1
Quatrième Année.
Février 1878
LE
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaoiue Vendredi
Towa me »erest témoins. Actes 1, 8. Suivant îa vérité avec la charité. Ep. 1, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie . . . L. 3 Tous les pays de rUnion de poste ...» 6 Amérique ' ! . . » 9 On s'abonne: Pour y Intérieur chez MM. lés pasteurs et les libraires de Torré Pòllice. PourrE’ínténí'UrauBureau d’Ad- ministration. Un numéro séparé: 10 centimes. Annonces :25centicnéspar ligne. Les enuots cî’ar^eni ae font par lettre recommandée ou par mandais sur le Bureau de jPe- rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi : A la Direction du 7'êmoin, Pomaretto (Pineroloj Italie. Pour r^DI^^iSTRATlON adresser aiosi ; A l'Administration du Temom, Pomaretto iPineroloMtalie
}
: i'ii SommaireQue sera le» pape prochain ? — La Bible
de LulhePi ^ CGrrmpmdance,~ Chronique '
. vaudoise!' Poíííig'ue.' ' ' ■
. VÍ
*'.^V
QUE SERA LE Vm PROEHAIA?
Tous les journaux, qui se publient, dans toutes les langues, se
sont occupés avec sollicitude et
s’occuperont quelques jours encore
dans leurs articles de fond comme
dans leurs corre'spondances de la
grande question : Qui succédera à
Pie IX" dans le gouvernement de
l'Eglise' romaine? A laquelle des
nuances I que l’on distingue dans
le Coliége des cardinaux appartien.dra-t-il ? Sera-t-il,intransigeant
ou disposé à la conciliation, ou
simplement partisan du statu quo?
Les uns espèrent, d’autres craignent, la plupart sont anxieux de
voir le résultat,du conclave, pour
se décider ensuite à craindre, ou
à espérer. Ceux qui voudraient la
ruine de la papauté font des vœux
pour la nomination, du plds fougueux des cardinaux. D’un autre
côté ceux qui admirent cette ins
titution, vénérable par l’âge, à ce
iqu^’ls disent, aussi bien que par les
isèrvicea rendus à l’humanité, mais
qui voudraient la voir s’adapter
aux temps modernes, souhaitent
ardemment que le trirègne soit
placé la tôle d’un homme pacifique et doux, ennemi du fanatisme et ami des libertés.dont les
peuples ne veulent désormais plus
se passer.
En spéculant de cette manière
sur les chances probables de chacun des candidats en renom, on
oublie tout d’abord que le conclave a procuré déjà, au public impatient ou curieux, plus
d'une surprise . et que l’élu des
cardinaux peut n’èlre aucun de
ceux qui se voient au premier rang.
On oublie surtout que . quelque
soit l’heureux , ou malheureux
mortel- sur les épaulés duquel on
placera l’écrasant fardeau de l’infaillibililé , le jour où il sera proclamé souverain absolu de l’Eglise
romaine, il cessera d’être lui-même
pour devenir l’instrument, volontaire ou passif, de cette formidable
puissance qui l’euvironnera de tous
2
■58
èôtés, et en laquelle il a • la vie,
le mouvement et l’être».
Veut-on savoir çe que sera demain la papauté ? 11 n’est- besoin
pour cela d’être prophète ni devin;
il suffit de savoir ce que sont les
jésuites aujourd’hui. Aucun souverain au monde n’est moins libre
que le pape, car il est sous une
tutèle minutieuse et constante. De
l’encens, des adorations, on lui en
prodiguera tant et si bien qu’il en
perdra la tête, mais, quant au pouvoir souverain, il ne l’exercera que
comme mandataire de ses tuteurs.
La raison en est bien simple.
C’est dans le jésuitisme que se
concentre la puissante énergie du
système papal : c’est lui seul qui
a le courage inexorable d’en déduire toutes les conséquences logiques. Aussi longtemps que le
système n’est pas ouvertement condamné et répudié par les hommes
d’intelligence et de cœur qu’il y
a, en grand nombre, au sein du
catholicisme, les libéraux .ne devront s’en prendre qu’à eux-mêmes
si, en voulant élever l’édifice de
la liberté, ils s’aperçoivent à chaque
instant qu’il repose sur une base
mouvante, et que c’est le rocher
de Sisyphe qu’ils élèvent péniblement vers la hauteur qu’ils n’attendront jamais.
Quant à nous qui avons mille
raisons de nous intéresser vivement à la chose, nous concluons
en disant que, sans aucun doute,
le successeur de Pie IX sera en
core un pape.
La Bible de LnlheF
Le Musée dé Brandehourg vient de
’enrichir d’un précieux volcmiie: la Bible
Luther, celle dont il se servait
s
de
chaque jour, et dont tous les feuillets
Sont coùverls d’annQi.ations écrites de
sa main. Sur la pago qui porte te litre
on lit en manuscrit fe passage (1) qui
commence ainsi : iSila Parole ne me
console, o Seigneur, jl péris dans ma
misère.... » 1552, signé Martin
Luther Doet.
L’intérieur de la couverture est aussi
couvert par la même écriture. La Bible
a été imprimée à Bâle en tSOS; grâce
à sa reliure en cuir elle est très bien
conservée.
En 1865 elle fut acquise par le Boct.
Lutze de Coetben pour le prix de 9000
marcs (11.250 francs), plus une rente
viagère au propriétaire. Elle passa ensuite entre les mains du professeur
Lumaizech. A la mort de ce dernier,
la ville de Villemberg a fait de grands
efforts pour l’acquérir, mais le Musée
de Brandebourg l’a devancée, et est
parvenu à l’avoir pour 1800 marcs
(fr. 2250).
^Bibliothèque universelle Févr. 1878).
(1) Si ce n'est p*s un passage, c'est tout
tout au moins rexpres«ion pure et simple du
sen^timent qui dominait chez Lutber.
Cotrre&ponbâtice
Torre-PeHioe,.le 18 février IH78.
Monsieur et honoré frère,
Je me hâte de vous transmet ire copie
de la lettre que je viens de recevoir
du secrétaire particulier de S. M, en
réponse à l’adresse de la Table à S. M.
Humbert î à l’occasion de la mort de
son illustre Père, et de son propre
avènement au trône d’ilalic. Cette lettre
est arrivée au moment où toute là
jeunesse de nos écoles était réunie dans
le Temple pour fêler le 30® anniversaire de notre émancipai ion. Chaque
bande d’enfants était munie de son
drapeau voilé de noir. Toute là place
laissée vide par la jeunesse (il y avait
plus de 400 enfants) était occupée par
les grandes personnes ; les galeries
étaient aussi remplies qne possible.
Invité à adresser la parole à cette
nombreuse assemblée, ÿe profitai de
3
J
.59
l’occasion pour dirartfôelqué chose de
nos Souverains e^suftoifl de ViclorEmmaniiel 1{ de wuk l’on' fieut dire
avec bien pins dï Bérang^f'
M’a pu le dire (» l^ôlêop 1®": « on
pariera de sa gwiéire «sous 15 clianlne
»¡en longlenrpm W aVi^e S. 1^ ,1e Roi
actuel, en qui l^^coAiemprains'ben
seulement l'héwîœiyfin glorie'hx' trône
de son illuslr^^Pare, mais aussi et
surtout le digwbérilier de ses vertus
Esprit; le cotUinualeur
Î’imitateur dy noble
lu’il lui a légué. J’ai
*ma poche la royale
jnné lecture à l’immense satisfactioB de l’assemblée qui
a prononcé avec moi un formidable :
vive Humbert »o<re bien aimé Sou verain. Je laisse à votre; correspondant
le soin de vous donner la chronique
relative a cette fête aussi bien qiie relative à la journée d’hier qui n’a nas
été sans importance pour cette loeatiié
et pour noire église en général.
Toire ôî’eii découé
J. D, Charbonnier.
royales, de sc
de son œuvre
él bel exempï
ensuite tiré
lettre dont j’ai^
N. MO.
Ronux, i5 feib^raio t878.
Reverendissimo Signore,
La prova di affetto che codesta Chiesa Valdese volle tributare alla gloriosa memoria del
Re Vittorio Emmanuele essendo
tornata gradita all’Augusto nostro
Sovrano., ho l’onore di presen-"
tare alia S. V.,i ringraziamenti
di Sua Haestà
Con distinta osservanza
n Segrettano particolare di S. M.
N. Tobrani.
Alreterendissimoai-,
■gnor Moderatore' (Min
Chiesa ¥(ildese,, %'orre
Pedice.
Nous publions sans commentaires
la lettre suivante de Monsieur l’ancien
pasteur A. Bert, persuadé que les très
grèves questions qu’elle soulève, avec
la prétention de les trancher, que la
çiueslion personnelle, en particulier,
introduite dans le débat, feront l’objet
fie plus d’une communication de nos
amis. Si cet espoir ne se réalise pas,
’nous jurons le devoir de traiter nousmêiqb ces tpieslions avec toute l’élen(hfe et le sérieux qu’elles méritent.
La Tour-Péiis', le lî féTrier 1878.
Très honoré Monsieur le Dh'ecteur,
Le dernier numéro du journal hébdomadaire que vous dirigez, s’occupe,
des Vaudois qui ont assisté à la céré
monie funèbre, célébrée dans le temple
catholique de la Tour, en mémoire de
notre défunt et bien-aimé Roi VictorEmmanuel, et le vieillard vénérable
qui écrit à leur sujet, les y blâme
veiTeraenl de leur participation à des
rites point conformes à la foi des protestants.
En principe. Monsieur, je respecte
toujours les intentions de quiconque
est sincère dan^ ses opinions. Dès lors
je respecte aussi celles du digne Nathanaël qui a écrit les lignes auxquelles je fais allusion. Mais si le correspondant de votre journal fronde et
condamne, pertweltez-moi de me servir
aussi de voire feuille, pour nous y défendre en toute vérité et charité. Le
public iinparlial jugera en dernier ressort, et j’espère que de ce débat franc'*
et, loyal résultera un bien que je désire
de tout mon cœur,
Nous sommes proleslanls, Monsieur,
sans nous en vanter, autant je présume
que celui dont noue avons encouru le
blâme. Toutefois, faut-il sous prétexte
de communion de foi, que nous nous
soutnellions aveuglemeut aux idées de
ceux qui s’établissent nos censeurs et
nos juges et qui nous condamnent ?
Non , monsieur, nous n’avons , dans
notre religion sainte personne qui ait
le droit de nous juger que notre conscience , et nous repoussons tout esclavage opposé à notre individuelle liberté. C’est là la beauté et la grandeur
4
,60
du protestantisme évangélique , bien
supérieur à tout parti, à tout égard
humain, et nous ne nous eu départi
rons jamais. Notre conduite a été laV*cultes sop.çijj
conséquence de ce grand et'noble principe; nous avons cru bien faire en nous
associant à nos concitoyens catholiques
dans une manifestation de respect;el
de regret envers notre défunt Monarque , manifestation à la quqlle .noüs
étions cordialement invités à <fir;endre
part. En bien d’autres occasions_,1iiius
avions ainsi déjà rendu j^s derniers
devoirs à des personnes étrangères à
noire foi, sans soulever jamais aucune
désapprobation. Et,, de fait, une t£jle
conduite tendant à apaiser d’ancientiee
animosités religieuses et à unir enir’eux
des citoyens de la même patrie, nè
peut qu’être approuvée par des hommes réfléchis et impartiaux, en inème
temps que notre religion ne souffre
en rien d’un acte tout extérieur et de
pure sympathie chrétienne. Non, il n’y
a là rien à blâmer; ou plutôt^ il faut
louer ceux qui, supérieurs aux préjugés vulgaires, savent tolérer leurs semblables et vivre en bons citoyens, avec
leurs connalionaux,^aù lieu de les fuir
et de les repoussef!
D’ailleurs, monsieur, ce n’est pas
comme Fawdois, mais m qualité de
fonctionnaires publics que nous avons
volontairement et librement’ pris part
à la cérémonie olScielle à laquelle
nous fumes conviés avec la plus délicate courtoisie.
Si le pasteur proleslant avait agi de
la même manière envers les autorités
de notre pays, nous tous, officiers du
Gouvernement ou de la Commune, nous
aurions regardé comme un devoir, et
nous nous serions fait un plaisir, de
nous rendre officiellement aussi à l’église protestante où nous auraient suivis, nous le savons, maints catholiques\
amis, comme nous, de la tolérance
et de la vraie piété ; car, le bon sens
et la largeur de vues, ne sont point
étrangers parmi nous. Mais au'lieu de
cela, le pasteur a organisé', exprès,
un service religieux au jour: même et
à l’heure où était célébré le catholique,
et dès lors, la plupart d’entre nous
engagés d’avance, nous n’avons
étant
plus dû, jii''!
nier. Nousxp’sÿl
tnoBsie«i.a oaï^
îssister qu’à ce der as nullement obligés,
BU merci, tous les
lant libres et égaux
Italie, et il n’y a
d’Elal. Mais nous
! auguste et bien
avons fait pour
lulte romain qui
lain fraternelle et
voulu montrer
r.
égions sereines
aux petites, cocroyons avoir
Tonorable et chré
devant lav’lôi,
.l^luí ‘ic^âe n
f’avi|r\s fait
.aSnaéiwéiuuli^' nç ,
nos'cÎhcitoyen^vd
nous lemjaient •,i\n
aux quel« nous .avj
aussi notre bon yo
...g.' Et, dans
et élevées., supérie
teries et partis
accompli une lâch
tienne, que noitf'^jons tous les Vaudois pieux, instruits et point dominés
par des pr.éo,6ettpalions locales et étroites, de ibian'i'ivouloir comprendre et
rey>ectér;;i
En religion et en politique tous n’ont
pas toujours la même manière de voir
les choses, mais on n’en est pas moins
honorables palrioles et. pieus» Qu’on
veuille, donc bien user à l’égard de nos
bonnes intentions et de notre droit,
de la même tolérance que nous avons
toujours pour les autres, et que noire
devise soit par dessus tout : Dieu et la
patrie, liberté et charité.
Je suis,, Ojonsipur, avec respect.
Votre serviteur très humble
- ( 'Amédée Bert', a. p.
De !a plaine, VU février 76,
........... ^ : fi. ■ ' :., ^ . /
..^Monsieur^ le Directeur du Témoin,
Il e,sl si vrai que les œuvres surérogaloires n’ont point de mérite que
dans le N. 5 un « lecteur du Témoin »
écrivant « des Alpes, en date du 14
janvier» trouve assez de'quoi blâmer
dans l’imprimé de la Commission d’Evangélisalion, renfermant les noms des
membres de nos diverses administrations , des pasteurs des Vallées, des
professeurs et dés évangélistes. Je ne
sais pour quelle cause le Comité d’Evangélisalion a fait plus que le Synode
ne lui avait demandé. Peut-être auronsnous le confilenlem reum pour les lacunes, les confusions et les indications
erronées , certainement involontaires ;
peut-être, procédera-L-on, avant la se-
5
.61.
conde édition de cet hnprimé, à une
opération d’arithmétique et en mettant le grand litre « ùtmitato cl’Evangelizzaiione à la place de Scuola di
feologia^ et viceversa, — ce qui sera
nijieux, j’en conviens ; on aura par là
même une transposition qui ne «surprendra» plus personne (à moins que
fon en déduise après que le Comité
relève de l’Ecole de Théologie ce qui
pourrait arriver encore) — tout ceci,
M. le Directeur, est du peut-être 1 La
I critique seule est sûre et aisée ; l’art...
chacun sait le reste. — Malheureuse, ment nous ne pouvons pas encore
trouver des lacunes, ni des confusions,
ni des indications qui nous induisent
en erE'eur, dans l’imprimé, ou autre,
que j les Evangélisles ont di’oit d’attendre de leurs collègues et amis, des
consistoires et de la Table, d’après
l'arL 4i0 dès Actes du Synode de 1877
article c^ui n’est pas même au complet,
mais qui est déjà de trop si l’on n’en
, lient pas compté. Que MM- les pasteurs
et les VV. Consistoires le relisent et
les évangélistes j’en suis sûr, n’écriront
pas même un mot, ni de la presqu’île,
ni des îles , ni de la plaine, ni des
Apennins, — pour relever les défauts,
ils recevront avec plaisir la liste des
militaires et des domestiques vaudois
éparpillés' dans nos villes d’Îtatie. Ils
attendent !
Agréez, Monsieur, les salulalions
cordiales.
Un Lecteur aussi du Témoin. 1
t' • . •' %
iP. S. Je compte sur votre bonté
pour faire insérer dans le prochain
N. du Témoin, les lignes ci-dessus.
Pardon et merci.
Pra-Ju'Tour, le 14 ffevrier 1S78
Bien cher Monsieur,
i : Bien que la route soit de beaucoup
moins agréable qu’elle ne l'était pendant la belle saison, et que les grapins soient parfois nécessaires pour ne
pas tomber sur la glace, nous aimons
bien visiter Pra-du-Tour en hiver. Nous
avons le bonheur d’y trouver 85 élèves
dans les écoles, et plus de 120 personnes réunies dans^ la chapelle pour
un service religieux, même dans Taprès
midi d’un jour sur semaine. 11 n’en
serait pas ainsi en été, lorsque la population est dispersée sur les hautes
montagnes de la paroisse.
Avant de gravii' le chemin raboteux
qui nous mène au gi'os rocher sur le
quel est bâtie la chapelle, nous nous
reposons un moment en visitant l’ancienne école de quartier, fondée par
le général Beckwilb, avec le concours
des paroissiens vaudois de la localité.
Sur 44 élèves inscrits nous,, en avons
trouvé 42 sur les bancs de j’écote, et
il faut voir comme ils profilent des
bons enseignements de leur brave régent.
La nouvelle école a pu être ouverte
en novembre dernier, grâce à la libéralité chrétienne de Miss Felherslon ,
qui tout en nous envoyant de quoi
combler l’inquiétant déficit qui pesait
sur la bâtisse, a commencé de nous
fournir les moyens de salarier l’instituteur. Nous n’avons pas allendu à ce
jonr pour lui exprimer notre profonde
reconnaissance, ainsi qu’à M“® Molyneux Williams, au révérend M. Worsfold et à tant d’autres bienfaiteurs aux
quels nous devons, après Dieu, les
moyens d’édifier et d’instruire les 53
familles protesianles qui habilent le
vallon du Pra-du-Toilr. Quoique d’une
institution très récente, la nouvelle
■école a déjà rendu de précieux services
aux 24 élèves des deux sexes qui la
fréquentent et qui sont choisis parmi
les plus avancés de la localité. Le digne'
insliluleur qui dirige celle école, dont
la nécessité se faisait sentir depuis
longtemps, préside les cultes du dimanche dans la chapelle, et les réunions du soir soit à Pra-du-Tour, soit
à Saben, à Serremalan, à Gacel et à
Bonnenuit. Il visite en outre les malades de la partie supérieure de la
paroisse d’Angrogne. L’école du soir,
qu’il lient de concert avec le régent
de fécole de quartier, est aussi d’une
évidente utilité pour la jeunesse ,qui
la fréquente. ,
L’école du dimanche qui se tient
dans la chapelle avec le concours de
quelques moniteurs de bonne volonté
réunit une cinquantaine d’enfants et
6
un nombre î» peu près égal de grandes
personnes.
Les enfants qui sont trop éloignés
du centre du quartier se réunissent
sous la direction, d’un maître d’école
bien qualiOé, et au nombre de 17,
dans une misérable petite pièce où
l’on renfermait autre fois le bétail.
Celte vieille étable, qui doit, — faute de
mieux, — fonctionner comme école,
est placée dans la bourgade de Saben,
à une petite heure au dessus du Pradu-Tour et pas loin des avalanches.
11 y à dans la paroisse d’Angrogne
un autre quartier (celui de Prasuitf,
qui n’est pas mieux partagé que la
bourgade de Saben en fait d’école.
Celle-ci se lient tantôt dans une écurie,
tantôt dans un séchoir, ou dans une
pièce qui ne vaut pas mieux que cela,
il y a partout là 25 élèves qui ont
bonne envie de s’instruire. — Aussi
voyons-nous avec plaisir les habitants
de la localité se donner du mouvement et s’imposer des sacrilices pour
bâtir une école. Puissent leurs efforts
être couronnés de succès î
Ë. Bonnet, pasteur.
Æ,t$ — Le trentième anni
versaire de notre émancipation a été
célébré à la Tour très raGdestement,
mais d’une manière plus générale à
cause des circonstances au milieu des
quelles nous nous trouvons : la fin d’un
règne de liberté, la mort d’un roi bon
et loyal, et le commencement d’un
nouveau règne qui a été inauguré de
la maniêçe la plus favorable et la plus
digne par Humbert I*'
Le pasteur dans son sermon de diimanche matin ayant pris pour texte
ces paroles de l’apôlre : « vous avez
été appelé à la liberté ; seulement ne
prenez pas de celte liberté un prétexte
de vivre selon la chair ». Gal. v, 13,
développa brièvement les principaux
caractères de la vraie liberté, qui a
sa source et sa base dans l’Evangile
et rendit ensuite ses auditeurs allen
lifs aux abus 'que l’on fait journellement de la liberté elle-même.
Une assemblée paroissiale avait été
convoquée pour nous conformer à l’invitation du modérateur et à la demande
de quelques membres de celle église,
afin d'avoir l’opportunité de nous rappeler avec reconnaissance envers Dieu
d’abord, puis envers les hommes qui
comme le Roi Cbarles-Atberl, Robert
d’Azeglio et d’autres, ont été les principaux instruments de notre émancipation civile et politique et ensuite
du développement de nos plus précieuses libertés grâce au Statut et à
l’interprétation libérale et conforme à
l’équité qui y fut de plus en plus donnée sous le gouvernement libéral et
de la part des principaux ministres du
Roi galanlliomme Victor-Emmanuel 11.
L’assemblée, assez nombreuse, à laquelle prirent part non seulement des
membres électeurs, mais beaucoup
d’autres vaudois, dont quelques uns
étrangers à cette paroisse, a adopté
la déclaration suivante :
« L’Assemblée,
» S’inspirant des souvenirs et des
» sentiments que réveille chez tout vrai
» vaudois le 30* anniversaire de notre
» émancipation, s’estime heureuse d’a» voir encore celte occasion de rappe
> 1er aux membres de celle paroisse
s leur devoir:
» 1° De rendre les plus vives actions
> de grâces au Seigneur, notre Dieu
i de ce que, — après avoir mis au
» cœur du magnanime Charles Albert
B de nous octroyer la liberté de le
» servir en tonte[sûrelé selon sa parole,
» — il nous a conservé cette liberté,
» pour nous la plus précieuse de lou» les, pendant tout le règne de ViclorB Emmanuel II, dont la méinoire spa
» bénie à jamais par les chrétiens d’IBtalie;
» 2° De demander sans relâche à
• Dieu qu’il daigne nous conserver
I celle liberté religieuse à l'avenir, et
» parliculièi'emenl durant tout le temps
» que siégera sur le trône d’Italie S. M.
• notre Roi Humbert I”, auquel nous
» souhaitons un long et glorieux règne ;
y
7
-63^
» 3° De prier noire père célesl^qu’il
» veuille nous accorder la forcé de iaire
• de noire liberlc un usage qui réj) ponde mieux que par le passé anx
» desseins de sa miséricorde envers
» nous el envers noire patrie ».
L’as.semblée a ensuite corn mencé l’exaraen d’une autre proposition ou déclaration i naturellement amenée par la
circonstance, et en présence de certains faits qui se sont produits dans
celte paroisse, ces derniers temps. Mais
l’eXamen de celle question a doit né
lieu à une vive discussion que le temps
n’a pas permis d’amener à terme;
rassemblée s’est,en conséquence prorogée à dimanctfe prochain pour l’étudier avec plus de soin. Nous renvoyons aussi à plus lard d’ed parler
plus longuement, el de la publm’ dans
le Témoin.
La fêle des enfants a eu lieu lundi
malin ; elle a commencé dans lè femple
neuf par des chants el des àîfoOtvfions
Krononcés pai le paslenr M. Pons, par
. Charbonnier modérateur el par le
prof. E. Malan, et a lini par une collation dans la grande Ecole de SainteMarguerite. Lâ des chants nombreux ,
dont l’nn d’eux avait été préparé pour
celle fêle par le proL Nicoolini, ont
été exécutés par quatre à cinq cents
voix enfantines, des récitations et des
narrations bien choisis et bien préparées ont été faites, el le prof. Tron
a réussi, comme toujours, à se faire
écouter des enfahlsy malgré la fatigue
de deux longues séances. Le temps le
plus splendide favorisait la fêle du
lŸ février, célébrée, celte année, le ÎS,
Le soir a eu fieu â l’Ecole de
Sainte-Marguerite l’anniversaire de la
fo-ndation de ta société de rUnion
Chrétienne. Les diverses parties de
celle séance commémorative ont pleinement satisfait ceux qui y ont assisté,
soit la partie de Î’édification, soit celle
que nous pouvons appeler ipalrioliquei
soit les entretiens et les exercices
littéraires, soit enfin les no^nTbreux
chants bien préparés.
iLe 17 février dans la paroisse de Pé
rier-Maneille.
La fêle des écoles ii coïncidé avec
le 30® anniversaire de notre émancipation, el n’y a rien perdu, quoique le.s
enfants aient probablement regretté
quelque peu la séance en plein air et
la course de l’année dernièi’e. Le mouvement ne leur a pourtant pas manqué
car à huit heures et demie, ceux du
Périer, c’est-à-dire ceux de la partie
inférieure de la paroisse, sont partis
pour aller à la rencontre de ceux de*
Maneille et â 9 heures ils défilaient tous
ensemble au nombre de 180 * dans
les rues (ou plutôt la rue) du Périer
tambour battant el avec la bannière
puflitnt le signe du deuil, k 10 heures
le temple s’ouvrait, el était à l’instant
rempli, sans pouvoir contenir tous
ceux qui avaient espéré entrer. Le
ConsîslOiré, le crêpe au bras, entre
bientôt après , 61 le service commence.
A la parole de S. Paul,* Gai. V. 13,
M, Tron , pasteur de la paroisse , el
M. Th. Roslan évangéliste à Pomarel,
qui pour cette circonstance s’élail
joint à lui, appelèrent tour à tour
l’assemblée à considérer là vraie nature de. la liberté à laquelle nous
sommes appelés el qui est avant tout
une liberté morale, l'affranchisseinenl
du péché. Parlant de la liberté religieuse, de l’émancipation accordée
par Charles Albert et loyalement maintenue par Victor Emmanuel, el en
insistant sur la dette de reconnaissance
que les vaudois ont ainsi contractée
envers leurs souverains, sur le contraste si frappant entre les temps antérî&ürs à 1848 et ceut où nous Vivons, les. orateurs en ont pris occasion
d’examiner l’usage qui a été fait par
nous de eetie précieuse libei’té » Ce
n’est qu’après avoir été affranchis par
le Fils que l’on est vraiment libre et
que l’on sent le besoin de faire
porter des fruits à cette glorieuse linerlék
De nombreux cantiques, la récitation de plusieurs dialogues et d'une
dixaine de poésies ont prolongé le service bien au de- là de sa durée ordi*
naire, mais sans que personne en taît
éprouvé de la fatigue.
8
-64.
Un repas fraternel a réuni plus lard
90 convives. Un toast au nouveau Roi
Humbert IV a été accueilli avec enthousiasmé et une collecte pour concourir
au monument qui s’élèvera à Rome
en mémoire du regréllè Victor-Emmanuel II, a produit la somme considérable pour la localité, de près de 50
francs.
. _
i^eoue politique.
Mtaii«, L’ouverture du Parlement
qu’un décret royal avait fixée au 20
février est renvoyée au 7 mars, ostensiblement à cause du conclave; mais
le ministère n’aura pas été fâché d’avoir
ce prétexte plausible pour avoir le
temps de s’assurer une majorité et de
s’entendic sur les projets de loi politiqueséconomiques et financiers qui
doivent être présentés.
Le conclave pour l’élection du Pape
a commencé le 49. Soixanle-un cardinaux y prennent part sur les 'soixante-quatre qui portent ce nom dans
le monde. I! en manque huit au nombre
total de 72. Trois partis distincts se
sont produits, celui des intransigeants,
celui du slalu quo et enfin celui de
la conciliation avec les gouvernements
libéraux et constitutionnels et sui^lout
avec le gouvernement italien.
Ali0matfne. Bismark a fait son apparition à Berlin et doit, assüre-t-on, répondre, à Une interpellation sur la
question d’Orient.
Angïetert-e. Le parti de la guerre
prend de plus en plus le dessus; les
anglais trouvent lord Derby trop peu
J^elliqueux ; ils font . des préparatifs
formidables. Disraëly est l’homme de
la situation.
Antrieitv. Le gouvernement de
l’empereur a nouvellement proposé un
congrès des puissances à Baden-Baden.
La Russie y a adhéré.
Grèce. Le gouvernement avait envoyé 12,000 hommes en Tliessalie où
les grecs s’étaient révoltés contre les
turcs. Le but déclaré do celte expédition tardive', puisqu’elle avait lieu
en même temps que l’armistice, était
de protéger les grecs contre les mauvais
traitements des milices turques. Mais
les représentants des puissances ayant
désapprouvé cette mesure hostile, oi dre
fut donné aux troupes grecques de
s’arrêter et bientôt de rentrer sur le
territoire du royaume hellénique. Ainsi
l’expédition s’est réduite à une promenade militaire.
La flotte anglaise 's’est aussi avancée
jusqu’aux Dardanelles, mais n’ayant
pas obtenu du Divan un firman ou un
décret d’autorisation d’entrer dans la
mer de Marmara, elle a été obligée
de rentrer à Bésika. Comme les anglais
insistaient pour obtenir que leurs vaisseaux deguerre pussent s’avancer devant
Constantinople afin d’y protéger leurs
nationaux, le prince Gortschakoff a
déclaré que si les anglais s’obstinaient,
les russes, qui occupent de fortes positions dans les environs de Constantinople entreraient dans la capitale de l’epipire turc. — On assure cependant <que
quelques navires anglais ont passé les
Dardanelles.
La question d’Orient est loin d’avoir
reçu une solution. La Russie victorieuse
veut jouir de ses avantages. L’Angleterre a peut-être trop altèddu d’agir;
ce qui lui aurait été difficile, isolée,
comme elle l’était.
Ehkest Robert, Gérant et Administrateur.
Pignerol, Itnpr'. Chiantore et Mascarelli.