1
Septième année.
N. 45.
8 Novembre 18*73.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille Vaudoise.
Que toutes las choses qui sont véritables.occupent
vos pensées — ( Philippient., IV. 8.)
PftIZ D ABONHBHEIIT I
Italie, k domicile (un an) Kr. 3
Suisse....................*5
France................» 6
.............................
Angleterre, Pa^'s^Bas . « 8
Vn numéro séparé : 5 cent.
ün numéro arriéré : 10 cent.
BDREADX d'aBORKEIIEIIT
Torrb-Pei.licb : Via Maestra,
N.42. (Agenzia bibliografica)
PiONERoL ; J. Chlaniore Iropr.
Turin:J../. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florbnce : Libreria Evangelica, via de’Panzani.
Í
ANNONCES : 5 ceni, la ligna
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’administration
au Bureau a Torr.e’Pellicê,
via Maestra N. 42 » pour la
rédaction : A Mr. E. Malan
Prof ■ k Torre-Peîice.
îSomiiaalr’e.
Nécessité de la prière. — Histoire Vaudoise. — Le secret du succès. — Un parole dite à propos.—Nouvelles religieuses.
— Divers. — Chronique Vaudoise. — Chronique Politique. — Annonces.
NÉCESSITÉ DE LA TRIÈRE
Je suppose que cet article soit
parcouru par deux lecteurs, dont
l’un n’a pas encore senti le besoin
de prier, l’autre prie quelques
fois, et du fond du cœur; et m’adressant au premier je lui demande:
Veux tu savoir, ami lecteur, pourquoi tu dois prier.?
— Sache d’abord que tous les
peuples de la terre ont une religion quelconque, et qu’un des
principaux devoirs de toute religion est la prière et Vaction de
grâces. Or, si tous les hommes quj
ont quelque piété prient en tout
temps et en tous lieux , n'est-ce
pas une preuve évidente que la
prière est un besoin primitif de
notre âme, et ’que celui qui néglige de le satisfaire, se trouve
vivre dans un vrai désordre moral ?
2. Sache encore que Dieu dans
sa révélation écrite, commande
sans cesse la prière , comme un
des plus importants devoirs qui
lient la créature au Créateur. « Invoque moi, au jour de la détresse».
« Cherchez l’Eternel pendant qu’il
se trouve ». « Je veux que les hommes prient en tous lieux ».
3. En même temps que Dieu te
commande la prière, il te fait les
plus riches promesses de t’exaucer
dans tout ce que tu demandes de
bon et de convenable , ce qui fait
de la prière un des privilèges les
plus précieux qui soient donnés à
l’homme ici bas. « Quiconque demande reçoit-». — « Si vous, qui
êtes méchants, savez donner de
bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-il son Saint Esprit à ceux
qui le lui demandent? ». Comment
oserais-tu mépriser ce privilège et
fouler aux pieds ce don de sa grâce ?
Ton malheur dans la vie à venir,
si ce n’est dans la vie présente ,
ne sera-t-il pas d'autant plus terrible qu’il t’aurait été plus facile
de l’éviter?
2
-354
4. Tu (lois prier parceque, comme tout lionime dans son état naturel, tu es aveugle, au sens spirituel de ce mot. Oh î si tu voyais
ton état de péché et de condamnation, si tu voyais l’amour saint
et ardent que Dieu a pour ton âme
immortelle , le sacrifice immense
qu’il a fait pour te sauver du
malheur réservé au pécheur impénitent . si tu connaissais le prix
du don qu’il veut te faire en venant habiter dans ton cœur par son
Esprit, tu ne tarderais pas un instant, tu tomberais à genoux en
t’écriant; Seigneur! aie pitié de
moi qui suis pécheur ! et tu ne te
donnerais aucun repos jusqu’à ce
qu’il n’eût répondu par sa Parole
et par son Esprit; « mon fils, ma
fille , va-t-en en paix , tes pèches
te sont pardonnés ». Mais tu ne
pries pas parce que tu ignores que
tu es * misérable, pauvre, aveugle
et nu ». Comme un aveugle ne peut
par lui même recouvrer la vuç,
ainsi tu ne peux par toi même comprendre et saisir la vérité qui sauve.
Dieu peut ouvrir les yeux de ton
esprit aün que tu puisses « comprendre les merveilles de sa loi, »
voir la misère, et son amour rédempteur; mais il ne le fera que
si tu le désires et l’en supplies du
fond du cœur.
5. Tu dois prier parceque, comme tout homme inconverti, tu as
un cœur méchant et corrompu.
Non seulement tu n’as pas gardé
ton corps et ton âme dans la pureté. mais tu as fait souvent tes
délices de la souillure et du péché.
Dans ton égoïsme, non seulement
tu aimes peu tes semblables, mais
souvent tu es rempli à leur égard
d’envie et de jalousie, quelquefois
même de haine et d’esprit de vengeance. Non seulement ton cœur
est froid à la pensée de Dieu et
du culte que lui rendent ses enfants, mais tu agis envers Dieu et
envers les chrétiens comme s’ils
étaient tes ennemis. Tu ne fais
aucun effort soutenu pour éviter
ce que Dieu te défend, tu ne veux
faire aucun sacrifice pour accomplir soigneusement ce qu’il te commande. — Quant aux chrétiens
sincères, on t’en a souvent entendu
dire beaucoup de mal, mais jamais
les louer et les défendre quand on
les calomniait en ta présence. C’est
Dieu lui même qui le déclare dans
sa parole que tu es « son ennemi
par tes pensées et par tes œuvres».
Quel sera le sort de ton âme,
si tu viens à mourir dans cet état
de péché ? Que feras-tu quand ta
fin viendra? Comment pourras-tu
supporter les regards du Dieu trois
fois saint ? Dieu seul peut changer
ton cœur et purifier ta vie. Mais
comment peux-tu espérer qu’il le
fasse, si tu ne le lui demandes
chaque jour et de tout ton cœur?
6. Tu dois prier parceque, comme tout homme, dans ton état
naturel, tu es faible et impuissant
à faire le bien. Combien de fois
n’as-tu pas fait les meilleures résolutions de réformer ta vie , de
renoncer à telle habitude de péché,
d’accomplir plus fidèlement les devoirs de ta vocation? Helas ! que
sont devenues ces résolutions?
Combien vite ne les as-tu pas oubliées ? L'habitude du péché t’a
enchaîné comme on esclave. Essayer de rompre ces chaînes par
tes propres forces, serait comme
essayer de commander de ta faible
voix aux vents déchaînés, et aux
3
-35S
flots de la mer en courroux ! Mais
Dieu peut et veut rompre ces chaînes de ténèbres et de corruption
et t’introduire dans la glorieuse
liberté de ses enfants. Et il le fera
certainement si tu le pries tous
les jours de tout ton cœur.
7. Enfin tu dois prier parceque
tu as des actions de grâces à offrir à Dieu. — N’est-ce pas lui
qui t’a fait et formé, qui t’a gardé
la vie et la santé et toutes sortes
de (biens pour en jouir? N’a-t-il
pas envoyé son Fils bien aimé pour
te chercher et te sauver ? N’a-t-il
pas usé envers toi d’une grande
patience et d’un long support, en
ne te retranchant pas jusqu’à aujourd’hui de la terre des vivants?
Ne t’a-t-il pas appelé souvent à la
repentance et à la foi, par sa Parole, par ses ministres, par les directions da sa bonne Providence,
par l’influence de son Esprit ?
Ecoute maintenant le procès que
l’Eternel a contre toi et tout son
peuple ; « Mon peuple ! que t’aije fait ? En quoi t’ai-je offensé ?
Ne t’ai-je pas porté jusqu'ici comme l’aigle porte ses petits sur ses
ailes? ». Que pouvais-je faire de
plus à ma vigne ? Pourquoi ai-je
attendu qu'elle produisît des raisins , et elle n’a produit que des
grappes sauvages ?
©auboisc
M. Jules Chavaunes, dans un article sur
l’inlervenlion des cantons évangéliques
de la Suisse en faveur des Vaudois du
Piémont (1655-87), publie une lettre écrite
par les ambassadeurs Suisses aux Vaudois
au mois d’Avril 1686, peu après la promulgation du décret du duc de Savoie
Victor Amédée, par lequel l’entière évacuation du pays était réglée, ainsi que
l'ordre et la marche des détachements et
la vente des propriétés des émigrants
dans le terme de dix jours. — « Cette
lettre fraternelle, transcrite par M. Camille
Rousset dans son Histoire de Louvois ( r.
iv), dit M. Jules Chavannes, n’a été que
mentionnée et rapportée en substance par
les historiens vaudois. Ceux-ci l’auraient
sûrement donnée dans son intégrité, avec
l’energie de .son caractère [propre, 's’ils
l’eussent eue entre les mains». — Voici
cette lettre, signée par MM. (iaspard de
■Murait de Zurich et Bernard do Murait
de Berne ;
« Nous avons vu, disaient ces amis dévoués de la cause vaudoise , que vous
avez beaucoup de peine à vous résoudre
de quitter votre patrie, qui vous est d’autant plus chère ((ue vos ancêtres l’ont
possédée pendant plusieurs siècles, et défendue valeureusement avec la perte de
leur .sang; que vous vous contiez que Dieu,
qui les a soutenus plusieurs fois, vous
assistera aussi, et que vous appréhendez
mémo qu’une déclaration pour la sortie
ne soit qu’uu piège pour vous surprendre
et accabler; nous vous dirons pour réponse
que nous convenons avec vous que la loi
qui oblige à quitter une chère patrie est
fort dure ; vous avouerez que celle qui
oblige à quitter l’Eternel et son culte est
encore plus rude, et que de pouvoir faire
le choix de l’un avec l’autre est un bonheur qui, en France, est refusé à des
personnes de haute naissance et d’un éminent mérite, et qui s’estimeraient heureuses si elles pouvaient préférer une retraite
à l’idolâtrie».
« Il faut, disaient encore les auteurs de
cette lettre, aussi remarquable par la sagesse qu’elle révèle que par la piété dont
elle est empreinte, il faut subir les lois
de la Providence divine qui, par les révolutions, met la foi de ses enfants à l’épreuve pour leur détacher les cœurs do
ce monde, afin de chercher avec d’autant
plus d’ardeur la patrie et cité permanente
du tiel. Il est vrai que le bras de Dieu ,
qui vous a soutenus dans les guerres
passées, n’est pas encore raccourci; mais
si YODS faites riflexioa qu'un puissant roi
4
-356
( Louis XtV ) s’est joint aux forces de votre
prince, que les provisions, les officiers et
l'union vous manquent, et que même vos
obstinations vous feront abandonner de
tous les princes et des états protestants,
vous ne pouvez pas espérer que la Providence divine, qui n’agit pas miraculeusement, comme autrefois parmi les Israélites , veuille faire de vos ennemis ce
qu’elle fit de Sennachérib; et la parole de
Dieu vous apprend que de se jeter dans
les dangers sans prévoir humainement
aucun moyen d’en sortir, c’est tenter Dieu,
qui laisse périr ceux qui aiment témérairement le danger ».
Le secret du succès
Un jour un pasteur se promenait îi pas
lents sur une grande route; ses cheveux
étaient blancs; il avait la tête penchée
en avant, et la tristesse était empreinté
sur son visage. De temps en temps, il
poussait un profond soupir et ses yeux se
remplissaient de larmes.
Qu’avait donc cet homme? Quel chagrin
affligeait son cœur?
Après avoir fait quelques pas, il rencontra un ouvrier qui était à genoux devant un tas de pierres et dont chaque
coup de marteau brisait un caillou.
— Mon ami, dit le vieux pasteur, s’arrêtant auprès de lui, votre tâche quotidienne ressemble à la mienne; mais les
pierres que j’ai à briser sont plus dures
que celles-ci, elles ne veulent pas céder.
Certainement mon marteau est bon quoiqu’il ne soit ni de fer, ni de bois, mais
c’est en vain qu’avec lui je m’efforce de
bri.ser le cœur des hommes pécheurs; j’ai
beau frapper, ces cœurs sont de granit,
ils resistent et ne semblent pas même
sentir les coups.
— Pour moi. Monsieur, répondit l’ouvrier , quand mes pierres sont trop dures,
je travaille à genoux et je parviens toujours à les casser.
L’ouvrier n’avait pas compris la portée
do ses paroles, mais le pasteur les emporta comme un trésor dans son cœur
et elles lui rendirent l’espérance.
Et nous tous, ouvriers de Dieu, dans
quelque champ que ce soit, grands et
petits, jeunes et vieux, souvenons-nous
d’ajouter au travail et à la peine le secours de la prière. Les plus rudes lâches
deviennent faciles pour celui qui travaille
à genoux.
Une parole dite à propos
Un vénérable ministre de Jésus-Christ
dit un jour à sa fille qui arriva trop tard
au culte de famille : « Ma fille prends garde
de ne pas arriver trop tard au dernier
jour ».
Ces quelques paroles prononcées avec
affection et gravité, firent une impression
ineffaçable sur la jeune fille; elle ne se
donna plus de repos jusqu’à ce qu’elle
fut assurée que son nom était écrit dans
le livre de vie de l’Agneau qui ôte les
péchés du monde. Le reste de ses jours
fut consacré au service de Celui qui l’avait rachetée et sauvée.
ilouüelleo reltigtcusce
Oenève. Nous extrayons du discours
prononcé par M. Ehni sur la réforme des
vieux-catholiques les passages qui suivent:
« Les vieux-catholiques ont nommé à
Cologne un Comité auquel appartiennent
Dollinger, Friedrich, Reikers et d’autres,
pour acheminer la réconciliation des Eglises. Ils ne demandent pas la fusion des
diflférenles Eglises, mais l’union des cœurs
chrétiens par des rapports personnels, par
des travaux communs. Eh bien ! voulezvous repousser la main frafernelle qu’on
vous tend ! Ah ! regardez donc les gros
bataillons de la superstition et de l'incrédulité qui s’avancent aujourd’hui comme
la marée montante pour conquérir la domination universelle, sur les ruines de
l’Evangile de Christ, et alors, si vous le
pouvez, déclinez la coopération fraternelle
qu’on vous offre et retirez vous sous votre tente pour vous laisser écraser dans
votre isolement. Oh ! je n’ignore pas que
notre force, ce n’est pas le nombre des
hommes, c’est notre Dieu, c'est Qirist.
5
-357
Néanmoins, je sais aussi que Dieu veut
vaiDcre, par nous, les hommes et qu’entre les hommes l’union fait la force. D’ailleurs est-ce donc un si mince mérite que
celte lutte courageuse que les vieux catholiques soutiennent contre l’ullramontanisrae, contre l’Eglise catholique jesuilisée!
Ce jésuitisme n’est-il pas aussi l’ennemi
le plus acharné de votre propre Eglise
évangélique? Eu tout cas, l’Allemagne
qui, engagée dans une guerre à outrance
contre les Jésuites, défend maintenant
dans les premiers rangs <le la lutte, au
risque même de son existence nationale,
la cause de toute la civilisation moderne
et avant tout la cause de l'Evangile, l’Allemagne ne pourra jamais ne pas sympathiser avec les vieux-catholiques. Les
chefs du mouvement sont des chrétiens
sincères, pieux. Je les ai vu, je leur ai
parlé 1 Je suis profondément convaincu
que leur œuvre est un travail de Dieu au
sein de l’Eglise romaine. Leur progrès
est lent; mais rappelez-vous tous les changements lents et graduels qui, en Luther,
ont du s’opérer; rappelez-vous combien
d’années il a fallu jusqu’à ce que la Réforme se répandit dans toute l’Allemagne
et la Suisse. Ne méprisons pas les petits
commencements; il ne faut pas s’attendre
à ce que les chaînes que trois siècles ont
rincés sur les esprits des catholiques tombent d’un coup dans une année.
» Puis, considérez qu’en Allemagne cet
essai de réforme n’est pas un acte isolé,
mais fait suite à une série de manifestations toujours plus énergiques contre les
abus et les empiétements de la papauté.
Les classes bourgeoises et ceux des classes instruites qui ne sont pas tombés dans
l’indilTérenco si fréquente de nos jours,
sont gagnés à la cause des vieux-catholiques. Les populations des campagnes leur
échappent encore. Peut-être faudra-t-il
une nouvelle impulsion, peut-être d’autres
chefs, pour que le réveil descende dans
les basses classes du peuple. Qui sait si
cette nouvelle impulsion ne vous viendra
pas des luttes que la conspiration des Jésuites vous prépare?
» Pour nous, faisons ce qui est en notre pouvoir pour entretenir la petite étincelle, en attendant que, par elle, le souffle
de Dieu allume un jour un grand incendie.
Prions pour les vieux-catholiques; prions
pour eux, afin que bientôt nous puissions
prier avec eux.
* Suivons l’exemple de 800 paroisses do
l’évêché de Lincoln qui, dans leurs églises, offrent publiquement des prières d’intercession pour que Dieu répande son
Saint-Esprit sur ces nouveaux protestants
et fasse son œuvre en eux. Encourageons
les vieux-catholiques par des paroles sympathiques et aidons-les partout oh nous
le pourrons.
» C’est un fait humiliant pour vous que,
dans un moment oh l’Eglise catholique
s’abaisse jusqu’à l’idolâtrie, notre protestantisme ait aussi d’attraction sur ceux
qui résistent à ce crime. Combien petit
est le nombre des catholiques qui, à cette
occasion, sont passés dans vos rangs! En
vue de ce fait grave, faisons un retour
sur nous-mêmes, humilions nous et efforçons-nous d’être plus fidèles, plus décidés,
plus unis en Christ pour exercer une action plus puissante autour do nous».
Une lettre , on date du 2 juillet, donne
des nouvelles satisfaisantes de la santé du
docteur Livingstone.
Un grand congrès de l’Eglise anglicane
s’est réuni à Londres dans les premiers
jours d’octobre.
— Mgr. Marilley, évêque de Lausanne
et de Genève et résidant à Fribourg, a
donné sa démission de ses fonctions épiscopales dans le Canton de Genève. —
Ainsi les catholiques de Genève sont sans
évêque, Mgr. Mermillod évêque d’Hébron
n’étant pas reconnu par le gouvernement
genevois et ayant même été suspendu
comme curé de cette ville par le Conseil
d’Etat.
Fioino. L’impression de la première
édition du Nouveau-Testament, exécutée
par les soins de la Société Biblique Italienne est achevée. Cette édition sera de
10.000 exemplaires et sera suivie, à ce
qu’on assure, d’autres plus considérables.
(Ew délia nerilàj.
6
-358
Halle. Dans le congrès de la Mission
intérieure, M. Wiehern, président du Comité central, s’est attaché à montrer que
celle œuvre prend une extension plus
grande par suite des événements politiques , et que, en réalité, on peut dire
qu’elle ne fait que commencer. Partout
où on abandonne Christ, elle trouve sa
place. Il mentionne ce qui a été fait dans
l'année, à Berlin, spécialement en faveur
des ouvriers du chemin de fer, pour opposer un frein aux progrès croissants de
l’immoralité. — Après M, Wiehern, le baron
de Gollz professeur d’économie politique
a Königsberg présente le rapport sur la
coopération de l’Eglise pour la solution
do la question ouerière à la campagne.
Le sujet, dit-il, est nouveau; et cela, par
la faule de ceux que cela intéresse directement. On ne s’est pas assez occupé du
sort tant moral que matériel des ouvriers
de la campagne. El, cependant, ils souffrent, ils sont mécontents; et les socialistes
en profitent pour organiser au milieu d’eux
une active propagande. Il faut donc agir,
mais comment?
L’Eglise a des devoirs à remplir; mais
lesquels? Tout d’abord les rapports des
maîtres et des ouvriers doivent changer.
L’activité dévouée des premiers doit combattre la méfiance des seconds. Ceux-ci
doivent avoir une existence plus digne
d’un homme, et, en particulier une vie
de famille agréable. Pour cela un logement convenable est nécessaire; le nombre
des heures de travail doit être modéré;
les besoins intellectuels et moraux des
travailleurs doivent trouver une satisfaction, soit dans des leçons, soit dans des
bibliothèques, soit même dans la participation à des discussions politiques et religieuses. (Semaine religieuse).
Axigletorre. On annonce, la mort
de Lady Schafiesburg, fille de la vicomtesse
Palmerston par sou premier époux, {le
comte Cowper. Elle était pleine de sympathie pour les travaux pliilanlhropiques
et chrétiens de sou mai'i.
— M. Spurgeon a le projet de faire
prochainement un voyage dans le midi
de la France et de visiter peut-être l’Italie.
îïbers
Italie. La Commission d’enquête sur
l'instruction primaire a constaté que le
nombre des écoliers et des écolières dans
les écoles primaires du royaume est de
1.833.654, sans compter ceux qui suivent
les écoles pour les adultes. Le nombre des
jeunes filles qui fréquentent les écoles
croît plus en proportion que celui des
garçons ; celui des régents non brevetés
et non suffisamment instruits est très
considérable, comme celui des instituteurs
non suffisamment rétribués. Pour qu’il y
eût le strict nécessaire, il faudrait augmenter le budget de l’instruction primaire
de 5 millions.
(îlxront(|uc Slauboiec
Mardi dernier, 5 courant, a eu lieu, dans
le Temple neuf de la Tour, la consécration
au S' Ministère des candidats en théologie
Antoine Tron , Barthél. Gardiol et Henri
Meille. La cérémonie intéressante, à laquelle 17 pasteurs ont pris part, était
présidée par M' J. P. Meille, pasteur à
Turin, père de l’un des candidats. M'Meille
avait choisi pour texte de son discours
ces paroles de Jésus-Christ, telles que nous
les lisons dans l’Evangile selon S‘ Jean
chap. 10, V. 11: Le bon berger donne sa
rie pour ses brebis.
L’orateur constate dans son exorde le
fait que depuis la fondation de notre école
de théologie, il ne s’est presque pas passé
d’année que nous n’ayons eu une on plusieurs consécrations. C'est là, dit-il, un
beau privilège dont ne jouissent pas tant
d’autres églises plus considérables et plus
vivantes que la nôtre et dont nous devons
rendre grâces à Dieu. Mais, à cet égard,
comme à bien d’autres, nous ne devons
pas regarder seulement à la quantité mais
à la qualité. C’est un fait malheureusement trop vrai qu’il y a eu et qu’il y a
des ministres indignes, que par leur indifférence , par leur légèreté et par leur infidélité sont loin d’être en édification autour d’eux ei dm leur champs de traraiU
7
-359
Les hérésies ontgénéralement pour auteurs
des serviteurs de la Parole, et de nos jours
encore, ainsi qu’on la vu dans un intéressant Synode tenu dans le courant de
cette annee, les principaux coryphées de
l’incrédulité, ce sont des pasteurs.
» Qu’est-ce qui est requis du vrai disciple
de Jésus-Christ’ La réponse à cette question se trouve dans ces paroles do notre
Sauveur: le bon berger donne sa vie pour
ses brebis. — L’orateur montre que le bon
pasteur des âmes doit se donner pour
elles, mais, pour cela, il doit .s’élre donné
à Dieu. — Après le développement de ces
deux vérités, l'orateur applique son discours successivement aux candidats, à ses
confrères dans l’œuvre du ministère et leur
demande que si leur prédication n’a pas
encore produit plus de fruit, s’ils n’ont
pas des motifs d’être satisfaits de l’état de
leurs églises, ce n’est pas, en partie du
moins, parceiiu’ils ne se sont pas donnés
pour les <1mes (|ui leur ont été confiées
et parce(|u’ils ne se sont pas donnés eux
mêmes au Seigneur; il s’adresse, en terminant, aux fidèles et leur rappelle leurs
devoirs envers leurs conducteurs spirituels.
Ils ont le droit de beaucoup exiger d’eux ,
et ils n’exigeront jamais assez, au point
de vue spirituel, mais ils ont aussi le devoir de leur donner; de leur témoigner
de la sympathie, de les encourager et surtout d’intercéder pour eux auprès du trône
de la grâce.
■Villesèolio. — M’ Micol pasteur
de Rodoret a été nommé pasteur à Villesèche par 58 voix sur 64 volants. —
La Table a approuvé cette nomination qui
a eu lieu d’une manière régulière et conforme à nos réglements.
On nous écrit de S' Jean :
Monsieur le Hédactenr,
Eu passant un de ces jours par la Tour,
une chose m’a frappé. On disait autrefois
que la Tour était la Rome protestante. Je
dis, au contraire qu’elle est très catholique
romaine. Voici ce qui m’a frappé, c’est
que c’était un jour de dimanche, et plusieurs ouvriers travaillaient aux travaux
publics. J’ai pas.sé de nouveau le jour de
la Toussaint, c'était tout, sens dessus
dessous, et il n’y avait pas une âme qui
remuât une pierre. Une autre chose encore m’a frappé et je veux encore vous
le dire, c’est que dans nos Communes oîi
il y a des Syndics protestants, dès qu’il
survient un jour de fête inventée par les
hommes, on transporte le marché au jour
avant ou an jour après, pendant que,
chose étrange! on permet le marché le
jour du dimanche, qui est le jour du Seigneur, duquel il nous est dit: Souviens
toi du Jour du repos pour le sanctifier.
Quoique VEcho des Vallées ait déjà plus
d’une fois touché à cette question .je crois
qu’il est bon qu’il y revienne encore et
qu'il ne se lasse pas de revenir à la charge
et de protester contre la profanation du
jour du repos. J’ai voulu me borner à
vous faire part dos impressions pénibles
quej’ai éprouvées è deux reprises, cesjours
passés, eu traversant la rue principale de
la Tour. J. P. D.
Nous avons publié la précédente lettre,
quoique sou auteur ne l’ait [las signée en
toutes lettres. C’est contre nos habitudes.
Nous espérons que notre correspondant se
fera connaître à nous; s’il en était aulrement, il peut être sôr que nos lecteurs
et nous mêmes, nous aurons un pauvre
opinion de son courage moral. Quand on
accomplit un devoir, il faut l’accomplir
tout entier et ne pas craindre la clarté du
soleil.
Mais si nous avons publié sa lettre,
sans modifications essentielles , et en y
conservant la couleur locale, c’est qu’il
n’a pas été le premier à nous faire les
observations qu’il nous a faites. On nous
ou a présenté bien d’autres sur la religion
(lublique et collective de plus d’un de nos
Conseils communaux composés presque,
en totalité de conseillers prolestants et
même de plusieurs anciens. Nous aurons
peut-être, bientôt l’occasion de caractériser
cette religion d'en bas.
Chronique politique.
Italie. Le roi a passé en revue la
flotte à Naples ; il est retourné à Rome ,
où son séjour ne sera pas long. — La
réouverture du Parlement est fixée définitivement au 20 novembre courant. —
L’Opinione assure que la loi sur les corporations religieuses de la province do
Rome est toute prête et qu’elle sera présentée par le ministère des les premières
séances. — Le pape continue à faire des
discours sémi-religieux et sémi-()olitiquo.s,
dans lesquels il ne parle plus du soi-disant Gouvernement de la France, mais
beaucoup du royaume d’Italie.|On s’étonne,
à juste titre, à l’étranger que la police
italienne n’empêche pas la putdication de
ces pamphlets dans les journaux. — Nous
pensons aussi que si l’histoire donne un
titre au pape actuel, ce ne sera pas celui
de « taciturne ».
— On a vu à Naples, ensuite à Rome,
deux envoyés abissins qui ont été envoyés
par leur roi en députation auprès de Victor-Emmanuel.
icranoe. Les élections partielles des
députés à l’Assemblée nationale sont presque toutes favorables au parti républicain.
8
_360l
Allemagne. Les gouvernements
continuent à appliquer les lois contre les
Jésuites. — En Bavière, les collectes pour
le denier de Saint Pierre ont donné, l’année courante, un résultat très mesquin,
comparé à celui des années passées.
Angleterre. Le cabinet Gladstone
ne sera pas sur un lit de roses dès l’ouverture des Chambres, à cause des 75
millions d’indemnité que l’Angleterre a
été condamnée à donner aux Etats-Unis
d’Amérique pour la question do l’Alabama.
— Les Jésuites expulsés d'Allemagne se
réfugient en Angleterre où ils mettent à
profit en faveur de l’ullramootaoisme les
lois libérales da ce pays.
Amérique. Il paraît que l’élection
du général Grant est assurée; M. Greoly,
son compétiteur, a retiré sa candidature,
au dire de quelques journaux.
ANNONCES.
La Tour Pòlis le 31 octobre 1872.
Monsieur le Rédacteur,
La Commission des hôpitaux
vaudois ayant été autorisée par le
Synode, a procéder à la vente de
la ferme des Airals Blancs , j’ai
recours à votre obligeance, pour
vous prier. Monsieur, de bien vouloir prévenir vos abonnés que dès
que la Commission aura obtenu
r autorisation supérieure , elle
compte donner suite à son projet,
et vendre par lots cette ferme.
Que ceux donc qui désirent
prendre connaissance des plans et
de la répartition des lots composant celte belle propriété veuillent
s’adresser au soussigné, qui se fera
un plaisir de donner tous les renseignements possibles à cet égard.
Vous présentant. Monsieur, mes
reraercîments anticipés, je vous
prie d’agréer également mes Salutations bien cordiales.
Pour la Commission
D. Pellegrin Président.
F»RAlLiY.
Ecole paroissiale mcante.
Honoraires fr. 623. — Savoir: 500 fr. de
la Commune et 123 fr. de la Table.
Adresser sa demande, le plus tôt, au
pasteur de Praly.
A VEIVORE
Une belle propriété dans une situation
unique, au centre de Saint Jean.
S’adresser à M. J. François Gay LuserneSaint Jean.
Les personnes qui désirent se procurer
les Saintes Ecritures, doivent s’adresser
a J. Goss, rue Pio Quinto, N. 15, Turin.
Libbairie BENECH, — Torre-Pellice
Ouvrages reçus, — Nouveautés.
L4 FAMILLE DU SYNDIC
Scènes des Alpes Yandoises
Un joli volume in 12 de 248 p., prix : 2, 50
Envoi franco par toute l’Italie, 2, 60.
NOUVELLES JURASSIENNES. — Un vol. in
12% prix 3 23. franco par la poste 3 40.
LE MEIGE DE LA VALLÉE D’ABONDANCE.
Nouvelle Montagnarde Savoisienne. —
Traduite do l’Allemand. 1 vol. in 12*,
2 25, franco par la poste 2 30.
LENORE, par Marie Giese, fr. 2 25, franco
2 30.
LES BOURLA-PAPEI ( Brftleurs de Papiers).
Roman Rustique Vaudois. — Un vol.
in 12, illustré de 16 gravures, fr. 3 25,
franco 3 40.
RECUEIL DE CHANTS publiés par la section vaudoi.se de la Société de Zofingue.
— Un vol. 12', broché fr. 2 25, franco
2 40.
ROSINA la fille aux myrtilles. — Joli vol.
in 12% fr; 3 25, franco 3 40.
E. Malan Directeur-Gérant.
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Pignerol, Impr. Chiantore.