1
Année XV*
?RTX D'AfìONNRMKNT PAR AN
Italie . . . . . L 3
Tons Ifìs pays rto l’Uuiou de
poste . . , .
Ain»"!rique du 8ud
0 I
On s’abonne:
Au bureau d’AdimniBliratiion’,
í’Ubí! AÍM. lea Pasteurs;
Oboz M. Ernest Robert I'Flptierol)
et à la Llbvftiiie OMantore et'
llasep.reili f Piguerol}
N. 43;:
Ij'abonnemLMii part du 1* Janvier
et se paie jPaVanee.
Numéros aêparôs demandés avant
le tirage 10 centmes cüaouu.
to
S
Annonrim: 20 coutiines par lignï^
pour une seule fois, —16 centimes de 2 à 5 fois et 10 «en-,
times pour d t’oif^ otaudessusi
cS’
R'arlreseer pour la fiédflclîmi ft
îo Past. K. Melilo, Torrs-Pfillîn
etpouvridmînlRtraJïfliR à M. le
Past. J. P. PoTifl, TorTi^PellfCi.
Tout oliangenifiut A' adrosso est
payé centînies.
LE TEMOIN
ÉCHO OES VâLLÉES VâUPOISES
Paraissant chaque Vendredi
Voit» hi» »ereg téinoin», Aotkm 8.
Suioftni la vf'rite dvêc l(i cfiartie, Bi*ir. iv, 15. i
i^ojninaijre.
De Frangins à Balsille. v, — M, Matlhieu
Gay, nolice biographique, 1®?' art. — Une
visite aux incendiés d’Aiguilles. -r Souscription pour les incendiés d’Aiguilles. —
Unions Chréliehnès de jeunes gens. — Association pédagogique. — Annonces.
DE FRANGINS A BALSILLE
Mardi, 20 Août. ~ Quand nous
avons vu Bonheval, ce matin, nous
avons été désappointés. On nous avait
dit: C’esU une station thermale, il y
a hôtel etc. Oui, il y a un petit hôtel
et une source chaude (35 degrés) contenant du sulfate de chaux et Je ne
sais quoi d’autre, mais c’est, après
tout, un petit village, comme perdu
dans le bois de sapin qui couvre les
flancs escarpés de la montagne jusqu’au bord du torrent, où se trouvent
la source èt l’hôtel.
Le torrent a changé de couleur depuis hier soir.'iÜn orage qui s’est déchaîné sur Ma vallée pendant la nuit
a rendu-ses eaux boueuses. Par; contre,
la belle ioute earrôssable qui descend
au Châtêta'rd iet à Bourg St< Maurice
èst sahs'poiissière. ■ ,
En arrivant au Châtelard, le vallon
des Ghapieux débouche dans la Vallée
d’Isère. Sur notre droite, à travers les
chdtaigners nous apercevons la petite’;
ville de Bourg St. Maurice ¡avec ses
clochers. Plus près, le pont sur le loVrent des Glaciers, que les Vaudoistrouvèrenl barricadé et gardé, mais que
les défenseurs déblayèrent; ensuite eux
thèmes; au delà du pont,}sur la rpuie
qui s’achemine vers le haut Val d’Isère,
Scez près duquel campèrent les Vaudois te mardi soir, et où ils avaient
compté arriver en 1688 par le Petit
St. Bernard ici tout près.
Aujourd’hui la vallée, un peu plus
large à cet endroit, est tout à fait tranquille; point de tocsin d’alarme comme
au temps de nos -pères. Je m’étais figuré le Val d’Isère plus plat et plus
large, et j’avais compté le parcourir
dans une voiture. ' : l' a 'Ui , :
Mais lorsque avec deux compagnons,
faisant un détour par St. Maurice,
j’entendis parler de 30 francs pour aller jusqu’à Laval, mon rêve s’évanouit
et l’on se borna à faire trotter un cheval jusqu’à Sainte-Foy, où l’avantgarde nous attendait commodément
installée dans un restaurant qui semblait fait exprès pour nouis, puisqu’il
's’annelait. dirinùm d’Arnand.i C’estüci
t
m
ë
■ii).
s’appelait du iuum d’Arnaud.i C’estMci
que « Messieurs les flatteurs v cherchèrent à retarder les Vaudois par leurs
oiîrès trop généreuses. s
2
,334
»•
iki-'í * •'
!:■■ ,
i'' '
f
Ï'
Ou passait l’ancienne route? Elle
doit avoir traversé plus d’une fois
l’Isère, mais il est difncile qu’elle ait
inonlé jusqu’à Vitlar Roger que nous
apercevons dans les bois du Giocherei
sur notre droite. La nouvelle roule est
fort belle, mais passé Sainte-Foy elle
devient en eifel difficile pour les voitures qui sont obligées d’aller au pas,
à cause des montées assez rapides.
Parlerai-je des glaciers de la Marlin,
qui descendent du Mont Thuria en murailles blanches fort élevées et menacent même, sur son rocher, le village
de Guraz, dont le clocher semble toucher les neiges? Décrirai-je les torrents
qui desçendent, tout blancs d’écume,
de ces montagnes de glace, ou les
cascades de l’Isère encaissé dans 'ses
rochers, ou les bois de sapins qui couvrent les deux versants?
Il vaut =raieux que je hâte le pas.
Vers le haut, la' vallée s-’élargit de
temps en temps pour former de jolis
plateaux circulaires entourés de montagnes; c’esit là que l’on rencontre successivement les villages de Brévière,
de Tigne et'enfin de Laval, où ACnand,
qui fait ici quelque confusion de noms,
doit avoir trouvé un lit le mercredi
soir. Nous en avons trouvé d’excellents
chez Maurice qui, dn reste, n’a pas
oublié de nous donner un bon soupeT.
Nous constatons avec satisfaction que,
grâce au beau temps, nous avons une
jOurliée entière d’avance sur l’expédition de 200 ans passés.
Mercredi, fi Août. — À 5 heures
nous nous retrouvons à table avec l’inspecteur des douanes que nous avons
vu hier soir, et avec qui nous comptons passer le mont Iseran. Il a un
Eorteur qui servira de guide pour tous.
’air est frais: nous sommes à plus
de 1.800 mètres. La montée de l’Iseran
est assez rapide et dure environ deux
heures. Avant d’arriver au col, nous
apercevons devant nous deux prêtres
qui semblent hâter le pas à notre approché. Notre jeune compagnon qui
est libre pebseûp ne peut s'empêcher
de dire: Tenez, il y a là un symbole:
c’est le catholicisme qui fuit devant le
protestantisme.
Sur le col, nous entrons un moment
dans un abri construit tout exprès. Il
y a un peu de tourmente plus haut;
le vent suffle et nous lance des gouttes
de pluie à la figure. Nous sommes
ici à 2.770 mètres, et les montagnes,
tout autour, sont couvertes de glaciers. Nous disons adieu au Val d’Isère
et nous descendons dans la Vallée
de l’Arc. Le sentiment que là bas, au
fond, se trouve la station de Modane,
et que, sans même descendre si bas,
nous rencontrerons sur notre gauche
le coi du Mont-Cenis, nous rappelle le
petit cantique de notre enfance.
Marchons marchons, - Nous approchons,
De l’Italie, - notre pairie,
Doublons le pas - Elle est là-bas.
La descente est rapide, et le premier
village que nous trouvons s’appelle
encore BonnevaL
Nous n’y faisons qu’une courte halle,
pour relire rhisloire d’un curé généreux qui fit boire les voyageurs et du
Œ revêche qui y fut battu par les
s. Comme à BpnnevalTjqs-Bains,
un brigadier des gendarmes nous demande nos papiers, et nous répète le
même refrain que son confrère, en
voyant notre petit nombre: El les autres? Le consul italien avait, paraît-il
parlé aux préfets de la Savoie d’une
trentaine de personnes. Ce sera pour
un autre Centenaire.
La vallée est belle, mais dépouillée
d’arbres. Dans les prés on est occupé
aux foins. Le seigle n’est pas mûr et
les semailles sont déjà faites. À Bessans, joli village au débouché des trois
vallons de Bônneval, d'Averol et de
Roche Melon, on ne peut passer sans
se rappeler la réputation dont jouissaient ses habitants, il y a 20Ó ans,
d’être « la plus méchante canaille qüi
fût sous le ciel». Nous bous représentons les plus insolents liés, et marchant au milieu des soldats vaudois,
tandis qu’ils traversent .ces jolies prairies le long de l’Arc. A Bessans nous
avons pris congé de notre charmant
inspecteur, qui, lui, n’est pas pour . la
fuerre; il en veut à Crispí, mais il. p pu s
it en nous saluant amicalement! Vous
3
pi«<^A/VSAAA.rVWUV'
335.
voyez que tous les français ne sont pas
ilalophobes.
Voici en travers de la Vallée une
élévation formée par des rochers, sur
lesquels sont assises les maisons de la
Madeleine, abandonnées comme lorsque les Vaiidois campèrent ici dans ces
beaux prés, le jeudi soir. Il nous reste
tout le temps de descendre jusqu’à
Lanslevillard au pied du Mont-Genis;
l’air est caressant et frais, et le soleil
est splendide. Lorsque nous arrivons
en vue de Lanslevillard, un spectacle
curieux s’offre à nous. Toute la campagne est couverte de petits cônes
formés par une douzaine ou deux de
pèlites gerbes de seigle que les paysans lient immédiatement après l’avoir
coupé avec la faux. Ces tas sont recouverts de manière à ne pas être
trempés par la pluie. On laisse ainsi
le blé trois semaines sur le champ;
il y subit une espèce de fermentation;
puis on le porte à la grange pour le
battre. ' h. b.
M. MÄTTH1EÜ GÄY, PAST. EW.
(notice BIOGKAPHIQUE )
Matthieu Henri Gay naquit à Saint
Jean (actuellement Lnserne-St. Jean)
le 10 août 1813. 11 assistait à l’âge
de 13 ans, en 1826, à une réunion
religieuse de famille, présidée par le
célèbre apôtre des Hautes-Alpes, le
bienheureux Félix Neff, lors d’une
excursion qu’il fit dans notre vallée
du Pélice, durant laquelle il s’arrêta
particulièrement à St. Jean.
Le jeune Matthieu Gay fut. captivé
par l’exposition si pratique et si pressante que cet homme de Dieu faisait
de l’Evangile. Neff, de son côté, avait
remarqué l’allenlion du jeune garçon;
il lui parla en particulier et garda de
lui un souvenir distinct, comme on le
voit par la mention qu’il fait de Matthieu Gay dans une de ses lettres du
lempsT L’impression reçue alors resta
ineffaçable dans Tâme du jeune garçon,
et l’on peut dire, que c’est de celte
époqne que date sa conversion à Dieu
et sa vocation au ministère évangélique.
11 fréquenta l’école latine, qui se
tenait alors aux Coppiers de la Toui\
dirigée par feu M. J. P. Bonjour et
ensuite par feu M. A. MonasUer.
A l'âge de 16 ans, il se rendit à Lausanne pour y poursuivre les éludes en
vue du St. ministère, et après dix
années consécutives consacrées à l’élude, il quitta cette ville en 1839, en
y laissant un excellent souvenir.
De retour aux Vallées à la fin de
celte même année il dut attendre patiemment, sans emploi, que l’admiriisiralion ecclésiastique fixât le jour
de sa consécration, qui eut enfin lieu
à St. Germain le 28 mai 1840.
C’était un événement intéressant et
solennel, car c’élail la première consécration au saint ministerequieûtiieu
aux Vallées depui,s des siècles. Jusque là les candidats au saint ministère
recevaient l’imposition des mains dans
les-lieux mêmes où ils faisaient leurs
éludes. Admettre des pasteurs' sans
savoir quelles doctrines ils allaient
prêcher et enseigner, c’était un danger
continuel pour l’Eglise, exposéeà subir
de la sorte l’importation i de'produits
théologiques de provenance plus ou
moins suspecte. C’élail aussi un grave
inconvénient pour l’unité dans l’enseignement, dans les pratiques et formes
du culte et des fonctions religieuses
en général. Ce fut donc une louable
décision que celle par laquelle l’Eglise
revendiqua son droit d’examiner ellemême et de consacrer ses ministres,
en attendant de posséder en son sein
les moyens de .subvenir à leur entière
préparation à l’œuvre du ministère,
sans devoir recourir aux Institutions
du dehors. Matthieu Gay fut le premier
de la longue série de jeunes ministres
qui l’ont suivi, et qui, en moins d’un
demi siècle, nous ont fourni une liste
de noms bien plus longue que celle que
donnait auparavant un siècle entier.
11 dut encore attendre quelques mois
sans emploi, jusqu’à ce qti’ayanl été
appelé par l’église de Rodoret, il y
fut établi comme pasteur au mois
d’août de la même année. Il consacra
à celle petite église trois ans d’un
'f
4
ministère très-actif,^ recueillant journellement des expériences, dont Ü devait profiter dans la suite. Il quitta
Rodorel en octobre de 1843 pour répondre à l’appel que lui adressait l’église de Praly.
Passer de Rodoret à Praly, c’était
alors une sensible promotion, à cause
des avantages attachés à cette dernière
église._ L’église de Rodoret,, habituée
alors à voir les pasteurs passer plutôt
que séjourner en son sein, n’avait
guère le loisir de s’affectioner à eux
et de les apprécier à leur juste valeur.
On eut le temps toutefois de connaître
M. Gay qui fut vivement regrelLé. Il
avait laissé Rodoret juste à temps
pour échapper à un atfreux accident
dont fut victime son successeur M.
Biiffa. La maison servant de presbytère fut emportée de nuit par une
avalanche qui ensevelit, sous les décombres et dans la neige, le pasteur,
son épouse, leur enfant et leur domestique.
Après six années de ministère à
Pralyi leiposte.de pasteur de l’église
du Viilar devint vacant par la reti aite
de feu M. François Gay. Il revenait de
droit à Matthieu Gay, en vertu du réglement alors en vigueur, réglement
ayant pour but d'assurer aux églises
de la montagne un ministère régulier
qui aurait pu sans cela leur manquer
bien souvent.
Des intérêts matériels et des intérêts
de famille poussèrent un homme intrigant et audacieux à s’opposer à la
venue de M. Gay au Viilar. A force
d’intriguer il réussit à former une
majorité qui, en violation du réglement, se déclara pour un autre pasteur
et fit une protestation couverte de
nombreuses signatures contre l’installation de M. Gay. La V. Table ne put
tenir aucun compte de ces sourdes
menées et tnaiiuinl l’inslatlalion de
M. Gay au 9 janvier 1849. Celuici, fort de son droit et sachant, du
reste, combien étaient méprisables les
motifs de l’opposition qui lui était
faite, vint au Viilar sans crainte, au
jour fixé. Feu M. Bonjour pasteur à
St. Jean présidait le service d’installation; la foule était Fort nombreuse;
on s’attendait à quelque désordre. Les
menaces les plus graves n’avaient pas
été épargnées par le chef des opposants; mais la contenance calme, sereine et courageuse de M. Gay fit qu’il
n’y eut que des menaces. Bientôt, sa
conduite affectueuse, charitable, et
dévouée fit disparaître jusqu’au dernier vestige de celle intempestive et
inique opposition; îe chef lui même
fit amende honorable. Si tous n’étaient
pas ses amis (et quel serviteur de
Dieu pourrait espérer de n’avoir aucun ennemi? et si cela arrivait, n’y
aurait-il pas lieu de suspecter sa fidélité?) tous, du moins, étaient en conscience obligés de l’estimer et de le
respecter.
Il y avait à Ipeine cinq ans qu’il
était au Viilar, lorsqu’une nouvelle
vocation lui était adressée par l’église
d’Angrogne. Ce Fut pour lui un sujet
de perplexité; il hésita beaucoup, répondit deux fois négativement, et enfin,
sur la vive insistance qui lui était
faite, il accepta l’appel et alla exercer
son ministère pendant six ans environ
dans celle église qui est très vaste par
le long territoire qu’elle occupe.
Matthieu Gay faisait consister son
œuvre pastorale plus encore dans les
visites à domicile et les conversations
privées que dans la prédication, quoiqu’il ne négligeât nullement celle-ci.
11 en résultait pour lui, surtout à
Angrogne, une fatigue excessive, lellement qu’enfin il fut arrêté tout court
et obligé, en donnant sa démission, de
demander son éméritalion, n’ayant pas
l’espoir de rentrer dans le service actif
en reprenant la conduite d’une église;
c'était en l’année 1860. Cependant sa
santé s’améliora, et pendant un intervalle de sept ans, il remplit divers
offices, enlr’autres il fut cnargé pendant un temps de la prédication à
Pignerol, ainsi que des visites et autres soins aux membres de la congrégation vaudoise de cette ville, ce
qu’il faisait en s’y rendant deux fois
par semaine depuis La Tour. Ges courses régulières en omnibus et souvent
sur l’impériale contribuèrent à affermir sa santé. .1. D. Charbonnier.
{La fin prochainement).
5
..337
Une visite
aux incendiés d’Aiguilles
A la siiile de l’appel inséré dans le
N° 40 du Témoin, par le Modérateur
M. J. P. Pons, mon cher collègue M.
Gardiol de Bobi et moi, désiranl apporter une parole d’encouragement
et de sympatnie chrétienne à nos pauvres frères vaudois frappés à Aiguilles
par l’incendie du 20 au 21 septembre
dernier, nous partîmes le jeudi matin
17 courant et passâmes le col de La
Croix pour nous rendre sur les lieux
et constater personnellement l’étendue
et les conséquences de ce désastre.
Après avoir parcoüru Aiguilles dans
tous les sens, et interroge chacun de
nos frères présents, ainsi que les principaux habitants de cette malheureuse
bourgade, voici le résultat de notre
enquêté, ' o- ■
Nous devons confirmer que, malheur
reuserneni, tout ce qui a été publié,
jusqu’ici, sur cet épouvantable incendie, correspond à la plus triste réalité. '■
Plu« des deux-tiers d'Aîguilles.schef.lieu de canton du Queyras, sont en
ruine.s, et environ 90 familles sont sans
abri, sans vêlements et sans pain. Les
murs que le feu n’a pas pu abattre,
sont tellement endommagés qu’ils tombent ou tomberont dans peu de temps,
pour la plupart. Des 108 maisons brûlées nous n’avons pu voir que deux
ou trois voûtes de caves ou d’écuries,
qui aient tenu bon, et c’est sous l’une
d’elles que nous avons trouvé abrités
le pauvre J. J. V. malade et sa femme
avec trois et bientôt quatre enfants,
dont l’aîné n’a que 7 ans!
En parcourant les rues l’on n’aperçoit plus que des monceaux de ruines, de cendres et de ferrailles; du
bois qui constitue les deux-tiers environ des maisons du Val Queyras, et
du fourrage qui avait été três abondanl
celte année, il ne reste même pas
trace.-Le feu s’étant déclaré accidentellement, à ce que l’on croit, vers
minuit, tout le monde a été surpris
au lit, et, le vent violent aidant les
flammes, c’est à peine si les gens pu
renl sortir à temps de leurs demeures
et emmener le bétail en rase campagne; desorteque, vêlements, linge,
blé, avoine et, pour bon nombre, ai'gent et titres ae crédit, tout a été détruit. À deux heures du matin l’œuvre
de destruction était achevée. Il ne reste
à ces malheureux que les pommes de
terre qui, fort heureusemenl, étaient
encore dans les champs. Quelques
poules et quelques porcs que l’on avait
cru mettre en sûreté, ont péri de froid.
C’est la quatrième fois que ce gros
bourg est la proie des flammes. D’après
une chrôniqii« des journaux de la
vallée, en 1746 le féu consuma 250
maisons, ce qui indique que Aiguilles
était alors beaucoup plus étendu que
dernièrement. En 1829, le 10 mars,
il brûla de nouveau tout, à l’exception
dû quartier situé en deçà du ruisseau
qui partage le village en deux. En
1886, 56 maisons furent détruites, et
en septembre derniet^' 108.
Les 35 qui reslènl debout à présent,
sont celles qui avalent été rebâties
après l’incendie du 1886; malgré la
bonne volonté de ceux qui les possèdent, il lèut est impossible d’abriter
toutes les victimes au désasire. C’est
navrant !
L’on paifle d'une ancienne tradition,
suivant laquelle Aiguilles et tous les
villagés du Queyras doivent être anéantis par le feu, à cause d’un crime
qui y aurait été commis en brûlant
vivants trois ministres réformés. Nous
ignorons si cette tradition est fondée. Le curé, auquel nous avons demandé des renseignements sur ce point,
nous a bien répondu qu’il avait aussi
entendu raconter la chose, mais qu’il
n’avait jamais rien lu qui confirmât
cette tradition.
Aiguilles ne renferme pas de prolestants français. 11 ne s’y trouvait que
six ou sept familles vaudoises, provenant des paroisses deMassel, Rodoret,
Pral et Villesèche. Sur 40 personnes,
entre petites et grandes, se rattachant
formellement au culte évangélique, 29
ont perdu tout ce qu’elles avaient et
11 ont été épargnées. De sorte que ce
sont ces 29 qu’il nous faut, nous Vaudois, secourir, soit par l’envoi d’argent
6
,-338~
qui leur aide à passer l’hiver, soit par
aes dons en toile, étoffes, vêlemeiUs
et couvertures qui les préservent du
froid si rigoureux dans celte Vallée,
située comme Praly, entre douze et
treize cêhls mètres au dessus du niveau
de la mer.
II ne faut pas nous faire d'illusion
sur les conditions de nos pauvres coreligionnaires. l,es compagnies d’assurances ne voulant plus assumer d’engagement à liégard des constructions en
bois, dans celte vallée, on ne s’y sent
plus en sûreté; aussi aí^lrme^t"Op géné*
râlement que les ruines ne s,e,ront plus
relevées que par un ljers|des propriétaires. Nos Vaudois ri’é,tanl que fermiers ou domestiques, n’auront aucune part à la distribution du bois de
construction délivré pari les autorités.
El quant aux autres secours en argent
ou en habillements* ils sont c.on.s|dérés
comme des étrangers, et on te leur a
déjà bien faiisenlir, depuis le désastre,
Dii reste, tes secours n’altlueronl pas
cornnie par le passé; les donateurs
semblent fatigués,dp dopner, et quant
aux souscriptions publiques, faites par
le moyen des journaux de l’aiTondissemenl, nous avons vu qu’elles n’ar
vaienl guère dépassé le .millier de
francs, y compris la somme de 500
francs envoyée par le ministre de l’intérieur. -T- Qu’esl-ce que cela pour
aider 00 familles, à l’entrée de l’hiver?
C’est avec un vif plaisir que nous
voyons qu’un grand nombre de personnes ont déjà répondu à l’appel qui
leur a été adressé dans nos Vallées,
et se sont empressées d’envoyer leurs
offrandes, soit en argent, soit en nature, à nos frères si durementiéprouvês. Nous avons ta confiance que tous
ceux qui n’ont pas encore fait parvenir
leurs dons, les enverront, sans retard, à la Table qui aura soin de Ips
faire arriver à destination pour être
équitablement distribués aux malheureuses victimes ivaudoises de ce terrible
incendie. ,t, r.
SOUNCBirTION
pour les iuceudiés d'üiipille
Villar Pélis, liste). ~ C. J. P.
Planchón Francesot, fr. 2; .\nnelle
BertinatGönnet, 5; Paul Bouisse, anc.,
1 ; Antoine Gras, 2; Timothée Dalmas,
\ ; Charbonnier Marguerite, 1 ; Jean
D' Dalmas, 0,50; J. J. Maraude, 0,75;
Joseph Geymonat, 1 ; M* Ed. Bernard,
2; M. Jean Allio, diacre, 1; J. ,D.
Baridon* 0,50; Pierre Nicolet, 0,15;
Salomon Benonj 1; Elienné Salomon,
1 ; Paul Baridon. anc., 2;Paul Baridon,
diacre» 2;i Jean Planchón, 2; Jean
Perrachon, 1 ; Jean Rambeau, 0,50 ;
Jacques Coisson, 1; Anonyme, 2; .1.
P- M. Salomon* anc., 1,50; Catherine
Bouisse, 0,75* Auguste Jalla, père, 2 ;
Auguste Jalla, fils, 2.; M“'" Cauvie
Marguerite, 1; Zéline Allio, l.,_50;
Giolitlo Fedele, gardebois, 0,40; Ricca
Daniel* 2; Giraudin Françoi-s, diacre,
3; Paul Michelin Salomon, 1; Jean
Gönnet, anc., 2; Salomon Salomon,
1 ; Veuve Susette Gönnet* 1 ; Jean
D. Allio, diacre, 1 ; J. D. Piene, 1 ;
D' Jahavel feu J. J. 5; Et. Caïrus
(Sarrel) 2; Marie Gönnet (Bessé) 2;
O'* Garnier, 1,50; M® Gay, 5.
Torre-Pellice, (5* liste). — M. Jacq.
Eynard, Appiols, fr. 5; M. Alfred Eynard, id., 5; M. D. Fraehe-Dagots, 2;
N. N., 1 ; FamilleTron, Armaria, francs.
50; Jourdan Banh. Taillaret (Arnaud),
1; Eynard Jaques, id. (Garablin), 1;
Armand Bosc J. D. Copin, 7; Jacques
Armand Bosc, 20; M. Jean Salomon
et famille, 5; Madeleine Berlin de via
üliva, 1 ; M. le chev. D" Et. Vola, 5;
M. D. Fourti-BOncœur, 0,50; M. Henri
Bein, instituteur, 2.
Paroisse de Praly, fr. 30,
Pignerol. — M‘*® Marguerite Long,
fr. 25; M”® Annette Gardiol, 1 ; M. et
M™® Reynaud, 2; M. Henri Long, 2;
M“ veuve Monnet, 5; M™® Emma
Pasquet, 5; M'”« Vitlorina Orizia, 3;
M“® veuve Bei1, 3; M. Pascal Henri,
5; M. Foeneron (Giuielia), 2. »
Guastalla: M, J. Bonnet, pasteur,
fr. 5..
7
.339
Angrogne (2‘^ lisle),
M. el M™® Peyrol-Zûrclier, L. 20;
M"* Elisa Malan (Prasuit), 5; M“® V''®
Malan (Jotaves), 5; M™® V’'® Prasuit
(Jouves), 3; M. Pierre Chauvie (Albarins), 4; Bari. Chauviè (Serre), 3;
Pierre Buffe (Odins), 2; D'^ Bertinatti
(Pra*dU'Tour), 2; Laurent Rivoire (¡d.)
1; P‘ Gonin (idi), 1; Pierre Chauvie
(Saben), 1 ; Et. Chauvie (Touscia), 1;
.los. Gaydou de Jos. (Pra-du-Tour, 1;
1)'* Malàn (Eissarl), 1 ; Et, Chauvie
(Barmelia), 0,50; Pierre Rivoire f. M.
(Pra-du-Tour)j 0,50; Chauvie Pierre
f. j® B* (Rocciàmaneol), 1; Chauvie
Jacques de Bari. (Odins), 1 ; Chauvie
Bart, (La Croui), 1; Galh. Fontana
(Gonins), 1; Rivoire Pierre f. Laurent
(Rivoices), 0,50; Mallh. Benech (Cacet)
0,30; Jacq. Cói'sson (Marlinail), i. —
Total pour Angrogne avec lisle précédente L. 91,30.
Soglio (Suisse). — M. le past. Ed.
Jalla, fr. 5. , ,
Biasca. — M. le past. P. Calvino,
fr. 5.
Les dons publiés dans la dernière
liste, à commencer par la famille A.
Biolley, proviennent de la paroisse de
Turin.
«
* *
Tout eh remerciani les personnes
qui ont répondu, avec un empressement généreux, à l’appel que nous
avons adressé aux églises vaudoises
en faveur de nos frères, viclimès de
l’incéndie d’Aiguilles, la Table a décidé
3ue la souscription serait close le 5
U mois de novembre prochain.
A la suite d’une visite faite à Aiguilles,
par MM. les pasteurs B. Gardiol et J.
Romànô, nous sommtes toujours plus
convaincus mie les secours sont plus
qu’urgents. Que les familles* qui peuvent donner des vêlements ou du
linge, aient la bonté d’adresser leurs
envois, sans retard, à M. le pasteur
de Bqbi
Dans deux semaines* tous les secours
en argent et en nature seront intégralement distribués, ét d’une manière
équitable, aux familles si gfàVenienl
éprouvées.
Torre-Pellice, le 21 octobre 1889,
Pour la Table:
J, P. Pons, Modérateur.
ViiDilis (Ihréliennes d« Jeunes Gens
Celle année ëncôre le Comité central
international, dont M. G. Tophel est
le président et M. Ch. Fermaud le
secrétaire, invite les Unions de l’Alliance à organiser des réunions de
prière pour la semaine 10-17 novembre
procbàin.
«Chers amis», lisons-nous dans leur
circulaire, « notre cœur ne ircssaillet-il pas d’une sainte émotion à celte
'perspciclive ? »
« Pour les anges, quel spectacle que
celui de ces milliers de, jeunes gens
sauvés, qui, sans distinction de race
ni de classé, se prosternent, dans un
même esprit d’adoration, devant leur
commun Maître!»
« Et non seulement quel spectacle,
mais quelle puissance, quellé, source
de vie abondante, quel principe de
progrès incessants et d’irrésistibles
conquêtes, si une telle semaine, au
lieu de dégénérer en vaine tradition,
devient, chaque année davantage, un
temps de recueillement véritable, de
sérieux examen de notre marche, d’humiliation féconde, d’actions de grâce,
de consécration plus absolue au Dieu
de Jésus-Christ »,
Celles de nos paroisses qui ont une
Union Chrétienne, observët’onl celte
semaine de prières, cela va sans dire.
Mais les Unions existantes né pourraient-elles pas, après s’èlre entendues
avec les pàstenTs, déléguer deux ou
trois de leurs mertr'bl’es pouvant disposer de ledr temps, pour tenir ces
réunions dans les paroisses où jùsqü'ici
auciihe sqéiêlé dé jeunes gens n’a pu
prendre pied? Nous croyons fermement
que celle semaine de prière aurait
péül’ résultat, plus ou hibins inàmédiat, là fondalibn d’Uftions nouvelles.
En tout cas, il vaüdrâîl là peine d’ès-
8
-340 ■
sayei- dans un esprit d’humilité, de foi
et d’amour.
Voici rnaiptenant le programme des
réunions, que le défaut d’espace nous
oblige à abréger considérablement.
Dimanche ÎO Wèt). Actions de grâces,
Eph. 1., 3-14; Col. I.,12-14; Pier, i.,
3-9, et immilialion, Esaïe vin., 6-14;
Jacq.'hï.'V 14-23; Jean îtiii. IS-l?,
Lundi ii. Nos rapports avec Christ,
Jean xv., 1-11, 19; S Piei\.i , 3-11 ;
Esaïe Vi., 6-8; Mal. n.,, 5-7.
Mardi ii2.U.,a vie au sein 3e chaque
Union, Rom. xii., 9-18; Hébr. xii.,
12-17; 1. Cor. xii.,- 12-27.
Mercredi iS. L’Union et leé Unions,
Rom. XV., 1-7; Rom. xii'., 6-8; 2
Cor. VIH., 7-15; ir., 6-15.
Jeudi 14. L’Eglise et le Règne ‘de
Dieu, 1 Pier, n., 5-10;‘Eph. n.,
19-22; Mattii. vi., 9,10; Eph. vi.,
17-19.
Vendi'edi 15. Famille et patrie, Deut.
XI., 18-23; Ps. cxxviii; Néh. i.,3-ll;
1. Tim. II., 1-6; Jér. xxix, 7.
Samedi i6. Le inonde, 2- Cor. yi.,
14-18; llébr. xiii., 9-15; Éx. xvii.,
8-16; 2 Tim. i., 6-10; Jug. vi.,
12-16.
ASSOCIATION PÉDAGOGIQUE
La Bibliothèque de celte Association
a roçu les ouvrages suivants;
Du Ministère de t’Instruction pubi.
Paroli. —■ Scuola popolare.
L.atino. — Lavoro Manuale e Malattie
delle Scuole.
Fbòbel. —■ Manuale degli Asili.
Celesia. — Storia della pedagogia.
Zaglia. — Questioni pedagogiche.
Id. — Nozioni di psicologia.
Id. ~ Didattica.
Gelmini. — Storia dell’educazione.
Vecchia. — Storia, Naturale.
Itì. — Educazione dej Sensi.
Id,.,,,Nuova. Scienza dell’’,Edu
, . citzicHie.,,,,^^,..
SergÇ -jj-, Educa zip lie del Çarallere.
GpELU,, —VletOjJò, d’jp'segnajmento.
Allievi, — Dotlrinè pedagogiche.
Cavezzali. — Pedagogia.
Veniali. — Scuole Normali.
De M. le Comtn. A. Beri:
Gite e ricordi di un bisnonno.
' De M:'A. Pelavel:
La Bible en France de-Em, Petavel.
Nous remercions les généreux donateurs. .
SOUVENIR DU BICENTENAIRE
i, ' -----
MÉDAILLES COMMÉMORATIVES
En vente à la Librairie Jourdan
(Tipografia Alpina) et à la Librairie
Gilles à Torre-Pellice, ail prix de 60
centimes. — (Par la poste, 70 centimes). i
. I
Ænixoïioes
l]^ V4UD0IS OË LA VIËILLK ROCHE
souvenirs de
JOSEPH MALAN
ttcûueUlia par
Wir^ljïAM MEILiLK
Uiï volume in 8° di 190 pages avec
portrait L. 2,50 pour qui le prend
chez Gilles, libraire à Torre Pellice;
ou chez J. Goss, 15, via Pio Quinto,
Turin; L. 3 pour qui,le veut franco
à domicile- L. 3,25 pour l’étranger,
contre bon sur le poste.
POÉSIES françaises à l’usage des Ecoles
élémentaires: Premier degré 15 c.
— Second degré 25 c.
Chez M. Gilles libraire à La Tour
ei .chez l'è pasteur de Pomaret.
A cette dernière adresse seulement:
1'^ degré le 100 fr. 10.
2-' degré le 100 fr. 15.
Séries des tableaux'déleciwre/rawpaïse.
En feuilles c. 50. | Cartonnées'fr.'2.
' Erwèst BobéhT; ttéhmit; '
Pignerol, lmp. Chiantore-Mascarelli.)