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Première Année.
25 ïuin 1875.
N. 25.
<5^ - U. /e?î: 'A
'I.-.H '-'H
iÉvarig'óliciiie V«nicioisiio
Paraissant chaque Vendredi
Vom me seres témoins. Actbs I. 8.
Suivant la vérité avec la charité.
Prix de l’àbor.nbmrnt par AN
Intérieur . . I. 3
Suisse ..... *
France, AUemagoe > ti
(îrande-Bretagne et HoUande » 8
On s'abonna: h Piifncrol'pu Buriaii da l'administra:ion ^íoi»an Miaàl:
A La 'ropr cbea Mi WU-tltli^ai/e.
A Turin chez M. Coss, via Pio Quinto, n. ¡5,.
A Humaretcrbez M. La'stabît Past. Dirscléar.
Pour la France les abunneinenls te font à la
Libr. Boshoorb, N.S7. RuedaLtlle, Paris.
Uo Mumâro ti^paré: lOceiitimes.
Annonces à la l.e pajje -.'5 centimes par ligne.
On reçoit pour abonaemeots et
inseriiont'des timbre«'poste de
tout pajrs.
1
Sommaire,
L’Âbsteotion. — Ce ()iie fait aiinaeltoment l’Eglise Vaudoise en faveur de l’Evaugélisaiion. — Espérienceschrélipiioos.
— Nouvelles religimises et faits divers. —
Jleewe Politique.
L’ABSTEi\TIO^
EJIe est, malbeureusemeut, très
commune au sein de noire Eglise,
Non seulement «n nombre conside'rable de membres de la paroisse
ne se soucient pas d’en être aussi
membres électeurs, mais parmi
ceux qui, plus ou moins spontanément, se sont fait inscrire, combien n’y en a-t-il pas qui jamais,
ou presque jamais, ne font usage
de leur droit? La nominalion du
pasteur et des anciens, c’est-à-dire
des conducteurs spirituels et des
administrateurs de la paroisse ;
celle des députe's au Synode, c’està-dire, de l’Assemblée délibérante
et des Corps auxquels cette assemblée déléguera le pouvoir d’administrer en son nom : l’examen
de toutes les questions qui intéressent l’Eglise entière ou spécialement chacune de ses parties,
l'acceptation ou le rejet 'de toute
modilicalion à la constitution, ne
sont-ce pas là des attrilnilions extrêmement importantes que chaque
chrétien devrait être jaloux d’exercer et de maintenir dans toute
leur plénitude ? — D'où viennent
donc cette langueur et cette indifférence dont on se plaint depuis
longtemps, et quels sont les prétextes que l'on allègue pour les
justifier ou les excuser?
Indiquons d’abord nous-mèrae,
quelques motifs que l’on n’avoue
I pas volontiers, l(- existe, dans
I toutes nos paroisses, il est inutile
: de le dissimuler, de ces hommes
i matériels, n’ayant" du goût que
! pour les biens matériels comme
' eux, qui professent, du moins dans
l’intimité, un souverain mépris
pour tout ce qui est spirituel et une
profonde pitié pour les visionnaires
qui croient à la réàlité des biens,
invisibles. Ces saduôéens modernes
dont'la. règle de vie est aussi:
■ mangeons et bnvéns, car demain
, nous ■
pour une circonstance spéciale,
j demandé à être portés sur la liste
I des électeurs. Mais si un puissant
intérêt de parti ne les domine pas,
jamais ils ne se dérangeront pour
exercer leur droit éiectornl : même
i ils affecteront de le mépriser.
Proches parents de ces premiers,
' d’autres négligent leur droit d’elecleurs, nous avons honte de le
: dire, mais personne ne nous conI Iredira, pareeque les élections,
' comme la plupart des assemblées
de paroisse. ont lieu à l’issue du
service divin et que l’heure du
dîner a sonné.
Une prodigieuse ignorance des
i questions ecclésiastiques, plus en- !
I core que des questions religieuses, j
! en éloigne un beaucoup filus grand ;
' nombre des assemblées électorales j
Cette ignorance est surtout volon- !
i taire, puisque notre constitution ;
et nos réglements imprimés, aussi i
bien que les rapport.s des admi- :
nistralions et les compte-rendus ■
; des synodes, sont mis à la portée !
de tous les membres de l’église.
I Toutefois nous pensons n’êtreque j
juste en affirmant que, dans aucune |
j de nos paroisses, les pasteurs et !
! les anciens n’ont fait ce qui était ;
I en leur pouvoir pour dissiper cette '
ignorance trop commune. .C’est uncôté de leur ministère dont il serait dangereux de méconnaître
l’extrême importance et sur lequel
doit se porter leur sérieuse atten*
' tion.
I A part les ignorants, qu’il faut
instruire pour les intéresser aux
choses de l'église, les assemblées
électorales ne perdent .rien à t'ab-,
] sence de ces hommesîdfnt la coq! science se cache derrière l’estomac.
^ Il nous reste maintenant à parler
uiTfl.fieBA aw.nBg
' ni ignorants, qui coônaîssentleor
devoir et apprécient leur droit,
mais qui croient, en bonne conscience, pouvoir se dispenser d’en
faire usage. Ce sont essentiellement, mais non pas uniquement,
ces hommes trop simples, humbles,
et confiants à l’excès, qui laissent
voloniiers tout faire à de plus
savants et*de plus habites. L idée
ne leur est'jamais venue que le
vote du plus simple pèse dans
l’urne exactement aulant que
celui du plus intelligent desmembres de la paroisse et que dans
la structure de l'édifice de l’Eglise,
les plus petites pierres ont leur
place aussi bien que les grandes.
Et à supposer même que les
quelques hommes marquants qui
exercent une influence prépondérante dans la paroisse soient réellement dignes de toute leur contiaiice, il ne s’en suit nullement
qu’il soit utile et prudent de leur
laisser tout faire. L’Eglise visible
n’est pas, à tous égards .une famille
dont le chef dirige sans contrôle
et dont les membres n’ont qu’à
suivre ses instructions. Elle est
bien plutôt une société de frère.s.
égaux entr’enx et devant leur Chef
commun, et dont les aînés et les
2
98
ñ
plus robustes i»*ont pas seuls l’obligation ou le"dfoiVtó s’oi^uper ^es
intérêts de loiu. 0ue (^ien^ait
une Eglise, Miit^ oujKand^ le
jour où, par BnéœystérÎeÏÏse dispensation du Seigneur, elle se verrait tout à cbup®"enleyér les quelques hommes entre les mains
desquels elle aurait eu l’imprudence de remettrqtous ses iq^drêts ?
Et d’aiUeurs, n’arnye-t-iL pa_s
souvent, dans les questions d’Eglise
commé dans celles du 8alut.“'que
les petits enfants comprennent les
ch|l>sesqüï sont cachées" aiij;' sages
et aux intelligents? Ces hommes
simples mais honnêtes et pieux
d'ôtit'ûôus pSHonVdesirent-iîs sîn'cè-’
rèïéeu't ¿ei4)r fÎ’Séiènedr? qViÎ'sè"
sôù’^îéfirfé'ni ' que' celui qui' h’és't
pk's fid'àlé' danâ‘‘ïes pètîtes 'ch'ôsea
rfé' "lé"sdf‘a‘*pàlB'noin plus dan’s* fés’
grandes. Ce qui ne veut pas dire
qüe’^l’èx'ercicè"'dû"droit élêctoral
dhbs l’E'IHàè’'boit'une'chose aussi
pêlîte qtfîts le* jiën'sent' peut-4Ìrel
"Màis'si l’on' est''prVsque 'tenté’
d’excu's'er et "d’apprbuver'*^!’abstention par humilité ét 'par excès
dë'conûance 'pôùr autrui, il h^'en,
peut êtrè-ainsi 'de délie «jui pròcMé du'dépit où du découragément. L’où s’est trouvé, plus d'ùnè
folb pëüt-êtrei"'du Côté dé 'la minôrité , ■‘qdôîque 1’oh eût la conviction di etro' avec la vérité et
de vouloir ce qu’il y avait de
plüs avantageux pour l’Eglise; à
quoi bon s'exposer encore à être
battu ? N’est-i'l pas plus digne 'de
laisser le champ libre aux adversaires, ou tout au moins aux opposants? Et^quénd ou a en perspe'ctive, lion seûletuonl la probadlité,
mais la certitude de sé'trbuv'er
encore, dans la question qui s’agité
ou dans l'élection qui va avoir lieu,
du côté'de la minorité, n’a-t-on pas
toutes les raisons de se tenir à
rëcàrt jlisqu’à-ce que' viennent
des temps meilleurs ?
Nous savons par expérience que
l’on est, dans des cas pareils, terriblerneni tenté de se retirer de la
lutte; mais notre conviction bien
arfêtée èst que l’on pèche en cé-'
dant à cette tentât ion. La colère
et la haine ne sont pas les seules
passions qui aveuglent; la vanité
dont on sé garde moins est une
conseillère dont il faut se défier
tout autant que des passions plus
fougueuses. Vous ne voudriez ja
mais.vous trouver daos la minorité,
©bli^que;, & toût*ti^ps, te^ a
fé ^^’fedi^nditio^de
la vémé etnè ses'lamis? S’il
ajrive parfois qi^i^ des qjiasses
sont eqtbàîàéës par lès paroles
ou par l’exenaplé d’un apôtre de la
vérité.’ lè’íetídémaíñ ''peut-être’',
cette même multitude se laissera
entraîner d’un autre côté par la
paróle ardente d’un apôtre de mensonge. Q-uelques uns seulement
ré^lstecofit à ses attraits. ■— Puis
laissez-inoi vous le d^mander, êtes
: vous' parfaîtoment sûr- qiie la vérité, la justice, les meilleurs intérêts de l’Eglise', soient "dé ' votre
côté, soutenus seulement par vous
et quelques uns de vos amis? q il^
eh est ainsi, plus là ébhv.iction que
voù^’en avez qsi’ profonde el inoins
vous àvez ’le dro'ii, devant le Seî
I •. f. ^ a V '' . ' 1 .|1 • r,.
gneur et devari^ votre conscience^
chrétienne, de négliger ráccoráplissemènt 'd’un inoipôrtant devoir eh
ne fendant pas votre témoignage
en faveur de' ce que vous cfeyez
justé'et bon. Les aji>sents ont touiéurs tort, dans ces matières comme
‘'j. -tl i.I •'V.Ujf «¿-.il i I !'¡l.
dans beancoup d autres questions,
si ce h’est ïôrsque , cédant à la
violence, ils s'éloignent afin de ne
pas participer à une oeuvre mauvaise.
Ce ((oe fait aiouellenent
l’Eglise Vandoise
en favenr de rEyaugélisation
Monsieur Je Jfirecteur,
Puisque ces temps-ci nous assistons à l’étrange spectacle de
voir des personnes, qui n’ont peutêtre' jamais essayé de visiter, les
Vallées pour les intéresser à l’œuvre d’Évangélisation, quoiqu’elles
en aient eu plus d’une fois l’occasion, nous reprocher notre indiflPérence à l’égard de cette œuvre
d’une manière quelque peu dure,
il est bon que le public sache au
juste à quoi s’en tenir à ce sujet.
Je vous prie donc encqrq , M_. le
Directeur, d’insérer cette lettre ,
probablement la dernière, dans le
Témoin, afin que chaque^ lecteur
ait sous les yeux les éléments pour
juger du débat et ratifier ou casser les jugements peu charitables.
dont l’Eglise Vaudoise vient d'être
l'objet4^’^ '
Com*m^^ns par n^s faire one
idée e;fôctef^ caq^ae yEglise vaudoise i^'anüuellement’ en argent
en ,&veur de l’Evangélisation. Et
quand je‘dis Eglise ^udfowô.’pentends parler de chacun de ses
membres en particulier, sans faire
de p.uériles distinctions, décaavertes uniquement pour, saatenir. ave^
apparence de raison, une mauvais^
cause. Notre Eglise se compose dq
16 paroisses et de bl32 ççminuniants qui ont fourni, en argent 1^
somme suivante que le Comité d’Evangélisation à consignée, dans son
rapport de 18't4:
Q.*>llectë par. P, Calviao à^Tor/e.'Pellicè . " ! 'ifr, fl? 6^^
Idl id. k Bobbio-PelHce ,» IQt ^
fd. dans l’écale du ^aimancoe dje
Rodorol - . . ,, I? —
Souscription Joseph Malan ,, 1500 —
Société auxiliaire de la Tour ,, 950
. ts t f ■ • . « ( »
Collecte d'Angrog,ne , 18 75
Colleciesde Villar, Pomaret, Rorà,
Pramol .... ,, , 130 —
Collectes Prali, S. Jean, Perrier
Maueille .... „ 103 —
Me Et. Malan 10 fr„ Albarin 4 fr. ,, 14 —
Recueilli par M. J. Pons au Serre
d'A,ngrogne , . ,, î 80.
Contribution de Torre-Peiiice ,. 171. —
Id. de Ville-sèche et école dp dimanche de Combagarin .. 46 ^
Id. de Massel et Rodoret ,, 67.05.
Toni . Fr. 3089 70
Voilà les chiffres exacts dont on
ne peut nq pas tenir compte. La^
sâgjacité et la critique du collabo,
râleur du Témoin et du’rédacteur
du Cristiano Evangélico peuvent,
s|^y exercer librement. Seulemqqt,
je prie le premier de ces messieurs
de ne pas être assez cruql pour,
retrancher de l’Eglisb, vaudoise
l’une des trois paroisses^dont les
noms ne figurent pas dans, le tableau ci-dessus donné el je les
prie tous les deux d'ebserver que.
je n’ai pas tenu compte , comme
j’aurais dû le faire, des souscriptions des vaudois répandus en Italie et à l’étranger.
En regardant les choses d'ua
peu loin, l’on risque de ne pas
apercevoir une foule de détails,
très importants qui sautent aux yeux
de ceux qui sont sur les lieuxmêines. A-l-on jamais pensé (c’est
surtout à mes deux honorables opposants que la question s’adresse]
aux centaines et aux milliers de
francs que nombre de nos familles
dépensent indirectement, mais an-
3
LE
98
mieUemôQt ea faveur 4^ l’éyapg^^'
hsatio.D, en eiivoj,anl dVbpr4,le,^r^
QPÎÏég^ 9fl. À
Normale de la Tour, pais à, rëûsJa
d& Tkéoiogie?i 11 esl v.pai quo nos
étudiants dépensent; fort péi^ parcen^u’ile sq nôai;ri8seiit tjr^s. mai, qt
qqe plu^iqqrs, opt d^s Ifpara^a;
poMrjfa.i« aéiaiyttpinfl ojtjai;. Meq> dès,
familles qui oai dû »’endetter ou
s’imposer de dures ppivations pour
atteindre le.u.r but. Q.ue l’on tipnne
sqrtouL cpqaptft dp cq,fai]l., ç’esj, quq,
cas dépapsps; soni, q^f>por4,^ panti
danl de longues anuéei»ea vue. nonpas d’obtenir un dédommagement
ou un gain, quelapnque., on, sai,t
,qu’ij Ufa,ut pas. caqipler ,^ ipais
de, inettre.à m(ême Ufii, joAine hontr.
me d'anuonçer.rËvangiieen Italie.
Ne faites donc pas à toutes ces
familles, l’affront de leuj; dire : Vous
ne faites, rieo,, majp plptût. essayez,
aprèS; avoir, pr;ia uflte.de cesisaorif.
fices, qui, à mon avis« ont d’autant
plus de prix qu’ils sont plus modestes, de les encoqrqger à faire
da.yaiitage.
Ce que fait apntiellement l'Eglise vHudoise en,faveur de l’Evangélisaiion ? Et ces jeunes gens
qu'elle donne, chaque année, pour
cette œuvre, qq’est-ca donc? Le
Cr.istiano Ëvangeltqq^es^% inieux; renseigné que nous sjur ce sujet ; il
sait quelle est la valeur des ouvriers qui travaillent sous la direction du Comité de; Î’Egljse vajj-.
doise- Une, faaM|le..quiia,doapé un
seul évangéliste. QU un soûl , instituteur à l’œuvre de l'ËvangélisatioD,a fait un sacrifice d'une valeur
incalculable. Le nombre de ces familles est, comme chacun le sait.
assez élevé. C’est de cette manière
que les églises de nos vallées se
sont insensiblement épuisées , en
donnant, année après année, leurs
meilleurs éléments , les personnes
les mieux douées qui , si elles
étaient parmi nous, relèveraient de
beaucoup le niveau intellectuel et
moral. Est il juste, est-il loyal d’attaqupr, comme on l'a fait, l'Eglise
vaudoise parcequ’elle s'est affaiblie |>iir le lion volontaire des meil- ■
leurs de ses enfants ? Je ne le
pense pas et je suis sûr que le '
collaborateur du Téimjin et le ré- J
dacuiu du Crjf-iianu EvutigeHc'K
seront du môme avis S il y avait ;
dans chacune de nos paroisses ces^
personnes de franche volonté, l’on [
aumtigoins.dp j^eine à.tçoqyqp fies
qoliefiqjqrq pofli; ips çeuvçeq
dftV$glÀ8é, en géméraj .et po«r l’Ë*
vaagéUsatMm en parhiouUep. Ma.is
presque partout ot» trouverait quelqu’^D-dispoeé à seconder lése^rts
fajts 4.^08 ce but et. cgp.^ble dq ccntj*
nuer une œuvre pour peu q^’ii fût,
sqq|l#njj|., cela a<C<W-lit
d’û^.riw.er. û I’a4(«Me. de l’Eglise
vaudoise. des sorties »«lesi peu
exactes que peu bienveillantes?'
Qui çept dire le bien qu'aurait,
produit dafls, nn% YalJéea in, prér
saiHse. 4a. coll^ora^ear du Tà»oin<
et da rédacteur du GfitHono Evan~
gelico^ Certes si des hommes aussi
zélés qu’ils le paraissent- vivaient
parmi nous, iis auraient bien vite,
changé- la face des. affaires car le
caractère vaudqis se laisse facilement convaincre et gagner. Mais
comme nous n’ayons pas te bonheur de., lea posséder , ni eux, ni
tant d’autres, que, sans nous prendre, trop eQi pitié, ils essayent du
moins, de nous encourager à faire
plus.
Je sais paTffailemenl que nous,
pouvons fairO)plus,et mieux. Même
je crois que nous -sommes sur la
voie qui mène k cet heureux résultat, quoique à une énorme distapce du but. Mais celte distance
nous la franchirons petit à petit si
parmi MOUS, pasteurs, anciens et
fidèles savent faire leur devoir et
surtout si la marche do l'ceuvre en
Italie, par l’esprit qui la dirige
autant que par la. loyauté de sa dépendance do l’Eglise vaudoise« dissipe tout doute et toute inquiétude
sur l’avenir de cette .sainte entre
prise.
Un. Lai'kdémonjkn.
Noitt. - Dans le leiçp*. l iCc/io des VaUce$,
d'heureiiBe mémoire . « duniié un comptereptiu d’tui ouvrage pubHé par des Anglaises
qui uppel«i-"ni la.Tour la Lacéilémoue desVallf'ies. Crnj'aut Que ce lour de* forte n riail
pas luut-à-fait oublié, j'ai cru pouvoir signer
mes lellres: I n c Lacédé*nonieu » pour .indiquer (jue celui qui les éorivai* «^tait de la
Tour, mi.iík je n’ai jamais eu l'idée de ralladle; à ce nom «uctine signifjr.ation quelconque, comme semblent le c»oir« mes deux,
honorables uppqsantsdu Tthno'n et du Ciisliano
KvangeUco.
dq. r<»sp4rafl«é cb,réiUqnnfi la ço9r
soJlatÂon ni, la. larq» ^n« «iMsro*nir>
qiM la gffte« d« SHeu , qa^v
sujeü» p^ ieboWas. que e*u»-Ià ?
Les auditeurs en sont ennuyés, lassés . blasés. Cependant L’une ou.
l’autre de ces vérités,, partant, d’un
cœur qu eUe, a remué, û fond et,
conqjuie, eqiMèfemenl;, ajÿparaltB*
raÿeanii'e, tnamséorméei, semblable à
une révélalibn nouvellef eWé prêtera uneéroq,uence.dlv)t]e aux lèvres
lesplusjufirmes. eUe.accomplira des
prodiges pac le., moyen die» plus;
h ufiiblesi insliromentB.
(L'.Egltse Libre).
N’outrageons-nous pas souvent'
Dieu par l’hypocrisie de nos prières? hypoerJaie plus ou moins, inconsciente,,, il eéjL*vrai, car- noiuh
nous sédnisons d’abord' nous-méme,
en demandant' à Dieu, sans intention arrêtée de le tromper, des
grâces spirituelles que nous repousserions pent>être..si eJlos nous
étaient accordées, tant elles imposeraient de saorific.es à notra cœur
et de réfotrmes à notre vie. Les
paroles que prononce notre bouche sont-elles toujours râtifièes
par les dispositions, de notrê âme ?
la routine n'ant-elle aucuiœ part;
dans ce langage, l'oxcilation de l'esprit ne remplace t elle jamais le
cri de la conscience? Après avoir
répondu à ces.quostious nous étonnerons-nous encore si tant de prières restent sans exanceinent, si la
face du Seigneur nous semlde
voilée. (Li.}.
Expérirnees chrôliiniirs
L.a nécessi.té de se convertir, le
danger des , retards,, les compassions de Christ. la certitude du
pardon, la paix.de la foi, les joies
ilouDeiles reitjgtcu&cS'^
et faits diveirs.
AUem»9fte. — Le deuxième ..synode des vieux-catlioli'qiie.s d’Allema<!;ne s'csl tenu .à lîonn du 19 au 21
mai dernier sous la, présidence de
r'évêque Reinkons. Le nombre, des
coiif'regalions et des membre.s s’esl.
aiigmenlé considérablement. Mais v al-il également progrè.s spirituel ilans
le sein de celte comniunioii clnétiennc?
Nous n’osons l’alfinner en présence du
peu de vie du Synode qui ne s’ést
occupé que de (lueslions dé liiuel et
de formulaires liturgiques.
/viwAr*. M, Pianlier- évôqne do
Nîmes, a été trouvéi mort ; duns; son
lit. pen de temps après son j elour de
Rome oil il avail reçu .tonies les bénédictions, de Pie IX., C’était, dit VF.~
4
10Ó
LÉ TÉMOIN
' V'v'V'V^^ VV«/
Libre, un fougueux papalin, grand
pourfendeur d’IiiéréUàues.'qb'en d'in-'
1res temps il aurait feil brMer. Que
certains journauX' ciëricau)»Cpasseat de
voir, d’une matiière .spéci£dii.et impie,
le doigt de Djeu dans la, mort des amis
de la liberté! '
AtégMe«^«. — Le contingent italien aux conférences Brighton se composait de MM. Combe professeur, Calvino, Ribet et Josué Tron évangélistes,
Wall, Grassi,« Pigott, Vernon, Bartchaell et Taylor, de Rome, — Le continent a envoyé en tout 200 pasteurs.
Le président de ces assemblées était
M. Pearsall Smith, assisté de M. Varley.
Il y jivait trop de monde pour que
tous pussent se réunir dans le.même
lieu, de sorte qu’on devait avoir quelquefois jusqu’à cinq assemblées en
même temps. Le but de ces réunions,
comme celui des réunions d’Oxford
et de plusieurs qui les ont suivies en
Angleterre et sur le continent, est d’exciter dans le cœur des chrétiens qui
y prennent part une vie chrélienné,
plus élevée, plus consacrée à Dieu et
d’avancer la grande œuvre de la sancliBcation individuelle.
(LaFamiglia Cristiana).
Ecüue pltttque
— Nous nous hâtons de
rectifier l’erreur que nous avons commise dans notre dernière chronique.
Sur la foi d’une dépêche annonçant que
la Chambre avait passé -n l’ordre du
Jour sur tous les amendements à
la loi de sûreté publique avec 220
voix contre 203, nous avons cm, avec
bien d'autres, qu’elle avait repoussé
la loi avec 17 voix de majorité; pendani qu’elle eu admettait au contraire
le principe. Une votation positive
subséquente a donné 209 voix en faveur de la loi qui n’a passé que
grâce á l’abstention de presque toute
la gauche.
Le ministère avait commis l’impi udence de publier des documents
propres â blesser la susceptibilité des
Siciliens, â compromettre des; députés
et des préfets auprès des populations.
Toutefois la majorité vola en faveur
de la loi pour ne pas avoir l’air d’approuver la majjia la camorra et le
malandrinaggio et de leur donner des
encouragements; elle a voulu soutenir
moins le ministère que l'ordre , le
gouvernement et le principe d’autorité ; elle a volé pour la loi parceque
i’entree de la gauche au ministère ,
comme le dit le correspondant de la
Cazzelta di Pinerolo, eu présence des
théories soutenues dans la discussion
môme de celte loi, aurait éhranié
notre crédit à l’intérienr et à l’étranger.
La session de la Chambre est close,
'' mais les députés avant de se séparer,
plus désunis que jamais, ont encore
volé un projet de loi.’Dour préaertier'
iftonlé^tiès 'Îlbre.
• Le Sénat'est encoré réuni .•pouK
examîôer ies lois d<gâ' approuvées; par
lia Chambre des députés, s*
— L’Assemblée nationale^
a décidé de passer à la troisième; lac;türe de là loi sur l’insiruction pübllqùè
supérieure.
-^'Le prinde <fe‘‘ Bismark s'est retiré â Varxin." Les autorités appliquent au bas clergé, d'iiué
manière très modérée, les lois ecclésiastiques votées.par la Chambre. C’est
prudent Kst-ce que le gouvernenneni
prussien aurait déjà profilé de l’avis
que lui a donné Dttllinger de ne pas
pousser le bas clergé à faire cause com mune avec les évêques ?
Eaffnfftee. — On continue à n’avoir
de ce pays que des nouvelles contraditoires.
la Bulle de composilion
Dans le cours de la discussion engagée au Parlement italien surles mesures
relatives à la sûreté publique eu Sicile,
nn ancien procureur général près
la cour de Paierme , le député Tajani, a rappelé un fait qui a produit
une vive sensation dans l’assemblée ,
bien qu’l! ne Mt pas absolument nouveau pour ceux qui. du temps îles Bourbons, ont habité le royaume de Naples. Il s’agit d’une bulle papale tendant â régler, en quelque sorte, ce
qn’on appelait autrefois le prix du sung.
L'Itaiie adresse à ce propos aux journaux
clériciiux cl. en parliffulier. à l'Osservatore Romano, une question qui sera
trouvée sans doute un peu indiscrète.
La Bulle de composition dont M. Tajani a longuement parlé â la (thambre
et qui a été en vigueur jusqu’en 1808,
est-elle émanée, oni ou non , du St
Siège? ■*
Celte bulle de composition, si elle est
antlientique, ne serait autre chose que
la reproduclion.sanctionnée pari’Kglise,
du syslènte de composition pour les
crimes qui a été le principe du droit
pénal chez les barbares du moyen-âge.
La curie de Rome aurait établi le tarif
en argent de chaque crime et délit,
tant pour le vol, tant pour l’assasisnat,
tant pour le viol..
Ainsi, en Sicile, les confesseurs auraient été autorisés par le St. Siège à
donner rabsolution de tous les crimes
moyennant une somme d’argent à
payer â l’Eglise.
Un individu aurait volé 1000 francs.
En donnant à l’E'.;lise une part du
produit du vol, il était absous ; l’Eglise
se mettait du célé du voleur contre le
volé en partageant le Lutin. Le prix à
payer, d’après la bulle variait selon la
gravité du crime. Chaque violation de
la loi contre les personnes et les propnéiairi.'S avait un tarif particulier.
Ì . ■•,1' ■ î I ,
i Mai» k, t^ji.f,çhaogeAjl,.et jétait 'plus
»élevé sjna viöjiine dû. gtjiue élail un
p?être;H s’élevait plus èbêore si c'était
unévéquè. '
On epoH lire l’édit ’fia^ roi Rotharis,
sur le prix du sang chez les Longobards Le crime èisH par cohsôj|uent.
d’après la bulle, une affaire de transaction. Pour' obtenir rabsolution, il ne
fallait qu’y mettre lé-pvix. La composition lavait tout. I»£glise ne demandait que le payement qui lui était dû
d’après son tarif.
C’est bien le cas de s^écrier avec le
poète, si cette bulle eXtraoVdinàîr« est
authentique; Quid non mortalià peetorà
cogis auri sacra fames ?
Mai.s ce n’est pas là le cété le plus
grave de la question.
Ce qu’il y a d’etfroydblè dans ceci,
c’est que, ainsi que l’a constaté M. Tajani, grâce au système introduit par la
bulle pontificale et appliqué par les
confesseurs en Sicile, tous les crime.s
commis dans l’ile portent l’empreinte
de la composition ; il ne s’agit plus que
d'une transaction. On écrit un billet
de ricatto, et l’on dit au’ propriétaire :
«Je pourrai brûler vos récoltes, couper
vos vignes, mais je m’en abstiendrai,
si vous me donnez une partie de votre
revenu» De.s chefs de la maffia s’installent dans une propriété et sa chargent,
moyennant une redevance, de vous garantir de tout danger de vol. Ce.s transactions inspirée» par l’esprit de la
«Bulle de composition» s’appellent
aus.si componende.
Voilà des faits qui ont Ale rapportés
à la tribune par un ancien ' procureur
général, près la oouf de Palerme, qui
déclare avoir eu la butte en son pouvoir
et l’avoir dépouillée de ^exequatur.
Donc, jusqn’en 1868, il y aurait eu
en Sicile autorisation donnée par le St
Siège, de commettre impunément des
crimes, à la seule charge de payer au
clergé une certaine somme d’argent !
Eh bien ! malgré l’aulorilé d’un ancien chef du parquet . nous hésitons
â le croire. .Au.ssi invitons nous formellement M. Tajdiii a publier le le.xte de
la bulle, et les organe» officiels liu Vatican à en confirmer ou à en démentir
rauihenlicilé Le fait est tellemen t
énorme, (ju’il itnporle â toiii le monde
qu’il soit bien lire au clair.
Le Vatican , qui accuse le reginie
consliliilionnel 'l’avoir favorisé l’immoralité et la 1 icerice, est tenu'le se justifier lui-riiéme et tie vépon'Ire d'une
accusation dont il 'ioit cotnpreo'lve
l'irnmeo.se gravité.
Si la bulie de composition est réellement émanée du St. Siège, la commission d’eiiqnête en Sicile aura là un
éléuient .i'investigalion important et
presque ¡lécisif Ün aura peut-être à
rappeler une fois 'la plus les paroles
de Maciiiavel sur la reconnaissance
que riialio doit au Saint-Siège en fait
de religion et de moralité.
Ernest Robert, Gérant et Adminiítraicur,
Eignerol, fmpr. Lhiant'oro et Mn.scarolli