1
Année Septième.
2 Décembre 1881
N. 47
LE TÉM01N
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous m.r. séi-ei ¡¿moins. Actes 1, S.
•ítíívaHn« 'oériti ai>«c la charité. Ep. ],15,
■PRIX D-aBBONREMERT PAR AN
Italie ■■ I'- 3
Tous les pays de TUoion |
de poate . * , • * ^ ;
Ainénqiie
On s'abonne :
Pour VJnlérieur citez MM. le»
pasteurs et le* libraires de
Torre Pellic«.
Pour r^ÆferiiSiM-nu Bureau d'Adjninist ration*
Un ou plusieurs numéros sép».
rés, demandés avant le tirap-e Kl cent, chacun.
Annonces: centiuies par ligne.
Les envois d'argent se f^ont par
recommandée ou put
ina«dla/s sur le Bureau de Pe.
roso Ai’iiirt/îîîa.
Pour la RÉDAOTTON
Pour r ADMINISTRATION adreaee
adresser ainsi ; a" la Directiou du T'emoin . PomercUo {Pineroîo) Italie,
ION adre ase r ainsi ; A l'A dmh.istralion du Ponieren., .rinernioj Itali
SoJJtituaii-o.
2 Décembrp. — Correspondance. - XIÜ®
conférencB du VaM'élis. — Noucelles reliuiemes. — Heoas politique. — Souscnplion. ¡
S Ï>éceiïitor*e.
Notre Evangélisation.
Eu leinerciaiil Irès-cordialeinenl
noire frère, M. Longo de Rio-Mariiia
pour su correspondance que nous
publions ci-après, nous exprimons
encore une fois, le vit désir que son
exemple trouve de nombreux imitateurs dans celle falange d évangélisles, dont la pelile Eglise vaudoise
a quelque droit d’êlre heureuse el
fière. — Une notice bien simple,
sans prélenlions el sans exagérations,
(jamais encore nous n’avons péché
de ce côlé-là), faisant connaître,
comme le fait celle de M. Longo,
l’origine, les pénibles commencements, puis l’étal actuel de chaque
œuvre particulière intéresserait certainement à un haut degré, —
sî’noü.s jugeons des autres par nous
raêmes — les lecteurs du Témoin,
devenus assez nombreux soit dans
les Vallées, soit au dehors, el particulièrement dans nos lointaines
colonies.
Nous ne pouvons pas nous tromper en affirmant que par le moyen
de notre modeste feuille, l’évangéli^alion italienne faite par l’Eglise
vaudoise serait portée à la connaissance de beaucoup de personnes
qui t’ignorent toul-à-fail, ou ne la
coiînaissenl que vaguement et sans
y prendre un irilôrôl actif.
Le i'aii seul que l’Evangile est
maintenant prêché avec une entière
liberté dans des centaines de localités, surlonl dans tons les principaux centres de notre chère patrie,
constitue un merveilleux progrès.
El si l’on peut ajouter, avec une
intime conviction, que quelques âmes
ont été gagnées, non à une Eglise,
mais au Sauveur Jésus-Christ, quel-,
que petit que soit le nombre de
ces bienheureux, quiconque a compris la marche du royaume do
Dieu dans ce monde impie, ne s’étonnera pas de ce modeste succès. Plût
à Dieu que non seulement en Italie,
2
,.378-
mais ailleurs aussi, de tous ces
mouvemenls soi disant religieux dont
on a fait tant de bruit, il (ut resté
quelques prisonniers du Seigneur
pour rendre témoignage de la puissance de son Evangile! — Si, comme
nous osons l’espérer, notre appel
est entendu, ou plutôt si notre prière
est favorablement accueillie de nos
chers amis, jeunes et vieux qui sont
à l’œuvre dans le champ de l'évangélisation, nous leur demanderions
encore d’imiter M"' E. Longo, et sans
entrer dans des détails trop minutieux , d’indiquer simplement
l’origine de l'œuvre qu’ils dirigent,
soit qu’ils l’aient eux-mêmes commencée, soit qu’elles leur ail été
transmise et d’ajouter tout ce qui
est propre à donner une idée claire
de son état actuel.
Il va sans dire que s’il y a des
circonstances qu’il ne soit ni convenable, ni prudent de publier, nous
ne demandons nullement à les connaître.
Cher Monsieur el. frère.
Il me semble vous avoir promis,
dans le temps, quelques lignes pour
le Témoin. lîxcusez-moi si je n’ai pas
tenu plus tôt ma promesse. « Meglio
ktrdi che mai » n’esl-ce pas? j’espère
que ce proverbe est aussi en cours
chez vous.
11 y une vingtaine d’années complètement écoulées, que deux Evangélistes
pleins (le zèle el de courage se renilaient à Rio-Marina pour y apporter
la' Bonne Nouvelle du Salut. Quelques
chrétiens évangéliques s’y réunissaient
déjà, mais en secret,“ tantôt chez run,
tantôt chez l’autre, pour lire ensemble,
le précieux volume. Ce soir-lâ, il
(levait y avoir une réunion chez le
trère G. C, aujourd’hui ancien de notre
église. Mais la nouvelle s’êtaii l’épandue
avec rapidité dans le pays que des
prédicateurs protestants étaient arrivés
chez le tel pour y tenir des réunions.
Aussitôt la population s’émeul, excitée
secrètement et ouvertement par les
prêtres et les bigots du |)ays. On commence à crier « Fuori i Protestanii —
Morte, etc.
_ Un digne émule de Torquemada
.s’écrie: « Brûlons-les » et en moins
de rien , gamins , femmes et même
des hommes, apportent des fascines
et entourent la maison où nos frères
sont réunis, — Mais Dieu veillait sur
les siens, el aucun mal ne leur arriva.
A la vue du tumulte, le syndic (Monsieur Giannelli décédé il y a peu de
mois) et quelques citoyens courageux
el libéraux, après avoïr tenté vainement de renvoyer la multitude, pénétrèrent dans la maison el prièrent les
Evangélistes de quitter sur le champ
le pays, qu’aulremenl ils ne répondaienï pas de leur vie, ni de celle
des évangéliques. Il fallut se résigner
à partir. Ces messieurs accompagnèrent jusque hors du pays ces courageux pionniers de l’Evangile, pendant
que la foule vociférait encore contre
eux. — Mais si les évangélistes durent
partir celte fois-là, l’Evangile resta et
comme le levain de la parabole, il
opéra puissamment, et aujourd’hui, à
vingt ans de distance, que voyons-nous?
Un joli temple bien simple, mais,
propre dont la porte d’entrée, surmonlée de l’Ecnsson Vaudois, n’a .subi
aucun outrage, depuis bien des annéesLà chaque dimanche el sur semaine
les chrétiens évangéliques peuvent se
réunir, en toute liberté, el en toute
sécurité —■ pour célébrer leur culte
« en Esprit et vérité » — A côté,
deux bâtiments, avec trois magnifiques
salles d’école, réunissent chaque jour
de la semaine de 130 à 150 enfants,
qui reçoivent une instruction ba.'uie
sur l'Evangile et desquels SO à 100
fréquentent aussi l’école du dimanclie.
— Plusieurs centaines d'élèves ont déjà
passé par nos écoles dans ces 20 année.^
~ La plupart sont aujo_urd’hui pèreset mères de famille; ils oui certainement gardé quelque chose de leur
instruction évangélique; ils ont beaucoup perdu de préjugés à notre égard,
3
rvu
surloul quelques uns qnl encore la
Bible chez eux el. la lisent; s ils ont
«les eiifaiils ils s’empressent «le nous
les envoyer, c’est tout un peuple d alliés que nous avons là, et qui ne sera
jamais fanatique, ni persécuteur.
Les évangéliques ne sont plus méprisés ni bafoués; on les respecte, on
les aime, lorsqu’ils savent se faire
aimer el respecter par leur bonne
conduite.
Notre frère persécuté en est une
!>reuve frappante. Dieu l’a béni dans
toutes ses entreprises; il est devenu
un des premiers armateurs du pays;
il est aimé el honoré de tous et il
s’est vengé de plusieurs de ses anciens
persécuteurs en leur donani du pain
à manger sur ses bâteaux.
Ce ne sont plus de.s cris, des sifflets,
des tronçons de choux, des pien'«;s
etc. qui accueillent nos coiivojs lunehres; niais du respect, el même des
salutations.
Le pasteur peut parcourir les rues
cl les ruelles du pays sans^ être insulté comme autrefois; brel cesl un
fait reconnu de tous que les évang«3liques sont des citoyens ayant droit
«le vivre comme tous les autres et
des membres de notre Eglise ont «léja
«lié appelés à la charge de Conseillers
municipaux.
Plusieurs voient en ceci une pieuve
«le pro«*Tès dans les mœurs, dfi à I éducation du peuple. Nous y voyons avant
tout une preuve de la puissance de
l’Evangile de Jésus-Christ, «jui a opère
eiricacemenl dans ce pays, e^l y aiiraii
certainement accompli de^ bien plus
grandes choses sans l’infidelijé el le
scandale survenu au début de notre
ifinvre dans ce pays (doloroso laslO:J
Si notre Eglise est lelalivemenl petite,
quant au nombre de ses membres,
nous savons de bonne source que la
parole de Dieu se trouve dans beaucoup de maisons, qu on la lit, et ceitainemenl bien de noms qui im ligurenl pas sur nos registres, m dans
nos slatistiques, sont écrits dans te
Grand lùvre de Vie.
C«is jours passés , nous avons «iii
iiiic nouvelle preuve du la consideiation dont notre œuvre est cnlouiee.
Lors de l’arrivée du commandeur T.
Ferrini député au Parlement National
el représentant du collège de Grosselo
el de nie d’Elbe, ie pasteur a été
invité à sa rôceplion par une lettre
du .syndic; plus tard l’honorable député,
accompagné de riospecieur Communal
des écoles el d’un autre personnage,
vint visiter nos établissements. Il se
montra très-satisfait de nos locaux el
de la tenue el du nombre de nos
élèves. Ces messieurs écoulèrent avec
un sensible plaisir les chants de nos
jeunes filles el deux cbarnaantes récitations des fillettes de l’école enfantine.
Le commandeur eut des paroles de
félicitation pour chacun «les enseignants el leur serra cordialement la
main, leur souhaitant beaucoup de
succès dans leur œuvre. L’Inspecteur
des écoles ajouta: « Nous sommes
très-redevables à l’Eglise Evangélique
Vaudoise pour le bien qu’elle a fait à
notre pays avec ses écoles, pour la
bonne insiruclion qu’on y reçoit i> —
Cette visite nous a tous réjouis , el
nous demandons à Dieu que ce bien
auquel l’Iuspecteni' a l'ail allusion ne
soit pas seulement un bien intellectuel,
mais surtout un bien moral pour la
conversion des âmes à l’Evangile de
Jésus-Christ.
Recevez, cher monsieur et frère,
mes- salutations affectueuses.
Votre dévoué
E. Longo.
Rio-Marina, 18 novembre 1881.
iflicirrp6|)onbauce
__ Sr, novembre ISfil.
Mon cher Directeur,
On m’a bien remis votre billet el
j’aurais foi't désiré d’y répondre immédiatement par une longue lettre,
mais je vous le demande a vous même,
comment vouliez-vous que je fisse, el
quel, pi’étexte pouvais-je alléguer à
mes gens el pour ma propre satisfaction, pour me met li e à écrire par le
4
____380^
magnifique lernpp, qu’il fail depuis un
mois? Malgré voire âge el votre expérience, vous ne savez pas loul ce
qui reste à faire à l’agriculleur après
qu’il a mis tout son blé en terre. Le
simple soin de ramasser et de rentrer
les feuilles exige un travail prolongéet qui n’esi au dessus des forces de personne. Si on laisse aux jeunes el aux
vigoureux le soin de faire les fagots
et de les porter sous le hangar, les
vieux el les enfants ont la tâche plus
facile de racler avec un râteau ou de
balayer la litièie, el j’y ai été occupé
bien des jours.
C’était le moment aussi de préparer
notre provision de bois pour l’année,
même nous en avons coupé quelque
peu pour le vendi'e, cl si je ne manie
plus avec plaisir, comme autrefois la
bâche et la massue, il faut bien prêcher d'exemple, comme il rn’esl arrivé
quelquefois de manger, sans faire la
grimace, des fricots qui ne me plaisaient pas du loul, afin que mes enfants s’aecoiuumassenl à sê nourrir de
tout ce qui serait mis devant eux.
Puis j’ai en quelques arbres fruitiers
:i remplacer, et par la même occasion
j’en ai planté, je crois, une douzaine.
C’est, dans notre pays, la saison la
plus propice, â condition que le temps
soit aussi beau qu’il l’a été ce moisci, pour faiie les plantations des arbres à fruit. Je m’attends à avoir déjà
l’année prochaine à quelques uns île
ceux queje viens de planter, non seulement des fleurs, mais quelques fruits.
Sans aller plus loin dans l’énumération des travaux auxquels j’ai présidé el
auquelsj’ai pris une petite part, je pense
vous avoir démontré que je n’ai pas eu le
lempsd’écrire, ce qui n’est pas pourmoi
une chose aussi simple que pour vous.
Ouii'e cela j’espérais toujours que vous
trouveriez le moyen d’arranger de telle
sorte la lettre que j_e vous ai envoyée
quelques jours avant l’ouverture de
l’école de méthode , ou plus exactement de nos deux écoles de Méthode;
vous ne l’avez pas pu, eh! bien gardez-la pour l’année prochaine; je suis
persuadé que les quelques observations
que je me penncllais de faire, Irouvcroul encore leur appücalioiu Les pro
grès sont liés lenis parmi nous et je
n’ose pas espérer que d’une année à
l’autre, certains défauts se perdent el
que de bonnes qualités prennent leur
place.
Il y a cependant une chose que je
disais dans ma lettre el qui a une
telle importance à mes yeux que je
veux la répéter ici. Et dans ce que je
vais dire, je n'entends pas parler d’nne
seule de nos vallées, ni do deux ,
mais des trois, car j’ ai reçu des informations très précises sur les deux
Ecoles de Méthode où ont été réunis
à peu près tous les régents aux quels
est maintenant confiée la direction de
nos écoles de quartier. — Si l’on n’y
prend pas garde nous sommes en danger de voir la capacité inlelleclnelle
el la valeur morale de nos régents de
quartier, baisser d’année en année.
J’ai souvent entendu dire que le
meilleur moyen de nous assurer une
suite non interrompue de régents de
quartier, capables, c’est d’améliorer
leur salaire; mais je n’en crois rien ;
même je suis quelque fois lenlê de
croire que plus on les paye, moins ils
valent. Certes il est indispensable de
leur assurer un meilleur salaire; si
j’avais eu l’autorité de le faire, cliaciui
d'eux n’aurait dans ma commune pas
moins de 100 fr. pour 4 mois d’école ;
mais cela n'empêcherait pas dn ton! le
régent d’être mauvais, quoique peutêtre il fût, comme l’on dit, un peu
plu.s savant que plusieurs de ceux dont
il faut se contenter maintenant.
Je ne vois, quant à moi, d'aiilrc
moyeh* efficace pour assurer à notre
église ife bons régents de quartier,
que le suivant; que le régent paroissial, la maîtresse de l’école de filles et
le pasteur de la paroisse unissent leur
influeoce el leurs sérieux efforts pour
les préparer et avant tout pour les découvrir. 11 y a dans chaque [grande
école, ou école de tilles, des enfants
que leurs parents ne voudront, ou ne
pourront pas envoyer plus loin, qu’ils
peuvent occuper à la maison ei qu’ils
désirent garder auprès d’eux. Pour peu
qu’ils aient d’intelligence , voilà des
élèves-régents, qu’il faut encourager ,
auxquels il faut donner des soins par-
5
381
ticiiliei'ÿ, el sur lesquels le pasleur
aura l’œil lorsqu'ils seioni calhécumènes.
L’intelligence et les connaissances ne
suttisent pas, il faut le sérieux et le
cœur à la chose.
Voire bien dévoué
jACQtJKS.
Olo:-, le 29 novembre 1881.
Très~honoré M. le Diredeur,
CroyeK-vous pouvoir (aire figurer ces
quelques lignes dans la Chronique de
celle semaine du Témoin^
Ville-sèche. — Un service religieux
d'un caraclère loiit spécial a eu lieu
ce soir (29) dans 1e local de la'Giande
Ecole des Clos. — Les paroles qui
suivent, par lesquelles notre cher Pasleur a commencé son discours, indiquent sutrisammeni le but de cette
réunion;
« Il y a aujourd’hui, dit-il, quatre
» mois, nous étions réunis dans ce
» même lieu à l’occasion de la pose de la
» première pierre de notre temple, pour
“ demander à Dieu de taire reposer
* sa bénédiction sur l’œuvre importante
” à laquelle on allait mettre la main,
» rappelant alors ta parole du Psal» miste: — • Si l’Eternel ne bâtit
» sa maison, ceux qui bâtissent ira» vaillent en vain ». — Nous avons
* vu depuis les murs sortir de la lerre
» pour s’élever à la hauteur de plus
» dix mètres; nous avons vu les mem» bres de la paroisse dans ses chefs
» de famille au moins, accourir à
» notre appel pour faire des travaux
* pénibles et non sans danger, surtout
» lorsqu’ils s’agissait de conduire des
» hauteurs de Bouvil et de (liclaret
» les grosses poutres de la charçenle.
» — Nous venons de voir enfin la
» maison couverte d’un beau toit, et
» tout cela s’est fait au milieu de beau» coup de périls, .sans que nous ayons
» eu à déplorer le mqindre accident!
» Mon âme bénis l’Elernel, et n'oublie
» pas un de ses bienfaits! ».
D. V. régent.
Xill® Cool'éreiice du V'al-Pélis.
Nos conférences libres marchent sans
entraves, et elles nous sont toujours
plus précieuses, pareeque ceux qui
les composent et ceux qui y assistent
en simples auditeurs, en retirent de
l’édification. Commencées le 6 novem1876 à Rora, elles ont déjà fait deux
fois le tour des paroisses de noire district. Pour que le tour fût tout à fait
complet, il nous faudrait encore en
avoir une à Turin, mais la chose
nous est un peu difficile, sans qu’elle
soit pourtant impos.sible.
Selon l'avis publié dans le Témoin,
notre dernière conférence s’est ouverte
au Villar, dimanche dernier 13 courant,
à sept heures du soir, par une réunion
dans le local de la grande école. L’assemblée était très nombreuse; toutes
les places étaient occupées. Après la
lecture du ps. xix, cinq courtes allocutions furent prononcées sur le sujet
fixé d’avance: l’étude de la Parole de
Dieu.
I,e jour suivant, les membres de la
conférence se irouvèrenl réunis au
nombre de vingt et un, dans le même
local, pour s’entretenir du même sujet.
Bien qu’un magnifique soleil invitât
les gens à profiler dn beau temps
pour les travaux de la campagne, il
se forma cependant une bonne a.ssemblée d’auditeur.s, qui demeura attentive et recueillie jusqu’à la fin de la
séance.
M. Et. Bonnet lut un bon travail
sur ['Elude de la Bible. Il commença
par établir le devoir pour tous d’élndier la parole de Bien, ensuite, après
avoir rappelé l’exemple de nos pères,
et con.slaté noire négligence dans l’accomplissemenl de ce devoir, il parla
d’un certain nombre de moyens pour
la combattre. 11 nous faut insister partout sur le devoir d’étudier la Bible,
montrer que la soumission à la parole
de Dieu est une source de bénédictions de toutes sortes, encourager le
culte de famille, lire la Bible à nos
semblables, prier avant de la lire, méditer sur ce que nous avons lu, lire
régulièrement et d'après un plan dé-
6
-.389
lerniiné, voilà quelques moyens d’avancer dans la mise en pi’alique du
préceple: sondez les Ecrilures. D’aiilres
encoi'e lurenl proposés dans la discussion qui suivit la leclure de ce travail.
. Si heaucoup de personnes ne lisent
pas les Eçrilni'es, c’est qu’elles n’y
Iroiivenl pas de plaisir. Comment, ce
plaisir pourrait-il se iermer en elles?
De, plusieurs manières, sans doute; en
voici du moins une. II faut que chacun
cherche dans la Bible ce qui correspond à un besoin de son âme. Les
soucis se rencontrent très souvent sur
notre chemin, ils apportent le trouble
dans nos cœurs, et nous avons besoin
de paijt. Cherchons dans la parole de
Dieu les passages qui nous apprennent
à ne point être en souci, faisons-en
passer un ou deux dans noire mémoire, metlons-les en pratique et certes
la paix de Dieu, gardera nos cœurs et
nos esprits en Jésus-Christ. Et ces
paroles qui nous ont mis dans le
chemin de la paix, feront nos délices,
pendant tout le cours de notre vie, et
nous serviront plus d’une fois à ramener ta tranquillité dans notre âme.
Etes-vous tourmenté par le sentiment
du péché? .\yez recours à la pai'ole
de Dieu, et elle vous dira comment
VOUS pouvez avoir l’assurance du pardon. Etes-vous enclin à l’animosité,
à la colère? Ayez recours à la parole
de Dieu, et elle vous fera connaître
la voie de vous surmonter vousmême. Etes-vous dans l’allliclion, ne
voyez-vous pas d’issue à votre épieiive ?
nourrissez-vous des promesses de la
parole de Dieu. De cette manière, la
Bible deviendra pour vous, de jour
en jour, le trésor le pins précieux.'
Et afin de savoir ainsi consulter su
Bible, il fiiiil se souvenir que nous
n’avons pas été créés pour vivre à
notre fantaisie, mais selon la volonté
de Dieu. Dieu dans,_sa bonté, a mis
à pari un jour, afin que nous eussions tout le temps nécessaire de nous
informer de sa volonté. 11 est doue
de notre devoir de lire la Bible, le
Dimanche. Si nous n’éludions pas les
Saintes Ecritures, ce jour-là, nous les
négligerons d’autant plus facilement
les jours suivants.
Pour encourager les membres de
nos églises à une leclure toujours plus
assidue et régulière de la' Bible, il
serait bon de former des sociétés do
lecteurs de la parole de Dieu , qui
s’engageassent eux mêmes à l’élude
de la parole, et fussent disposés à se
rendre auprès de ceux qui ne savent pas
ou ne peuvent pas lire, pour leur
apporter les inslrnclions et les consolations des saintes lelires.
Enfin dans le but d’encourager l’élude de la parole de Dieu, et de concourir à l’élabli.ssement du culte de
famille, la conférence a nommé une
commission chargée de préparer pour
l’automne luochain, un guide pour
l’élude de la Bible oü pour le culte
domestique.
Le sujet a traiter dans la prochaine
réunion de noire conférence , e.^l le
suivant ; Les jeunes membres de ms
églises.
lioiixïcHes reUgicuec©
France. — Le Synode de VUnion
des Eglises Libres de France , dont
nous avions annoncé la convocation,
a tenu sa session bisannuelle à Paris,
dans la cliapelle du Luxembourg, du
10 au 16 novembre. Cinquanle-lmil
pasteurs et députés représentant 30
Eglises, la plupart assez peu nombreuses, constituaient ¡’assemblée. Les Egli
ses d’Ecosse , Libre et Presbytérienneunie; l’Eglise presbytérienne d’Angleterre, les Eglises libres des cantons de
Vaud, de Neuchâtel et de Genève, et
la Société évangélique Belge, ainsi
que l’Eglise mélnodisle de Paris, la
Commission Synodale du Synode général officiel de Marseille, y avaient
envoyé des représentants.
Le trait distinctif, ou si l’on veut,
la note dominante de ce Synode a été
raliirmation plus nelle que jamais du
principe fondamental dc_ ces Eglises,
au point de vue ecclésiastique; la
.séparation de l'Egli.se cl de l’Elai.
Celle vérité a été mise particuliérement eu-évidence dans la seconde
7
w383^
séance, par deux élorpienls discours,
l’un de Monsieur le pasteur Barnaud,
l’autre de monsieur E. de Pressensé.
Tel a aussi été le thème de la plupart
des discours prononcés par les délégués
des Eglises sœurs.
La question épineuse entre toutes
celles qu’ont été débattues dans ce
Synode, était la fondation au sein de
l’Ünion d’une caisse commune, proposition dont le rejet emportait, comme
conséquence inévitable, l’exclusion de
l’Union de plusieurs dos Eglises qui la
constituent. Une partie de la GommissioD chargée de préaviser sur cette
question était pour et l’autre contre.
Le rapport de la majorité conclut
par la proposition que « le Synode
» ait décidé que toute église qui ne
» couvre pas au moins la moitié de
• ses dépenses locales, ^tassera sous ta
» direction de la Commission d éyan)' gélisation ». La minorité inclinait
pour le principe de la Caisse comnmûe,
tout en reconnaissant les grandes dillicultés qui s'opposent à son actuation.
Le point de vne de la niajorilé finit
par l’emporter et le transfèrement dtau
moins six églises à la^ Commission
d’évapgélisalion fut volé à une grande
majorité.
Chaque jour et deux lois par jour
un repas préparé dans une salle attenante à la Chapelle où avaient lieu les
séances et servi par des darnes et
demoiselles appartenant à l’Eglise, réunissait tous les membres de l’Assemblée. La Sainte-Gène célébrée en commun le soir de la dernière seance, et
un éloquent discours du pi ésident monsieur Ë. de Pressensé, terminèrent
cette session de laquelle tous ceux
qui V sont intervenus ont emporté de
bienfaisants souvenirs.
— MM. Mabille et Hermann Kruger,
futurs directeurs de l’Ecole de ihéolologie du Lessoulo, doivent partir prochainement pour’ le s’id '^e l’Afrique.
M. Goillard partira nn peu plus tard,
pour aller fonder la mission du Zambèze. Il sera, paraît-il, accompagné
de MM. Sagnol et Cnichet.
Suisse. — L’Ecole de théologie de
l’Eglise libre du Canton de Vayid, s’est
ouverte celle axinéc avec 55 étudiants
dont 12 ayant terminé leurs sémesires,
mais figurant encore sur le régislre ,
11 dans la 4® année de théologie) 8
dans la 3®, 6 dans la 2®, 7 dans la 1®,
6 dans l’école préparatoire, et 3 externes en théologie, et 2 en congé. ,
Sous le rapport de la nationalité, ces
55 étudiants se répartissent de la manière suivante: 25 ressortissant an canton de Vaiid, 9 à d’autres cantons
de la Suisse, quoique la plupari nés
et élevés dans le canton de Vaud, 11
Français, 5 Espagnols, 1 Allemand, 1
Italien, 3 Anglais.
» Jusqu’à présent, dit le rapport
» duquel nous extrayons ces det.iils,
9 par la bonté de Dieu, nous n’avons
» manqué de rien. 11 a été pourvu à
» nos besoins matériels. Dieu a incliné
» le cœur de plusieurs jeunes gens à
» venir se proposer à notre faculté à
» leur sainte vocation. Souienez-noiis
» de votre sympathie et de vos prières,
» afin qu'étudiants et professeurs sa» chenl et sentent qu’il y a parmi nous
» lin peuple nombreux qui s’intéresse
» à leurs travaux et qui demande à
» celui qui est la source de toute
» grâce excellente et de tout don paiv
» fait, de les diriger et de les bénir .i
Nul douta que beaucoup de nos
lecteurs ne se sentent intérieure me ni
pressés de répondre favorablement à
cet' appel.
Allemagne. — Voici, sur un homme
dont on a beaucoup parlé ces derniers
temps, en sens très-divers. Monsieur
Slœcker, l’éloquent prédicateur de la
Cour à Berlin, quelques renseignements
fournis nu Christianisme par|son correspondant d’Allemagne et qui nous
ont parus dignes d’être rapportés:
« Vous savez, dit cé correspondu ni,
que M. Slœcker est le directeur de la
Sladt Mission de Berlin et qu’il a été
l’inslrumçnt des grandes bénédictions
pour beaucoup de misérables, d’affligés,
de pauvres, de détenus libérés, etc.
Grâce à lui nous avons maintenant
dans celte Mission inlérieura vingt-sept
missionnaires et trois pasteurs comme
inspecteurs... Naturellement, ses ennemis l’ont calomnié; on a dit qu’il
confondait la religion et la politique.
Ce n’est pas exact. Lors du Synode,
8
-384.
provincial, la chose a élé discutée el
réfutée. Lisez ce. qu’écrit le « journal
évangélique île Berlin » , parfaitement
impartial et dont le rédacteur ne partage pas les opinions chrislo-socialisles
dç M. Sicecker... Je serais content qu’il
me fût possible de rectifier un peu la
fausse opinion qu’on s’est formée un
peu partout sur la personne el la valeur
de M. Stœcker... ».
Pour la seconde fois M. Sicecker
vient d’être nommé député au Parlement allemand.
iKcüue )>oltüquc
Ætatie. — La Chambre des députés
a continué à examiner, sans incidents
dignes d’être notés, les budgets, dont
qitelques uns sont déjà votés. Au Sénat
l’on se dispose à discuter la loi électorale, après avoir repoussé la proposiliori tendant à renvoyer l’élude de ce
projet jusqu’après que la Chambre se
fût prononcée sur le scrutin de liste.
Le ministère renvoie d’une séance à
une autre la nomination de notre ambassadeur à Paris. On a parié d’Alfiei i,
de Gairoli, même de Minghetli et de
nouveau de l’indispensable Cialdini.
JFfanee. — Les nouveaux ministres
développent leur programme dans des
discours ou dans des circulaires.
Monsieur Paul Berl, dans sa réponse
a Monsieur Flonrens, ancien olief
de l’administration des cultes, après
avoir repoussé les insinuations contre
sa personne ou ses convictions religieuses individuelles, résume sa pensée
en ces termes: tout le concordai, mais
rien que le concordai. Le clergé a
été envabissani au détriment de la
société civile, il faut le ramener dans
les limites _de la loi. 11 a aussi reçu
les aiilorilés scolaire^ protestantes, el
n’a eu pour elles que des paroles
bienveillantes.
AUemapne. — L’indisposition de
l’empei’eur s’est prolongée, cependant
les dernières nouvelles de sa santé
sont meilleures. Il a reçu ses ministres el a travaillé avec eux; même il
est déjà sorti en voilure.
Bismarck se rapproche du parti du
centre, ou du parti catholique, avec
l’appui duquel il compte gouverner.
Cela donne lieu aux plus étranges
suppositions; ainsi l’on va jusqu’à dire
qu’il a promis au Vatican le rélablis-semenl du pouvoir temporel. Nous
sommes bien convaincus que ce ne
sont là que des pieux désirs, qui ne
ne se réaliseront pas.
A la diète l’éloquent adversaire de
Bismarck, le député Kicluer, a fait
une charge à fond contre la politique
financière du Grand-Chancelier.
SOUSCRIPTION
en fuceur des t'audois de Freyssinière
La"famille Long de Pignerol L. 50
Souscription précédente . . » 110
Total L. 160
linon O ,
lin vente à la Librairie Chianlore el.
MascareUi, à Pignerol;
P. Gilles: Histoire des Eglises
Vaudoises, 2 vol. Prix 5 IV. — Le
port en sus pour les pays de fUnion
postale.
11. Acnaud; La Glorieuse Rentrée des Vaudois ilam leurs vallées
en Î689. 1 vol. Prix IV. 1,60. — Le
port en sus pour les pays de l'Union
postale.
Les mêmes ouvrages se Irouvenl en
dépôt chez M’’ Lantaret pasteur au Pornarei, el sont lemis aux mêmes conditions.
Chez le même Pasteur de Pomaret;
Choix de Cantiques pour les Ecoles du dimanche, nouvelle édition avec
supplément. Prix: 40 cenl. — et 30 fr.les 100.
Erkest Hohbht, Gérant et Admmistrateur
Pignerol, lmp. Chianlore et Mascarelli.