1
Â.tmée Huitième.
PRIX D'ABBONNBMËNT par AN|
Italie « . Ij. 3
Tous les pa^s de rünioii
de T«**« ...»
Amér>iï«e . . • » .9
On s’iii^ivïine :
Vour ohe« Mlil. le«
pabteuTS et les Libt’uires. de
Torre Pellice.
Pour r^njíérieMrau Bureau d’Ad
minifitration.
N. 42
TIu Y»Q plusieats numéroB aipiaréB, demandés avant U tirage 10 cent, chacnn.
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Italie.
fv ËGHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissaiu chaque Vendredi
Voua ma serei témoins. AoTss 1, 8. Siiiiianlla vérité avéc la c/iarile. Mr . l, Ib.
Ó ni m a i r*e.
Le docteur William Roberliuu. — Uue
rjüuvptie publicatioü sur les Vaudois. —
Bonaventura Mar-xarella. — Du devoir de
lire la Bible. — Noutelles religiemes. —
Reme politique, Souscriptions.
^‘U d«(!l«Br Viilliàn Hnbertssn
______. '
La joie de revoir encore une fois,
ià notre Synode de septembre dernier,
cet homme de Dieu dont l’ardente affection pour l’Eiglise Vaudoise n’avait
fait que grandir pendant ces quarante
dernières années, d’entendre le noble
accent, die cette, voix émue à laquelle
nous avons si souvent applaudi, était
pour tous ceux qui ont eu le privilège
de le voir de près, tempérée par la douloureuse prévision qu’ils les voyaient
pour la dernière fois sur la terre.
Sans doute l’intelligence n'avail rien
perdu de sa vigueur et de sa lucidité,,
le coeur avait toute sa chaleur affec*tueuse et communicalive; mais l’habilalion ..terrestre de celte âme d’élite,
était évidemment ébranlée jusque dans
se.s fondements; la lame était plus bril
laiile que jamais, le fourreau seul était
usé an point de ne plus pouvoir la
retenir dans sa prison. — Ce départ
avait beau être prévu comme un deuil
prochain, aucun de nous ne' le craignait si proche, et la nouvelle tardive
que nous en avons reçue nous a consternés , comme celle d’un ifrèparable
malheur. — En la donnant à ses lecteurs, le s’est engagé à la
faire, suhwe de •^uellifOés'aélails sur
l’aclivilé de cet éminent ministre de
Jésus-Christ, qui vient d’entrer dans
son répôs après un ministère de plus
d*un demi siècle. C’est ce que rions
faisons' aujourd'hui le cœur partagé
entre la tristesse d’avoir perdu un tel
ami de l’église vàudoise, et la joie de
le savoir auprès de son Sauveur. —
Nous avons à peine besoin i d'ajouter
que nous parlerons surtout du bienheureux doci. Boberison dans ses rapports avec les Vaudois. Nous puisons
cette notice très-sommaire et très incomplète dans nos propres souvenirs,
ou dans les Actes de nos Synodes et
dans un long article publié dans Me
numéro du 6 mars du journal The
Edinburgh-CoutaM.
C’est en 1842, si noire mémoire ne
nous ironme pas, avant qu’il fût appelé à l’oifiee de pasteur de la paroisse
de New-Grey-Friars (frère-gris), ou
peut-être immédiatement après sa nomination , que le docl. W. Robertson
visita pour la première fois nos Vallées ¡, les parcourant en tout sens et
entrant en relation avec la plupart des
2
-90.
pasteurs. C’est depuis lors aussi qu’il
se donna pour mission de faire connaître en Ecosse cette petite église,
pauvre et faible numériquement, mais
remarquable par les dispensations de
Dieu à son égard. Les Vaudois ont
peut-être compté parmi leurs amis des
avocats plus éloquents, mais nul n’a
surpassé le doct. Robertson en dé
vouement actif et incessant pour l’avancement du règne de Dieu en Italie
par le moyen de l’Eglise Vaudoise.
— Le rév. Norman Macleod pasteur
dans l’église de St. Etienne et (^ui fut
appelé le 5 courant après midi a présider dans celle du doct. Robertson
Je service commémoratif de sa mort,
a rappelé un fait extrêmement intéressant , que nous avions connu , mais
que peut-être nous aprions fini par
oublier entièrement. « L'autre joui’seu1 lemenl, dit-il, j’ai entendu un émi» nent ministre d’une autre dénomi
» nation, dans celte ville, raconter
» qu’il y a quelques années, il faisait
» partie d’un groupe de frères chré» liens, dont il est maintenant le seul
» survivant et parmi lesquels se irou» valent le doct. Th. Guthrie, el le
» doct. Robertson. Ces frères se réu» nissaient à La Tour dans une petite
> chambre (à l’hôtel de l’Ours) et s’en» gagèrent par un vœu solennel à sou» tenir l’Eglise Vaudoise jusqu’à la
» fin de leur vie. Je n’ai pas besoin
» d’ajoutor que le docteur Robertson
» a été, comme ses amis, fidèle à ce
» vœu jusqu’à son dernier jour ».
Nous ne pensons pas qu’il y aîl de
l’indiscrétion à compléter ce renseignement. — C’est au mois de mai 1865
que le doct. Robertson s’est rencontré
au Synode Vaudois avec* le docteur
Guthrie. C’est le doct. Mac-Ewan de
Glasgow, mort peu d'années après, el
le doct. Andrew Thompson de l’Eglise
Presbytérienne unie, qui ont formé
avec eux ce groupe d’amis chrétiens
fondateurs de la Waldensian Aid Society. C’est ce‘dernier qui survit à ses
frères, plein de vigueur encore el
fidèle an vœu qu’il a formé en faveur
de l’Eglise Vaudoise. Notre vœu trèsfervent el notre ardente prière au Seigneur est qu’il répande sur la famille
du défunt toute l’abondance de .ses
consolations, et qu’il daigne laisser
bien longtemps encore à son activité
multiple el à l’affection de sa famille
el de ses amis le vénéré docteur A.
Thompson.
On a beaucoup parlé eu Ecosse du
doct. Robertson comme d’un philanthrope chrétien; il l’éiait en efiel à un
degré peu commun. Mais comme son
humilité égalait sa charité, il a fallu
passablement du temps, pour qu’on
lui rendît justice. C'est lui qui a fondé
sans bruit à Edimbourg, et soùlemi
sans appel au public, uniquement pai'
les dons de -se.s amis personnels, la
première école déguenillée, à^laquellc
ont été instruits douu mille enfants
pauvres. L’Eglise des ouvriers et la
maison des jeunes filles abandonnées,
sont des institutions qu’il a eu le talent de faire subsister uniquement au
moyen des dons de chrétiens hommes
et femmes de toutes les dénomination.^.
A propos de celle dernière circonstance le rév. doct. Mac-Giégor a observé à propos ce que nous avons eu
l’occasion de constater nous-mêmes ,
savoir combien le cher doct. Robertson
était exempt de toute étroitesse d’es
prit ou d’intolérance ecclésiastique.
Attaché de cœur à l’Eglise Etablie, il
sympathisait avec toutes les autres dénominations. Tous les Vaudois qui ont
eu le privilège d’être quelque peu initiés à la vie religieuse dans la ville
d’Edimbourg auront été frappés comme
nous de l’estime et du respect dont
le docteur jouissait universellement,
de la coopération qu’il donnait à toutes
les œuvres chrétiennes, n’importe qui
en était le promoteur el à quelle dénomination elles appartenaient.
La noblesse de son caracière el la
pureté irréprochable de sa vie l’élevaient fort au dessus de tout ce qui était
étroit ou commun. Sévère envers luimême, il était indulgent el plein d’une
tendré compassion pour les autres. —
Comme prédicateur, Jésus-Christ était
le centre de tous ses discours, non
pas seulement un Sauveur mort pour
nos péchés mais vivant en nous ; la
vie en lui, un glorieux privilège plus
encore qu'un devoir. — El ce qu’il
3
91
prêchait il en donnait l’exemple et le
modèle, autant que peut l’êlre un
homme qui s’efforce d’être l’imitateur
de Jésus-Christ. Lorsque les choses
les plus secrètement cachées seront
rendues manifestes , alors seulement
les bienheureux sauront quel a été le
nombre des pécheurs gagnés à Christ
par cette prédication vivante et celte
vie sanctifiée pai' la présence du Sauveur lui-même dans son sei’vitenr.
11 a élé donné au docl. Robertson
de couronner son dévouement fidèle
à l’Eglise Vaudoise par une œuvre
loul-à-fail exceptionnelle et dont les
fruits sont destinés à durer de siècle
en siècle parmi nous.
Lorsque au Synode de 1877 le vénéré docteur vint nous exposer un
plan (conçu et nourri dans un cœur
de femme chrétienne) qui devait aboutir par le concours des Vaudois euxmêmes et des églises presbytériennes
de Grande-Bretagne à augmenter le
traitement loul-à-faii insuffisant des
pasteurs et ministres en exercice dans
les Vallées, plus d'un membre de
l’assemblée, même parmi les plus directement intéressés , a secoué la tête
avec un air d’évidente incrédulité. —
C’est à peine si ces doutes ont cédé
devant l’évidence, lorsque, il y a six
mois, cet homme de foi, qui, lui,
n’a jamais douté, est venu nous dire
que son appel avait élé accueilli avec
une faveur qui tenait du prodige, que
le Grand Concile presbytérien avait
pris en main celle entreprise que des
hommes excellents de toutes les dénominations parmi lesquels il nommait le rév. docl. Blaikie et le révérend D. Gulhrie, n’avaient épargné
ni peine ni fatigue pour la i éussile de
celle grande entreprise ; qu’enfin tons
les efforts réunis avaient élé couronnés
du plus entier succès. — Le jour où
le cher défunt à pu nous donner celle
glorieuse nouvelle et entendre en public , comme en particulier, l’expression de notre profonde reconnaissance,
a dû être l’un des plus heureux de sa
vie. Il a porté ce beau fruit dans sa
vieillesse toute blanche. Sa mémoire
sera en béiiédiclion au sein de notre
église aussi longtemps qu’il y aura
des âmes altérées de la parole de
Dieu et des ministres de Christ prêts
à la leur prêcher en temps et hors de
temps.
Quelques mots encore sur les derniers jours de ce chrétien d’élite et de
cet ami éprouvé. Nous savions qu’il
SC disposait à venir passer quelque
part dans le midi un mois on deux
au moins vers la fin de l’hiver et au
commencement du printemps. Qui ne
l’aurait voulu dans son voisinage on
sous son toit? Florence ou Nice paraissaient à un certain moment avoir
le plus d’attrait pour lui ; c’esl pour
Cannes qu’il a fini par se décider sur
l’avis de.« médecins on peut-être de
ses amis. Le 11 février il quittait
l’Ecosse voyageant, à petites journées
accompagné de derix amis éprouvés
se reposant une nuit à Paris , une à
.\vignon et une autre à Marseille. Arrivé le samedi à Cannes extrêmement
fatigué, il fui accueilli avec affection
dans la maison de l’une de ses nombreuses amies et admiratrices. Le dimanche il écrivit longuement à sa
famille. Lundi il sortit en voilure avec
la permission du médecin, rentra dans
un étal assez satisfaisant, si ce n’est
que dans la soirée il se plaignit d’avoir
fi'oid. Le lendemain de bonne heure
son ami entra dans sa chambre et le
li'ouva assis près du feu , disant qu’il
se senlail mieux dans celle position.
Ce n’est qu’une demi-heure avant sa
mort que son amie commença h être
alarmée, 11 la pria de lui répéter quelques versets de la Bible. Pendant
qu'elle li.sail (au psaume 23) il dit:
« Je crois que je vais mourir » et
élevant les mains en haut il dit :
« Seigneur aie pitié ! » et doucement,
paisiblement, il rendit le dernier soupir.
Une nouvelie publicalion
sur les \aui)uis
fVoir le /V" iO de 4SS3).
La première des gueri'e.s soutenues
pur les Vaudois contre les troupes
françaises et piémoniaises réunies, dont
4
....92
nous avons l’inleniion de nous occuper , sons l’escorle de M. de Rochaz
el des nombreux documents ofliciels
et jusqu'à lui inédits, dont son livre
se compose ^ est celle de 1686.
Nos lecteurs savent que l’Edit de
Nantes, cette Charte de ce qui restait
de liberté au protestantisme fiançais,
fut révoqué par Louis XIV, le 18 octobre 1685.
Us savaient aussi, que ce fut à l’instigation de ce même mo-narq,ue que
le Duc de Savoie , Victor Amédée 11,
se décida, quoique assez malgré lui ,
à traiter ses sujets Vaudois, comme
son royal cousin traitait les Réformés
de son royaume. Mais ce qu’ils savaient et ce que nous savions plus qu
moins sûrement, nous est confirmé de
la manière la plus authentique par les
deux documenis ci-après extraits des
archives du Ministère des affaires étrangers de; Paris ;
« Je suis bien aise de vous dire, »
écrivait Louis XIV à son arnbassadeui
à Tuiiin, M. d’Arcy, dès le 16 octobre,
deux jours avant l’édilde Révocation,
( que Dieu ayant donné tout le bon
succès que je pouvais désirer aux soins
que jiapporte depuis longtemps à raineneif tons mes sujets au giron de
l’Eglise, et les avis que je reçois tous
les jours d’un nombre inOni de conversions ,, ne me laissent plus douter
que, même les plus opiniâtres ne suivent l’exemple des autres; j’ai interdit
tout exercice de la R. P. R. dans mon
royaume , par un édit qui doit être
incessamment porté dans tous nies:
parlements, et je serai bien aise que
le duc de Savoie puisse profiter d’une
si favorable conjoncture pour ramener
ses sujets à notre religion * (1).
A quoi l’ambassadeur répondait pai'
dépêche du 27 octobre ;
* M' le duc de Savoie m’a témoigné
qu’il recevait avec tous les sentiments
possibles de respect et de reconnaissance les conseils dcV. M., mais qu’il
devait examiner mûTement les choses ,
car plusieurs de ses prédécesseurs
avaient jenlé inutilement de le faire,
Tout ce qui est souligné l'est per nous.
et avaient même porté de grands dé'
sordres en ce pays-ci , par de telles
entreprises ».
Mais, comme le disait le marquis
de Si. Thomas aux députés des Cantons Evangéliques de ta Suisse, accourus
en toute hâte pour conjurer par leur
intercession le danger auquel ils pressentaient que leurs coréligionaires des
Vallées Vaudoises étaient exposés, & les
grandes roues font mouvoir les petites». Ce que voulait le puissant roi
de France, un peu plus tôt, im peu
plus tard, le Duc de Savoie devait le
vouloir aussi, el une dépêche, de Lonvoia au maréchal de Catinal, gouverneur de Casai, en dale du 25 février
1686, fait savoir à ce derniei' que la
conversion s’est opérée et qu’il ne reste
plus qu’à agir;
« Monsieur! Le Roi fait solliciier depuis longtemps M. le duc de Savoie,
de faire faire, dans les vallées de sa
domination, où il y a des hnguenols,
la même chose que Sa Majesté a faite
dans loul son royaume , et lui a fait
oEîrir en même temps des troupes, s'il
ne croyail pas être en étal de se faire
obéir dans les dites vallées. Mon dit
Seigneur, le duc de Savoie, a différé
longtemps de rendre une réponse positive el enfin, pressé par les- iùves‘ instances mi lui ont été faites par ordre
de Sa Majesté, il s’esl résolu à faire
publier un édit (1) à peu-prês pareil à
celui que le Roi à donné au mois
d’octobre dernier,.... et a fait solliciter
le marquis d’Arcy de dépêcher un
courrier au Roi , pour lui demander
un secours de 2000 hommes el quelques régiments de dragons.......... Sa
Majesté qui a jetlé les yeux sur vous
pour commander le corps de troupes
qu’elle enverra pour assister mon dit
seigneur, le duc de Savoie, m'a commandé de vous dépêcher ce courrier
pour vous en donner avis ».~
Suivent des indications très-délaillées sur les corps destinés à faire
partie de cette expédition, sur les
rapports qui devraient exister entre tes
commandants des troupes du Duc el
de celles de S. M., etc, etc., celles-ci
{1 Bdit du SI janvier 16(16.
5
devraienl se composer de 5 balaillotis
d’infanterie et de 10 escadrons, k de
cavalerie el 6 de dragons,
À cetle dépêche, le Maréchal répond,
en date du 5 mars 1686, par une
lettre dont voici le commencement :
« Permeltez-moi, mon seigneur, de
com^inencer ma lettre par de trés-humbles remerciements de l’honneur que
S. M. m’a fait de me choisir pour
commander les troupes qu’elle fait
passer en Piémont. Le courrier qui
m’en a apporté la dépêche est arrivé
à Casai à minuit, du 2 au 3 d’octobre,
el je suis parti six heures après en
poste, suivant vos ordres, avec M. Murat,
poiii' nous rendre à Tu'rin chez.M.
l'ambassadeur, qui nous; mena le soir
chez M. le duc de Savoie, lequel té
moigna beaucoup de satisfaction de la
promplilnde avec laquelle S. M. a eu
la bonté de lui envoyer des troupes.
Il rn’a même ordonné d’en écrii-e dans
ces termes, et de la faire connaître
aussi eOicacement qu’il serait possible »
Suivienl de longs délai,fs sur les Vallées ; sur les dispositions prises par
les habtlanls pour se défendre conire
l’attaque qu’ils: pressentent ; sur les
forces qu’ils sont dans le cas d’opposer
aux envahisseurs (3500 fi 4000 hommes); el .sur la course que, lui Galinal,
se propose de faire jusqu’à Pignei’ol el
même s’il le faut jusqu’à Perouse, pour
prendre sur les lieux tnêmes toutes
les informaiions qui serotU de nature
à l'éclairer sur ses plans d'attaque.
»Son .iliesse Royale , continue-t-il,
fera marcher 4006’ homiues de ses
troupes (1), Il me paraît tout disposé
d’y venir en personne ».,
lînlin, Calmai, dans la supposition
que «l’affaire des. Vallées pourra être
promptement décidée » supplie. Louvois
de fui « donner des ordres sni‘ ce qu’il
y aura à faire des troupes, ne doutant
point que M. le duc de Savoie ne
presiïe beaucoup pour en, être enlière
;1) L'état des Iroup'es que « M.. le duc de
Savoie duit joindre à celles du Roi , pour
soumettre les svjets- TÎvoltés d, S. A. royale»
se compoaèrent de 4&Î9 hommes, an lieu de
«000 inatq.ués patr Catinat, uommaudéa, uou
par le Due lui-méme. mais par l'ion Habriel
de Savoie »on oncle.
ment déchargé, lors qu’elles ne lui
seront plus utiles ».
Mais « l’affaire » ne fut pas aussi
promptement décidée que M’ de Catinat
s’en était flatté, car, tandis que la lettre où il en parle dans les termes que
nous venons de relever, est du 25 février , sa dernière missive écrite de
Casale , à guerre finie (eæiei’MMwaiioti
ne seraîl-ii pas plus conforme à fa
réalité des faits ?) est du 29 juin de
la même année, c’est-à-dire de quatre
mois postérieure à la précédente.
(A suivre).
Boiiaveiilora liazzareiia.
U (1).
Nous avons dit, dans notre précédent article sur le frère que la mort
vient de nous reprendre, que ce qui
le caraclérisait en tout premier lieu ,
c’était la vivaeitè et la réalité de sa
foi en J. C., el nous en avons fourni
la preuve dans les fragments cités de
sa correspondance.
Puisant lonjoiii's à la même source,
nous dirons qiï’un aulire imi distinctif
de son caractère c’était un grand besoin d’aimer et d’être aimé. « Stavo
per chiudere la lettera » écrit-il de
Genève le 26 mars 1852, • ma non
» so distaccarmi dalla penna ; mi pare
» che scrivendoli, l’abbia sempre pre» sente.,Oh ! io t'amo come uno degli
» angeli che Dio m’ha mandati, per
» la mia saliiie. Prega per me; prega
■0 in famiglia tua , per la mia faraiiglia,
» perchè giunga alla^ luce del Vangelo.
» Te ne sto*scrivendo fra le lagrime ».
« Mio caro fratello» dit-il dans une
lettre de quelques mois postérieure à
Voir le N. 10. — Lu Correspondance d'Itaiie
contenue dans le dernier numéto-de l'Ejiisi
Librt: et consacrée en bornie partie à Mazzarella,' contient II $on sujet — à côté d’appréciations très-juatea — (quelques inexactitudes qui ont eu leur rectification .inticipéo
dans notre précédent article, et une erreur
de date quant à la naissance de H... fixé par
l'auteur à i'an 1815, tandis queee nefutqu'én
1818, qu’il Tint au monde; preuve-en »ait le
passage ci-aprè» d'une lettre de lui, du premier août 1858; «anno di Gallipoli, figlio di
Carlo, nato nel fi fiebbraio 1818».
6
.04
la précédente, « so di non meritare
» nulla, ma ho bisogno di essere
» amalo. So che viene questo desiderio
» da queti’io che ancora non ho di» siruiio, ma il bisogno che ne senio
• è pressante. So ancora che è ridicolo
» di pretendere amore senza meriti ;
» ma se dovessi allendere questi, non
» sarei mai amalo. Crisio mi ama senza
« guardare ai miei demerili, la anche
» lo lo sie.«so, e ne andrò lieto ».
Gel immense besoin d’aiìeclion qui
élail en lui se tradiiil d’une manière
bien louchante, (donnant lieu par
dessus Ò des réflexions très-jirsles) dans
le fragment suivant de lettre où, parlant d'un ami dont i’éloignenieni lui
élail exirêmemeni pénible, il dit: « li
» prego, leggigli quesia lettera che è
» anche çer lui. Ho perduto un grande
» amico in lui! Qui (il était à Genève)
» arno.eeDi.o amato, ma non ho po» luto entrare con nessuno in quella
» confidenza che aveva con lui. Sven» luralamenle in certi cristiani la con» versione, in luogo di dare una più
» amabile spontaneità di moti e di
» affetti, li ritira in sè e li raffredda
» appareniemenie. E ciò lo spiego he» nissitno. La conversione viene dopo
» una lolla, e la.lolla ìnselvatica un
• poco. Oh 1 bealo' chi, dopo essersi
» convertilo, può spargere nell’anirna
i sua quel candore verginale, quella
» vivezza d'affetto, quel bisogno vivo
t d’essere amalo e d’amare, non per
» solo dovere, ma per sponlaçea lenw denza ! Il demonio non può togliere
t gli eleni a Dio; ma coll’esercilarli
» semprtii nell’: inlimo del cuore, loro
» toglie,italvolta quella subita manife» stazione di affetto che è ,tónta parte
■ del legame d’amicizia. L’anior cri» stiano è più reale, più forte dell'ami
• cizia, ma v’è questa differenza, che
» questa è un bisogno, quello un do» vere, ¡’una è risirella e l’altro è ge» nerale; l’amor cristiano deve eserci» tarsi anche a malincuore , mentre
» l’amicizia viene tutta naturalmente.
» Oh ! bealo chi su unirle insieme !
» Allora la santificazione è perfetta ».
S’il sentait aitisi comme ami, que
ne devait-il pas sentir comme fik,
comme frère, et comme parent, et
cela snrioul depuis que, chez lui, le
chrétien avait été enté sur l’homme!
« Il bisogno religioso, » écrivait-il,
« lo devo alla cara immagine di mia
» madre ! Quale dolore sentirebbe se,
> cattolica come è, mi sentisse prole» stame ! Ma Dio noi permetterà ; Dio
» farà la mia famiglia evangelica prima
» che sappia me essere tale. Vorrei
» 'cominciare a scriverle qualche cosa,
» ma temo. In famiglia avevo nome di
» spirilo inquieto, e tale ero, perchè
» non avevo trovalo la mia pace; era
» sempre tormentalo da una voglia
» indefinibile di cose nuove. Oh! lungo
» è stalo il lavoro ignoto che Dio ha
» fello in mel Or quel nome farebbe
» credere che abbia cambialo per vel» leilà. -- No, non scriverò ancora;
» ci pensi Iddio. Noi, uniamo le nostre
» preghiere ».
Dans ce même ordre d’idées, il
écrivait dans une lettre subséquente :
« Ho ricevuto lettera da casa. I miei
» parenti vanno meglio in salute. Che
» Dio li benedica! Mi scrivono che mi
» guardassi dagli eretici, stando in
» paese non cattolico • (ils le savaient
alors à Genève). Oh ! prega per loro,
• nel tuo cullo di famiglia, le ne siip» plico, fratello mio, e ne supplico lua
» cara signora. Son persuaso che la
• preghiera (lo so per esperienza) ha
» una potenza'indefinibile ».
Dans une encore lellre subséquente
nous trouvons l’expression de ce même
sentiment, se produisant au milieu de
circonstances domestiques infiniment
douloureuses au cœur de notre arni ;
" Giorni fa, mi giunse una lettera
» dalla famiglia, e vi trovo la notizia
» di tre morti: d’un mio zio paterno,
• quello a cui debbo Ja mia istruzione
• e di due altre zie. E la prima velia
» che, in esilio, provo dolori tali ! Mio
» padre e mia madre sono vecchi e
» immagina quale sia il mio stalo. Ma
» ho dello male immagina, non 'lo
» si può da chi non è stato esilialo,
» da chi non sa di non poter ritornare
» nella sua patria. — Non so se l’ho
» scritto che il mio processo è stato
» irallalo a Lecce e die sono sialo
» condannato a morte. Qnesl’affare ha
» posto in ¡sconcerto serio la mia fu-
7
'w 1/V
,95
• miglia, cliè laggiù condanne simili
» sono infamanti. Ë perchè una pena
»cosi severa? Da noi basta di fare
« degli alti costituzionali per subirla,
» nonostante che io li abbia huii dopo
» il 15 maggio 1848, miando era in
» piena vita lo Statuto. Di più, essendo
» io in esilio, coll’ idea di salvare gli
» altri, mi presentai al Console napo» tetano in Aia^ip.^ e feci dichiarazione
» che addebitava tulli a me gii atti di
» Lecce. Infatti (e di ciò ne ringrazio
» Dio) gli altri sono stati, chi liberato,*
» chi condannato a pene molto mi» neri... Le conseguejize civili di
• quella condanna sono lull’altro che
» lievi. Nulla me ne imporla per me ;
» ma la mia famiglia ne sofirirù nella
» salute, e sarà moslrata a dito in
»quei paesi ^ ^|rbari, come iamigtià
» che conta gÌt itti condannalo a morte.
» Il dispiacere mio è questo: chiunque
» sente condanna a morie, stando in
• Piemonte o in Svizzera, non potrà
» mai immaginare che, senza avere
» ucciso persona, si possa subirla ! Chi
» sa che imma^neranno di me ! Mi
» abbandono a Dio ed ei faccia tutto ».
- (A suivre).
Du devoir' de tire la Bibte
C’esl nalurellernenl dans le livre qui
est la règie de notre foi et de notre
conduite que nous allons chercher, le
devoir de lire la Bible. Rl nous n’avons
pas de peine à trouver dans le Volume
Sacré de nombreuses déclafallgns qui
toutes nous font comprendre que la
volonté de Dieu, c’est à-dire notre
devoir, c’esl que nous lisions sa Parole.
• Sondez les Ecritures, nous dit le
Seigneur Jésus Christ, car vous estimez
avoir par elles la vie éternelle et ce
sont elles qui rendent témoignage de
moi • (Jean v. 39). « Bienheureux sont
ceux qui écoutent Parole de Dieu
et qui la gardèôi'»’(Lùc. xi. 28). « Que
ce Livre de loi, dit le Seigneur à
Josué ; ne s’éloigne point de ta bouche; mais rnédiles-y jour et nuit afin
que lu prennes garde de faire tout ce
qui y est écrit, car alors lu rendras
heureuses le.s enireprises el alors lu
prospéreras.
« Les paroles que je te commande,
disait le Seigneur au peuple élu, les
pai'oles que je le commande aujourd’hui seront en ton cœur. Tu les enseigneras soigneusemenl à les enfants,
el lu l’eu entretiendras quand lu demeureras en la maison , quand lu
voyageras, quand tu te coucheras el
quand lu le lèveras, el lu les lieras
pour êti^jin signe sur les mains, el
elles s^mil comme des fronteaux entre
tes yeux. Tu les écriras aussi sur les
poteaux de ta maison el sur les portes.
(Deut. VI. 6 à 9) ».
Le devoir de lire la Bible n'est pas
pour certaines classes seulement, mais
pour tout le monde. Les ÿois doivent
y lire tous les jours leurs vie , afin
qu’ils apprennent à craindre l’Elernel.
(Deux. xvii. 18. 19). Les hommes d’affaire ont BU ceci un bel exemple dans
reuniique de la reine Candace , qui
lisait la Parole de Dieu même en voyage étant assis en son chariot. (Actes
vm. 27 . 28). Les enfaiils peuvent s’inspirer du jeune Samuel qui disait: —
4 Parle Seigneurl car ton serviteur
écoule » el à Timothée qui avait dès son
enfance la connaissance des Saintes Lettres (2 Tim. III. 15V Les Eglises même
prises dans leur ensemble sont invitées
à lire les Saints Ecrits des Apôtres,
et à se les faire passer, de l’une à
l’autre. (Colos. iv. 15). Je vous conjure par le Seigneur, écrit St. Paul
aux Thessalonicieus, que cette épîlre
soit lue à tous les saints frères (1
The,?. V. 27).
J0, Ce n’est pas l’Eglise seulement qui
doit prendre connaissance de la Parole
»de Dieu ,,;piais aussi la famille comme
telle. voyons-nous Josué servir
le S^pneur avec sa famille ( Josué
XXIV. ,14. 18) el Corneille, ce païen
qui valait mieux que tant de chrétiens
« prier Dieu cpnlinuellemenl el craindre
le Seigneur avec joule sa famille (Acx.
X. 1. 2), Les isràéliles avaient reçu
du Seigneurd'ordre d’enseigner .sa Parole à leurs enfants el de s’en enlrelei|ir soit qu’il.s se liiis.senl dans leurs
mgisons, soit qu’ils fussent en voyage
ou au morneni de se coucher ou de
se lever. (Deux. xi. 18. 19). Ces paroles ¡u’oni pas été effacées de la Bible
8
.96.
elles siibsislenl pour notre édificalion.
La Famille chFélienne séràit-elle inférieùTè à la famille israélite ?
Si nous irotlvons dans l'Ancien Teslament l’ordre d’inslmire le jeune enfant à rentrée de sa voie (Prov. xxii.
6), nous lisons dans le Nouveau que
Dieu nous commande de nourrir nos
enfants sous la discipline et de leur
donner les instructions dUk^eigneur
(Eph. VI. 4). Nous ne pourrons le
faire qu’en lisant la Bible en famille
et en pratiquant le culte domestique.
itouti^lUe ireltgkueee
Itxlie. — Les joiirtsaiix annoncent
et la nouvelle n’a rièn que de trésvraisemblable — que l’èx père jésuite
'Pms'a^lia qui, du reste, après quelques
Mois d'unfe certaine popularité que lui
avait' valit .««a rupture éclatante avec
Rome, était tombé dans rbUbli-le plus
complel’, vient de faire retour airnürèaif','à rînsirgàtion, pârïiît-il, d'un
jésuite son ancien élève. Si c’est la
conscience,fûl-ce même une conscience
efl'onée qui lui a dicté'éèlte démarche,
paix hii soit I Si c'est autre chose, nous
né pouvons que sentii' pour lui la plus
’ profonde compassion.
— 'Les premiers numéros du Mbaro,
jbnrnai publié parl’ex chanoine diOatfi' pfello, onl paru, et nOuSdéffOiiis même
' de plus' sagaces que nous de savoir nous
dire poui' le triomphe de quelle^çause
cë journal a vu le jour. Peut-êlre’cf^
se verra-ldl mieux par la suite', quoique les antécédents de son Dil’ecleirr
nous donnent bien desSna^fs d’en
douter. Pour le moment, l^iiïijb’ession
qu’il a produite sur nous est ceMë-Ci:
que Ce journal de plus ou de moins
ne changera rien à la marche du monde.
IKeDuc foitttque
Mialie. - La Chambre des députés
continue à s’occuper, sans béaucoiip
d’entrain, de l’examen de lois de second ordre. Le nombre dès pré.senis
est peu considérable et l’hon. Farini,
le président de la Chambre, S’esl fait
remplacer, pendant quinie jours, par
Abignenle, voulant peut-être monirèr
par là qu’il est, lui-même, peu satisfait de la marche de.s affaires et au
Parlement et dans lès rriinistèles.
Le général Pasi, ancien ofticier de
Garibaldi, a été appelé à remplacèr
le générai Medici comme premter aide
de camp du roi. ‘
lÊ^émce. — La siiualion du ministère Freycinet s’èst améiior'ée ces
derniers jours. Les partis extrêmes,
les bcinap'arii;sies''el la gauche intransigeante serfiiilènl s’être unis aux partisans du ministère pour empêcher Gambetta de lui porter le coup de mort.
Le fameux Bbnionx , directeur de
la banque gèhê'rale a reconstitué une
nouvelle sfôcrélé finaptaipre qui portera
le nom de Kouvelle* Baiiigue Générale.
On assure gue les ^asspcialiôns cléricales ont déjà sôusèril pôur un nombre
d’actions très considérable.
— L’empereur Gutllaumë a 'célébré le 22 mars son 85™*
anniversaire;- ” ____
SOUSCRIPTION
en faveur
de ia Veuve du régent Monnél d'Angrogne
»
Liste précédente . Fr. 824 85
Collecté par M’r H. Gonin,
Saluce , f’i.’ . . . » 10 »
Gay pasitcui .» 2 50
M.^P|tlühKé,Vfll de Rével :,,. » 2,50
iM'i A.'Berialot insiii., Pisa » 5 )'»
Mf J. Bertet syndic . . » 4 50
M>' H. Jahier évangéliste . » 2 »
De la part de Mr N; Tourn
professeur . . . » 5 t
> Total b’. 855 85
sOüscriVtjon
en faveur des Vaudois de Freyssinière.
Lisle précédente . Fr. 482 25
Mr J, Bertel syndic . » 3 »
Total Fi'. 435 25
Ernhht liOBEKT, Gérnnl eiAdminislrnieur
Pignorol, lmp. Chiantore*et Mas'Câ'relti,