons atteint le but que nous nous
étions proposé pour aider les Vaudois
à augmenier le traitement des 22 ministres ou professeurs dans les Vallès.
d A mon retour de votre Synode de
1877 je ne fus pas sans de grandes anxiétés sur les moyens à mettre en œuvre
pour accomplir la promesse (^ue je vous
avais faite. — Je résolus enfin de m’adresser au Comité du Concile Presbytérien qui fit bon accueil h ma proposition.
€ Mais les circonstances ne paraissaient guère favorables. Unecrisefinancièro venait de jeter le trouble dans le
pays. L’on collectait pour les malheureux ruinés par les banqueroutes. — Il
y en a eu qui sont morts et d’autres qui
sont devenus fous de chagnin Plusieurs
me disaient qu’il aurait été plus sage
d’avoir égard à ces circonstances d’autant pins que les pasteurs des Vallées
pouvaient attendre encore. A ces objections je n’avais qu’une réponse ; Oui,
c’est vrai, l’Eglise Vaudoise peut attendre, mais moi je ne puis pas : à l’âge
de 75 ans l’on n’a pas beaucoup à épar
gner. Une lettre que je reçus vers celle
époque vint couper court à toute hé.silalion, — Une dame dont l’âge est avancée , mais dont, le cœur est toujours
jeune. Madame Thompson, qui a eu
la première la pensée de formerce fonds
et qui-aurail désiré pouvoir m’accompagner ici, ouvrit les souscriptions avec
un don de 500 livres. — La glace était
rompue, les difficultés disparurent. —
La petite boule de neige alla en grandissant grâce à la merveilleuse sympathie
qui accueillit partout le projet. Je rends
grâce à Dieu et aux frères qui ont contribué h ce succès, surtout aux révérends
docteur Blaikie et David Gulhrie. Les
Eglises presbytériennes ont loyalement
répondu à l’appel et l’Eglise d’Angleterre où vous avez de chauds amis, ne
manquera pas, j’en ai l’assurance, de
vous donner elle aussi une nouvelle
preuve de son affection. Le Révérend
Worsfold me disait qu’il ne voulait
pas retourner aux Vallées sans apporter ses gerbes avec lui.
'Nous bénissons Dieu et nous reprenons courage. L’Eglise Vaudoise deviendra forte dans l’amitié des Eglises
sœurs, dans sa foi et dans la libéralité do ses membres.
Rien ne nous a réjoui comme la
libéralité avec laquelle l’appel a été
reçu dans les Vallées. La force d’une
église doit se trouver dans l’amour et
dans la libéralité .chrétienne de ses
membres.
Je ne puis finir sans vous assurer
que le monde chrétien se souvient de
vos souffrances glorieuses pour l’Evangile de Christ; le monde chrétien
croit que Dieu n’a pas conservé l’Eglise Vaudoise sans un but important.
Ce but ne serait-il pas la conquête
spirituelle de votre patrie? Nous désirons, sans doute, voir les professeurs
et les pasteurs des Vallées dans un
étal de bien-être temporel, mais nos
vues s’étendent plus loin que vos montagnes et en cherchant à forlifierl’Eglise
des Vallées nous croyons affermir les
racines d’une vigne qui doit couvrir
de son ombre les montagnes et étendre
ses branches jusqu’à la mer et au flefjveu
C’èsl pour cela que nous ayd|ls-prié
et travaillé. Aussi la prière nous
5
,.289^
pouvons adopter c*esl celle du Psalmisle
(Ps. 80).
« Dieu ¡des armées reviens donc !
Regarde du haut des deux et vois !
Considère celle vigne ! Protège ce
que la droite a planté.... Fais nous
revivre et nous invoquerons ton nom.
Eternel, Dieu des armées, relève nous !
Fais briller la iiice et nous serons
sauvés !
» Grand Dieu, exauce celle prière !
Répands la bénédiction céleste sur
ton ancienne Eglise, sur ses professeurs , ses pasteurs, sur ses évangélistes et leur œuvre, sur ses instituteurs et sur leurs enfants, et qu’à
ton Gran Nom soit la gloire! Amen.
( Afflaudissemmts vifs el prolongés ).
Les AirttU Blancs-La Tonr^ ÎÜ sept, 1881.
Bien-aimés dans le Seigneur,
Nos malles sont faites el le moment
du départ approche. Nous ne pouvons
pourlani pas quitter vos Vallées sans
vous remercier une fois encore pour
le bien que vous nous avez fait. Nous
sommes arrivés chez vous étrangers ;
nous ne cherchions qu’un peu de repos
el de recueillement. Vous nous avez
accueillis dans votre cercle tde famille, et vous nous avez comblés de
bonté. Les quatre semaines que nous
avons passées parmi vous ont poussé
des ailes. Nous aurions voulu les retenir , et le seul moment nuageux
dont nous emportions le souvenir
c'est celui des adieux. Que ne pouvons-nous rester plus longtemps ensemble , planter nos lentes ici où il
fait si bon ! —- Mais non, il nous
faut nous aussi être occupés des
affaires de notre Père. Le temps de }a
jouissance el du repos éternel viendra;
aujourd’hui c’est celui du travail. Nous
bénissons Dieu, nous, de ce qu’il
nous a permis de nous rencontrer
avec tous vos vénérés ptisleurs et
évangélistes. Du fond de l’Afrique nous
les suivions avec intérêt el amour
dans la lutte qu’ils ont si vaillamment
èngagé^^,contre la superstition el ie
papis'r%i’nous priions pour eux. Vous
memes nous vous connaissions par
votre palpitante histoire. Nous emportons le regret de n’avoir pu visiter chaque église, chaque localité.
Malheureusement, il n’y a qu’un seul
dimanche chaque sept jours. Mais la
fêle du 15 août, celle d'Angrogne,
celle de St. Germain, celle du Périer,
des Clos du Pomarel , du Chabas,
de Rorà, el celle du Synode, laisseront des souvenirs bénis, gravés dans
nos coeurs. L’affection" que vous nous
avez témoignée , nous humilierait el
nous confondrait si elle ne reflétait
par sur la grande œuvre que nous
représentons.
Le collectes qui ont été faites ont
produit fr. 1395 50. Selon ie désir
qui en a été exprimé, cette somme
sera tout spécialement consacrée à
l’équipement de notre expédition et
nous vous en ferons connaître l’emploi. — Nous vous remercions , au
nom du Seigneur. — Votre joyeuse
libéralité nous a profondément émus.
Nous comprenons maintenant pourquoi le Maître en nous emmenant tpour
un peu de temps à l’écart «, nous
a conduits au milieu de vous. Aujourd’hui la Mission du Zambèse ne sera
point pour vous une œuvre qnehonque,
ce sera, c’est déjà votre œuvre à vous.
Prenez en la part la plus large. Le
président du Synode me disait dans
la réponse qu’il fil à mon discours :
* Vous êtes le Missionnaire de la Ravadèra». A vous, par vos libéralités el
par vos prières, de ratifier celte parole.
Quelques amis en Suède ont voulu
se charger de l’entretien d’un de nos
évangélistes ; l’église de Valladolid en
Espagne, une poignée de chrétiens
pauvres, récemment sortis du calholicisrae, a voulu faire la même
chose. N’esl-ce pas touchant? Vous
pouvez faire plus, el vous ferez plus,
vous Vaudois, vous nous donnerez
des évangléisles, de vos enfants. Des
hommes, il nous en faut, ne nous
laissez pas seuls à la brèche.
Que Dieu vous bénisse, et vous conserve la paix I
Votre affectionné dans le Seigneur
F. COILLARD.
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^290
JëUPÎBS filles LISEZ!
Le besoin de gagner un peu plus
de pain qu’on ne peut en manger au
sein de certaines familles vaudoises
peut déterminer un certain nombre
de nos jeunes filles à prendre du service à Nice, à Marseille ou ailleurs
encore. Mais à toutes celles qui n’y
sont pas contraintes par ce puissant
motif, ou par tel autre tout aussi
plausible, nous disons: N’allez pas.
El nous le disons en nous appuyant sur
le témoignage de Monsieur le pasteur
Weilzecker qui peut parler avec connaissance de cause, lui qui vient de
Nice et qui sait é combien de dangers
s’exposent des jeunes filles sans expérience qui auraient pu vivre heureusement et purement dans leur pays
natal, et s’en vont bien souvent se
perdre dans l’abîme de corruption. 11
y a sans doute des exceptions fort
louables, mais d’un autre côté c’est
une chose vraiment navrante que de
voir des jeunes filles qui partent pures
et retournent souillées, ou ne retournent plus. Elles ont gagné quelques
sous, il est vrai, si tant est qu’elles
aient trouvé une bonne place. Mais
qu’est cela au prix de leur âme immortelle qui est exposée à de si grands
dangers? Que servirait-il à un homme
de gagner tout le monde, s’il faisait
la perte de son âme?
Il vaut beaucoup mieux se contenter
d’une nourriture simple, de pouleinle
et de pommes de terre que d’ambitionner les mets riches qui ne sont
pas même aussi sains que ceux aux
3uels nous sommes habitués. Combien
e personnes qui sont allées perdre
la santé au lieu de l’améliorer?
Si absolument vous devez quitter le
toit paternel pour gagner votre pain,
écoutez et suivez las conseils que
voici; laissez en arrière les prétentions
exagérées d’après lesquelles plus d'une
jeune fille inexpérimentée qui ne sait
guère que faire la pouleinte ou traire
ses chèvres, s’imagine être à sa place
dans les plus beaux salons.
Il arrive souvent à ces jeunes filles
de ne pas trouver de place, ou de se
placer mal, d’avoir peu de gain et
beaucoup de risques.
Revêlez-vous d’honnêteté, et puisque
les domestiques vaudoises sont recherchées précisément à cause de leur
honnêteté et de la religion qu’on leur
suppose", n’oubliez jamais ce qu’on
attend de vous. Soyez fidèles à toute
épreuve, et ne permettez pas qu’on
dise que les vaudoises ne valent pas
mieux que les autres.
Soyez modestes et ne vous imaginez
pas d’être devenues tout à coup de
grandes demoiselles, parceque vous
habitez chez des dames.
N’oubliez jamais votre Bible. Ne vous
conteniez pas de l’apporter avec vous.,
mais ne laissez pas passer une seule
journée sans en lire une portion, en
invoquant sur vous la bénédiction du
Seigneur.
Dans le but de faire votre voyage
d’une manière convenable, ayez soin
de partir assez tôt pour prendre à
Pignerol le train de 7 heures et 42
minutes du malin. Vous pourrez alors
arriver le soir même à Nice, et ne
serez plus obligées de passer la nuit
dans quelque mauvais trou de Savone
ou d’ailleurs, ou vous pourriez renconlrep de mauvaises compagnies qui
corrompraient vos bonnes mœurs.
En arrivant à Nice, n’allez pas descendre dans quelque gargolle où l’on
vous offre un mauvais lit pour peu
d’argent. Défiez-vous de ces lanières
où gilent parfois des loups de la pire
espèce. Demandez où est la Rue Ségurme, tout près de la Place Garibaîdi,
allez au numéro 22, montez au deuxième étage et vous trouverez la Maison
hospitalière qui est précisément ouverte
pour les jeunes filles sans place. M. Weitzecker qui vient de nous donner celle
adresse, ajoute que celte, maison hospitalière sera ouverte dès le 40. octobre
prochain. Vous trouverez là une dame
respectable pour vous recevoir et pour
un prix très-minime, vous aurez un
lit propre, et une bonne nourriture.
L'on vous aidera à vous placer, si
vous ne l’êtes pas; on vient même
vous attendre au chemin de fer, si
vous avez soin d’annoncer au moyen
d’une carte postale l’heure de votre
7
,291^
arrivée. Profilez de ces excellents avantages et bénissez ceux qui vous les
procurent.
Venez à moi!
Qu’il est édifiant de penser à Jésus
qui allait d’un lieu à l’autre faisant
du bien, guérissant les aveugles, les
sourds, les paralytiques, même les
démoniaques! — Venez à moi, leur
disait-il à tous, et je vous soulagerai.
Diras-tu, cher lecteur, que ces paroles
ne sont pas pour toi, puisque tu te
portes bien de corps et d’esprit! C’est
en la qualité de pécheur qu’il t’adresse
cet appel alTeclueux, et a ce titre tu
as le devoir de prêter une oreille
attentive à la voix de ton Sauveur
qui s’adresse à loi directement.
Il y a probablement des gens qui
s’imaginent qu’il ne s'agit pas d'eux
quand on parle de pécheurs ou qu'ils
n’ont pas encore été mis en prison
pour avoir commis des crimes scandaleux à vues humaines. C’est pourtant
de chacun de nous qu'il s’agit puisque
toute personne qui transgresse la loi
est un pécheur soit qu’il pêche países actions, soit qu’il pêche par ses
paroles, ou par l’innombrable multitude de pensées qui montent en
son cœur. C’est donc vraiment de loi
qu’il s’agit puisque lu ne saurais dire
de ne pas être un pécheur. Quel est
l’élal du pécheur d’après la parole de
Dieu? Il est fatigué et chargé. Que
de personnes qui se tracassent pour
enrichir et se tourmentent jour et nuit,
même encore le dimanche pour courir
après l’argent. Ils sont fatigués, et ne
savent cependant pas trouver la paix
que Jésus leur offre, tant ils sont
possédés par l’amour de l’argent. D'autres recherchent les plaisirs et les
poursuive.nl avec frénésie, jusqu’à être
fatigués de ces plaisirs mondains qui
leur semblaient de prime abord si
doux. Le pécheur est chargé aussi, et
d'un fardeau bien plus lourd que ceux
que l'on porte sur le dos. Tu as du
soulagement en posant par intervalles
ton fardeau materiel le long du che
nfiin, mais le pécheur ne peut jamais
se défaire de son fardeau jusqu’à ce
qu'il soit allé à Jésus.
Les épreuves et les afflictions constituent aussi un fardeau bien lourd et
chacun trouve parfois sa croix plus
lourde que celle de son prochain par
la simple raison qu'il n’a jamais essayé
celle des autres. Mais les péchés forment une charge bien plus lourde
encore que les afflictions et les épreuves. As-tu fait le compte de tes péchés
d’un seul jour, d’une semaine, d’une
année, tes péchés , connus les fautes
cachées? Quel fardeau immense à la
fin de la vie! El ce fardeau écrasant
pèse sur ta conscience aussi longtemps
que Jésus ne l’en a pas délivré! Mais
voici qu’il t'invite, ce bon Jésus, en
le disant: Venez à ccoi. A qui nous
en irions-nous? qui pourrait nous guérir de nos infirmités e nous délivrer
du fardeau qui pèse sur nos âmes ?
C’est lui qui a les paroles de la vie
éternelle, et nous n’oublions pas que
l’homme ne vit pas de pain seulement.
El quand il dit: viens à moi, il
veut dire, entr’aulres choses, viens à
ma maison, dans mon sanctuaire. Ton
ami croira-t-il que tu l’aimes, si tu
ne vas le voir que rarement? Ton
Dieu pourra-t-il croire que tu l’aimes
si lu oublies le chemin de sa maison
de prières? Il l’invite aussi a sa table,
il veut que lu vives en communion
avec lui, et que lu aies la place' au
sein de sa famille.
Allons à lui avec humilité, avouant
nos maux et nos péchés, non comme
des justes, mais comme des pécheurs
qui sentent leurs misères et s’écrient
en disant: 0 Dieu sois apaisé envers
moi qui suis pécheur!
Nous méritons d’être chassés loin
de lui, et il nous appelle. Oh quel
amour! Ici ce n’esl pas le malade
qui appelle le médecin, c’est au contraire le médecin qui appelle le malade. Serais-tu assez ingrat pour ne
pas aller a lui, et pour lui faire répéter
avec tristesse: vous ne voulez pas
venir à moi pour avoir la viel Qui le
soulagerait, si lu n’allais pas à lui?
Il fait dés promesses à chacun pour
nous engager à entendre son appel:
8
^,292.
Je vous soulagerai. Verser nos peines
dans un cœur ami, est déjà un soulagement, lors même que cet ami ne
pourrait nous délivrer. Qu’en sera-t-il
lorsque nous aurons versé nos peines
dans le cœur de celui qui peut les
faire disparaître? Nous avons rencontré parfois des personnes qui ont essayé de nous consoler, d’essuyer quelques unes de nos larmes, mais Dieu seul
peut essuyer toutes les larmes de nos
yeux.
Et comment nous soulage-t-il? C’est
en prenant lui même notre fardeau.
C’est lui qui a porté nos péchés en
son corps sur le bois et c’est par ses
meurtrissures que nous avons la guérison.
Je vous donnerai le repos de vos
âmes, dil-il encore pour que nous
allions à lui. Qu’il est dé,sirable le
repos du soir pour celui qui a travaillé pendant la chaleur du jour.
Quelle bénédiction que le repos du
dimanche pour celui qui a travaillé
consciencieusement pendant la semaine!
Le repos du paradis, le repos que
Jésus l’offre, est infiniment plus doux.
Il t’offre la paix de l’âme, plus d’inquiétude, plus de tourment. Je vous
laisse ma paix, je vous donne ma paix,
je ne vous la donne pas comme le monde
la donne, que votre' cœur ne soit
point troublé, ni craintif.
Celle paix Dieu l’offre à tout le
uîoiule. Venez à moi vous tous. Les
grands pécheurs même peuvent aller
à lui. Quand nos péchés seraient comme le cramoisi, nous seront blanchis
comme la neige, il est venu chercher et
sauver ce qui était perdu, allons à lui
et nous serons sauvés.
Histoire des Eglises Vaudoîses,
par Gilles. — Deux vol. le î! de
6. viiï et 464 pages, le 2** de 508.
— Nouvelle édition, imprimée chez
Gliianlore et Mascarelli, éditeurs,
Pignerol, iSSi.
Lorsqu’on annonça ta, prochaine
réimpression de VHistoire des Vaudois
par Gilles, l’intelligent et généreux
promoteur de cette entreprise patriotique, a dit avec justesse, que les historiens subséquents l’ont complété ,
mais que nul le ne|remplaçail.
Mieux que personne, un de ces hissloriens-subséquenls peut dire en effet
que plus on étudie Gilles plus on est
frappé de l'abondance et du prix des
détails dont il nous offre le tableau.
Où que ce soit qu’on ouvre le volume, et chaque fois qu’on se laisse
aller à en lire quelques pages, on
peut y faire quelque découverte nouvelle. Plusieurs de ces détails, toujours
caractéristiques, sont quelquefois de
véritables petites histoires, ayant presque l’intérêt d’un roman.
J’en vais citer un exemple.
Les habitants de Pravillelm ayant
été prévenus que. leur pa.sieur était
menacé de poursuites inquisitoriales,
ils résolurent de le mettre à l’abri des
recherches.
Déjà, en pareille occurrence, il s'élail
retiré à Boby, dans la Vallée de Lu'serne, mais alors on se trouvait en
hiver, les routes de la plaine n’élaieiU
pas sûres, et l’on ne pouvait songer à
franchir les montagnes, rendues impraticables par les neiges; on se borna
donc à diriger le pasteur sur un point
de son église moins accessible que
sa demeure habituelle.
« Mais ayant laissé le chemin le
plus sùr, dit Gilles, pour prendre le
plus facile , le pasteur et son escorte
tombèrent en une embuscade de soldats de la garnison de Revel, qui les
prindrent ei conduisirent à leur gouverneur».
L’escorte fut renvoyée, mais le
pasteur fut retenu. Renfermé d’abord
dans une prison assez étroite, le caplil^, qu’on jugea bientôt incapable de
tenter par lui-môme aucun projet d’évasion, obtint peu à peu de circuler
à l’aise clans toute l’énceinlc du château . Sa famille avait préparé une
rançon pour qu’il fût mis en liberté ;
et le Gouverneur n’eût pas demandé
mieux que de consentir à cet arrangement, mais l’inquisilioti s’y opposait.
Au bout de quelques mois le comte
de Reye! doit partir avec son régiment.
9
-293
'ir.jv'iiri/wwwwj U
L’inquisition redoubla ses instances,
pour que le Pasteur lui fût livré ; et
l’on craignait que la comtesse de Revel
ainsi que les officiers qui commandaient
en l’absence du gouverneur ne cédassent à ces sollicitations. Toutes nos
Vallées s'intéressaient au prisonnier.
On arriva ainsi au milieu de l’été.
Un jour (le 14 d’août 1587), un praticien se présenta au chateau, comme
ayant été appelé pour faire la barbe
au prisonnier. En le rasant il lui dit
à ¡’oreille le danger qui le menaçait,
et lui laissa secrètement une corde
pour qu’il put s’évader par les murailles.
On SC trouvait alors en pleine canicule et en plein midi ; la chaleur était
accablante, tous les soldats s’étaient
retirés pour chercher l’ombre, soit
dans leurs chambres , soit sous les
voûtes de la porte d’entrée du château.
Le pasteur, après s’être recommandé
à Dieu, alla fixer sa cordejsiir un point
opposé des remparts et se laissa glisserjjusqu’au bas sans accident, mais les
remparts étaient bâtis sur des rochers
escarpés, d’où il eut quelque peine â
descendre. Enfin le voilà dans la vallée. Il allait gagner la montagne , lorsqu’il se trouva face à face, avec laiavandière du chateau et son mari qui
lui dirent : — Ah ! ah ! vous vous
sauvez , M. Antoine ? — Oui, mais
pour l’amour de Dieu, n’en dites rien.
On le saura bien as.sez tôt. — Et en
effet, quand le pauvre évadé fut arrivé
sur la montagne, d’où son regard plongeait sur le château, il put entendre
le tumulte qui s'y produisit à la nouvelle de sa disparition ; cris des soldats, aboiements des chiens ; puis une
escouade mise à sa poursuite ; mais
elle prit une direction qui l’éloignait
de lui, ce qui lui prouva que la lessiveuse et son mari ( probablement le
jardinier dulchâteau ), lui avaient gardé
le secret.
Il rendit grâce à Dieu, et attendit
le soir, puis se remit en marche, et
arriva, dans la nuit, à Pravillelm.
( Suite ).
SOCIETÀ DI STORIA VALDESE
Tel est le nom que vient de se
donner l’Association qui s’est fondée à
la suite de l'initiative prise par M, le
doct. Rostan de Périer.
Mardi soir, une trentaine de personnes se sont réunies, dans une salle
du Collège de La Tour . pour jeter les
bases de la Société. Déjà plus de quarante noms avaient été recueillis par
le Docteur Rostan ; quelques personnes se sont faites inscrire séance
tenante, et nous ne douions pas qu’un
nombre plus considérable ne s’empresse d’accourir, maintenant que la
société est sérieusement constituée ,
dans un but clairement indiqué parle premier article de son statut fondamental, qui s’exprime en ces termes :
t È fondata una Società di Storia
> Valdese col fine di attendere a tutte
» quelle ricerche che interessano la
» Storia dei Valdesi >.
Un Comité directeur, chargé de diriger la marche de la société naissante
et de préparer un règlement qui sera
soumi.s à i’approbalion de l’association,
a été nommé. Il se compose de MM.
le Docl. Roslan, le Docl. P. Lanlarel,
H. Rosio, past., B. Tron, prof., J. P.
Soulier, J. B. Olivel, prof, et P. Robert,
négociant. La composition même du
Comité montre assez clairement que la
Società di Storia Valdese désire obtenir l’adhésion de tout ce qu’il y a
de vraiment vaudois aux Vallées et
au dehors.
M' A. Muston de Bourdeaux a été
nommé , par acclamation , président
honoraire de l’association.
Le temps nous manque pour en dire
davantage, mais nous souhaitons que
ces quelques lignes provoquent de nouvelles adhésions à une œuvre qui est
marquée au coin du plus pur patriotisme vaudois. Minus.
HoutieUea r^Ugtcuôe©
France. — Trois des colonnes du
parti libéral au sein de l’Eglise réformée de France, MM. Heeg, ancien
10
„..294
pasleur à Libourne, Démons et Dide,
ce dernier paslenr à Paris, se sont
portés comme candidats aux dernières
élections législatives, Monsieur Heeg a
réussi et a été élu député pour la troisième circonscription de Bordeaux;
les deux autres sont en ballottage et
ont de grandes chances de réussir à
leur tour.
— Une épreuve des plus douloureuses vient d’être infligé à la Société
des Missions de Paris pai' la mort
inattendue de deux de ses ouvriers
au Sénégal. Monsieur et Madame Golaz
partis jeunes et pleins de vie, il n’y
a que quelques mois, pour le Sénégal,
sont morts de la fièvre jaune, le 18 août
dernier, à deux heures de distance l’un
de l’autre. Vraiment t les voies de Dieu
ne sont pas nos voies, et ses pensées ne
sont pas nos pensées! » Qu’il nous donne assez de foi dans sa sagesse, pour
nous incliner, en adorant, devant une si
mystérieuse dispensation.
Suisse. — L’Assemblée annuelle de
risliUUion des Diaconesses de St.. Loup
est convoquée pour le samedi 17 septembre il 10 heures du matin. Nous
savons que malgré l’état de santé
toujours plus précaire du cher et vénéré
directeur de cette précieuse Institution,
le rapport qui y sera lu, est encore
dû à sa plume, ce qui est une garantie
de l’inlêret qu’il ne manquera pas de
présenter.
Gênes. — L’Eglise vaudoise, dans
cette ville, compte 200 communiants,
dont les trois quarts au moins sont
sortis du catholicisme, et s’est accrue,
dans le courant du dernier exercice,
de 46 membres dont 21 sont de nouveaux professants et 25 sont venus
d'autres dénominations existantes dans
cette ville, spécialement de la Chiesa
libéra. Les écoles élémentaires qui s’y
rattachent, ont compté 95 enfants, et
les écoles du dimanche 1,80. Les contributions s’y sont élevées! à la somme
de fr. '715,33.
Allemagne. —~ ün village comme on en
voit peu. Il y a prés de Bielefeld, en
Weslphalie, un village comme on en
voit peu. Il se compose de cinquantedeux familles de dix à quinze personnes chacune. Les maisons sont séparées
les unes des autres. Ce village est
uniquement habité par des épileptiques.
Le commencement du jour du repos
est annoncé à son de trompette.
Le métal des deux cloches du temple
provient de vieux kreulzers, ramassés
par les enfanls des écoles. La disposition intérieure de l’église est toute
spéciale. Près des deux portes d’entrée,
il y a des chambres et des lits de
repos où Ton peut transporter les
malades qui sont surpris par une crise.
Les malades qui ont des mouvements
nerveux ou qui sont obligés de demeurer couchés, ou qui sont pris de
l’idiotisme, sont réunis dans cinq grandes salles dont tes fenêtres s’ouvrent
sur le centre de l’église. Il arrive que
le culte est troublé jusqu’à dix fois
par des crises d’épilepsie, mais en général ce culte n’a rien de triste. Des
dispositions semblables ont été prises
pour les écoles et les ateliers. Fondée
il y a treize ans, cette œuvre a recueilli
761 malades dont une soixantaine ont
été guéris; pour satisfaire à toutes
les demandes, il a fallu doubler le
chiffre des admissions,. Ce que peut
la charité! '
— La petite revue publiée par l’établissement de Kaiserswerth donne la
statistique suivante de l’œuvre des diaconesses protestantes. Il existe aujourd’hui en Europe 53 maisons de diaconesses, d’où dépendent 4748 sœurs
(3901 en 1878), réparties entre 1436
stations (1089 en 1878. Les recettes
annuelles des 53 maisons-mères se sont
élevées en 1880 à la somme totale
de 4824176 fr., et leurs dépenses à
2789546 fr. La maison de Kaiserswerth,
qui a été fondée la première (1833) et
qui a acquis le plus grand développement, compte à son service 611 sœurs,
s’occupe de 168 champs de travail et
dispose d’un budget de 646000 fr.
(¿j^iiroutquc ^audotee
Staliats. — Monsieur le missionnaire Coillard qui est allé < se reposer ■
au Val Saint-Martin on|y tenant quatre
conférences sur les missions, est venu
11
—.295
« se reposer » d’une manière analogue
au Val Pélis où il avait déjà eu des
réunions à Angrogne et ailleurs. Dimanche après midi nous avons eu une
très-bonne réunion en plein air aux
Stalials sur le lerriloire d’Angrogne.
C’est aux enfants, que JP Coillard
s’est adressé d’une manière spéciale,
et il y en avait là assis sur l’herbe un
millier environ et de loiM âge jusqu’à
l’âge de 80 ans et au de là. Tous
ces enfants grands et petits ont suivi
avec un intérêt croissant les captivants
récits de M. Coillard qui nous a parlé de
ses voyages dans l’Afrique centrale jusqu'au Zambèse en indiquant les localités
sur une grande carte faite par Monsieur
Appia et dressée sur des perches contre
deux arbres.
A la suite de cette bonne réunion
qui laissera dans nos cœurs des souvenirs ineffaçables, on collecta en quelques minutes une centaine de francs en
faveur de la mission du Zambèse que
M. Goillard va reprendre prochainement.
Pensées sur l’éducation.
Les véritables jouets pour le petit
enfant, les seuls qui l’amusent plus
d’un moment, sont ceux sur lesquels
il peut exercer ses forces, qu'il peut
tirer, heurter jeter, et qui résistent
à ces épreuves. Ceux qiron a fabriqués exprès pour lui, en leur donnant de l’éclat et de l'élégance sont
précisément ceux qui ne lui conviennent point; ils ne peuvent ni l’amuser, ni l’exercer; ils ne servent tju’à
exciter sa vanité et à gâter son caractère.
Le sentiment de la pudeur peut
et doit être inspiré à l’enfant au sein
même de riieureuse ignorance de ses
premières années ; alors il acquiert
toute la puissance d’un instinct naturel, et il devient une précieuse sauvegarde contre l’invasion du vice le
plus dangereux pour la jeunesse.
Baron R. De Guimps.
1” L’instruction laïque n’est pas l’éducation ;
2“ 11 ne peut y avoir de réelle éducation sans enseignement religieux, et
cet enseignement doit être fondé sur
la doctrine évangélique dans toute sa
pureté et dans toute sa grandeur.
5” Le peuple qui se contente d’une
instruction laïque se prive lui-même
du plus grand des avantages.
Il faut commencer par le coinmencemenl; tout enfant, garçon ou ülle,
qui naît dans le monde a droit au
bonheur, et il n’est que juste de lui
fournir, par une bonne éducation, le
plus de chances possible.
Il n’est point de bonheur dans la
vie oisive.
Quelle que soit sa destinée, celui
qui a accepté Christ pour son Sauveur,
pos.sède une force cachée.
On gagne à être chrétien. Ün gagne
à se repentir et à se convertir. On
gagne à servir Christ, non pas toujours
en bien terrestres, mais en bonheur
vérilahle.
Ne commencez jamais ce qui ne
saurait être mené à bonne fin; mais
si vous avez une fois jugé qu’une
chose est faisable, n’y renoncez à
aucun prix. — Vaincre ou moui’irl
On répète souvent que l'argent fait
le plus grand mal: je suis d’avis, moi,
que c’est une fort bonne chose que
de gagner beaucoup d’argen;, à condition d’en faire un bon usage. — Ma
fortune appartient à Dieu, je veux la
lui rendre.
Ce que J’ai dépensé, je l'avais;
Ce" que j’ai gardé, je l’ai perdu;
Ce que j’ai donné, je le possède.
Georges Moore.
Kcïimc )>oUttquc ;
JElata^Vnis. — Les dernières dépêches annoncent que le Président
Garfield pour lequel tant de prières
12
„296
ont été faites par les chrétiens évangéliques du monde entier, est enfin
entre en convaléscence. Nous désirons
de tout notre cœur que cette bonne
nouvelle soit confirmée par les prochains courriers.
Wranee, — Les dernières élections
ont donné à la république une écrasante majorité. Malgré toutes les apparences, il n’est pas du tout sûr que
celle majorité soit à la disposition de
M.r Gambetta, auquel on prêle à
tort peut-être, des projets de revanche
qu’il serait imprudent de vouloir prochainement tenter de réaliser.
On espère que dans l’intérêt de la
France comme dans celui de l’Italie,
le gouvernement de la République se
montrera animé de sentiments de bienveillante équité dans la question du
nouveau traité de commerce dont ou
discute en ce moment les articles
fondamentaux.
Afrique, —Au Sénégal la fièvre
jaune qui a fait tant de victimes, et
qui a récemment moissonné lé jeune
missionnaire Golaz et son épouse à
peine entrés dans leur champ de
travail, semble être depuis quelques
jours en décroissance.
On ne peut pas en dire autant de
l’insurrection delà Tunisie — que la
France ne vaincra qu’au prix d’énormes
sacrifices d’hommes et d’argent.
En Egypte enfin, l’armée a fait
une petite lévoliiiion, un feu de paille,
qui a bientôt été éteint, non pas par
le Kédivé lui-même, pauvre homme,
qui n’a qu’une ombre d'autorité comme
son confrère de Tunis, mais par l’inlervenlion des puissances qui tiennent
l'Egypte sous tutèle en attendant de
se la disputer ou de se la partager.
Au iVord, rentreyue à Danlzica
des impereurs d’Allemagne et de Russie
eslunévènemenldontles amis de la paix
ont sujet de se réjouir^ surtout si elle
conduit à un rapprochement entre la
Russie et l’Autriche-Hongrie, et à une
entente sur la question de pays formant la presqu’île des Balkans.
^ Mj'Ætatte joue dans le inonde un
rôle plus que modeste, n’ayant ni
finances florissantes, ni alliances sûres
et puissantes. De toutes parles on traite
dans des assemblées publiques plus
ou moins nombreuses, et que le gouvernement tolère avec une grande indulgence, la question de l’abolition
de la loi des garanties. Mêrée on va,
toujours assez impunément, jusqu’à '
traiter de la forme de gouvernement
à substituer à la monarchie constitutionnelle. Avec celle marche hésitante
et timide du ministère il n’est pas
élonnantque ses offres ou ses demandes
d’alliance ne trouvent pas un accueil
empressé.
Anixoïxoes.
Les examens de concours pour les
bourses Campbell aussi bien que pour
les bourses anonymes, ou Burgess
auront lieu le 26 courant et jours
suivants et commenceront à 9 heures
précises du malin.
Les examens à refaire au Collège
et à l’Ecole normale, ainsi que les
examens qui pour quelques uns des
élèves de 7® et 8® annnée du Collège
ont dû être renvoyés, auront lieu le
même jour et à la même heure.
La Table ayant reçu une demande
d’examen pour le brevet de Régent,
invite tous ceux qui voudraient profiler de celle occasion pour subir la
même épreuve, à lui faire parvenir
aussi leur demande avartt le 15 octobre
prochain. L’examen aura lieu dans la
seconde moitié du mois et au jour
qui sera ultérieuremcnl fixé et notifié
aux Consistoires,
Pomarel, 14 septembre 1881.
Le Modérateur
P. LANTARET.
VILLA MOLAR
Propriété de M. te prof. Charbonnier,
au pied de la Colline, à dix minutes
du Bourg de Torre f’ellice.
Chambres meublées à louer, et
si on le désire. Pension alimentaire
à un prix très-modéré.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pigaerol, lmp. Chiaolore et Hlascarelli.