1
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Année Neuvième.
PRIX D'ABBONNEMENÏ PAR AN
Italie . ’ . . . L. 3
Tous -les pays de l’Unif'n ^
de poste . ... i 6
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Pdur VIntérieiir' chfiz MM. les
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N. 51
Uû on plusieurs numéros séparés, demandéâ avant le tira{?e l6 eeat. chacun.
Annonces : 25‘Centitnes pnr
les cnyoîs tTaroen/ ae font par
lelti'e rêcoYi'iTriàndés ou patt •
mandats sur leBijraaii de
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^’our la RÉDACTJON Vadresser
HÎDiji: A laDireciion du Témoint
Pomaretto fPineroIo) Italie,
rour j'ADMINISTRATIÛN adresser ainsi; A rAdministration du
rêMîoin, Pomaretto (Pioerolo)
Italie.
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
JÉÎferaissant chaque Vendredi
Acm^l, 8.
V«lis «if serez léJÿfiMe. A
Siiivané^la vérilé avec ta cfiarihi. El-*. IT, 16,
Som.ma.ir'ie
21 décembre., Avis. — Lettres intéressantes ¿U pape Clomen^XIV. — Rome.
Impressions de deux jjpragilistes. — Luther
jnère de famille. — fi âoif de l’âme. î^ ^kroMmue vaudoüe.
î<i,.
21 3Déoem.1br‘e
A.V I îS
Nous rappelons aux abonnes
de ,i 883 qui n’onl pas encore
splilé Iqur abonnement; qu’ils
n’ont pas de temps à perdre s’ils
veulent faire honneur à leur engagement.
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Librairie Chiantore et Mascarelli
et chez M. Ernest Robert.
A Turin: chez M. Goss conia Maison Vaudoise.
/¿ex?l6lSêl*tous ¡les'^âéteurs et plus spécialement chez
ceuxde, Pomarei, Saint-Germain,
Torre-Pèllice, Angrogne et Rorà.
Nos amis
bien
voudront
V. • . ¿i
nouv.eier le pl^is^tôt possible leur
abonnement 'au Témoin et tra
■*ÎÎbûs sommes heureux de mettre
sous les yeux des lecteurs du Témoin
ddnt la plupart, sans doute, n’en ont
pas connaissance, une lettre du papé‘
Clément XIV, que l’on a eu l’excellente idée d’extraire de ses œuvres
et de publier en feuilles sous le titre
.Suivant: ■ '
m Lellres intéressantes
DU PAPE CLÉMENT XIV
vaiilcr à le répandre au sein do kÇ
notre population eftoore si peu
habituée à la lecture..
(GANG ANELLI)
Paris, 1776, tome.P, page 12S
jLp premier livre que,je mets à la
tllc de votre biblîolnèquc, c’est YEvangilc, conufte celui qui est le plus
nécessaire cl le plus sacré. Il est juste
■I#
.fi
V; r ' --irS
2
>A>vv\/NAiivv>.rsyv\A/v<
que l’ouvrage qui est le principe et
la base de Ta Religion soit le fondement de vos lectures. C’est là que
vous apprendrez à connaître tout ce
t^H’on doit à Dieu et quelles sont la
'sagesse «1 la bonté du médiateur en
qui nous espérons, et qui a pacifié,
par son sang, la terre et les cieux.
Ce livre fut entre vos mains presque
dés votre enfance; mais à raison du
peu d’attention que vous y aurez donnée, il escitera dans votre àme «n
sentiment tout, nouveau. L’Evangile,
quand on le médite avec tout le respect qui lui est dû, paraît réellement
le langage de Dieu. On n’y trouve
point cette emphase oratoire qui caractérise les rhéteurs, ces arguments
syllogistiques qui désignent íes philosophes: tout y est simple, tout y
est a la portée de l’homme et tout
y est divin.
Je vous recommande expressément
la lecture des Epîlres de St. Paul,
outre qu’elles vous inspireront de
l’aversion pour les faux docteurs et
pour les faux dévots, qui, sous une
apparence de piété, en ruinent l’espritç elles vous pénétreront “de celte
charité universelle qui embrasse tout,
et qui, mieux que tous les maîtres
du monde, nous rend bons parents,
bons amis, bons citoyens. On apprend;,
à l’école de l’Apôtre, toute l’économie
de la Religion; sa longueur, sa largeur, sa profondeur, sa sublimité;
en un mot, la §cience surémineole
de Jésus-Christ, qui serait universellement adoré s’il était plus connu,
et par qui le monde intellectuel et
le monde matériel ont été faits.
Le _ Psautier, comme ouvrage de
FEsprit-Saint, ouvrage qui embrase
en même temps qu’il éclaire, et qui
surpasse, en sublimité, tous les poè
tes et tous les orateurs, doit vous
être familier. "
11 ne faudra pas vous surcharger
de ses lectures. Les livres saints ne
doivent être lus qu’avec beaucoup de
recueillement et de réserve ; cac,,_^
outre que chaque trait peut former
le sujet d’une ample méditation, la
parole de Dieu merile un tout autre
respect que celle de lihomme.
. (Voir: Préface à la version du Noiimu Testament par VAbbé Glaire,
approuvée par le pape Pie IX).
Nous rappellerons ici que l’EcrilLirc
sainte est la parole même de J[)ieu,
son divin Testament, le dépôt de ses
secrets et de ses divines volontés, et
qu’elle ne saurait être profitable qu’autant qu’on la lira avec une foi vive,
une humilité profonde, une soumission parfaite et une entière pureté
d’intentions.
ROME
Irapressions de deax journalistes
Les journalistes sont observateurs
et on^ ceci de bon qu’ils ne gardent
pas pour<i^it seuls ce qu’ils voient
d’intéressant ou d’instructif. I^es deux
qui ont fait part au public de leui\s
impressions récentes sur RomiÊ sont
le Directeur de Libre, et le
Direcleur de la Rivisla Cristiana
pffésenls l’un et Fai^ne.^l’i|
ffon du tenrple VmraoT« parenthèse, continue à se remplir
d’auditeurs. Comme de juste, notons
d’abord les impressions du premier.
Sa qualité de français, — mais chrétien, — prêle un intérêt particulier
à ses observations.
«Il y a deux choses, dit-il, que
j’ai vues à Rome, au temps jadis,
et qui aujourd’hui... y brillent par
leur absence: l’armée 'française et le
pouvoir temporel du pape... À la fin
tous deux sont partis. Bon voyage!
Et puisse Rome ne jamais les revoir! »
..... « Une chose nouvelle, par
exemple, et bien belle que j’ai vue:
c’est le Gouvernement de l’Italie établi
dans sa vraie capitale. Le roi de
l’unité italienne, Victor Emmanuel,
repose sous le dôme à ciel ouvert du
Panthéon; son fils le Roi Humbert
est.là haut au palais du Quirinal; le
^^Parlement italien siège dans celui de
r Monte-Citorio. J’ai a|sisté à une séance
de laEharabre.,'d’étais ému, je l’avoue,
quand le noble et courtois questeur,
comte Borromée, m’ayant introduit
3
•„403
dans la tribune de la Présidence, je
vis là, au cœur de celte Rome autrefois asservie, l’assemblée des libres
représentants de la nation ».
M. Pilatte a voulu voir la brèche
de Porta Pia, revoir la vieille Rome
avec ses vieilles rues, ses marchés
aux fruits etc., le Musée du Capitole,
la Scala Santa, les catacombes........
mélange unique de monuments païens,
chrétiens, et.... babyloniens.
Une des choses qui l’ont agréablement surpris c’est que, pendant la
semaine passée à visiter Rome, pas
un mendiant ne lui a tendu la
main, — tandis que, avant 1870,
«la mendicité y était en honneur,
entretenue avec soin, élevée à la dignité d’institution politico-religieuse».
«Mendiants eux-mêmes, les quarante ou cinquante mille moines que
nourrissait à Rome le monde entier,
entretenaient à leur tour les vingtcinq mille mendiants dont la dégradation et la misère formaient le plus
solide appui du Gouvernement ponUficalt».
ïraleur lifî-même et très-compétent
en matière de prédication, Mr P. rend
compte aussi de ses impi'essions sur
le père Gavazzi. 11 admire la voix et
les poumons de ce vieillard de 75
ans, mais se déclare choqué d’avoir
vu un ministre de l’Eglise linre couper
court à la lecture de la Sainte Ecriture, sans achever même la phrase
commencée, pour céder la parole au
conférencier qui fait son apparition.
0 Je comprends, ajoute-lffil en parlant
de Gavazzi, qu’on ait pu venir, parfois en grand nombre et de loin, pour
l'entendre, car cette voix est vraiment
prodigieuse. Je comprends aussi qu’on
n’y revienne pas, car le discours,
pauvre sous le rapport de la pensée,
sec au fond et dénué de l’clément
religieux, laisse l’auditeur aussi fioid
que l’orateur l’est lui-même».
M. le prof. Comba observe d’abord
que, en général, les journaux politiques qui ont parlé dè l’inauguration
du temple vaudois de Rome, se sont
arrêtés à l’extérieur, sans indiquer
même le sujet du discours d’occasion,
— tellement ils ont peur d’indisposer
leurs lecteurs incrédules.
La Libcrlà, dirigée par un Israélite,
a été la plus courageuse. Elle trouve
ce temple sans images, froid, sévère,
mais, ajoute son reporter, «j’ai senti
une énîotion profonde lorsque j’ai
entendu le pasteur, dans la prière
de dédicace, invoquer la bénédiction
de Dieu sur le Roi, sur le Parlement,
sur les Autorités, et parler d’une
manière noble et émue de patrie, de
liberté, d’amour pour notre pays, de
sacrifices à faire pour sa prospérité.
Ce temple me parut alors tout resplendissant de beauté artistique et
je sentis quelque chose de grand ,
d’élevé, se mêler à ce froid mysticisme».
Suivons le directeur de la Rivista
chez l’un des plus illustres savants
italiens, le prof. Ruggiero Bonghi,
député an Parlement, un travailleur
infatigable. R est dans son cabinet
d’étude entouré delivres, s’occupant
tour à tour de grec, d’histoire, de
politique, de littérature.
« .Te m’occupe maintenant, dit-il,
des prêtres et j’en aurai pour quelque temps ».
— Vous avez l’habitude de rappeler
à la Chambre qu’il y a une question
religieuse. Vous êtes* le protestant de
'la Chambre.
— Que voulez-vous ? nous avons
des gens qui feraient abslraelion de
la lumière du soleil.
— Vous avez raison de déplorer
l’ignorance générale en fait de religion, et de dire que bientôt les é(udianis de l’Universilé ne sauront plus
même quand est né Jésus-Christ.
— Je le vois bien venir.... Il y a
Cjuelque temps, j’écrivis un petit livre
d’hisloire orientale. Les libraires me
font la moue pareeque j’y attribue
de la valeur aux Ecriturès.”
Vouloir ou non, c’est là le livre
par excellence de l’humanité; celui
qui a été lu plus que tout autre.,.
Une prière étrange, entendue par
le professeur C., en dit long sur les
4
- 401-,
sinliments religieux de beaucoup de
prétendus catholiques romains. C’est
le soir, sur une des places de Rome,
Un père de famille enseigne à son
lils la prière du soir.
— Enfant, répète ce que l’enseigne
ton père; «Peste soit de tous les
prêtres.... Les prêtres sont tous des
voleurs.... Nous donnerons le feu
aux prêtres ».
Et l’enfant répéta trois fois ces paroles saturées de haine stupide et
sauvage.
Lnllier père de famille
Plusieurs ouvrages ont élé publiés
.sur Martin Luther, à l’occasion du
IV Centenaire de sa naissance. Il y en
a pour toutes les bourses. Nous en
avons un sons les yeux, qui est un
fort joli petit volume de 124 pages
avec dix gravures, au prix de 0,75.
Tout en étant court, i! présente Luther
d’une manière très-vivante, on laissant autant que possible parler Luther
lui-même. Nous transcrivons ici quelques lignes du paragraphe intitulé:
Le père de famille, le pasteur.
« Dans son Petit livre du Mariage,
Luther rappelle celle parole du .sage:
« Celui qui trouve une femme, trouve
le bonheur; c’est une grâce qu’il obtient de l’Eternel ». Prov. xviii, 22.
Ce bonheur, il l’a connu. Quand il
était fatigué de ses luttes et de ses
travaux, quand son cœur était blessé,
aigri, il pouvait se reposer et se retremper dans le cercle de la famille.
Il eut de Catherine de Bora six
enfants: Jean, né le 7 juin 1526;
Elisabeth née le 10 décembre 1527
et morte le 3 août 1528; Madeleine
née le 4 mai 1529 et morte le 27
septembre 1.542;, Martin né le 7 novembre 1531 ; Paul né le 28 janvier
1533: Marguerite, née le 17 décembre
1534.
Il a aimé ses enfants d’une affection tendre, mais sainte et virile, car
il avait une idée très haute des devoirs d’uq père et de l’éducation chrétienne. «il est tout naturel, écrit-il
quelque part, que les parents aiment
leurs enfants et s’affligent lorsqu’il
leur arrive du mal. Mais que les époux
le .sachent bien, s’ils veulent servir
Dieu, la chrétienté, le monde et leurs
enfants, l’œuvre la plus utile et la
meilleure qu’ils puissent faire, c'est
de donner â ceux-ci une bonne éducation. Faire le pèlerinage de Rome,
de Jérusalem, ou de St. Jacques,
bâtir des églises, fonder des messes,
ou faire toute autre chose, cela n’est
rien auprès de cette seule œuvre:
bien élever ses enfants. Il n’y a pas
de chemin qui conduise plus sûrement au ciel. De même aussi il n’y
a pas de moyen plus facile de gagner
l’enfer, que de négliger ses enfants,
de leur enseigner de%ilains mots ou
des chansons honteuses......... Si l’on
veut relever la chrélienté, c’est par
les enfants qu’il faut commencer ».
Rien n’est plus touchant que les
fêles de famille célébrées dans sa
maison ; le cœur de Luther s'épanouissait au milieu de ses enfants; avec
eux il redevenait enfant lui-même.
A Noël, on allumait le sapin, au ^
pied duquel s’étalaient les modestes
cadeaux. L’ami Philippe (Mélanclh’ohj,"'
le peintre Lucas Cranach, ou quelque
autre était invité. On entonnait un
cantique que Luther avait composé
pour ces circonstances, cantique
d’une simplicité et d’une candeur inimitables; c’était un dialogue entre
l’ange qui vient annoncer la bonne
nouvelle et les enfants qui s’en réjouissent. L’un des hôtes, représentant l’ange, entrait en chantant:
Quittant ma demeure éternelle,
,Te viens en messager des cieux
Apporter la bonne nouvelle
Qui doit vous rendre tous juyeux,
Aujourd'hui d'une vierge pure
tin enfant divin vous est né, ■
D'humbles langes sont sa parure
Sa gloire c'est la pauvreté.
El les enfants de répondre;
•Sois bienvenu sur notre terre,
Hôte divin, mon doux Sauveur,
Qui viena dans sa grande misère
■Visiter le pauvre pécheur.
5
.405,
-í-lT'/W'/X/'.A/W'S/vV' »VWSfW
'Vvvxri^^i.rvx
Tu n’as pour berceau qu'une étable,
O Dieu, tout-puissant Créateur.
Je te vois pauvre et. misérable,
Toi Je Maître, toi le Seigneur,
Jésus, établis ta demeure
Dans mou petit cœur pour jamais.
Fais; y, jusqu'à ce q'ie je meur**,
Régner toujours ta douce paix.
Un jour qu’il jouait avec sa petite
Madeleine, celle-ci lui demanda:
— « Qu’est-ce que Jésus m’apportera
pour Noël?» — « Une petite robe tout
en or, si tu es pieuse ». Survint sa
femme qui lui apportait le petit
Martin, le pjus jeune de ses enfants.
Le père le prit dans ses bras, le caressa et l’embrassa en disant: «Oli!
combien je les aime tous ! Quelle
grande bénédiction que ces enfants !
.le voudrais être mort à l’âge de cet
enfant. Quel bienfait pour les enfants
de mourir à cet âge ; et pourtant
j’aurais le cœur brisé si cela arrivait,
car c’est une partie de moi-même et
aussi une partie de la bonne mère
qui mourrait.......». Un jour que ce
mêipe petit Martin prenait le sein de
¡:..ü«iUiaôre, le docteur dit: « Cet enfant
et tout ce qui m’appartient est haï
du Pape et du duc George, haï de
leurs partisans, haï des diables.'Cependant tous ces ennemis ne troublent guère le cher enfant; il ne
s’inquiète pas de ce que tous ces
puissants seigneurs lui en Veulent;
il suce gaiement la mamelle, i;egarde
autour de lui en riant tout haut, et
les laisse gronder tant qu’ils veulent».
Une âulre fois les petits enfants se
tenaient debout devant la table, regardant avec beaucoup d’attention des
pêches qui étaient servies; Luther se
mit à dire: «Qui veut voir l’image
d’une âme qui jouit dans l’espérance,
la trouvera bien ici. Ah! si nous pouvions attendre avec autant de joie la
vie k venir ».
{Vii de Marlin par Charles Pfeii'cler).
La soif de l'âme
C’est une terrible souffrance que
celle que cause la soif; tout aussi
terrible que celle qui est causée par
la faim, si ce n’est davantage. C’est
elle qui pousse le voyageur qui traverse le grand désert à éventrer le
chameau pour boire le reste d’eau
nauséabonde qui se trouve dans l’estomac de ce quadrupède avant que de
périr sur le sable enflammé.
Mais il est une autre espèce de soif;
c’est celle de l’âme. Elle est bienfaisante ou funeste selon que l’âme aspire
à la pureté, ou se laisse posséder par
des désirs corrompus.
Celte soif est funeste quand elle
consiste dans la satisfaction des désirs
immodérés de !â chair, dans l’intempérance, dans la jouissance de plaisirs
que l’Ecriture condamne, et quand
elle nous pousse à lire des livres
malsains qui font un mal incalculable
à notre esprit. Il n’est pas facile
d’étancher celle soif, car elle augmente avec les jouissances; comme
l’appélimvient en mangeant, k soif
vient en buvant plus qu’il né faut.
Cette soif fatigue, fait vieillir et donne
lieu à de graves maladies. La mort
seule y met un terme, sans avoir
réussi a la satisfaire.
La soif des richesses est une maladie
tout aussi funeste qui atteint le pauvre
comme le riche. Elle est faite d’égoïsmé
et d’orgueil, et ne fait qu’abrutir
l’àme, dénicher le cœur cl étouffer
les aspirations généreuses. Comme la
précédente, cette soif est inextinguible et ne fait que s’accroître â
mesure que l’on acquiert des richesses
et que le patrimoine s’arrondit. Loin
d’apporter à l’horhine la paix et le
bonheur qu’il en attend, elle trouble
sa vie et ne lui donne pas de repos.
Dieu seul peut nous en délivrer.
Il en est de même de la soif de la
gloire, qui, sous l’apparence dkne
certaine grandeur n’en est pas moins
funeste à celui qui en est tourmenté.
Que de sang a coulé sur les champs
de bataille, parcequ.e les chefs militaires étaient possédés par le démon
6
•ii
,40f>.-
■'\'V\/vW^ •VN.'VA^/Vf
de l’ambition et tourmentés par la
soif d’une gloire toute mondaine.
Qulelle est funeste aux hommes celle
soif qui demande du sang, et qui
même n’est pas étanchée par ce breuvage énivranl! Les conquérants peuvent agrandir leurs états, et les
voisins peuvent éloigner les bornes
de leurs champs; mais celui-là seul
a sa soif satisfaite qui soupire après
le ciel que Jésus Christ lui a conquis
au prix de ses souffrances.
Mais il est des âmes fidèles — qui
n’aiment pas ^ ce qu’on appelle —
joie ici-bas. Celles-ci ressentent une
soif bienfaisante, car elles aspirent à
la pureté. Tel est le cas de celui qui
a soif de la justice, qui a un profond
sentiment de son étal de péché et
qui est possédé par un, ardent désir
de sainteté. Bienheureux sont ceux
qui ont faim et spif de justice, car
iis seront rassasiés. Voila enfin une
espèce de soif qui peut être satisfaite!
En efifel, celui qui va se désaltérer à
la source pure de l’eau jaitlissante en
vie éternelle n’aura jamais plus soif,
car il aura trouvé en son Dieu Sauveur
la satisfaction de tous ses besoins
religieux. C’est à celte source seulement qu’il peut étancher la soif de
son âme; le monde ne lui offre que
des citernes crevassées, ou des eaux
bourbeuses et malsaines.
La soif d’affection n’est nullement
incompatible avec la sojf de justice,’^
car l’âme pure, en tant que justifiée
par le Seigneur, ressent plus et mieux
que loule autre le besoin d’affection,
le désir de sympathie' et la soif de
bienveillance. Elle est bienfaisante et
douce cette soif, et elle trouve —
jusqu’à un certain point — sa satisfaction dans les joies de famille. Là
même elle n’est'pas complète, car
elle peut y être troublée par la mort.
Mais en Dieu elle est pleinemenl.salisfuite, car le Seigneur est plus encore
que la source de l’amour, il est
Tamour même, et la charité dont il
peut inonder l’âme ne périra Jamais
Aussi le psalmiste s’écrie-t-il ; Mon
âme a soif de Dieu, du Dieu Fort et
vivant. Oh! quand entrerai-je, et me
présenterai-je devant la face de Dieu!
(Psaume xlu-2). Poussés par une soif
pareille — si ce n’est égale — à celle
de l’auteur inspiré, nous chantons de
notre cœur au Seigneur:
C'est toi Jésu» que recherche mon âme;
A te trouver se bornent mes souhaits;
C'est ton regard que sur moi je r'^clame;
Rends-moi, Seigneur! rends-moi ta douce
[puix.
Ce ne sont pas les idoles, ni de
bois ni de pierre, que mon âme désire,
ce ne sont pas les richesses ni les
plaisirs d’ici-bas; mais mon' âme a
soif du Dieu vivant. Lui seul est source
de vie, de paix, de pardon, de sainteté, de bonheur, d’arnour; et mon
âme a besoin de savoir que Dieu
l’aime et qu’il se lient pj'ès — tout
près d’elle, — elle a besoin de vivre
en communion intime et conslanle
avec l’auteur de son salut.
Et celle soif que je sens en moi,
est un signe de vie; les morts n’ont
plus soif; et si je l’ai encore, cela
montre qu’il y ai en moi la vie dont
je suis redevable au Prince de la vie,
au Dieu fort et vivant.
Db! soif précieuse qui nie fait apprécier les ruisseaux limpides et purs
de l’Evangile, et qui fait que je ne
suis jamais fatigué de puiser ,àbondfmment au fleuve qui jaillit du troue
|b mon Dieu!
^El si j’ai soif de Dieu, c’est pomme leBir prés de lui, pour le voir
et pour le servir — non seulement
pendant les couri.s instants pendant
les quels je me trouve en son temple,
mais toulè la semaine, toute ma vie.
David fugitif soupire après la présence de Dieu, cl nous souhaitons
une soif pareille à Ions mes frères et
Sg|j.tr.s — vaudois ou non -• qui ont
pbjÉjé, leurs pas dans les grandes villes
de^rance, d’Italie cl d’ailleurs pour
y gagner leur pain, comme aussi à
tous ceux qui négligent les saintes
assemblées et passent leur dimanche
loin de Dieu.
David n’avait pour pain que des
larmes quand il vivait loin de la présence de Dieu. Si nous voulons goûter
7
.407-^
V,»VV-*V\^V'i.rW'
!a paix de Tâme et le bonheur véritable, approchons-nous de Dieu et il
s’approchera de nous avec ses dons
précieux.
E. Bonnet, pasteur.
©ibltogrfiplùc
Nous rccoinrnandon.s aux lecteurs
du Témoin deux publications éditées
par la Société Missionnaire de Bâle.
La première est VAlmanach des Missions Evangéliques pour Í88A, jolie
broclnire in 'J6° piortant en tête une
cbromolylographie très fine : Pimre
sauvé des eaiix, qui à etie seule vaut
plus que les trenie centimes au moyen
desquels on pont se precurer le livre
tout entier. Suit tari calendrier dont
chaque jour est marqué par un évènement important dans l’œuvre des
missions. Viennent après plusieurs
articles intitulés respectivement: Le
missionnaire Lacroix (avec gravure);
La Bible au Lessoulo; Le papier qui
parle (poésie); Rebecca Jochems, un
exemple de patience et de libéralité
chrétienne; Progrès de la civilisation
à Madagascar (avec gravure); Premier voyage d’un missionnaire (avec
gravure); Comment prient les payem
(avec quatre gravures). .Un sorcier;
Une délivrance; Le noicvel cm de Tanlc
Rose; Le jour du jugement; Un tison
arraché du feu; Prix de, la parole do
Dieu. Nous pouvons assurer nos lecteui’s que tous ces articles sont aussi
intéressants que leurs litres sont attrayants. Nous voudrions voir cette
brochure s’introduire et prendre sa
place dans beaucoup de nos familles.
Pourquoi, par exemple, ne serait-elle
pas choisie comme cadeau par les
Consistoires ou les Comités, qui dès
là présent préparent à nos enfants de
belles fêtes de Noël ?
Samuel Hebich, (pi'ix: 30 cent.) est
le titre^de l’autre publication. C’est
un abrégé de la vie d’un missionnaire
qui consacra 20 années de son existence aux missions des Indes ( Mangalcce et Cannamece) et qui, s’il
abandonna son travail au bout de ces
20 années, ne le fit, que pareeque
sa santé usée au service de son Maître,
l’obligeait au repos. Homme quelque
peu rude et singulier, mais d’une foi
enfantine, forte, loyale, ardente, il
se dévoua pour le salut des âmes,
sans distinction de langue et de peuple. Aux Indes il évangélisait aussi
bien les régiments anglais que les
hardes payennes recuoillips autour
des tei;ples de leurs dieux. B bravait
également les moqueries des Européens et les éléphants que les idolâtres lançaient contre lui. Que nos
lecteurs se procurent cette brochure
et ils verront ce que peut faire un
homme dont les t^lenls n’ont rien
d’extraordinaire, mais dont la force
est eh Christ. Ces publications sont
en vente à Bâle à la Libraire des
Missions. n; m.
Nous recommandons commd de
bonnes vieilles connaissances qui ne
nous ont jamais fait éprouver de déception, mais qui plutôt ont souvent
dépassé notre allenle les publications
de VAgence des Ecoks du Dimanche
de Lausanne, (I, rue de la Madeleine).
Déjà connus dans la plupart de nos
paroisses, elles méritent d’y obtenir
une circulation beaucoup plus considérable et nous la leur souhaitons
très sincèrement.
Ces publications annuelles sont;
Les lectures illustrées prix fr. 2.
De 1 à 9 exemplaires envoyés à la
même adresse i,50 l’exemplaire; de
10 et au dessus 'l,2.b.
Etrennes pour la jeunesse 30 cent.,
12 exemplaires 3,2'5; 25 ex. 6,25;
50 ex. 12 fr.; 100 ex. 22,50.
Etrennes pour les enfants 20 cent.;
12 ex. 2,15; 25 ex. 4,25; 50 ex. 8
francs; 100 ex. 15.
Etrennes pour les petits enfants,
15 cent.; 12 ex. 1,40; 25 ex. 2,75;
50 ex. 5 fr.; 100 ex. 9 fr.
Etrennes pour les parents 15 cent.;
12 ex. 1,70; 25 ex. .3 fr. ; 50 ex. 5,50.;
100 ex. 10 fr.
Feuille illustrée 5 cent. 1e numéro,
3 fr. le 100.
8
,/i08.
f
t ♦
^r~
(ŒKron'tquc ©auboiee
Examens dç quartier. — Ils s’en
vont êlre achevés dans toutes les l'aroisses des Vallées. Autrefois c’étaient,
de vrai^ examens où l’on passait en
revue les connaissances religieuses et
la vie morale des membres du quartier. Et même si l’on remontait au
13""^ et 14'"® siècle on trouverait que
les Barbes devaient avoir connue une
espèce de confession générale des
familles — sauf pourtaril l’absolution
que Dieu seul peut donner.
Aujourd’hui l’exarfien de quartiér
consiste ordinairement en une réunion
suivie d’un entretien familier sur le
sujet qui a été choisi.
D’après une entente établie à la
dernière Conférence de Praruslin, on
a traité dans plusieurs paroisses la
vie d’éfjlise. Nous avons le ferme espoir
que tes entretiens qui ont eu lieu sur
ce sujet important nc'seront pas sans
porter des fruits.
Un major Vaudois. — Nous avons
dans l’armée nombre de nos coreligionnaires (et des meilleurs parfois)
qui sont àrrivés aù grade de capitaine.
Les majdl*3 se comptent encore sur
les doigts. Nous n’avons pas actuellement, qucnblfs sachions, de colonels.
Si l’on songe aux restrictions injustes qui interdisaient tout avancement aux militaires vaudois, avant
1848, on comprendra la satisfaction
que nous éprouvons fcliaque fois que
nous voyons un vaudois — surtout
s’il est de ceux qui n’ont pas honte
de rêire — conquérir nn graife avancé
dans l’armée.
C’est là sans doute le scnlimenl
que partageaient les personnes qui
se sont Irouvécf lundi dernier à SaintGermain, pour offrir un dîner que
l’on peut appeler de félicitations au
chev. Etienne Bai.mas, promu récemment au grade de Major. Les médailles,
dont mie al vahre miliiare, qui couvraient sa .poitrine en celte occasion,
montraient bien que le grade avait
été conquis par le travail assidu de
plusieurs années dépensées au service
de la pairie.
îRcwue politique
itaUe. — La Chambre examine au
pas de course les budgets qui seront
volés avant la fin de l’année ou avant
les vacances. Celui de l’instruction
publique a donné lieu au plus grand
nombre d’observateurs. Car, soit quelques députés de la droite, soit les
dissidents de gauche en veulent surtout à Baccelli. Mais l’ordre du jour
de Thon. Guala, favorable à ce ministre, a été approuvé par 158 voix
contre 6 et 80 abslenlions des dissidents ou du parti de la Penlarchie.
Ont voté pour Baccelli, même Sella
et Tégas, sans doute dans un esprit
d’ordre et de concorde. Ont volé
contre le ministre, Bonghi et Spaventa
et quatre autres, députés de droite.
— La Chambre a pris en considération la demande du Procureur du
Roi de procéder contre Nicotera et
contre Lovito, mais l’autorisation n’est
pas encore formellement accordée.
Il n’est guère question à Rome que
de la visite du prince impérial d’Allemagne au roi Hiimbètt dont il est
l’hôte, et au Pape avec lequel le
prince, représentant de rempereur
Guillaume, s’est entretenu près d’une
heure. : Ensuite, accompagné parle
cardinal Jacobinr el suivi de sa cour,
le prince a parcouru la bibliothèque
du Valican, les Musées, l’Eglise de
St. Pierre,i et est rentré directement
au Quirinal. Nous ne décrirons pas
les fêtes’que le Roi et la Reine ont
données à leur illustre hôte, les dîners de famille, les banquets, la revue,
et la part cordiale {juc les romains
ont prise aux réjouissances dé la famille royale. — Le prince a dû partir
de Rome jeudi soir, il se rend directement à Berlin par le Tyrol. — Nous
n’aurons pas la prétention de prévoir
l’influence de celte double visite à
Rome du prince impérial d’Allemagne;
mais elle est certainement une preuve
des bons rapports erilre la maison
de l’empereur Guillaume et la maison
de Savoie et tout spécialement de l’affection cordiale du prince impérial et
du roi llumbcil.
F,nfinii'T\\OABKT.,fléranti!lAdministralenr
Pignerol, lmp, diianlore et Jlascarolli.