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sixième année.
IV'. S8.
14 Juillet ISTI.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
SpéciulemeDl consacrée aux inléréls maléricis el spirilnels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d’abonrimemt :
Italie, à domicile Cun an) Fr, 3
Suisse................*5
France.......................
.Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . * 8
L'n numéro separé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX O'aBONMEIIENT
Torrk-Pet.mce : Vìa Maestra.
N.42, (Agenzia bibliografica)
PigneroI. : J. Chluniore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica. via de'Panzanì.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour i’administration
an Bureau d Torr.e-Pellice,
via Maestra N. 42 — polirla
rédaction ; à Mr. E. Malan
Prof. A Torre-Pel ice.
Sommaii^o.
Le Collège au Synode. —40me Assemblée
de la Société Ev. de Oenève. — Correspondance.— Apiculture — Nouvelles religieuses.
Chro7iique — vaudoise. — Chronique politique.
LG COLLEGE AU SYiYODE
Les deux questions qui ont encore été proposées, si non traitées,
au Synode, concernant le College
sont celle des exercices militaires
et celle de la suppression de l’enseignement du latin et du grec
en première el en seconde année.
Quant aux exercices militaires,
on en demandait d’abord la suppression, ensuite on se contentait
de moins, et la Commission examinatrice de la gestion de la Table
ne faisait que proposer l’abolition
du réglement qui les régit. S’il y
avait eu discussion et s’il s’était
agi de la suppression, nous aurions trouvé des arguments et des
témoignages favorables au maintien
de cette utile institution ; mais
comme on ne demandait que dé
supprimer an réglemeirt qu’on re
voit du reste chaque année ef
qu’on peut modifier d’une manière
fondamentale, nous avons accepté,
nous aussi, sans difficulté, l’ordre
du jour par lequel le Synode a
décidé de nommer une Commission
dont le mandat est d'examiner la
question des exercices militaires
dans le Collège et dans l’Ecole
Normale.
Nous ne voulons pas empiéter
sur les droits de la Commission,
toutefois nous nous permettons
d’exprimer ici brièvement notre
opinion.
Les exercices militaires doivent
être maintenus comme moyen de
discipline corporelle et même morale; il faut pour cela, et afin de
ne pas leur ôter tout leur attrait
pour les élèves, les maintenir, en
laissant à la compagnie une certaine autonomie ; mais nous devons
nous efforcer de faire disparaître
tout ce qui pourrait engendrer
l’amour propre, la fierté et l’esprit
de domination, tout ce qu’on a
appelé avec un mot un peu trop
fort, le despotisme, la tyrannie
des chefs sur leurs subordonnés.
2
-218
Nous avons donné sur le nez à
cet esprit, toutes les fois que nous
avons eu l’occasion de l’apercevoir.
Nous savons que c’est le mauvais
côté de l’institution, il sera difficile de le faire disparaître entièrement, il faudrait pour cela changer les cœurs et n’avoir parmi
nos élèves que des jeunes gens
humbles et réellement convertis.
La fierté, l’esprit de domination
et bien d’autres défauts trouvent
moyen de s’insinuer partout et
même dans les fonctions les plus
spirituelles et chez les hommes
dans lesquels on devrait le moins
les trouver. Nous ne nous attendons pas à tout changer en bien
en changeant un réglement. —
Mais du fait que les exercices militaires, tels qu’ils sont organisés
dans notre Collège, donnent occasion
à certaines mauvaises dispositions
de se manifester, il ne s’ensuit
pas qu’il faille les supprimer. Ainsi,
à défaut d’exercices gymnastiques
proprement dits que nous ne pouvons pas avoir à cause de notre
position isolée, éloignée de tout
centre, nous pensons qu’il faut
conserver la compagnie du Collège
en vue du développement physique
des jeunes gens. Nous y voyons
en outre une utilité immédiate,
maintenant que par la nouvelle loi
militaire tous nos jeunes gens,
ou à peu près tous, seront appelés sous les armes. Ce sera pour
eux un grand avantage de connaître les éléments des exercices
militares; et tous les jeunes gens
du College qui sont devenus soldats , n’ont eu qu’à se féliciter de
ce qu’ils avaient appris dans notre
établissement et qui, leur a valu
bientôt un avancement ou au moins
la dispense de certains travaux
grossiers.
La seconde question est plus
importante parce qu’elle concerne
les éludes proprement dites. Conserverons-nous ou abolirons-nous
l’enseignement du latin et du grec
dans les deux classes inférieures
du Collège ?
Le N. 26 de VEcho de l’année
1870 a donné les motifs qui devraient nous porter à l’abolition,
et ces motifs sont appuyés sur des
autorités pédagogiques très compétentes. Il s’agit en effet de savoir
s’il est raisonnable de mener de
front l’étude des éléments de quatre
langues, le latin, le grec, le français et l’italien; l’auteur de l’article
que nous avons cité propose,comme
le projet de Réglement du Collège,
de n’enseigner que les deux grammaires , l’italienne et la française,
dans les deux premières années.
On oppose à cette proposition divers
arguments plutôt de circonstance
que de fond ; ce serait, dit-on, réduire ces deux classes à n’être
qu’une école primaire pour les
élèves les plus rapprochés du Collège, lesquels abandonneraient pour
la plupart l’établissement après les
avoir parcourues pour entrer dans
les carrières utiles et afin de ne
pas avoir à affronter l’étude des
deux langues anciennes, laquelle
n’est pas, depuis quelques années
déjà, en. faveur parmi nous; ainsi
ces deux premières classes seraient
préjudiciables au Collège proprement dit. Cette prévision défavorable pourrait bien se réaliser,
mais cela ne doit pas nous empêcher de modifier l’enseignement
des deux premières années du Collège.,oNous nous permettons de
3
-219
faire à ce sujet une proposition
conciliatrice que nous développerons dans un prochain article.
Quaraolième Assemblée annoellc
de la Société Évangélique de Genève
A défaut de renseignements directs, sur
cette réunion annuelle, nous extrayons
de VEgiise libre les données que nous
’croyons les plus propres à intéresser nos
lecteurs.
Cette assemblée a présenté un grand
intérêt soit dans les rapports, soit dans
les discours. Les amis venus du dehors
étaient nombreux.
La séance était présidée par M. Théodore Necker, qui, après avoir rappelé les
communications fraternelles que la Société
a eues avec les chrétiens de différentes
contrées et en particulier avec l’Eglise
des vallées du Piémont, s’est attaché à
faire connaître les efforts que la Société
a dû faire po.ur envoyer des ministres
évangéliques aux protestants qui se trouvaient parmi les prisonniers de guerre
internés en Allemagne.
M. Adrien Navillo prit ensuite la parole
au nom du département d’évangélisation
à l’extérieur et parla surtout de l’œuvre
qui a été accomplie et qui s’accomplit
encore parmi les prisonniers français en
Allemagne. Comme nos lecteurs la connaissent déjà, nous nous contentons de la
mentionner.
M. Merle d’Aubigné transmit avant la
prière, la demande arrivée d’un des cantons de la Suisse allemande. Il s’agit de
supplications à présenter à Dieu, pour
qu’il rende nuis les efforts du christianisme dit libéral, qui doit chercher dans ce
jour même, dans une Assemblée synodale,
à obtenir une victoire qui compromettrait
les intérêts les plus précieux de la foi.
L’orateur rappelle cette parole des Ecriture: Résistes, étant fermes dans la foi,
et il s’enfuira loin de vous. C’est en professant la vérité avec amour, mais avec
décision, par leurs paroles et par leurs
œuvres, que tous les chrétiens parviendront le mieux à repousser l’erreur.
M. Cordés, pasteur à Lyon, demande
la bénédiction do Dieu sur l’œuvre accomplie parmi les prisonniers, et son secours puissant contre toute fausse doctrine. — M. le pasteur Fisch, do Paris,
exprime sa reconnaissance pbur l’affection
cordiale et les secours de tout genre que
les soldats français, ont trouvé en Suisse.
Cela a été comme un rayon de soleil qui
a lui dans un jour sombre, et a réjoui
bien des âmes. Il décrit l’état saisissant
de Paris et termine en exprimant la conviction de la nécessité urgente et de la
grandeur de l’œuvre qui doit être maintenant accomplie. La France a été, pour
ainsi dire, ça et là, seulement entamée
par l’évangélisation : il faut qu’elle soit
maintenant toute couverte, toute remplie
de l’Evangile. Le discours a été écouté
avec un vif intérêt.
M. le Modérateur Lantaret remercie la
Société Evangélique pour les soins affectueux et l’instruction que de jeunes vaudois trouvent dans l’Ecole de théologie
de Genève. Il donne ensuite les détails les
plus intéressants sur l’évangélisation des
villes italiennes et en particulier de celle
de Rome. Il parle enfin longuement de la
la perle sensible que l’Eglise vaudoise a
faite récemment dans la personne du D.
Revel.
M. le pasteur Sarrasin, de Bâle, parle
au nom de la Société des Amis d’Israël.
M. Demole lit le rapport du département
d’Evangélisation à l’intérieur. Il décrit le
ministère des agents de la société, aidés
de leurs pieuses compagnes, aujirès des
soldatsinternésqui relournaient en France.
M. le professeur de la Harpe lit à son
tour le rapport sur l’Ecole de Théologie
et rend un bon témoignage à l’esprit sérieux et appliqué des élèves.
Après le rapport de théologie, M. le
pasteur Nagel de Neuchâtel prend la parole , comme député do la Société des
Missions de Bâle et du Comité de Neuchâtel pour l’évangélisation des soldats
français. Après lui, M. Davies agent de
la Société biblique, britannique et étrangère, donne les chiffres de tous les livres
saints «qui ont été désfribués pendant la
guerre. Ces chiffres ont une grande éloquence.
4
-220
M, le pasteur Brocher député de la So-,
ciété missionnaire belge a rapporté ensuite des faits d’un grand intérêt, et en
particulier un, qui est bien extraordinaire.
Le parti libéral belge, qui ne faisait guère
cas d’aucune religion, a pris, depuis la
dernière guerre, un grand respect pour
la religion protestante. C’est à ses effets
salutaires et moraux que ses nombreux
journaux attribuent les victoires des Allemands , et ils déclarent aux prêtres qu’il
leur est impossible de former de tels hommes. Des journaux français aussi expriment la même idée; ils ont dit: «Si vous
voulez vaincre les allemands, il faut prendre leur religion ». Le président du conseil d’Etat de Genève, en ouvrant, dans
la salle de la Réformation , le grand
Bazar, qui a rapporté 76.000 francs, pour
les victimes, a exprimé la même conviction, mais sous une forme plus diplomatique, en disant: Le maître d’école allemand a battu le maître d’école français ».
M. Brocher a annoncé un déficit d'environ 50.000 fr., et a dit que, si on ne
venait pas avec générosité au secours de
la société belgo, cette œuvre (d'évangélisation parmi les catholiques), d’un si
grand intérêt, serait sans doute arretée.
Enfin, après M. Brocher, M. Ehni, pasteur de l’Eglise luthérienne allemande, a
pris la parole , et a donné des détails intéressants sur la vie religieuse pendant
la guerre, soit dans l’armée, soit en Allemagne. Il s’est ensuite étendu sur le
mouvement catholique indépendant qui
s’accomplit maintenant dans cet empire,
et dont M. Doellinger est le chef. Il a fait
remarquer que, malheureusement, c’est
un mouvement ecclésiastique plutôt que
spirituel, qui ne provient pas, comme la
Réformation, de la foi au vrai Sauveur,
et de la parfaite justification qu’il donne.
Il croit que ces anciens catholiques, ne
connaissent ipas le vrai mal qui est en;
eux,.et que, tout en .voulant la régénéra
tiop de l’Eglise, i)s ne savent pas epmment elle doit être opérée. Les gouvernements sont généralement opposés à la doc
tri ne insensée de rinfaillibilité du pape
Pie IX, et il Mrait(possible, ;pat oonsé
quent, que l’on on vînt àioqe séparation;
de l’Eglise et de l’Etat. M. Ehni ronaarque
que tout est maintenant en fermentation
dans la chrétienté, soit dans le catholicisme romain, soit dans lé protestantisme.
Il y a au fond trois doctrines sur le Sauveur : pour les ultramontains, le Sauveur
c’est un homme, l’hôte infaillible du Vatican; pour les incrédules et les panthéistes
c'est chacun d’eux; mais pour les chrétiens, c’est fils de Dieu, c’est Jésus-Christ,
c’est lui qui est le Sauveur 'du monde,
le Sauveur de tous ceux qui l’embrassent
par la foi.
L’orateur insiste sur la néèessité de
l’union entre les vrais croyants dans toutes les communions chrétiennes.
Il était touchant d’entendre un ministre
de l’Eglise de Luther parler ainsi dans la
cité de Calvin. Cela n’avait peut-être jamais été fait, au moins d’une manière
aussi solennelle. Il n’y a plus ni Grecs
ni Juifs, ni esclaces, ni libres, tous doivent être un en Jésus-Christ.
Cette journée s’est terminée dans la
bellè Campagne de M. Lefort.'trésorieiP de
la Société Evangélique, sur le côteau de
Coligny entre Genève et la Mont-Blanc, et
ces dernières heures du jour n’ont pas été
les moins bénies. Des communications
fraternelles ont eu lieu. Un colporteur
biblique, entre autres, a faits ses récits
de la guerre, et l’on ne pouvait se lasser
de l’entendre. Une saisissante piière de
M. de la Harpe a couronné cette réunion,
qui a laissé sans doute df» impressions
bien salutaires. > . ■ mi
——.—— .................... CT.u n-ierun
Cotreeponbancé.
------ . .-O >t
■Genève, OràtiÜTe, lè 5 jüiltet W7t.
Monsieur le Èédaclmr et cher frère f^
Le département de Théologie de la So! ciété Evangélique yoqs prie de vouloir
bien accorder dans les colonnes de YSeho
dés Yollées l’hospitalité.à la nota ci.dessous., ,i
^)^çceptez, Monsieur et cbe*; &ère» d’a.jvanee pos remepcinqents et agréez nps
salutatioBS fraternelles qn Christ , i
,¡■».,1.1. < . ..i l Pour, le Département
-, îTibsot professeur.
5
-221
« Nos lecteurs connaissent la Société Evangélique de Genève et les services qu’elle
a rendus, depuis tantôt quarante années,
à la cause de l’Evangile dans nos Eglises.
Ils n’ignorent pas que celte Société a
Toudé, dès l’origine, une faculté libre de
Théologie, le plus ancien établissement
indépendant de l’Etat, dans notre protestantisme français. Cette école est précédée
d'une institution préparatoire, destinée à
donner les connaissances les plus nécessaires pour des éludes supérieures. Jusqu’à ce jour, la Direction n’avait pas
mis Une très-grande importance à faire
postuler à ses élèves le Baccalanréat-èsleltres, fort utile cependant aux pasteurs
libres comme aux pasteurs natiouaux. De
récents évènements ont montré l’inconvénient de ce déficit: l’étudiant, c’est-àdire le pasteur futur, qui ne possède pas
ce grade académique, risque d’être toujours dans une position d’infériorité. Il
était urgent, dès lors, de rétablir l’égalité. Nous apprenons avec plaisir que Vécole préparatoire de la Société Evangélique
de Genève vient d'être réorganisée de manière à mettre ses élèves à même de prendre le grade de Bachelier-ès-lettres auprès
des facultés officielles.
La BfWcfiOn à posé ce but comme celui
qu’elle s’efforcera de faire atteindre à tous
ceux qui lui seront confiés. Dans l’espace
de trois années ^ avec un plan d’études
logiqueme.nt trac.é et fermenaent poursuivi,
elle espère donner aux étudiants des connaissances classiques, spécialement pour
■la langue latine et pour la langue grecque,
assez fortes pour qu’ils puissent obtenir
le diplôme dont il s’agit. En outre, la Société Evangélique se déclare prêle a venir
en aide, soit par des leçons auxiliaires,
soit par des secours, aux candidats qui
subiront l’épreuve devant les Jurys académiques.
Nous tenons, du reste, à la disposition
de nos lecteurs, le programme (1871-lg72)
de l'établissement dont nous parlons. Nous
BOUS bornons à ajouter que les demandes
d’admission à l’un de trois degrés de l’école préparatoire ou à l’école de théologie, doivent être adressées avant le prenaier septembre'prochain {Genève, Société
évangélique i rue Tabazan. Pour le Dé
partement de Théologie J. Puissent les temps
sérieux dans lesquels nous vivons, mettre
au cœur de beaucoup de jeunes hommes
de Dieu la pensée de servir Jésus-Christ!
I/APIÜJLTURE
on l’aisance üi ciHC de la maison
{ V. N. 37J.
§ 16. — Origine de la Cire.
On a fort longtemps cru, et la
plus part des apiculteurs croient
encore de nos jours, que le pollen
que les abeilles apportent à leur
ruche est destiné à produire la
cire. Il m’est arrivé plus d'une fois
de pouvoir constater qu’il n’entre
point dans sa formation, et voici
comment j’ai été conduit à avoir
la certitude que les pelottes de
pollen dont sont chargées les abeilles à leur arrivée à la ruche , ne
contiennent point le principe de la
cire.
Je logeai un jour un jeune essaim dans une ruche ; le temps se
mit à la pluie , et continua pluvieux et froid trois jours consécutifs , à tel point que les abeilles
furent retenues captives pendant
tout ce temps: au quatrième jour,
le beau temps revint, mais mon
essaim n’ayant pas trouvé sa demeure habitable, l’abandonna
pour retourner se grouper, là où
momentanément il avait fait halte,
le jour de sa première sortie. Je
trouvai trois rayons commencés
au haut de la ruche abandonnée,
celui du milieu atteignait une douzaine de centimètres de longueur,
les deux antres étaient moins longs.
En venant des champs , quelques
abeilles se joignirent avec leur
charge de pollen , comme cela arrive toujours, à la multitude jo-
6
-823
yeuse qui partait pour aller coloniser une autre contrée. Or, la
quantité de pollen, arrivé à l’acte
de l’essaimage et qui est passé à
l’essaim en question , en admettant même , pour un instant qu’il
produise la cire, n’aurait jamais
pu donner la masse de matière,
formant les trois rayons quand
même toutes les abeilles de l’essaim en auraient été chargées.
Je me souviens avoir nourri,
pendant quelques mois d’hiver,
dans une chambre chauffée , trois
essaims faibles ; — les abeilles en
étaient prisonnières ; avec 1e miel
queje leur distribuais, chaque semaine , elles allongeaient un peu
leurs rayons, bien que le pollen
leur fît complètement défaut.
Des expériences réitérées, faites
par le savant Huber de Genève, ne
laisseront subsister la plus petite
ombre de doute sur l’origine de
la cire.
Ce célèbre naturaliste fit loger
un essaim dans une ruche avec ce
qu’il fallait 'de miel pour sa consommation. Les abeilles y furent
enfermes, en leur laissant de l’air.
Après cinq jours de captivité , on
leur laissa prendre leur essor dans
une chambre fermée. Un trouva
dans la ruche cinq rayons d’un
blanc parfait, suspendus au haut de
ce domicile. Cette épreuve fut répétée cinq jours de suite avec les
mêmes abeilles et les mêmes précautions. On enleva jusqu’à cinq
reprises différentes les nouveaux
gâteaux de cire, et chaque fois
il y eut une nouvelle production
de cire.
Une deuxième éxpérience fut
tentée sur des abeilles aux-quelles
on n’avait donné que du pollen et
des fruits pour toute nourriture.
Les abeilles ne touchèrent point
au pollen et ne firent pas une cellule, pendant les huit jours que
dura leurcaptivité.Desobservations
continuées sur 65 ruches donnèrent le même résultat, et prouvèrent que le pollen ne contient point
de la cire.
D’autres expériences faites par
le même savant, en fournissant à
trois ruches différentes, du sucre
de Canarie réduit en sirop pour
la première, de la cassonade pour
la deuxième et du miel pur pour
la troisième, le mirent en mesure
de constater encore, en employant
toujours les mêmes abeilles, retenues prisonnières qu’avec du sucre ou du miel les abeilles font
de la cire et jamais avec du pollen.
Le 12 avril 1871.
Un Apiculteur.
fioutDelles reltjgteuaeô
Les journaux religieux d’Amérique parlent d’un grand exemple de libéralité
chrétienne qui vient d’être accompli par
les deux branches de l'Eglise presbytérienne réunie en une seule. Elles ont voulu
rendre mémorable l’année de leurréunion
en une seule église en s’imposant une
souscription volontaire qui a donné l’énorme somme de 10 millions de dollars
ou .TO millions de francs, pour l’œuvre
chrétienne intérieure et extérieure. Quand
ce résultat merveilleux a été annoncé,
l'Assemblée générale de Chicago a entonné
d’une voix le beau cantique américain:
« Gloire à Dieu de qui découle toute
bénédiction !» A la fin du chant, une
émotion puissante avait gagné tous les
assistants. A la demande du président, le
Rév. D. Hall de New-Jork, s’est levé pour
prier. Sa prière fervente est montée vers
Dieu, éloquente, pleine d’actioias de grâ-
7
-i2a
ces et répondant aux sentiments qui
étaient dans tous les cœurs. Ministres et
anciens, hommes et femmes, étaient sous
une impression profonde de reconnaissance, de gratitude envers Dieu; pas un
œil n'était sec. »Personne, dit le ChriHian
work, personne, excepté ceux qui étaient
présents, ne peut dire ce qu’il y avait
dans cette prière de reconnaissance, d’amour et d’actions de grâces, et quelle
puissance de résolution elle renfermait
pour l’avenir ».
L’effet en fut tel que l’Assemblée dut
être ajournée au soir.
C’est ainsi que les chrétiens d’Amérique
font lesœuvres que Dieu leur a préparées.
Rien ne leur paraît impossible. Jamais,
assurément, les devoirs qui s’imposent
aux Eglises n’ont été plus grands; jamais
l’erreur qui se fortifie, l'impiété qui prévaut et les ténèbres qui s’épaississent
n’ont exigé d’elles plus d’efforts, plus
d’activité et de dévouement. Celles d’Amérique le comprennent, et ces 50 millions de francs souscrits en une année
montrent la puissance de la foi du peuple
presbytérien des Etats-Unis.
f Liberté ChrétienneJ.
Le pape a proposé aux dames romaines
qui se sont présentées à lui pour lui présenter leurs hommages à l’occasion de
son Jubilé, l’exemple de Judith qui coupa
la tête d’Holopherne. « Quant à vous, leur
dit-il, pieuses et fidèles chrétiennes, vous
avez de très-forts exemples de vertu et
de courage, non seulement dans le nouveau , mais au.ssi dans l’ancien Testament
dans les Débora et les Judith ; les Sisara
et les Holophernes ne manquent pas vraiment »... Que ceux qui ont quelque titre
à être désignés comme des Holophernes
se tiennent pour avertis !..
Chronti:|ue Slautrotse
Nous apprenons do bonne source que
trois personnes, deux hommes et une
femme ont été rebaptisées dans le Pélis,
près de La Tour, par le rev. Gowett ministre de l’Eglise baptiste.
Promotions de l'Ecole supérieure des
jeunes filles, du Collège et de l'Ecole Normale.
Ainsi que nous l’avons annoncé, ces
promotions ont eu lieu lundi 10 juillet;
le Modérateur Lantaret a lu quelques versets des saintes Ecritures et remercié le
Seigneur de nous avoir fait la grâce, que
d’autres n’ont pas eu en partage, de pouvoir poursuivre nos études en tonte tranquilité.
Il a ensuite invité M. Charbonnier, directeur de l'Ecole Normale, a lire le discours qu’il avait préparé pour cette circonstance. Le sujet que M. Charbonnier
a traité sur les traces du Self Gelp de
Smiles et de son imitateur italien, c’est
le travail ; l’orateur nous a parlé de celte
question d’une manière très intéressante
pendant près d’une heure et demie. Il
nous serait difficile d’analyser ce discours rempli de détails, de faits, d’anecdotes, de proverbes grecs, latins, italiens
voire même patois.
On est ensuite passé à la lecture des
chiffres obtenus par les élèves des trois
écoles en commençant par l’école .supérieure des jeunes filles. L’école supérieure
a été fréquentée pendant la dernière année scolaire par 74 elèves dont 65 ont
subi les examens, 58 ont été promues, 5
le seront en automne quand elles auront
refait les examens manqués ; deux seulement ont échoué, ayant été jugées trop
faibles pour plus de deux branches d’étude.
Des jeunes filles qui ont été promues
9 l’ont été avec distinction ayant obtenu
de 90 a 96 centièmes, 8 avec complète
satisfaction de 85 à 89 c“”
Onze d’entre elles, deux par classes, et
pour une trois, ont reçu des prix. Des 78
élèves qui ont fréquenté le Collège 67
ont subi les examens et ont été promus
Avec distinction ... 8
Avec complète satisfaction . 8
Avec satisfaction 80 e 85 Olo . 14
Simplement promus . . 14
Doivent refaire des examens . 16
Ont échoué ... 7
N’ont pas fait les examens pour
avoir quitté le Collège pour la plupart 10
Mort.............................1
Total 78
8
, Ont été accordés des prix a 13 élèves.
Des 3^ élèves qui ont fréquentés les tipis
classés de l’École Normale, 31 ont subi
les examens en tout ou eu partie et ont
été promus avec distinction . 4
avec complète satisfaction . 4
avec satisfaction ... 4
simplement promus . . 5
ont des examens à refaire . 10
ont échoué ... 4
n’ont pas fait les examens . 6
Total 37
Le Directeur de l'Ecole a lui-même
donné de 8 à 10 prix aux élèves gui ont
fait les meilleurs examens, et cinq au
moins à la première classe. Comme il ne
restait plus de temps pour entendre les
allocutions que quelques-uns des assistants se proposaient d’adresser aux élèves
des trois établissements, le Modérateur
invita le pasteur Malan à terminer la cé'
rémonie des promotions par la prière.
Des chants dirigés par le professeur Charbonnier et éxécutés par les élèves de l’Ecole supérieure et par ceux de l’école normale ont relevé la solemnité de la fête.
En terminant ce bref compte-rendu nous
remercions au nom de la Table les MM.
et les Dames qui ont dirigé les examens
pendant trois longues semaines et particulièrement MM, les pasteurs, qui venus
de près et de loin, ont assisté à ces épreuves avec régularité, intérêt et sympathie.
Chrontcfue pUtique.
Qublqops Paroles do Roi 'Victor-EmiraMOEL. — Om che Rovm è nostra Ui man~
terremo ! Ces nobles paroles, dit le Carrière
di Uilano, prononcées par le Roi d’Italie,
sont notre devise. — Ce gui fait la grandeur de Victor-Emmanuel, c’est, outre sa
loyauté, le bon sens, l’excellent jugement
pr lequel il saisit le sentiment national,
le résume et l’exprime. C’est par là que
se maintient le courant de sympathie et
d’aflfeclion entre le peuple et le prince,
et que les deux marchent unis l’un à l’autre. — En 1849, quand tout en Europe
tournait à la réaction, quand les princes
faisaient des coups d’état, Victor-Emmanuel recueillant sa couronne sur le champ
d»i malheur, prononça ces paroles: Gimo
di ossermre lealmente la Staiulo — Le 10
janvier 1859, il entendait \eigrido di dolore qui s’élevait de tant de côtés d’Italie.
— En 1860, proclamé roi dltalie, il de se
déclara pas salislhH, mais il dit: VItalia
è fatla, ma non compiuta. Enfin en 18TT
il annonce au monde du Quirinàl : Ora
die Roma è nortmlia manterremo. Et pour
cela il demande^ comme H Ta obtenu pen: dant, tout son règne, le qoocours de la
nation et l’harmonie entre tous les pouvoirs de l’Etat. — Les paroles de VictorI Emmanuel ne sontgias de vaines promesses ni des vanteries personnelles ; je roi
exprime le sentiment do la nation.
Il l’a encore exprimé lorsqu’il dit à fa
députation des professeurs de l’Universjté
de Rome qu’il n’a jamais cessé de traiter
le pape avec politesse et avec les égards
dus à sa dignité, lui faisant toutes les
offres qu’il était en son pouvoir de lui
faire, mais qu’il n’eu a jamais reçu que
des «refus iograts» {ingrate ripulse),, et
lorsqu’il dit à cette même députation que
la déclaration de l’infaillibilité, qu’il ne
peut admettre, a porta les personnes iutelligentes à abandonner la cause du pape
et les laïques libres de préjugés à se mettre en opposition avec lui.
— Presque tout le corps diplomalique
a suivi le Gouvernement à Rome, excepté
les représentants de ta Belgique et de la
France et celui de l’Autriche, pour des
égards dus à des sentiments respectables;
mais celui de Belgique et d’Autriche ont
reçu l’ordre do se rendre à Rome, et celui de France ne tardera pas à le recevoir.
Le Roi accueillant au Quirinàl les syndics des diverses provinces, dit : VUalia
è fatla, Roma l’abbiamo e sapremo mantenerla. Et il dit ces paroles aux députations
de la Chambre et on Sénat ; Signori, sono
lieto di trovarmi con voi a Roma : i destini
d’Italia sono compiuti, e neWottenere questo
grande risultalo" certo' ho concorso per la
mia parte; ma anche i miei sforzi sarebbero stati inefficaci, se non fossi stato costantemente so cretto dall'appoggio del Parlamento. Ora, Signori, dobbiamo conservare
quello che si è acquistato con tante fatiche
e tanti sacrifica ; ma questo, o Signori,
confido di poterlo ottenere facilmente,
quando l’appoggio vostro non mi venga
meno.
Frali ce. La grande majorité des
députés dernièrement élus appartient au
parti républicain modéré. Au nombre'des
21 nouveaux députés de Paris se trouvent
M. le pasteur de l’Eglise libre Edmond de
Pressensé qui a été pommé avec 1J6.20Q
voix et M. Laboulayre avec 106.200, — tes
journaux républicains disent que l’ttn peut
mainteuaut considérer la république comme définitivement établie en France. Plusieurs journaux prétendent que le résultat
deÿ plsctioDS do I^ris fera décider le jgouveinièment èt r^Asseoàldél ' il à
Paris.
.. E, Malìh D>'re,c]tepr-Cêcant.
Pignerol. impr. Ofiaotoro. .