1
Année Dixième.
PRIX P'ABONNEMKNTf’AR AN
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T-oub les pays de l’Un ion
' (
de poste
Amérique
On s’nbonne ;
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tour l’7>Uéj‘îitiD chez MM. les»
pasteurs et les libraires de
Terre Peilice.
Pour î’Saîidrîeîirau Bureau d'Admi ni St ration.
N. 41.
Un <iu plusieurs nuioécos séparés, tîeiüau'iés avant le lipuife 10 oônt- ühaouu.
.\unono«a: âô eeiuiinespai' ligue,
i,es ôJiPyfs se foni par
letti'e reco»vnif>idée ou pat
în«iif/ctis sur letSureiui de /'i*
rosa Aì'ffentiìia,
Pour la. RÉDACTION s'adresser
ainsi: A laDireot-ion du Témoiiit
Pomaretto (Pinerolo) Uaüei
Pour l'ADMINISTRATlON adresserainsi; A l'Admiuistr^tÎon du
Témoin, Pomaretto ^Pinerolo)
Italie.
■n
II
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
P«U8 m.e séi'êi lémaiìifi. Actks 1, S.
lS'at■l!a1¿¿ la vérité at>eo la charité. Eph. iv, Ib
Sommaii'e
U Mars. Partie offleielle. — Nos pauvres
et la famille. — Camspondance. — Les
remèdes des cliamps. — Pu champ de
rÉvangélisatiun. — Variétà. — Nouvelles
nligieuses. — Revue polUiqiie. — Annonce.
14 IVlars
PARTIE OFFICIELLE
Le Corps des pasteurs vandois
est convoqué à La Tour {bibliothèque du Collège), pour mercredi
prochain 19 mars, à 9 heures du
matin. * La Table,*
iS MÜMS ET U flLlE
Dès qu’une personne est reconnue incapable de subvenir à ses
propres besoins, quelle que soit
la cause qui Ta rendue invalide :
maladies , infirmités , âge avancé,
on a trop généralement, même
parmi nous, abandonné à la so
ciété civile et religieuse le soin
de pourvoir à l’entretien de ce
membre qui ne peut plus se suffire par son travail.
Nous sommes bien loin de con
»
damner l’assistance collective et
officielle, qui s’exerce au moyendes hôpitaux , des refuges pour
vieillards et infirmes , des orphelinats ou de tout établissement
de bienfaisance créé pour répondre
à des nécessités évidentes. Toutefois , le bien qui s’accomplit par
cos institutions devenues indispensables, n’est pas sans offrir de
graves inconvénients, surtout
quand ce qui constitue le domaine
de l’assistance publique n’est pas
sagement diidgé, chose qui n’est
pas rare.
C’est ainsi que, trop souvent,
ce qu’on appelle la bienfaisance
publique se substitue â la famille,
la déchargeant, i^itort, d’un de
ses devoirs les plus sacrés. La
personne f{ui entre dans un établissemen|iiÎ6 bienfaisance ou qui
reçoit d’uîi comité quelconque,
2
...................................82 .
un secours plus ou moins régulier, appartient à une famille dont
les membres, unis entre eux par
les liens du sang, doivent se sentir
étroitement solidaires. Les affections naturelles ne sont rien, si
les cœurs ne sont pas unis, si les
forts et les bien portant n’aident
pas les faibles et les infirmes.
Lorsque la famille peut venir
en aide à celui de ses membres
qui réclame un secours , soit tepiporaire, soit continu, on doit lui
laisser le privilège de s’acquitter
de .ce noble .devoir. En l’accomplissant ^ sa place, on aura brisé
ou du moins relâché des liens
et des rapports qu’il importe de
'rendre toujours plus étroits et
solides. C’est ainsi qu’au lieu du
bien qu’on se proposait, on aura,
en définitive, exercé une pernicieuse influence sur la famille, en
lui facilitant les moyens de ne
pas remplir ses devoirs les plus
élémentaires. Tout ce que la famille peut faire, pour ses membres, doit être fait par elle. C’est
un attentat h l'amour et à l’uuion
des familles, que de les décharger
des fardeaux qu’elles peuvent porter. De plus il est injuste de laisser
qu'un étranger fasse ce que la famille est en mesure d'accomplir.
Voici qui expliquera mieux notre
pensée. — Nous citons quelquesunes des mesures prises à Elberfeld (Westphalie), pour laisser à
la famille toute sa rçsponsabilité
et toute sa noblesse de cœur.
Un pauvre vient-il demander du
secours à l’assistance publique,
vite on fait une enqu4fe pour savoir si ce soiiiciietir a ues appuis
naturels qui puissent lui venir en
aide. Par appuis naturels et légaux
on entend : les pères et mères et
autres ascendants en faveur de
leurs enfants et petits enfants;
les enfants en faveur de leurs
ascendants; les époux entr'eux,
les gendres et les belles-filles en
faveur de leurs beaux-pères et
belles-mères et réciproquement.
Les maîtres sont obligé.s de soigner pendant quaires semaines
leurs domestiques tombés maladef
à leur service. Les parent.s qui '
refuseraient d’accomplir leur devoir peuvent être placés dans une
maison de travail.
En outre, les règlements de
la commune d’Elberfeld punissent
d’une semaine à trois mois de
prison celui qui s’adonne au jeu ,
â l’ivrognerie, à la paresse, de
manière à plonger dans l’indigence
une famille qu’il pourrait et devrait nourrir; comme aussi celui
qui en recourant à l’assistance
municipale, refuserait d’exécuter
un travail à la portée de ses forces
physiques et intellectuelles.
Grâces à ces mesures, qui sont
aussi sages qu’énergiques, la ville
d’Elberfeld a vu le nombre de ses
as'sislés se réduire des neuf dixièmes et cela dans l’espace de
vingt ans seulement. Cela se comprend : les membres de la famille
étant obligés de s’entr'aider, tous
sont intéressés .â ce que aucun
d’eux ne tombe dans la misère.
Ils s’empressent, dès que le mal
approche, de- s’accorder aide et
protection mutuelle, et n’attendent pas que la ..position soit désespérée.
3
— 83.
Avoiis-nons besoin de dire que
nous appelons de tous nos vœux,
si ce n’esf l’adoption et l’application des règlements d’Elberfeld ,
du moins que l’esprit qui les a
dictés souffle aussi parmi nous?
Qu’on y pense bien. C’est la famille qui est la base da la société.
Fortifier la famille, l’aniiîier de
l'esprit de solidarité, en faire un
boulevard contre la misère, voib'i
le moyen le plus efficace d'échapper aux maux de la paresse, du
vice et de la mendicité.
Nous avons mieux que le bel
exemple qui nous vient d’Allemagne pour abonder dans ce sens:
c’est la parole môme de Dieu qui
exige qu'il en soit ainsi. Ecoutonsla: Si quelque veuve a des enfants
ou des enfants de ses enfants, qu'ils
apprennent, avant toute chose, à
exercer leur piété envers leur propre
famille.,, car cela est bon et agréable
à Dieu. — Que si quelqu’un n’a pas
soin des siens et premièrement do
ceux de sa famille, il a renié la foi
et il est pire (¡u'un infidède.
J. P. POKS.
®oïTC0ponbiincc
^ Kii-c, ic (j niaïs 18$-!.
Mon cher Monsieur,
Vous avez manifesté le désir d’avoir
pour les iecleiii’s du Témoin quelques
nouvelles de l’œuvre d’évangelisaiion
dans cette ville, et sans prendre le
moindre engagement pour l’avenir,
et qui plus est, sans avoir eu l’ombre
d’un dessein prémédité de le faire,
je veux consacrer aujourd’hui une
petite heure à cet objet très important et très intéressant, pour moi
comme pour vous.
Vos lecteurs savent depuis longtemps qu’il y a, à Nice, deux œuvres
assez distinctes, surtout maintenant,
savoir l'œuvre française, de beaucoup
la plus ancienne et la plus considérable, et l’œuvre italienne.
Un étranger qui vient passer l’hiver
dans celle ville, qui suit les services
qui se célèbrent dans le temple évangélique vaudois, et qui y voit pendant cinq ou six mois, des assemblées de 4 à 500 personnes, conclut
assez naturellement à l’existence à
Nice d’une église considérable et fortement organisée. Si on lui rappelle,
avec modération, que quiconque profile d’un culte a l’obligation de concourir à son entretien, surtout s’il
apprend que le budget de celte église
dépasse la somme de vingt nulle
francs, il ne se fera pas trop presser
et donnera parlois une généreuse contribution. Mais si, par aventure, cet
étranger revenait entre mai et septembre, il serait fort surpris de ne
plus retrouver, tant s’en faut, ces
belles assemblées de l’iiiver. C’esl
que la moitié, ou les deux tiers,
peut-être, des auditeurs de la saison
d’hiver, ne sont pas, en réalité, des
membres de l’église ou ne le sont
que pendant celle saison. S’ils ne reviennent pas l’année suivante, d’autres les remplaceront , tout au moins
jusqu’au jour, prochain peut-être, où
la frayeur de Monte-Carlo aura éloigné
de (ohlcs les villes voisines et non
pas de Nice seulement, les familles
qui comptent des jeunes hommes dans
leur sein.
L'œuvi'e qui se poursuit à Nice
depuis plu.s de 4-0 ans et dans des
circonstances diverses, est donc, à
ce qu'il me paraît, surtout une œuvre
d’éviingéli.satioD, qui n’exclut nullement le pastoral, mais qui le dépasse
en importance. Qui peut dire tout le
bien que la prédication de l’Evangile
a protiuil déjà et doit produire encore
sur cos milliers d’étrangers, de toute
nationalité qu’attire le doux_ soleil
de la Provence et que, h défaut de
besoins religieux, le désœuvrement
ou la curiosité amènent au temple
évangélique ?
4
■ Si.,
Les vaiidois et plus particulièrement les vaudoises, entrent pour une
bonne part dans la formation de nos
belles assemblées du dimanche matin.
A part ceux et celles qui se cachent
plutôt que de se faire connaître, ils
suivent régulièrement le service du
matin, et comme ils comprennent en
général beaucoup mieux le français,
ce sont les cultes en cette langue
qu’ils fréquentent de préférence. Il
est possible aussi que les heures auxquelles ces cultes se célèbrent, ii
et 8 heures soient plus à leur convenance que celles de 9 et 4 auxquelles
ont lieux les services en langue ilalienn#?;.
J’ai (dit que l’œuvre française à
Nice est essentiellement une œuvre
d’évangélisation, comme c’est le cas
de toutes les villes catholiques du
littoral de la Méditerranée, devenues
.par leur situation privilégiée des stations hivernales. Mais j’ajoute que,
:'i Nice, plus peut-être qu’ailleurs, il
y a au sein de la congrégation les
éléments essentiels d’une église indépendante, en tant qu’elle peut se
suffire, et libre de disposer d’ellemêrae selon ses convenances.
Au moment de commencer à vous
parler de l’œuvre italienne, je me
dis que pour ne pas la traiter autrement qu’elle ne le mérite, et aus.si
pour ne pas allonger ma lettre, il
vaut mieux que je me réserve de vous
en adresser une seconde, et c’est ce
que je ferai, j’espère, des la semaine
prochaine. En l’attendant, veuillez
agréer etc. X.
Les remèdes des champs
Nous nous sommes plus d’une fois
surpris à désirer d’avoir la connaissance des richesses que Dieu a mises
à notre portée pour le »soulagement
de nos maux. Nous savons bien qu’aucune science n’a jamais réussi à guérir
de toute maladie et à sauver l’homme
de la mort. Quels que soient les
(loclcurs qui ont été appelés auprès
d’un malade et quels que i^oienl les
moyens qui ont été employés pour
opérer sa guérison, nous nous en
tenons îi ce principe seul vrai, et qui
seul mérite toute notre confiance:
€ C’est lui (l’Elernel) qui pardonne
tous les péchés, et qui guérit toutes
tes infirmités». Ps. 103. Aussi, en
toute maladie, comme du reste à
chaque instant de notre existence,
ce qu’il,y a d’essentiel à faire, c’est
de nous placer entre les mains de
Dieu: »Nos temps sont en la main»;
c’est d’invoquer l’Eternel au jour de
la détresse, et selon sa miséricorde,
il nous délivrera, pour que nous
glorifions son nom. Dieu fait loul ce
qui lui plaît, il fait l’impossible; ih
rappelle à la vie celui que l’on disait'
être mort, et H fait descendre dans
le tombeau, trente ans, celui à
qui l’on donnait quatre-vingt-dix ans
ou un siècle de vie. Aussi les médecins qui ont encore quelque foi en
l’action de Dieu, vous disent, lorsqu’on les interroge sur un cas fort
grave: Il n’y a guère d’espoir, mais
je ne suis pas le bon Dieu; et un
'médecin célèbre, Ambroise Paré,
avait l’habitude de dire: «Ainsi je
te panse, que Dieu le garisse».
Donc, confiance absolue en Dieu,
quoiqu’il arrive. Cela n’empêche pas
toutefois que l’on se serve de certains moyens pour opérer la guérison.
L’Elernel a prolon^ la vie d’Ezéchias,
et pour le guérir Esaïe avait ordonné
qu’on lui mît un emplâtre de figues
sur l’ulcère. Le Seigneur Jésus s’est
servi de boue faite avec sa salive pour
ouvrir les yeux d’un aveugle. C’est
dire que les moyens matériels ne
nous sont pas défendus. C’est pourquoi il est à désirer que la connaissance de certains remèdes ordinaires
et à la portée de tous, soit un peu
plus répandue. Nous nous sommes
déjà demandé plus d’une fois, si notre
cher docteur floslan, n’était pas en
voie de nous donner un ouvrage sur
les plantes médicinales de nos montagnes. Nous espérons qu’un moment
ou l’autre, il satisfera notre désir.
Nous sommesipersuadés que plusieurs
de nos familles se feraient un plaisir
de se procurer un ouvrage qui les
5
- 85 .......
rnellrait à même de connaître les
plantes les plus utiles.
Il y a dans ce genre un petit livre
très-simple et peu coûteux ( f'r. 1,50)
intitulé: Les remèdes des champs, herborisations pratiques, h l’usage des
instituteurs, des ecclésiastiques, et
de tous ceux qui donnent leurs soins
aux malades, par le docteur SafTray.
C’est quelque chose de pareil qu’il
nous serait bon d’avoir, en ayant en
vue les plantes de nos montagnes et
de nos vallées.
Voici quelques lignes de l’introduction à l’ouvrage que nous venons
de nommer:
« Il est certain que la démoralisante émigration vers les villes cessera lorsque le paysan comprendra la
nature qui l’environne, les richesses
qu’elle offre spontanément ou donne
en échange du travail; quand l’instruction, l’éducation, sources de moralisation et de bien-être, l’auront mis
à même d’entrer en pleine possession
de son domaine.
» Les résultats immédiats, pratiques, ne manquent pas non plus
d’importance. On envoie souvent les
enfants faire de l'herbe, et, s’ils ne
sont pas prévenus, ils mêlent à leur
récolte de fourrage tics plantes inalsaines ou de véritables poisons... Les
pâtres pourraient utiliser les loisirs
forcés de leur genre de vie en cueillant, dans les meilleures conditions
possibles, les plantes médicinales- de
leur canton, pour les vendre à la
ville la plus proche.
» Là où les secours du médecin
sont forcément tardifs, où la médecine domestique est le plus souvent
la seule à laquelle on ait recours par
suite de routine, de préjugés ou de
pénurie, il importe de vulgariser la
connaissance des plantes; il est à
souhaiter que chaque maison ait sa petite provision de simples. On en usera
avec prudence en attendant le médecin , on les aura sous la main
pour les employer selon ses prescriptions.
» .... La mode a fait adopter des
plantes de l’Inde ou de l’Amérique,*
dont le settl mérite est d’agir d’une
lapon plus énergique que celles
douées des mêmes vertus sous nos climats. Alors même que nous avions
autour de nous des agents aussi énergiques, on a donné la préférence aux
produits lointains; puis est venue la
médecine chimique par qui les végétaux ont été relégués au second rang
et même presque entièrement négligés.
» ...Nous sommes convaincus que
de l’équateur au 60* degré de latitude, la Providence bienfaisante a
placé dans chaque pays, toutes les
plantes nécessaires à la guérison de
nos maladies. Et cependant nous portons à l’étranger des millions pour
payer des produits dont nous foulons
chaque jour l’^éqiiivalent sous nos
pas,.... i. ' D.
Do champ de rËvangéiisaüon
Commençons par quelques chiffres
servant à donner une idée de l’œuvre
des divei'ses dénominations qui existent en Italie. Nous les empruntons
à J'Annuario Evangelieo pour 1884‘,
mais en les complétant.
Eglise Yaudoise
{y compris les i7 Paroisses).
Ministres en activité de service 70
Evangélistes non consacrés . 7
Membres de l’Eglise . . . 16484
Elèves des écoles du dimanche 5403
Id. sur semaine 71,^
Contributions en 1883 . . 112926
Eglise Libre lialienne.
Ministres eonsacrés .... 10
Evangélistes ...... 15
Membres de l’église . . . 1666
Elèves des écoles du dimanche 672
Id. sur semaine 1110
Contributions en 1883 . . • 23644
Eglise Méthodiste Wesleyenne.
Ministres consacrés . . . . 23
Evangélistes ...... 19
Membres de l’église . . . . 1368
Elèves des écoles du dimanche 024
Id. sur semaine 720
6
_____.......86
Eglise Méthodiste Episcopale.
Ministres consacrés , . . . 17
Evangélistes ...... 9
Metnbres de l’église .... SÆS
Elèves des écoles du dimanche 372
Eglises Baptistes.
Ministres .................. . 27
Membres de l’église .... 612
Contributions.................. 3000
Les quelques faits qui suivent sont
empruntés au Bulletin de la Mission
Yaudoise.
» Un de nos colporteurs arrivé dans
un batirg de l’Italie Méridionale et ne
trouvant pas où se loger, s’adresse
à im assesseur communal qui, après
l'avoir questionné, lui dit ; Vous êtes
le protestant qui est venu ii —
Oui monsieur. — Hé bien, ce soir
vous ferez pénitence chez moi. Je me
réjouis de faire votre connaissance
parcequc les prêtres se plaignent de
vous. Et comme ces vautours ne se
plaignent guère des merles ou des
pinsons, mais bien des aigles, je désire
vous mieux connaître. — Merci monsieur. L’assesseur hébergea le colporteur et celui-ci ayant manifeste le
désir de parler à quelques personnes,
son hôte lui dit: « Chez moi il n’y
aurait de place que pour dix ou douze
personnes. Allons voir si on peut tenir
la conférence au Couvent, Aussitôt
dit que fait. Le local appartient au
Domaine et comme il s’y trouve une
belle petite église, à peine la chose
fut connue dans le pays, chacun s’y
rendit avec chaises et lampes à 7 h.
du soir. Le colporteur salua l’assemblée avec ces paroles: «La paix de
N. S. Jésus-Christ soit avec vous et
vos familles ». Puis, après la prière,
il les entretint pendant trois heures
de l’évangile. Le lendemain matin il
eut la joie de vendre une Bible, 7
Nouveaux Testaments et ^5 portions.
M‘‘ D. Revel, d’Ivrée, écrit : A propos
de personnes qui ont commencé à
fréquenter les cultes, j’ai remarqué
il y a quelques dimanches, un individu armé d’un long bâton, sans sou
liers, écoutant avec la plus grande
attention, Après le culte, je voulus
l’accoster et savoir d’où il venait et
qui il était. Il me dit être venu d’nn
village qui est à deux heures de
marche dTvrée et il m’assura qu’il
n’aurait pas reculé devant un voyage
deux fois plus long pour écouler les
bonnes choses qu’il venait d’entendre.
Il était si heureux qu’il me demanda
combien il lui aurait fallu payer pour
s'asseoir chaque dim,anche parmi les
auditeurs. J’en ai entendu plusieurs
me demander combien on leur aurait
donné pour se faire protestants ; mais
celui-lfi est le seul qui m’ait offert
de payer le privilège d’entendre l’Evangile. 11 n’y a pas de règle sans
exception. Cet homme est l’evomi et
j’espère que lui aussi deviendra un
auditeur régulier.
M' F. Meynicr raconte le fait suivant qui n’a pas besoin de commentaire;
Un dimanche, le curé de l'Indrü
trouva deux ou trois jeunes gens qui
jouaient aux boules.
— Etes-vous venus à la messe aujourd’hui ?
— Oui, à messa prima.
-t. Et îi messa gpande?
— Oh! c’est assez d’une par dimanche.
— Non, CO n’est pas assez. Il faut
venir à messa prima, h messa grande
et à la bénédiction. Après ça, il vous
reste encore tout le temps de jouer
aux boules, d’aller à l'auberge, de
vous enivrer tant que vous voudrez.
Mais il faut venir aux fonctions.
On comprend qu’un ami de Giaveno
ait pu dire à M’’ P. M: « Il nous
manque une chose, à nous italiens:
c’est d’être chrétiens. Nous allons au
culte comme on va au marché ou à
telle autre occupation mondaine ».
AliEILCE.
®ariités
Propaganda Fide. — La_Cour de
Cassation a décidé j- en séance plénière, que l’Etat a le dr^sit de pro-
7
87
céder à la conversion des biens de
celle fameuse Congregation. Il s’agit
d’immeubles dont la valeur arrive à
18 millions de francs. En les convertissant en renié, l’Etat perçoit environ
le 30 pour cent de droits.
itotmellco tcltgte«sc0
Fhance, — Il résulte d’une enquête
faite par h Commission du Corps pastoral du Synode général oflicieux qu’il
y a, au sein de l’Eglise Réformée
i'rançaise unie à l’Etat, 57 paroisses
cl 65 postes de pasteur vacants (quelques-unes de ces paroisses étant de.*;servies par plus d’un pasteur). De cette
même enquête il résulte que sur 038
pasteurs salariés par l’Etat, il y en a
environ 425 qui se rattachent au
Synode oflicieux. Sur les 65 postes de
pasteur vacants, 1 sur 13 le sont
dans des paroisses évangéliques, et
1 sur 7 dans des paroisses libérales.
—;0n se souvient qu’à fa suite de
prédications, qui avaient fait quelque
nruit, le père Didon avait reçu du
général de son ordre, l’invitation
équivalant à un ordre, de garder
pour quelque temps le silence. Le
révérend père a profité de ce repos
pour étudier les origines du christianisme,'et s’est rendu à cet elTel, en
Allemagne, où il s’est assis comme
un simple étudiant sur les bancs des
universités de ce pays. Le résultat
de. ces études a été un livre intitulé;
Les Allemands, dans le quel respire
un sonftle chi'étien et libéral qui donnerait à espérer si de trop nombreux
exemples de tentatives de celte espèce,
qui n’ont abouti qu’à d’humiliantes
rétractations, n’étaient faits pour jeter
passablement d’eau froide sur ces
espérances.
— La terrible misère dont souifre
la classe ouvrière de Paris a fourni
à bien des personnes l’occasion qu’elles se sont empressées de saisir, de
manifester la puissance de la charité,
puisée ârsa vraie source : dans une
connaissance expérimentale de la charité de Dieu pour nous. Une de ces
personnes est une dame anglaise,
M"* de Broën, déjà connue par plusieurs autres œuvres de ce genre.
Chaque jour, depuis un mois, celle
dame fait à Belleville, un des quartiers les plus pauvres de Paris aux
ouvriers sans ouvrage, une distribution gratuite de vivres, consistant en
une soupe, un légume et un bon
morceau de pain, mangés .surplace,
par au moins 8ÜÜ personnes par jour.
Ces repas sont servis par 80 à 90
dames ou demoiselles, anglaises pour
la plupart, à des labiées de 70 à 80
personnes à la fois, et tout se passe
sans bruit et avec un ordre qui |tonne.
Tonkin. — Des massacres de' chrétiens dans les provinces de Thanh
Hoa et de Nghé-An ont eu lieu dans
les premiers jours de janvier. Ce sont
les mandarins eux-mêmes qui ont dirigé les chefs de bandes et ils agissaient vraisemblablement sur dos instructions venues de Hué. Le Ininistre
de la guerre en Ânnam parait surloiil compromis par l’enquête à laquelle on s’est livré. Ainsi, à PbuQuang, sur le Song-Ma, un mandarin
militaire nommé Cluinh-Sa-Son, préposé à la garde des montagnes de la
province de Tbanh-Hoa, a fait décapiter le l""janvier un prêtre catholique
annamite et sept catéchistes, puis il
a brûlé et pille la chrétienté et massacre les autres chrétiens. A Long
ïhanh, les tirailleurs de montagne
conduits par un chef de bande, tuent
un prêtre, massacrent des chrétiens,
brûlent trois villages. Le lendemain,
2 janvier, six chrétiens sont tués sur
le Song-Nâ. Les tirailleurs de montagne brûlent la chrétienté. En d’autres points, mêmes massacres. Avant
la prise de Son Tay, un des vicerois d’une province de la Chine aurait donné ordre aux pavillons noirs
de massacrer les chrétiens. L’amiral
Courbet a envoyé le Chaleau-Renatul
dans lu province de Thanh-Hoa avec
mission de protéger les chrétiens.
Les mandarins auraient été punis.
(Le Christimi-smeJ.
8
,8g'.
Angleterre.
La Société de tempérance de l’Eglise
Anglicane a célébré dernièrement
son SS""® anniversaire. Du rapport lu
à cette occasion, il résulte qu’elle
se: coropo.se actuellement de 450.000
merobres. Tous les évêques en font
partie. La Société s’applique à recueillir une somme de 500.000 fr.
pour étendre son action à toutes les
paroisses, et fournir aux honoraires
d’agents spéciaux chargés de propager
les principes de la Société, spécialement sur les chemins de fer et dans
l’armée.
Hévuc poUttquc
Mlalie. — A la suite d’un vote
que le jprésident de la Chambre a
considéré comme impliquant un manque de confiance envers lui, l’honorable Farini a donné sa démission.
Peut-être n’attendait-il que celte occasion. Les prières de ses amis et un
vote presque unanime de la Chambre
n’ont pas pu le décider à revenir de
sa délermination de renoncer pour
quelque temps à la politique militante. On assure qu’avec lui le bureau
tout entier de la Chambre compte se
retirer. On désigne comme successeur
probable de Farini, Biàncheri, ou
Coppino ou Perracini. La nomination
du président ne devrait pas avoir de
couleur politique, selon l’opinion d’un
grand nombre.
L’âge et l’état de santé de Déprélis
le portent aussi à penser à ses successeurs et l’on parle de la combinaison Sella, Zanardelli, Magliani et
Mancini. Mais ce ne sont que des
suppositions de journaux. Malheureusement Sella est rentré à Biella de
Rome avec la fièvre thyphoïde. Son
état inspire des inquiétudes.. La Chambre continue l’examen des budgets
sous la présidence de Farini, et le
jour de la votation pour son remplacement n’est pas encore fixé.
‘^France. —Un vole récent a renforcé le gouvernemept do M- Ferry.
Angleterre. — Un grave attentat,
attribué à des fénians irlandais venus
d’Amérique, a menacé de ruine quatre
gares de chemins de fer à Londres.
Des valises contenant des boîtes de
dynamite avaient été déposées dans
les salles de dépôt de chacune de
ces garet; et l’explosion devait avoir
lieu dans toutes au même instant;
heureusement que par quelque défaut
dans les appareils l’explosion n’eut
pas lieu dans trois d’entre elles, et
à la station Victoria elle n’eut lieu
que trois quarts d’heure plus lard,
à 1 heure environ du matin et lorsque
la station était vide. On n’a eu a déplorer que quelques blessures.^ On
fait des enquêtes, mais réussira-t-on
à découvrir les coupables ? Dans la
Haute Egypte Osman Digma refuse
de se soumettre à Graham, et sé prépare à la revanche dans les environs
de Suakim où il est à la tête de GOOO
hommes. A Karloum, Goudon est
loin d’avoir surmonté toutes les difficultés.
Allemagne. — L’empereur Guillaume a ouvert en personne la diète
de l’Empire et a annoncé que* à vues
humaines et avec l’aide de Dieu, la
paix du monde était assurée pour
quelques années.
Annone©
11 vient de paraître:
Aile Porte d'Kalia
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S’adresser hPiçjnerolii la Libraiiïc
Chiantore et Mascarelli.
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Pignerol, hnprim. Chiantore eU'^asearelli.