1
Olnquleme annoe.
IV. 9.
4 Mars 1870.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemenl coosacrée aux intérêts matériels et spirituels
de ia Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ( Philippient.^ IV. 8.)
PRIX D ABONHEKEHT I
Itali«, ^ domicile fun an) Fr. 3
Suisse................* 5
France................» 6
Allemagne.............*6
Angleterre, Pays-Bas . * 8
Un numéro separé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONREMENT
ToRRK-PEf.r.ccE : Via Maestra,
N. -tó. (Agenzia bibliografica)
PiGSERoL : J. Chiantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pourradministratiou
au Burecm à Torre-PelHce ,
via Maesfra N. 42. pour la>
rédaction ; à Mr. A. Revel
Prof. Torre-Pellice.
Sommaire.
La fête du 17 février. — Evangélisation. —
Antiquités bibliques : Le roi de Moab. — Variété:
Le Plymouthisme jugé par le D' Judson. —
Chronique locale.— Chronique politique. —Souscription Dksanctis. — Statistique. — Annonces.
U FÊTE DU 17 FÉVRIER
La fête du 17 février, anniversaire de notre émancipation, n’est
plus, aujourd’hui, célébrée parmi
nous d’une manière générale ni
uniforme. Elle est insensiblement
descendue au rang de fête partielle , non pas seulement au regard de nos concitoyens catholiques, mais au regard de la grande
majorité des vaudois eux-mêmes.
Dans les quelques localités où
elle a persisté, elle n’en a pas
moins subi quelques modifications
dont il faut tenir compte. On l’a
peu à peu transformée en une solennité toute scbolaire, exclusivement destinée à l’enfance et à la
jeunesse, et consistant en nne
sorte de procession aujggiple,
accompagnée de cb^
moins harmonieux, f & ^câ^s
(en langue italienim les
■ M
enfants, tout occupés de leurs
petites bannières, ne prêtent qu’une
attention médiocre, et finalement
d’une légère collation qu’on leur
fait payer d’avance.
Tels sont les éléments, ni riches , ni nombreux, auxquels se
réduit aujourd’hui la fête, partiellemênl célébrée, du 17 février.
Vaut-il la peine qu’on la conserve plus longtemps?' Nous ne
le pensons pas.
Une fête qui se survit à ellemême, est, par le fait, condamnée
à disparaître.
Une fête à laquelle ne prend
part qu’une faible partie de la
population, n’a plus de raison
d’être.
Une fête qui est devenue un
prétexte çour faire chômer les
écoles, qu4 relâche les liens'de la
discipline , * et produit, ne fût-ce
que momentanément, le dégoût du
travail, porte avec elle sa.déchéance. , ,|i
Nous comprenons etjsavona apprécier la raison de sentiment
qui la, jusqu’ici, prolongé soa
existence. Mais il y a longtemps
2
-(66)
que l’Eglise, par l’organe de son
assemblée représentative, a jugé
nécessaire l’abolition de cette solennité, en s’appuyant de raisons
plus hautes. De fait, l’émancipation des Vaudois et des Israélites,
n’a été qu’une conséquence logique
de la proclamation du Statut ; elle
a précédé dans l’ordre du temps,
mais non dans la sphère des idées,
elle n’a été que la proclamation
anticipée du principe : « Tous les
citoyens sont’égaux devant la loi ».
De très-bonne heure donc, le Synode l’avait parfaitement compris,
et n’avait point hésité à décréter
que la fête du 17 février devait
dorénavant se confondre avec la
grande fête nationale du Statuts,
(Synode de 1854); et plus tard
(Synode de 1861), il confirmait
son arrêté en invitant les membres
de l’Eglise, etpluspartical|^ement
les pasteurs et les consistoires à
s’associer , par un service spécial
d’actions de grâces, à la fête nationale , fixée, par loi du Parlement, au 1' dimanche de juin de
chaque année
Il nous paraît donc bien établi
que la commémoration du 17 février est dûment abolie, et qu'elle
n’a persisté, ici et là, qu’en vertu
d’un abus.
(S^jtnigiUaâtton.
Pi^erbl. Oû écrit de Pigneroi
que les réunions continuent d’être
fréquentées par un nombre plus
OU: moins grand >d’auditeurs ^ soit
aux Qay (sur Praruetin), «oit à
GhMto (id.)ÿ soit à la HioieMA
(sur Osasco),soit enfin à S. Second. Ces dernières son fréquentées
par 70 et même 80 personnes ,
celles de la Crota par une cinquantaine. L’école des Gay, et la
petite chapelle de Pignerol sont
toujours remplies ; et l’Evangéliste
ne peut que se louer du recueillement de ses auditeurs.
L'école du dimanche compte une
quarantaine d’enfants auxquels on
distribue l’excellente petite feuille
de M” Jaulmes Cook; « Le messager des écoles du Dimanche ».
Les enfants ont recueilli eux-mêmes une somme de 10 fr. en
faveur de l’Evangélisation.
On a eu la joie d’admettre à la
S*® Cène un vieillard catholique
de Cumiana , lequel, chaque dimanche , se rendait régulièrement
au culte à Pignerol. Une conférence. annoncée par voie d’affiches
au coin des rues, a attiré, le 5
décembre, dans le temple, un
millier d’auditeurs, presque tous
catholiques, et parmi eux quelques
prêtres habillés en bourgeois. Il
a régné une attention et un ordre
parfaits. Le discours prononcé à
cette occasion a été publié, dans
le but de sonder les dispositions
religieuses de la population.
Les rapports de l’Evangéliste
avec les autorités sont excellents.
Elles ne négligent rien pour assurer le respect dû à la liberté
de conscience. On cite en preuve
le cas d’un détenu catholique lequel
demanda et obtint, sans peine,
l’autorisatioa de recevoir une visite du pasteur vaudois.
Les écolm «ont en voie de progrès» L’éoelé élémentaire compte
28 efifente; l’éeole enfantme, 24;
3
-(67)
l’école de la Gioietta, 4 ou 5. A
la première , l’on a pu ajouter
une succursale de premier degré
pour les enfants encore trop jeunes
ou trop peu avancés.
Citons , en terminant, un trait
de libéralité. M” Michel Long,
manufacturier à l’Abbaye, a voulu
que la voûte du temple fût restaurée à ses propres frais.
Messine. L’Evangéliste écrit
à VEco délia Verità que le nouveau
local des réunions vient d’être
ouvert dans une position centrale,
grand avantage sur le précédent.
Les pièces annexes ont été utilisées
pour l’école et pour le logement
du concierge. Malheureusement le
local, qui ne contient que 200
places, est encore trop petit; et
bon nombre de personnes sont
empêchées par là même de prendre
part au culte.
Le nouveau cours d’instruction
catéchétique, commencé depuis un
mois , est suivi par 61 catéchumènes.
L’école de filles, fréquentée par
une vingtaine d’élèves, donne beaucoup de satisfaction.
L’école du dimanche subit un
accroissement notable ; elle est
fréquentée par une 20® de filles,
une 15® de garçons, une 30® d’adultes.
àHiTIQlITÊS BIBLIOUES
Le roi de Moab.
Un monument d’une importance
capitale vient d’être découvert à
l’Est de la Mer-morte, sur le territoire des anciens Moabites, par M.
Clermont Ganneau, chancelier du
consulat de France à Jérusalem.
C’est une grande stèle de basalte
portant une inscription de plus de
30 lignes, gravée en caractères
phéniciens, et débutant par ces
mots ; moi, Mésa, fils de Chamos...
Or , Mesa est un roi de Moab ,
mentionné dans la Bible et contemporain du prophète Elisée , de
Josaphat roi de Judas, d’Achab,
d’Achazia e de Joram, rois d’Israè’l ;
Il Rois III et IV nous donnent le
récit détaillé de la campagne entreprise de concert, par Joram et Josaphat, contre Mesa, roi de Moab.
La stèle moabite raconte également
la lutte de Mesa , contre le roi d’Israël, et énumère les villes construites et les temples élevés par
Mesa, et consacrés par lui nu
dieu national des Moabites, Chamos
ou Chemos. L’expression fils de
Chamos, signifie : adorateur de
Chamos.
L’âge de ce monument est déterminé par le synchronisme de l’histoii-e biblique ; il remonte à neuf
siècles avant l’ère chrétienne, et il
est postérieur d’environ un siècle
au règne de Salomon.
Les caractères phéniciens de
l'inscription, quoique présentant un
aspect fort archaïque,se déchiffrent
avec une certitude pour ainsi dire
absolue, parceque tous les mots
sont séparés par des points, et toutes les phrases divisées par des
barres verticales La langue est de
l’hébreu tout pur, et l’on croirait,
en lisant ce texte, lire une page de
la Bible ; la coupe par versets et
le parallélisme des expressions
complètent l’illusion.
Les Moabites , comme aussi les
Haibmonites et les Edomites, appartenaient , comme on le sait, à
4
.(68)
la même race que les Hebreux. Ils
parlaient la même langue et s’étaient établis à l’orient de la Mer
Morte entre l’Arnon et la frontière
édomite au S. La Bible les appelle
« le peuple de Chemos » (Nombres
XXI, 29; Jér. xLvni, 46), parcequ’ils
adoraient une divinité de ce nom;
mais on n’est pas très au clair sur
Je caractère de cette idolâtrie ; les
unsidentifient Chemos avec Moloch,
ce dieu des Hammonites auquel on
offrait des victimes humaines ; les
autres y voient un équivalent du
dieu des Madianites, Baal-Péor,
auquel on rendait un culte souverainement licencieux.
Lorsque l’inscription toute entière aura été traduite et commentée, nous nous ferons un plaisir
et un devoir d’y revenir.
LeNymoathismé jogé par le D'Jodson.
La veuve du Docteur Judson ,
l’apôtre du Birman, rapporte dans
ses mémoires le trait suivant :
Un officier pieux vint un jour
faire visite au D” Judson, alors que
celui-ci venait d’avoir un nouvel
accès de fièvre.
— Quoi ! Je ne puis lui faire aucun bien. Dois-je le voir ? dit-il à
sa femme avec un sourire qui demandait grâce. — Bien ! fais-le
entrer.
Je découvris bientôt que mon
mari souffrait cruellement et j’allais réparer ma méprise aussi bien
que je le pouvais, lorsque, par hasard , le visiteur mentionna le nom
d’un ami commun. La figure du
D' Judson s’illumina à l’instant :
« Vous connaissez donc le major
X ? » s’écria-t-il avec chaleur.
— Oui n’cst-ce pas , c’est un
homme que la nature elle-même a
créé noble ?
— La nature ou la grâce ? demanda le D” Judson ; et alors souriant tous les deux, ils reconnurent
que la noblesse du major provenait
d’une double source.
— Je l’aimais comme un frère ,
reprit le D'’ Judson avec tristesse;
mais dernièrement j’ai dû. verser
bien des larmes sur lui.
—Vraiment ! s’écria le visiteur.
— Je suppose que vous savez
dans quelles extravagances il a
donné.
— Impossible !
— Possible et vrai ! Vous savez
naturellement quelque chose du
plymouthisme.
Les traits de notre visiteur se
détendirent, quoiqu’il rougit manifestement; je compris ce que cela,
signifiait, mais j’avais peur que mon
mari ne le comprît pas.
— Eh bien les plymouthistes se
sont emparés du pauvre major X,
continua-t-il, et ils l’ont complètement ruiné , veux-je dire , quant
à son utilité dans ce monde ; quant
à son salut éternel, je le crois assuré.
— Vous n’avez donc pas une
bien bonne opinion des doctrines
des Plymouthistes ?
— Certes non 1 Ils ne croient
pas aux promesses que Dieu a faites
à son peuple, et leur influence tend
à décourager et à paralyser toute
entreprise missionnaire. Ils ne croient pas aux organisations d’église,
et ainsi les pauvres et les ignorants
qui tombent sous leur influence
5
sont dispersés comme des brebis
sans pasteur.
— Mais il me semble qu’il y a
parmi eux beaucoup de bons chrétiens , spirituels.
— N’avez-vous jamais observé
que lorsque ceux qui recherchent
la sanctification sont arrivés à un
certain degré, ils sont plus particulièrement enclins à tomber dans
des erreurs de forme ?
— Cela ne se peut cependant pas
dire des Plymouthistes. Ils sont
tout particulièrement opposés aux
formes.
— C’est à dire qu’ils rejettent
les formes de toutes les autres sectes, pour en adopter de nouvelles,
qui leur sont particulières.
— Je vois, dit l’officier d’un ton
de bonne humeur, que vous êtes
sans pitié. — Le D"' Judson sourit :
« Vous dirai-je, mon cher, au risque de passer pour un bigot, quelle
est mon opinion franche et sincère
sur ce sujet? Lorsque le grand ennemi des âmes trouve un chrétien
si bien sevré du monde , qu’il est
inaccessible aux tentations grossières , il se revêt de la peau de
brebis du plymouthisme, et désespérant de s’emparer de cette âme,
il l’empêche d’être utile , au grand
détriment de centaines et de milliers d’autres.
Lorsque le visiteur fut parti : —
Savais-tu, lui dis-je, que cet officier
incline si fort vers le plymouthisme,
que ses meilleurs amis tremblent
pour sa fermeté ?
— Certainement je le savais, répondit une faible voix venant de
1 oreiller sur lequel était retombé
le malade complètement épuisé. Tu
ne vas pas croire que j’aie de la
force à jeter pour avertir quelqu’un
qui ne serait pas en péril !
(¡rhrottt(|ue locale.
F*om.ar-et. — M le Modérateur P.
Lantarct.-'vieut d’adresser à la Table la
relation de son voyage à la Colonie du
Rosario. Le rapport en question sera trèsprochainement publié.
Torre-IPellloe. Il vient de paraître le 2® numéro du Bulletin mensuel
de la Société d’utilité publique la Valdese.
Il résulte du catalogue publié en tête du
numéro que la Société compte actuellement 96 membres effectifs.
— Sur la proposition du ministre de
l’instruction publique, le pasteur émérite A. Bert a été créé chevalier de l’ordre
de la Couronne d’Italie, en recompense
des services par lui rendus en’sa qualité
de Délégué mandemental des écoles. —
Le Bulletin de la Valdese, à qui nous empruntons le fait, ajoute que « la distinction
honorifique accordée à M' A. Bert a été
mieux que cela encore, une récompense
per l'influenza da lui eserntata sopra i
suoi correligionari ». Ce n’est pas nous
qui soulignons. Cette assertion nous a
causé la plus grande surprise.
S. 01ovannl-F*elHc©. — Le
Cercle littéraire ou, pour mieux dire, le
cabinet de lecture, compte une soixantaine de membres. Nous apprenons , par
le Bulletin déjà cité, qu’il s’y tient depuis
quelque temps des conférences spécialement en rapport avec les besoins agricoles
de la population, lesquelles ont amené
un ré.sultat pratique: l’on a voté la fondation d’une Banque populaire à l’efTet
de faciliter les travaux de 1a campagne
au'moyen de l’achat, fait en commun,
de diverses machines d’une utilité immédiate. Cet exemple d’association est bien
digne d’éloges, et nous souhaitons un
heureux succès et de nombreux imitateurs
aux promoteurs de l’entreprise.
Les conférences en question ont été
6
-(70)
inaugurées par Mr J. F. Long instituteur
communal, auquel revient égalementll’honneur de l’initiative, quant au projet de la
fondation d’une Banque.
IW Long a débuté par un éloge du calcul ;
il a défini le calcul « la science qui nous
enseigne à retirer le plus de îrnit possible
de notre travail et de notre capital ».
Dans l’application, il s’est attaché à prouver le tort que nous fait la multiplicité
des cultures; si, depuis un demi-siècle
seulement, nous avions tenu un compte
exact de ce que coûte et vaut notre agriculture , on serait, dit-il, bien vite arrivé
à la conclusion qu’il faut savoir se borner,
et, renonçant à l’aveugle routine, porter
tous ses soins vers un tout petit nombre
de cultures vraiment profitables, et de
nature à doubler et même quadrupler
les revenus.
Mais Mr Long n’a pas été aussi heureux
dans tout le cours de sa première conférence. Est-il également fondé à dire que
« les peuples riches et puissants sont
des peuples essentielkment calculateurs,
tandis que les peuples pauvres et ignorants remplacent le calcul par les sentiments et la poésie ? ». Et comment prouve-t-il .son assertion ? En citant l’exemple
des Anglais, des Hollandais et des Américains du Nord ; ils ont peu de poésie, il
est vrai, mais ils savent calculer ».
Ainsi, d’après M' Long, nous n’aurions
à recevoir de ces peuples que des leçons
de. calcul ! L’histoire des fécondes luttes
politiques et religieuses de l’Angleterre,
l’enfantement des libertés 'en Hollande,
et aux Etats-Unis, Washington, Lincoln,....
fruits du calcul que tout cela ! Le crédit,
J’influence, la puissance de ces peuples^
■découlent de leur caractère essentiellement
calculateur ! Dans son enthou.siasme pour
le calcul, M^Long, va jusqu’à leur refuser
la faculté poétique, La littérature anglosaxonne qui ne cède en richesse et en
profondeur à aucune autre littérature ancienne ou moderne, ne mérite pas d’occuper l’attention ; nos nouveaux statistij.ciens ia remplacent par la Table de Pythagore. i
Nous en avons dit assez pour signaler,
à côté d’idées très-justes et très-saines
sur les améliorations agricoles à introduire chez nous, un courant d’idées matérialistes se produisant à l’abri du Bulletin de la Valdese.
(Sltrontque :poUttc|ue.
Italie. Le budget de 1870, tel qu’il
a été préparé par le ministère, presente une
dépense totale de 1 milliard, 111 millions,
871 mille, 13 fr. 98 c., et une entrée totale de 950 millions , 538 mille , 251 fr.
4 c. — Déficit prévu : 161 millions, 332
mille, 762 fr. 94 c.
— On annonce la prochaine publication
d’un roman historico-politiquede Garibaldi.
— Le marquis Pepoli, ambassadeur
d’Italie à Vienne, a officiellement annoncé
une visite de S. M. Victor-Emmanuel II à
l’Empereur d’Autriche. Cette visite aura
lieu après Pâques.
— Le conseil municipal de Bologne,
après avoir décrété la suppression du catéchisme dans les écoles communales,
et prononcé la clôture d’un nombre de
chapelles, s’est demandé si on n’enlèverait point quantité d’images et de statues
qui se trouvent partout dans la ville. Le
lendemain, un grand nombre de ces images et des ces statues avaient disparu.
— L’enquête sur les banques à usure de
Naples a déjà amené l’arrestation de 70
et plus de personnes compromises comme
banquiers, collecteurs on recéleurs. Parmi
les victimes ( ou les complices ? ) on cite
nombre d’aristocrates romains, et qui
plus est l’ex-roi de Naples lui-même.
DFtome. Le Cardinal Rauscher, archevêque de Vienne, a annoncé son prochain retour dans son diocèse, « le pape,
dit-il, étant décidé à ajourner le concile au
mois de décembre ».
— Domenico Fuoco, le fameux bandit,
a quitté Rome après .avoir été reçu au
palais Farnese par François de Bourbon.
L’entrevue a été des plus touchantes.
Bomba a rappelé à Fuoco ses exploits, et
Fuoco a fait des promesses merveilleuses,
puis il s’est agenouillé, a baisé la main
de son prince et a pris congé les larmes
aux yeux !
7
-C7])
France. Le budget de 1871 présente
un excédant de recettes de 99 miliions ,
344 mille francs.
— M'’ Daru, ministre des affaires étrangères, a lu au corps Législatif un discours
qui a fait événement et a provoqué, en
faveur du ministère, un vote de confiance
clair et explicite. Ce discours renfermait
quatre points; 1. Le cabinet tombera ou
restera tout entier; 2. S’il est en désaccord
avec la Chambre , l’empereur sera mis en
demeure de le dissoudre ; 3. A l’intérieur,
la mission du cabinet est d’établir la liberté et de maintenir l’ordre ; 4. .4 l’extérieur, c’est de garantir la paix et de réparer les fautes des dix dernières années.
— La question de la monnaie pontificale continue d’agiter les esprits. Il y a
en France environ 20 millions de cette
fausse monnaie; l’on y perd environ 9
centimes par franc. .M Buffet, ministre
du commerce, a déclaré que le trésor ne
pouvait supporter cette perte, et que jusqu’au 30 avril seulement, on continuera
d’accepter cette monnaie sur le pied de
91 centimes par franc.
Sxxiss©. La question de la séparation
de l’Eglise d’avec l’Etat est plus que jamais à l’ordre du jour à Genève. On parle
d’une pétition couverte de 3 mille signatures qui est adressée au Grand-Conseil,
pour obtenir la division du, temporel et du
spirituel.
Autrlclxe. On se préoccupe à juste
titre des xxi canons proposés au Concile,
comme contenant des thèses directement
attentatoires au repos public et au respect dû à l’Etat. Jamais aucun état ne
pourra permettre l’enseignement de la
doctrine, que toute loi civile ou criminelle doit être considérée comme nulle
et sans effet, si elle est contraire aux
droits canoniques de l’Eglise Romaine. La
liberté des cultes, la liberté de la presse,
la soumission des membres du clergé aux
lois criminelles et pénales, la liberté de
l’enseignement, la législation civile sur le
mariage, et cent autres institutions fondamentales de tous les états modernes
sont en contradiction avec les canons de
l’Eglise. i , ..
En Autriche, oü les libertés constitutionnelles sont de fraîche date, il y aurait
danger pour le repos public, si jamais ces
nouveaux canons étaient consacrés par le
Concile. Ce motif a été la cause d’un avertissement très-sérieux iadressé à la Cour
de Rome, de ne pas pousser les choses
à l’extrême ; car il s’ensuivrait un conflit
général d’autant plus déplorable [au point
de vue catholiquej que les évêques et archevêques autrichiens et hongrois appartiennent presque tous à la minorité intelligente, savante et pieuse du Concile.
Sxiocle. Le Rigsdag a adopté la proposition d’accorder aux non-luthériens et
aux juifs, le droit de faire partie de la
Diète, et celui d’arriver à tous les emplois,
sauf celui de ministre d’état.
Etats-TJnl.s. Le président Grant a
nommé le général Scheffer gouverneur
de l’Utah (territoire des Mormons) et l’a
ainsi désigné pour mettre à exécution le
bill qui ordonne aux Mormons de renoncer à la polygamie ou de quitter les EtatsUnis.
JMexlqtxe. — La guerre civile s’est
étendue à pîu.sieurs états. Les insurgés
voudraient remplacer Juarez par l’ancien
président Saut’Anna, sumoisiné el Coio.
La reconnaissance est le seul
sentiment évidemment désinteréssé
dont notre nature actuelle soit susceptible , et par là même il a été
propre à devenir^e point d'appui de
notre régénération.
* *
Le chrétien ne voit pas double;
le devoir se présente à lui dans
sa simplicité; il a renoncé à chercher beaucoup de disctmrs,
• »
La vérité se trouve dans les
actions avant de se trouver dans
les idées 1 elle est iians les choses
avant d’être dans les paroles.
' VlifiT.
8
-(72).
SOUSOR,ir»TIO]V
pour un monument à la mémoire
du D' Desàkctis.
Réport dti numéro 8 fr. 14 50
M' W. M. » 1
Mf J. J® Troû libraire (Turin) i 2
Collecte faite parmi les Vaudois
d’Aix en Provence.
Mr Matthieu Tourn fr. i
» Cyprien Tourn 7> 2
» Edouard Tourn » 2
» Jacques Gay 1
Mme Madeleine Gay » » 50
M<ie Jacqueline Gay » 1
M' Louis Gay » » 50
Mlle Catherine Eynard » 1
M'' El. Michelin (Villar) » 1
» F. Rolland (Torre P.) » 5
» Barthélemy Berlin » 1
Total . fr. 17
Agio » » 60
Aix, le 31 février 1870.
Matthieu Tourn.
17 60
17 60
Total fr. 35 10
Statistique.
Angrogne : —2465 habitants ( recensement de 1862 ), dont 1665 Vaudois et
800 catholiques.
nouvement de la Popalatioo dnraot Taniiie 1869
1. DÉCÈS (sexe masculin] 13
Id. (sexe féminin} 11
.Total 34 24
Id. Mariés (sexe m.) 7
Id. Î id. ( sexe f. ) 2
Total 9 9
Id. Veufs (sexe m.) . 1
Id. id. (sexe f. ] 4
•l!: Total 5 a
• i'.' ' ' • i : . Total 38
Naissances sexe masculin . 34
Id. sexe féminid . . . 36
pjI .ídrl! U" 1 Total 70
MARiieEÉ: entre célibataires • • • f 19
entre céUb., et veufs .. ' entre veufs . ’ 1 ‘ , .1 5 2
! 1«t| r Total 26
D'après la Profession religieuse.
Décès: Culte Vaudois . . . .
Id Culte catholique
Total
33
16
38
Naissasces : Culte Vaudois .
Id. Culte Catholique
56
14
Total
IS
Mariages ; Culte vaudois
Id. Culte catholique .
Total . 36
Angrogne, 8 février 1870.
J. D. Odin Officier de TEtat Civil.
PETITE BOITE ADE LETTRES
Mr S. H. Genève. Cela va sans dire ; merci
d'avance.
Mr D. M. Twrin. A mon grand regret, je
ne puis accéder à votre demande.
ANNONCES.
Scuola tecnica pareggiata
DELLA CITTÀ. DI PINEROLO.
Concorso per titoli '
alla Cattedra di Lingua Francese.
È aperto un concorso per titoli
alla Cattedra di Lingua francese in
questa Scuola Tecnica Pareggiata.
Lo stipendio assegnato alla cattedra è di annue L. 1300.
Il Professore dovrà anche dare
alcune lezioni complementari nello
Istituto Industriale e Professionale.
Dovrà entrare in carica col 1° di
aprile prossimo.
Le domande, corredate dei titoli
comprovanti la moralità e la capacità legale e pratica del postulante,
dovranno essere trasmesse al sottoscritto entro il giorno 7 di marzo
prossimo.
Pinerolo, li 17 febbraio 1870.
n II Sindaco Carletti.
A. Revel Gérant.
Pignerol, J. Chiantore Impr.