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Qualrièrïie Année.
26 Juillet 1878
N. 30
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous iKtf sev'ez témoins. Actes ], 8. Suivant la vérité avec la charité, Ep. 1, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN
Italie . . , . L. 3
Tous les pays de l'Uûîon
de peste ... >6
Amérique ... * 9
On s'aboDuer
Pour 1 Jnimcw»* chesr MM, les
ijasteurs et les libraires de
Torre PelllCô.
Pour y Extérieur sLoBnre&n d’Administriition.
I Un numéro séparé: 10 centimes.
Annonces : 25 centimes par ligoe.
Les envois d'argent se font par
lettre reccmryiandée ov. par
mandats sur le Bureau de Perosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoin^ Pomaretto (pineroloj Italie, 1|
Pour rADMINISTRATION adresser ainsi ; A l'Administration du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) ItaUeJ
Sommaire
La Colonie vaudoise du Rosario Orîontal.
— Le pardon des offenses. — Correspondance. — La famine en Chine. — Il n’y
a qu’à prendre — Une brebis qui retourne
au bercail. — La prière de la neige. —
— Avis.
LA COLOPIIE VAUDOISE
du Eftsario Oriental
Nous avons, dans le dernier
numéro du Témoin, manifesté l’in«
teh.tion de 'publier, si la Table
voulait bien le permettre , le rapport, ou un extrait du rapport
que vient de lui adresser le Consistoire de notre Colonie. Selon
le proverbe universel « qui ne
dit mot consent », nous usons de la
liberté qui nous est tacitement
laissée’ à défaut d’une autorisation
explicite. Et d’ailleurs, nous nous
sommes dit que non seulement la
Tablenopouvait avoir aucune objection contre une pareille publication
mais que même, la jugeant toutà-faît, opportune, elle nous l’aurait
elle-même demandée, si nous
n’avions pas pris l’initiative.
Il y a, en effet, aux Vallées des
centaines de familles qui ont de
proches parents au Rosario et
pour qui des nouvelles positives
et parfaitement authentiques auront un très-grand intérêt même
lorsquleUes, «ifet, générales, plutôt
qu’individuelles. ... .
Il nous a enfin paru que la question de reconnaître notre Colonie,
selon son vœu unanime et lëgaleleraent exprimé, méritait d’être
connu par teus ceux qui au prochain Synode seront appelés à la
décider. Voici maintenant le rapport que noos n’hésitons pas à
qualifier comme très-iij.i^^
Rapport du Coosistoire
à la Vén. Table
Très honorés Messieurs et chers Frères,
Plqs d’une fois, dans les rapports
de la Table au Synode, la colonie
vaudoise établie dans les, environs du
Rosario-Oriental a été considérée comme
la 17® paroisse de l’Eglise Evangélique
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-234^
Vaudoisse. Mais comme à notre connaissance il n’exisle aucune délibération
de la Table, ni aucun acte du Synode
qui reconnaisse l’existence légale de
cette paroisse j nous vous supplions
ardemment de nous reconnaître les
droits et les devoirs, d’une paroisse.
En faisant celte demande nous savons
parfaitement qu’à partir du moment
où nous cesserions de satisfaire aux
engagements que prennent toutes les
paroisses qui s’ajoutent à l’Eglise, nous
cesserions aussi par là même d’en
posséder les droits.
Les membres du Consistoire n’exprimeht des idées, ni des sentiments
particuliers, mais ils sont les interprètes
de toute l’assemblée. En effet le 24
mars 1878 plus de cent électeurs ont
voté à l’unanimité les deux ordres du
jour que nous transcrivons ici: Uassemblée générale de la colonie décide
de se reconstituer en église. Les conditions d'admission sont : a) professer
les doctrines évangéliques; bj être disposé
(i contribuer d'une manière générale
a/ux œuvres de l'église et nommément
à l’honoraire du pasteur^ du lecteur et
du chantre et aux réparations des locaux. S° L'assemblée générale de l’Eglise
demande à la Vén. Table et au, Synode
de l’Eglise Evangélique Vaudoise d'être
considérée comme la Î7® paroisse de
l'Eglise Vaudoise, Elle en accepte les
règlements, la liturgie el la confession
de foi. — Nous avons la' conviction
qu’il nous faut être rattachés à l’Eglise
et qu’il nous serait extrêmement nuisible d’être semblables à l’essaim iqui
quille la ruche pour aller s’établir
ailleurs d’une manière indépendante.
Si noisette sommes pas paroisse, nous
ne saurions comment nos pasteurs
pourraient être sur le même pied que
les autres ministres de l’Eglise Vaudoise, ni comment nos députés quand
nous en enverrons, pourraient taire
partie du Synode. Ajoutons pour dire
toute la vérité que depuis quelque
temps dans toutes nos relations officielles nous nous sommes qualifiés
comme la i7^ parroquia de la Iglesia
Evangelica Valdense.
En nous adressant une pareille de' mande nous sentons qu’il est de notre
devoir,très honorés Messieurs, de vous
renseigner sur notre état moral et matériel.
La Paroisse. En allant par eau
le long de la côte orientale du golfe
formé par le Plata à son embouchure,
de Montevideo à Colonia, l’on a fait
les deux tiers do la roule, quand
on arrive h l’embouchure du/iasan'o,
rivière très-large et très-profonde vers
l’extrémité de son cours. Elle est navigable pour les bateaux à voile el à
vapeur jusqu’à la jonction des deux
rivières, le Sarandi et le Rosario, qui
étaient dix ans passés les limites de
la colonie. Maintenant les vaudois occupent non seulement le triangle compris entre ces deux rivières mais encore
la gauche du Sarandi jusqu’au Plata.
Ils se sont également établis sur ta
droite du Rosario à trois bonnes lieues
de l’ancienne colonie. La paroisse ëSl
divisée en dix quartiers. Les cinq premiers se trouvent entre le Rosario et
le Sarandi, les quatre suivants sont
entre le Sarandi el le Plata el le dixième, en voie de se constituer, est sur
la rive droite du Rosario entre le Rosario el le Plata. Les plus petits de
ces quartiers ont la forme d’un carré
de 3000 m. de côté, tandis que les
plus grands bnt jusqu’à 6000 m. de
longueur sur ,3000 de largeur. En ligne
droite et sans tenir compte des détours,
les plus grandes distances depuis la
cure sont de 15,000, 10,000 et 75000
mètres. Les chemins sont en trèsmauvais état quand il pleut, et les
rivières, presque sans eaux une partie
de l’aiinée, sont à peine guéables quand
il plleuL Le Rosario a, cette, année
empêché très-souvent les communications. I
Population de la paroisse. La
population totale de la paroisse ne
dépasse pas 1350 âmes. Si nous y
ajoutons la centaine de vaudois dispersés sur le territoire de la république
nous aurons, à une dixaine près, le
nombre total de vaudois établis dans
l’Uruguay. Les personnes qu’on pourrait appeler les membres de l’église,
tant mauvais que bons , atteignent à
peine le chiffre de 550 et les mecteurs
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vS3d„
sont au nombre d’environ 150. Nous
craignons un peu d’êlre obligés l’année
prochaine de conslaler une diminution
pour les deux derniers chiffres pai'ceesl assez probable qu’il l'aiidra
effacer quelques noms qui figurent jusqu’ici dans les listes.
Édifices publics. Les édifices publics laissent tous beaucoup à désirer
et auraient besoin de réparations coûteuses. Ces bâtiments sont les suivants.
1® Le temple de la Paz, dans le premier quartier, est un local très convenable pour le culte, quoiqu’il ne soit
pas encore enlièremenl achevé. —
2® L’école dite de Combe dans le second
quartier, esl aussi commode et aussi
bien meublée que la plupart des écoles
de quartier des Vallées. — 3° Les
bâtisses centrales dans le quatrième
quartier se composent de la cure et
d’un local qui sert de lieu de culte
et qu’on est convenu d’appeler l’école.
Ce local pourrait porter le nom de
temple si l’architecture s'y prêtait tant
soit peu. L’école esl en assez mauvais
^ élat, puisqu’elle n’est pas encore crépie
'èt qmelle n’a point de plancher et fort
peu de bancs. La cure avec ses quatre
pièces, dont une presque inhabitable,
quand il pleut, est un peu petite pour
une maison paroissiale, qui esl un peu
la maison de tout le monde , et non
pas seulement du pasteur. Quant à
la propriété ( huit hectares, quarantehuit ares), il vaut mieux n’en point
parler puisque, dans l’étal acluelj, elle
est à peu près inutile. — Un rancbo
destiné à servir pour école et lieu de
culte deviendra, avec le temps, du
moins nous l’espérons, la propriété
du Consistoire. C’est une maison en
terre recouverte de zinc et convenablement meublée de bancs et de tables.
Elle a été inaugurée tout dernièrement,
le 19 mai 1878.
Finances. Tout ce que nous pouvons dire à cet égard c’est que l’Eglise,
telle qu’elle s’esi reconstituée, a quel
3ues piastres de fonds et point de
elles. Les comptes seront bouclés et
rendus à la fin de l’année courante.
Nous pouvons cependant dire à combien
se sont élevées les souscriptions qui
figurent pour 1877, et dont il ne sera
plus parlé, ni dans un prochain rapport ni pour le compte-rendu financier
de 1878. L’on a souscrit pour relever
l’école centrale la somme de pesos
712,52 soit IV. 3958,45 pour payer les
dettes de l’acienne congi'égalion pesos
17,00 soit fr. 94,45. En outre le pasleur a pu transmet ire au président
de la Commission d’cvangélisalion pesos
32,70 soit 182 fr. 25 cent. Nous espérons pouvoir transmettre à la Vénérable
Table pour l’année prochaine quelque
chose pour les différentes œuvres de
l’Eglise et faire ici les mêmes collectes que l’on fait dans les paroisses
des Vallées.
A propos de finances nous ne pouvons
passer sous silence les dettes qui pèsent,
encore sur une partie de la congrégation. Chacun a entendu parler des
deux partis d’en haut et d’en bas qui
ont divisé si longtemps les colons.
D’un commun accord il a été convenu
que chacun paierait ses dettes et que
1 église accueillerait dans son sein tous
ceux qui acceptent les conditions d’admission sans s’inquiéter des partis
existants'. Le parti d’en bas n’a consigné aucune dette, et s’il en a, il
veut les payer sans en rien dire. Le
parti d’en haut, ou l’ancienne congrégation , telle qu’elle était composée
dans les derniers temps, esl encore
en déficit d’environ 600 pesos après
en avoir déjà comblé un de plusieurs
centaines de pesos.
L’on doit 1° fr. 1395 à M. Gaydou
instituteur pour son honoraire d’avant
1875; 2“ fr. 1440 à trois colons qui
ont dû solder une lettre de chfinge
qu’ils avaient signée au nom de la
congrégation ; 3° fr. 445 pour le puits
de la cure. Celle délie date de quatre
ans, au moins. Personne ne voulant
se charger d’essayer de faire rentrer
l’argenlnécessaire pour payer ces dettes,
le pasteur s’est cru obligé de tenter
personnelleraenl un elfori pour débarasser la colonie de celle lèpre. M a
initié une souscription pour celle objet,
mais il craint de ne pas réussir, car
fort peu de personnes sont disposées
à conlribuei- pour cel objet spécial.
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Toujours dans ce même ordre d’idées,
ajoutons encore que le bruit a couru,
dans quelques quartiers, que lors de
la collecte faite aux Vallées en faveur
du Rosario Oriental, l’argent tombait
comme pluie, que par conséquent le
pasteur était arrivé les poches pleines
et qu’il fallait les lui faire vider. Maiheureusement, ou lieureusement, les
poches du pasteur se sont trouvées
vides. Il n’a rien apporté pour la colonie
et il ne sait pas si plus tard la Table
le chargera de transmettre de l’argent
à la paroisse.
( A suivre).
Le pardon des offenses
Celui qui veut administrer sa
maison d'une manière régulière,
note soigneusement toutes ses dépenses, et les comparant aux. revenus , il peut savoir à chaque
instant dans quel état se trouve
sa caisse. As-tu pense', cher lecteur, à faire le compte des fautes
et des péchés qui constituent la
dette envers la loi de Dieu? Si
tes dettes envers ton prochain
t’eflFrayent, n'as-tu aucune crainte
au sujet de celles que tu contractes chaque jour avec la loi du
Seigneur?
Combien d’actions condamnables
ne commettons-nous pas chaque
joqr, combien de choses que üieu
commande et que nous ne faisons
pas, et combien de celles qu'il
défend et que nous noue hâtons
de faire malgré sa défense. Combien de paroles légères , vaines,
mensongères et calomujeuses qui
sortent de notre bouche ! Combien
de pensées impqres, rebelles , orgueilleuses qui se forment dans nos
coeurs! As-tu fait le compte des péchés de ta jeunesse, de tes fautes
cachées, des péchés innombrables
que tu as oubliés déjà, mais qui
n’en sont pas moins enregistrés
dans les deux? Vraiment nos péchés sont comme le sable qui se
trouve au bord de la mer.
Voilà ta dette, mou cher ami,
n’en es-tu'pas effrayé, sachant que
tu ne peux l’acquitter ? ne te senstu pas pressé de tomber à genoux, et .d’invoquer la miséricorde de Dieu en lui disant: Pardonne-nous nos offenses ? Si je
venais t’annoncer que tout ton bien
a péri, ou que tes dettes dépas^
sent de beaucoup ton avoir , tu
ne resterais certes pas indifférent.
Comment peux-tu rester indifférent
lorsque tu sais que ton àrae est
en dette, et qu’il n’y a rien par
devers toi pour que tu puisses
t’acquitter.
Comment ton cœur pourrait-il
être heureux avec un fardeau si
écrasant ? Ah ! viens le déposer
aux pieds de Jésus. Ne nie pas
tes fautes, elles ne te seraient
point pardonnées. Reconnais-les
devant Pieu , et supplie-le avec
larmes de t’en accorder la rémission. Mais ne renvoyé pas, fais-le
aujourd’hui même, car demain cela
pourrait-êlre trop tard. N’attends
pas que l’ange de la mort vienne
précipiter ton âme dans l’éternité,
n’attends pas que le juste Juge
siège sur le trône blanc pour prononcer la sentence sans appel. Demande aujourd’hui même le pardon
de tes offenses, et le bon Père
qui accueille L’enfant perdu te recevra dans ses bras après avoir
jeté tes péchés au fond de la mer.
Que c’est beau que d’avoir l'assurance du pardon de nos péchés !
c’est une douceur qu’il n’est pas
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faoile dô décrire, il faut la sentir
pour en avoir connaissance. Mais
pour la sentir il faut la demander
au Seigneur , qui ne la refuse à
personne, si nous la demandons
avec confiance et au nom de Jésus.
Mais lorsqu’une grande dette
t’a été acquittée , comment traiteras-tu ceux qui ont une dette
bien moindre envers-toi ? Est-tu
prêt à pardonner comme tu as été
pardonné? Si vraiment tu as senti
les douceurs du pardon de Dieu,
tu ne peux refuser le pardon à ton
semblable. Mais si tu refuses de
pardonner il est bien à craindre,
que tu n’aie pas reçu encore la
rémission de tes fautes et que
par conséquent elles ne pèsent de
tout leur poids sur ta conscience.
—■ Je lui pardonne, disent plusieurs en parlant de leur semblable qui les a offensés, je lûi
pardonne, mais...., je ne veux plus
le voir... Aussi ils l’évitent et ne
lui donnent pas même le bonjour
quand ils le rencontrent. Mais dans
le ciel poürra-t-on encore faire
ainsi? Pourra-t-on ne pas se voir,
ne pas se parler et cependant se
trouver ensemble devant le trône
de Dieu, et s’asseoir ensemble dans
le royaume des deux ? Ne t’en
inquiète pas, car aussi longtemps
que des pensées aussi peu charitables subsisteront dans ton cœur,
tu «’entreras point dans le royaume
des deux. Si tu veux réellement
y entrer apprends] à pardonner
aussi complètement que le Seigneur est prêt à pardonner tes
propres péchés.
Le pardon des offenses est la
délivrance d’un grand mal. Il est
effacé ce péché qui faisait la guerre
à tou âme , la sentence de con-'
damnation n’effrayera plus ton
coeur, et les peines éternelles ne
seront plus ton partage, si tu as
obtenu la rémission de tes péchés
et si tu es réconcilié avec Dieu
par Jésus Christ. Ce pardofl est
également le dqn d’un grand bien
puisqu’il t’apporte la vie. le repos,
le bonheur, la gloire, l’amour et
la paix de la conscience. Les fruits
de la chair font place à ceux de
l’Esprit , la paix succède à l’angoisse, l’amour à la haine, la lumière aux ténèbres, le bonheur
au tourment, le cantique de la
délivrance au grincement des dents.
C’est le Juge lui-même qui t’invite à demander Je pardon de tes
offenses, — il est donc clair qu’il
veut les pardonner. Aie bon courage, — retourne à ton Dieu, et
demande lui le pardon de tes offenses.
Corrc0ponhance
Chers compatriotes et frères en J. C.
En dix-huit-cent-quaranlecinq j’avais
cru trouver dans les frères Darbystes,
la marche de nos pères du temps des
Barbes. Je m’étais trompé. i
Je croyais tellement obéir à Dieu,
en m’unissant à eux, que, non seulement j’ai sacrifié la place de régent
que j’occupais au Pomaret, mais surtout j’ai fait le sacrifice de nombreux
amis que j’avais dans l’Eglise Vaudoise
et qui m’avaient donné tant de témoignages d’une affection dont je m’honorais.
En vous présentant l’écrit ci-après
je veux vous dire, chers compatriotes
et chers frères, que j’ai toujours été
par le cœur avec vous, je me suis toujours réjoui, en suivant de loin votre
marche progressive dans les voies du
Seigneur, si bien que vous êtes au-
6
.-.ÔâB
jourd’hui, une église missionnaire, ce
qu’élaienl nos pères.
Si j’étais toujours resté dans nos
chères Vallées je n’aurais probablement
pas les connaissances que j’ai acquises
en voyageant, sur la marche de l’église
de Dieu , durant son pèlerinage terrestre.
Les Actes des apôtres et les épîlres
nous enseignent qu’en ce temps-là, les
églises professaient toutes les mêmes
doctrines, basées strictement sur l’antorité des saintes Ecritures, et que
chacune d’elles avait une organisation
indépendante, qui difiêrail selon les
besoins de chaque localité et le nombre
des fidèles qui composaient l’église.
Les frères Darbystes, en rejetant
toute organisation, marchent dans un
désordre scandaleux , et renversent
même des doctrines fondamentales. '
C’est ce que j’ai voulu démontrer,
par ce petit écrit que je vous présente
aujourd’hui, en vous priant de me
considérer toujours comme uii membre
de l’Eglise Vaudoise.
Genève, le.... Juillet 1878, ^
J. Salomon.
La disciplioe Darbyste condamnée
par ia parole de Dieu
Et maintenant, frères^ je vous
racommande U Dieu , et à
la parole de sa grâce. (Âcx.
Xi, V. ,'32J.
Loi'squ’en dix - huit-cent-cinquanleneuf, la discipline anglaise arriva à
Genève, comme un torrent impétueux
et dévastateur, nous fûmes obligés de
nous en occuper, bon gré, mal grc,
puisque au lieu de la refouler outremer d’où elle venait, on en avait assumé la responsabilité sur le continent
où elle, faisait ses ravages.
Inlerpelé par le frère G. en présence
de l’assemblée sur ma conduite iiLavigny, le dimanche précèdent, ce frère
m’exhorta à tetirer mon pieds du faux
pas que j’avais fait en rompant le pain
avec une assemblée excommuniée.
Je répondis que je désirais examiner
celte question au chandelier de la Pa
role de Dieu ; bien que persuadé qu’on
a fait fausse route dans celte affaire,
je m’en rapporterais toujours à l’autorité des écritures, je proposai de
nous réunir en prière devant Dieu,
vu la gravité de la chose, et de recevoir les enseignements qué le Seigneur
nous donnerait par sa Parole.
11 me fut répondu ; Yous voulez refaire un procès jugé depuis longtemps.
En eifel l’apôtre Jean l’a jugé et
condamné par sa lettre à Gaüs, et tant
d’autres écrivains sacrés.
Je ne demandais cependant pas de
refaire un procès, mais simplement
d’examiner celle question en prières à
la lumière de la Parole de Dieu, seule
autorité compétente sur la matière.
Je ne m’attendais pas à me trouver
au milieu d’une assemblée en révolte
contre la Parole de Dieu, et à me voir
du même coup frappé d’excommunication , pour avoir demandé l’autorité
de la Parole de Dieu.
Ce procès jugé sans examen et sans
appel par des conducteurs étrangers,
a passé aujourd’hui dans le domaine
de rhistoire. '— C’est à ce point de
vue que je viens l’examiner sous vos
yeux, demandant à Dieu de le faire
sous la direction de son esprit de grâce
et d’amour. |
Les conducteurs de l’église qui l’ont
corrompue, ont de tout temps invoqué
cet argument, contre les disciples qui
ont gardé intacte l’autorité des écritures, savoir, qu’au temps des apôtres
l’église était au berceau ; en grandissant, ses besoins ont grandi avec elle.
Tel est l’argument qui a prévalu
dans Téglise après le départ des apôtres.
— C’est contre cet argument que les
chrétiens de nos jours ont besoin d’être
armés de tonies les armes de Dieu ,
pour ne pas être enveloppés dans les
erreurs qui fourmillent dans la chrétienté , et qui toutes tendent à nous
éloigner de la simplicité des Saintes
Ecritures.
Citons l’enseignemenlque nous donne
l’apôtre Paul à ce sujet, en parlant
aux anciens de Milet et d’Ephèse :
• Prenez garde à vous-mêmes, et à
tout le troupeau, sur lequel le Saint
Esprit vous a., établis surveillants pour
7
^239
paître l’église de Dieu , laquelle il a
acquise par le sang de son propre
Fils : Car, je sais ceci, qu’aprés mon
départ, il entrera parmi vous des loups
redoutables!, qui n’épargneronl pas le
troupeau et il se lèvera d’entre vousinêmes, des hommes qui annonceront
des doctrines perverses, pour attirer
des disciples après eux ; c’est pourquoi
veillez, vous souvenant que durant trois
ans, je n’ai cessé, nuit et jour, d’avertir chacun de vous avec larmes :
Et maintenant frères, je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa
(jrâcé. { Actes , n, v, 28 à 32 ).
El lorsque je prie l’assemblée d’examiner avec elle celle prétendue discipline au chandelier de la Parole
de la grâce de Dieu , à laquelle le
Saint Esprit nous a expressément recommandé , vous vous écriez que je
veux refaire un procès et le même
jour vous m’excommuniez par; une
lettre couverte de irenle trois signatures. i
De pareilles mesures disciplinaires
sont bien la preuve qu’il y a des loups
redoutables.
Rorne n’a pas mis une pareille précipitation à excommunier Luther.
Plusieurs réformateurs avaient aussi
fait fausse roule, au sujet de la discipline , les principes qu’ils avaient
conservés de l’école romaine sur ce
point, les ont conduits au supplice de
Servet, ce mii a été un coup fatal
porté à la Réforme et une tache à
son histoire.
(A suivre).
La famioe e» Chine
Les détails que reçoit le Christian
Herald sur l’affreuse ifamine qui a
déjà fait de si grands ravages parmi
les Chinois continuent d’être vraiment
navrants. Au dire de ce journal, la
terrible calamité qui sévit en Chine
n’a pas de pareille dans,l’histoire de
la race humaine. Plus de cinq millions
de personnes auraient déjà péri, et il
parait très probable qu’il en périra
encore trois fois autant. Le mission
naire M. Meadows, qui écrit de Shaohing, à la date duA8 avril dernier,
présente sous des couleurs très noires,
l’état de celle population et les perspectives pour l’avenir. Les prix des
aliments montent, encore et les fermiers sont hors d’eux-mêmes.
Il n'y a qu'à prendre
Dans le courant de mai dernier M.
Moody prêchait à New-Haven sur le
salut gratuit, et répondait à certaines
objections, lorsque pour mieux expliquer sa pensée, il lui vint tout à
coup l’idée de se toiirher vers un pasleur qui était assis fi côté de lui et de
lui dire:
— Monsieur, si j’allais vous faire
cadeau de mon reciieil de cariliqùes,
r accepte riez-vous?
— Certainement, répondit M. Méserve,
le pasteur en question.
— Eh bien, le voilà, dit M; Moody,
prenez-le, il est à vous ; c’est un don
gratuit, gardez-le. M. Méserve prit le
livre et le mit à la poche.
On ile’Aaurait décrire l’effet produit
par cet acte aussi simple que significatif, et quelle impression il produisit
sur tous ceux qui en furent témoins.
^ (Christian Herald).
La prière de la neige
Une petite jeune fille sortit un jour
pour s’arnuser sur la neige qui tombait
à gros flocons et rentrant bienlôl après,
elle dit à sa mère :
— Maman, il m’est venu l’idée de
prier pendant que je m’amusais sur
la neige.
— Qu’as lu demandé, ma chère ?
— J’ai fait la prière de la neige.
— Que veiix-lu dire par là?
— Je veux dire cette belle prière
qui se trouve dans la Bible. Tu la sais
maman : Lave-moi et je serais plus
blanc me la neige! (Ps. u, 9).
Quelle belle prière! Et voici une
bien douce promesse qui semble aller
8
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si bien avec celle demande: «Quand
vos péchés seraient comme le cramoisi
ils seront blanchis comme la neige n.
(ËSAÏE I, 18).
— Dis-moi, maman, et qu’esl-ce
qui peut nous laver si complèlement
de tous nos péchés?
— La Bible, répond à la demande
par ces paroles : - Ils ont lavé leurs
robes, et les ont blanchies dans le
sang de l’Agneau». ( Apoa vu, 14 ).
(Christian Herald).
Hue brebis qui retourne au bercail
Un jeune disciple de Jésus, nouvellement, converti, était retombé dans
l’esprit de servitude. Pendant plusieurs
semaines il ne pouvait fermer les yeux
pour dormir, sans s’exposer à les rouvrir sur un abîme de malheur. Il essayait de prier, mais il n’y réussisait
guère puisqu’il ne faisail pas de progrès
dans la vie spiriliielle. un soir il était
à genoux dans un coin de sa chambre,
son;; cœur angoissé' s'élevait verS; le
Séigneur pour lui demander un gage,
de son pardon pour l’amour do Jésus.
- e Oh Seigneur! s’écrail-il, Je ne
m’en irai pas de ta présence, je ne me
lèverai pas d’ici avant d’avoir reçu
quelque consolation de ta part. Je ne
m’en irai pas que tu ne m’aies béni ! »
La réponse vint immédiatement.
L’amour de Dieu se répandit de
nouveau dans son cœur par le SaintEsprit, et il put de nouveau se réjouir
en l’Eternel par Jésus son bien-aimé
Sauveur.
{Christian Herald).
A. vis.
En annonçant, dans notre n® 26,
le Concours ouvert pour les Ecole
du dimanche tant des V'ullées que
de l'Evangélisation, nous avions
manifesté le regret qu’il ne le
fût pas à nnq saison plus propice
pour les écoles de nos paroisses
dont au moins une partie se dépeuplent pendant quelques mois
de l’été. M. Prochet, président
de notre Comité d’Evangélisation,
par l’organe du quel le concours
a été établi, tout en expliquant
les raisons pour lesquelles il avait
jugé bon de fixer la fin de novembre comme le terme auquel
les feuilles des concourants devaient lui être parvenues , veut
bien consentir à ce que ce terme
soit reculé au 31 décembre, même
au 31 janvier prochain, nous laissant juge de la convenance d’introduire cotte modification dans
le programme. Après quelque hésitation provenant de la considération, très-sérieuse sans doiUe.t que
comme M. Prochet l’a en en voq ,
les enfants qui seraient disposés à
concourir seraient engâgés à étudier leur Bible même sans fré
•
quenter une école, persuadé que
pour le très-grand nombre ce but
ne serait pas atteint, nous nous
sommes décidé à profiler de la
permission reçue, et à annoncer
que le terme extrême auquel les
feuilles devront être remises à
M. Prochet, est le 31 janvier au
lieu du 30 novembre.
Nous n'ous réservons de publier
dans un prochain numéro la circulaire même de .M. Prochet et
la liste des quartiers proposés.
Ebnbst Robert, Gérant et Administrateur
Pigperpl, Impr, Chiaulpre et >|asçarcllL