1
Beptlème année.
N. 41.
11 Octobre ISTS.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spéeialeinenl consacrée aux inléréts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
I Que toutes les choses qui sont véritables occupeut
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PIIX D ABOmiBKENT :
talie, h domicile ftm an) Kr. 3
uisse.....................*5
France....................«6
lllemaproe ... ...» 6
mgleterre , Pajs-Bae * 8
Vn numéro séparé : 5 cent.
Î7n numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEMENT
Torrr-Peu.icb : Via Maestra,
N.-12. (Agenzia bibliografica) ,
PiONERoL ; J. Chìanfnre Impr.
Turin;././. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de’Panzani.
ANNONiìES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour l'admiDistrat'on
au Bureau il Torr.e-Pcllice,
via Maestra N. 42 — pimrla
rédaction : A Mr. E. Malan
Prof ■ k Torre-Pelice.
Sommaire.
Digoité de la Prière. — Histoire VaulOise. — Un adieu — Nouvelles religieuses,
¡ails divers. — Variété. — Pensées chrétientes.— Chronique Politique. — Annonces.
DIGNITÉ DE LA PRIÈRE
Par la prière je m’e'lève à Dieu,
s lui parle avec la liberté et avec
A confiance d’un enfant envers
en père, et Dieu me parle aussi
ar son Esprit au fond du cœur;
rouvoir ouvrir mon cœur à Dieu
û entendre sa voix paternelle,
oilà la dignité et l'excellence de
prière.
Qui est Dieu ? La Bible, la naire et la raison me disent qu’il
fît le grand Dieu, créateur du
iX3l et de la terre. « Les nations
Kint devant lui comme la goutte
ni tombe d’un seau, comme la
^nue poussière attachée au bas0(1 d’une balance ». Il tient toutes
eaux dans le creux dé sa main,
l’nnivers tout entier sur la
iointe de ses doigts. • 11 est le
¡ni des rois et le Seigneur des
Seigneurs ». Son œil voit tout,
sa sagesse dirige tout, son esprit pénètre tout. Dieu est charité,
c’est à dire, amour saint. 11 aime
ses créatures, mais il abhorre le
mal. Son amour est un feu consumant. Tout le but de ses révélations et des dispensations de sa
providence est de détruire le péché et de rendre l’homme heureux dans l’obeissance et dans
l’amour. Telle est sa sainteté que
les anges mêmes ne sont point
purs devant lui et que les séraphins se voilent la face en sa présence. C’est ce grand Dieu qui
daigne s’abaisser envers moi pour
écouter ma prière, et pour me
répondre dans son amour. Quel
honneur pour moi ! Quand j’eus
l’honneur d’être présenté à notre
roi, je fus si frappé de sa Majesté, que mes pensées se confondirent et que je répondis mal à
ses premières questions. Mais il
se montra si bon et si aimable
que le souvenir de cette entrevue
ne s’effacera jamais de mon cœur.
Mais quand je prie, ce n’est pas
un monarque de la terre qui m’é*
2
-322
coute et me répond, c’est le grand
Dieu de l’univers, le créateur et
conservateur de toutes choses, le
juge des vivants et des morts. Oui 1
dans la prière je parle à Dieu, et
Dieu m’écoute et me répond.
— Et qui sui«-je moi ? une faible créature, un misérable ver de
terre , qui dépend à chaque seconde de sa main puissante, de
telle sorte que s’il retire son souffle, je tombe et je péris. L’homme n’est que « poudre et cendre ».
Mais hélas! je suis moins encore;
puisque la poudre et la cendre
sont après tout ce que Dieu veut
qu’elles soient, tandisque moi je
suis ce que Dieu me défend d’ètre.
-Te suis un pécheur, désobéissant
et rebelle envers Lui. Et cependant, par la prière, je puis parler
librement au grand Dieu trois
fois saint que j’ai tant offensé !
Je puis lui dire d’éloigner de moi
le châtiment que j’ai mérité, de
répandre dans mon cœur cet amour
saint et pur qui régénère, et de
me donner patience et sagesse
dans les adversités ! Je puis parler à Dieu, non pas avec la crainte
d’un esclave qui |tremble devant
son maître, mais avec la liberté
d’un fils devant sou père ; je puis
lui exposer toutes mes douleurs,
et lui demander conseil dans tous
mes embarras. J’ai la certitude
qu’il m’écoute avec un cœur compâtissant, qu’il peut et veut faire
pour moi plus que je ne sais penser et demander ! Quel honneur et
quelle grâce m’est accordée dans
la prière ! Si je pouvais me présenter devant Dieu pour le prier
seulement une fois dans la vie,
ce serait déjà une grâce ineffable. Tous les jours qui précèdent
cette heure solennelle je voudrais
les passer à préparer ce que j'ai
à lui dire; et tous les jours qui
suivraient cette heure bénie seraient certainement remplis par la
pensée de ce que m’a dit sa bouche adorable. Or cette grâce de
pouvoir présenter à Dieu mes requêtes , ne m’est pas seulement
accordée une fois dans ma vie, ni
une fois par an , ni une fois par
mois. Tous les jours et tous les
moments , j’ai cette liberté. S’il
s’agissait d’un monarque de la
terre, je craindrais de l’importuner. Mais point de crainte semblable à l’égard de Dieu qui non
seulement me permet’, mais m’ordonne de le prier sans cesse. —
La reine de Séba, à la vue de la
gloire de Salomon , s’écria hors
d’elle même ; « Oh qu’heureux sont
tes gens et tes serviteurs qui assistent continuellement devant toi!
Or, c’est un honneur bien plus*
grand encore celui qui m’est accordé, de pouvoir me tenir constamment devant Dieu, de le prier
et d’entendre sa sagesse. Malheur
à celui qui méprise cet honneur
et ne fait nul cas de cette grâce
ineffable. « Mais pour moi, ra’ap^
procher de Dieu c’est tout mon
bien ».
J. D. Turin.
histoire
Les documents suivants son!
tombés entre nos mains. Ils nouj
ont paru assez curieux et asse^
intéressants pour mériter d’étrj
publiés ; . i
3
-323
Soüs-Phéfectdre de Pignerol.
Pignerol , le 24 août 1812.
A Messieurs les Maires des Communes
ci après désignées
Moiisieur le Maire,
D’après l’avis de SIODsieur l’Inspecleur
général de l’üniversité Impériale, recteur
de l’Académie de Turin, on a dû réformer le premier projet concernant l’Etablissement d’un Collège pour la population
protestante.
Monsieur le généra! Préfet, à qui j’ai
rendu compte, dans le temps, des dispositions que j’avais faites pour l’établissement du dit Collège qui doit servir surtout
pour ceux qui se destinent à l’état ecclésiastique , par sa lettre du 9 Juin dernier,
vient de me marquer (ju’il pense avec
moi que le collège dont il s’agit, est de la
plus grande utilité pour les jeunes gens
des Vallées.
Il lui paraît, en outre, que la Commune
de la Tour est la plus propre pour un pareil
établissement ; et, dans tous les cas, il proteste qu’il n’appuyera jamais la demande
de le placer dans la ville de Pignerol.
Quant aux fonds nécessaires pour les
frais de premier établissement et d’entretien de ce collège, il ne croit pas que
le Gouvernement refuse l’autorisation d’ajouter des centimes additionnels à la contribution foncière des communes qui ont
demandé l’établissement de cette école.
11 est donc nécessaire que vous réunissiez de nouveau le Conseil municipal pour
prendre une nouvelle délibération dans
ce sens et que vous me la transmettiez
en double expédition..
Il faut que le Conseil municipal vole
l’adoption du projet du personnel du Collège et des frais ordinaires et extraordinaires que cet établissement occasionne;
que le même Conseil s’accorde à choisir
la Commune de la Tour comme celle reconnue par M. le Préfet pour la plus
propre à recevoir une pareille institution;
que le même corps demande à être autorisé à s’impo.ser, pour cet objet de dépense, des centimes additionnels aux con
tributions. Je vous prie de répondre au
contenu dans la présente dans les dix jours
qui suivconl sa réception.
Vous voudrez bien en prendre copie
ainsi que du projet qui l'accompagne, et
m’en accuser en attendant réception.
J’ai l’honneur de vous saluer avec considération.
.Signé P. Geymet.
La Tour le 12 août 1812.
A Monsieur Geymet .Sous-Préfet à Pignerol.
Monsieur !
Lors de la tournée i|ue lil, dans les Communes Yaudoises, Monsieur le Préfet I.a
Ville, il les flatta de l’espoir d’obtenir, pour
elles et dans leur soin, une école secondaire. Depuis la visite de ce magistrat,
les Vaudois sentant toujours plus l'utilité
d’un semblable établissement, qu'ils n’ont
jamais perdu de vue, leurs autorités constituées ont enfin songé à le mettre A
exécution, et c’est d’après le vaui de la
majorité des Maires de nos Vallées que
nous avons l’honneur de vous adresser
le plan^ci-après détaillé, et qui, sans meilleur avis, nous paraît être le plus adapté
à nos besoins et à nos ressources.
1. Il s’agit de trouver un local qui, par sa
situation et ses avantages, convienne aux
trois vallées (Polis, Gluson et lialsillo) ;
2. trois professeurs dont un, pour enseigner les cléments des langues latine et
française , un 2<* pour les mathématiques
élémentaires, et un troisième pour les
belles lettres latines et grecques.
Nous penserions d’assigner au premier
professeur Fr. 650
au 2d » 750
au 3® » 900
Pour loyer do local et entretien
de meubles » 400
Total Fr. 2700
Ge sont donc 2700 fr. annuels qui constitueront les frais du Collège aux quels
il faudrait ajouter une somme de 1200 à
1500 fr., pour frais de premier établi.ssement une fois pour toutes.
1. Quant au local, nous jugeons sans
crainte d’être taxés de partialité et de
prévention que la Commune de la Tour
est celle qui réunit le plus d’avantages
requis, eu posant comme inadmissible.,
4
-394
uu emplacement qui quoique plus central,
est ou trop isolé, ou ne faisant pas partie
des églises vaudoises, n'est habité que
par des Catholiques romains;
2. k l’égard des professeurs, notre avis
serait que deux d'entre les trois fussent
choisis et pris exclusivement {sans impossibilité) parmi les ministres du culte protestant, soit sans cure d’Ames s’ils eu
attendent, soit surtout parmi les pasteurs
qui ont résigné le pastoral; et nous avons
lieu de croire que les chaires seront ainsi
toujours suffisamment pourvues.
Lorsque nous conçûmes la première
idée de rétablissement proposé , nous on
jugions l’exécution d’autant plus facile
que nous regardions comme applicable
à cet objet le subside annuel que MM. les
commissaires du Synode Wallon envoyaientpourl’enlrelieu de deux écoles latines.
Les changements survenus eu Hollande
et la notification officielle qui nous en a
été faite récemment, ne nous permettent
plus de compter sur ces secours lointains;
tout notre espoir se fonde et sur nos
communes, et sur l'appui de nos dignes
magistrats, s'ils daignent obtenir pour
elles l’autorisation d’imposer des centimes
additionnels en proportion suffisante pour
faire face aux besoins sus-mentionnés.
C’est à vous, monsieur le Sous-Préfet,
que nous osons nous recommander , persuadés que vous voudrez bien nous seconder et être notre organe auprès de monsieur le Préfet et de monsieur l’Inspecteur
général de l’Université Impériale de Turin
déjh favorablement disposé à notre égard.
Veuillez agréer l’hommage de nos respects et de notre parfaite considération.
Signés,
Ami Combe , Maire à la Tour Pélis. —
P. Bert Pasteur Président de l’Eglise consistoriale de la Tour. — P. Appia, membre
du Conseil général et Juge de Paix du
Canton de la Tour. — J. P. Vertu membre
du Conseil général et Président des Assemblées de ce canton.
IN ADIEU
Voici ce qu’une narratrice raconte'au
sujet d’une des petites réunious qui se
tenaient chaque dimanche autour du lit
du célébré Adolphe Monod mourant:
« Il faut que j’essaie de raconter la scène
la plus touchante et la plus sérieuse à
laquelle j’aie jamais assisté: Ce fut le dimanche 13 janvier. On nous conduisit dans
un salon de la rue de la Tour d’Auvergne,
o'u nous avions déjà été souvent. Ce jour
là, quoique beaucoup d’amis y fussent
rass.emblés, après quelques serrements de
main, quelques paroles échangées à voix
basse, chacun se renferma dans le silence.
Après un temps d’attente, le signal nous
fut donné de monter à l’étage supérieur,
dans la chambre du bienheureux pasteur,
qui devait nous faire entendre ses dernières paroles et nous donner sa dernière
bénédiction. On pria les assistants de ne
lui adresser aucune parole, de crainte de
le fatiguer, mais de s’a.sseoir simplement
comme dans un temple. C’est ce que l’on
fit. M' le pasteur Adolphe Monod était
étendu sur le lit, dans l’alcôve. La table,
sur laquelle étaient le pain et le vin de
la sainte Cène et la Bible, occupait le milieu de la chambre. On chanta le cantique
qui commence : Saint des saints tout mon
cœur veut s'élever d toi.
D’abord, l’émotion empêcha beaucoup
de voix de se joindre aux accords de l’orgue, touché légèrement dans une pièce
voisine par l’une des filles du pasteur;
mais bientôt tous les assistants s’unirent
au malade pour adorer le Seigneur. Monsieur le pasteur E. de Pressensé lut IL
aux Cor. IV. et pria. Il rompit alors le pain
et le présentant à M' Adolphe Monod il dit:
Je puis tout par Christ qui me fortifie. Il
l’offrit à M"' Monod en disant: Dim est'
amour et à sa fille aînée avec les mêmes
paroles : Je vous donne ma paix. Le reste
du pain circula ensuite parmi les assistants.
En offrant la coupe au malade, le pasteur officiaut répéta la parole de S' Paul :
Qui nous séparera de l’amour de Christ ?
Lorsque chacun eut participé à la coupe,
on ajouta un second oreiller à celui qui
soutenait déjà la tête découverte d’Adolphe
'Monod, qui, promenant ses yeux lénteI ment et avec une sainte tendresse sur tous
ses amis présents, leur dit: Mes bieu-aimés
dans le bien-aimé du Père, je rends grftces
5
-325
à Dieu qui me permet encore cie vous
parler on son nom pour votre encouragement et pour ma propre consolation.
Il parla avec tant «l’onction, d'amour
divin et «le simplicité que chacun en fut
saisi. Tandis qu’il nous disait ce qu'il fallait
faire pour vivre d’une vie sainte, active
et paisible, qu’il nous souhaitait la pais
profonde du Sauveur, tout en nous parlant «le sa propre expérience et do sa mort
(irochaine, tout le monde pleurait. Jamais
nous n’avions autant compris l’humilité,
la dignité, la simplicité du chrétien, dans
toute sa faiblesse personnelle et dans toute
la force que Dieu lui communique. C’était
une scène biblique; on aurait dit qu’un
des patriarches était sur ce lit.
Chacun se relira profondément pénétré
et pouvant dire comme Jacob ; Que ce lieu
est vénérable! C’est ici la maison de Dieu,
et c'est ici la porte des deux ! ( Gen.
XXVII. 17).
ilouDcUee rcUgtcuecô
Klspagne. Le programme du ministère Zorilla, en ce qui concerne la
liberté religieuse est assez clairement exprimé dans ce qui suit;
« Sans aucun doute, dit Zorilla, il existe
encore dans notre pays les tristes habitudes d’intolérance religieuse qui ont jeté
de profondes racines pendant les nombreuses années qu’a duré l’absolutisme ;
mais le Gouvernement ne permettra pas
que la liberté de religion et de culte garantie par l’article 21 de la Constitution
soit violée. Les citoyens calheliques ont
le droit d’étre frespectés dans le libre
exercice de leur culte; mais ils n’ont pas
celui de contraindre qui que ce soit d’y
f; prendre part, ni celui d’empécher les autres dans l’exercice du leur. Le Gouvernement accordera à tons les citoyens
indistinctement la jouissance de la liberté
religieuse, sans permettre que , sous le
manteau de la protection assurée par la
^constitution au culte et aux ministres de
"l’Eglise catholique, soit de nouveau tenté,
>i d’uue manière directe ou d’uue manière
indirecte, le rétablissement de l’intolérance ».
Il a déjè été question en Espagne de la
séparation de l’Eglise d’avec l’Etat; et
quoiqu’il no faille pas s’atlendre h ce que
cette séparation ait lieu de si tôt, ce fait
seul montre que les Espagnols s’habiluont
à l’idée que le peuple de ce pays ne doit
pas être nécessairement catholique.
IMexique. Nous avons déjà dit «jue
dans le Mexique la prédication de l’Evangile a produit de très beaux fruits, soit
dans la capitale, soit dans les villages des
environs, .\ussi le clergé a-t-il organisé
contre cette œuvre une très violente opposition. Il a formé, sous le nom do Société catholique, une corporation secrète,
qui a pour but d’empécher la prédication
de l’Evangile. Elle a réussi dans quelques
localités par des menaces et par la violence à disperser, pour un temps, les
congrégations évangéliques; mais presque
partout les autorités civiles [et politiques
ont protégé les Evangéliques dans leurs
droits. Malgré tous les efl'orls do cette société catholique, l'Evangile du Sauveurs
fait au Mexique de grands progrès. Des
Eglises se sont formées dans plusieurs
localités, de sorte qu’il en existe déjà,
dans ce moment, 60; plusieurs sont encore bien faibles .sans doute, puisque le
nombre des membres do quelques unes
d’entre elles ne s’élève pas au dessus de
dix; mais il y en a aussi qui comptent
jusqu’à 500 membres. — Le dernier dimanche, raconte un évangéliste, la SainteCène a été célébrée dans l’ancienne église
catholique de San José de Gracia, où fonctionnaient ci-devant quatre prêtres catholiques romains, et 4Û0 communiants
évangéliques ont pris part au repas du
Seigneur.
Oenève. Les conférences religieuses
qui étaient annoncées à Genève pour la
dernière semaine de septembre paraissent
avoir bien réussi.
Plusieurs séances, dit le Bien Public,
ont eu lieu le malin à la Rive droite, et
l’après midi dans la petite salie de la Réformation , presque toutes consacrées à
des questions de liberté religieuse et d’é[ vangélisation. L’Allemagne et le mouve-
6
-326
mentdes Vieux-Calholiques, les proleslanls
disséminés en terre romaine, la Bible dans
ses rapports avec l’incrédulité et avec la
superstition, les missions étrangères, ont
été l’objet de diverses communications.
De sérieuses paroles ont élé prononcées,
et la plupart des orateurs ont insisté sur
la nécessité d’un réveil personnel comme
condition d’un relèvement de l’Eglise et
d’une action puissante sur le monde.
Les discours de .M. R. Saint-Hilaire, sur
l’histoire du travail, et de M. Ducros,
sur l’état social des pays catholiques-romaius, ont obtenu un vrai succès.
fFijUse Libre).
La Société des missions protestantes
parmi les catholiques d'Irlande, dit le
Christianisme, continue ses travaux avec
un succès toujours croissant. Elle compte
actuellement 4 écoles du dimanche, 84 écoles do la semaine, et elle emploie plus de
400 agents. Do nombreuses congrégations
sorties tout entières, ou h peu de chose
près dos rangs -de l’Eglise romaine, se
réunissent dans des temples ou dans des
locaux scolaires, ouverts à leur intenlion,
et les derniers recensements officiels ont
constaté une augmentation sensible de la
population protestante.
Le. premier missionnaire
protestant (jue le conseil presbytérien
d’Amérique ait envoyé au Brésil, le Rév.
Simooton, s’établit à Rio en ^1859, et
avant sa mort, survenue en 1867, il
avait fondé une mission florissante. Aujourd’hui . l’on compte au Brésil sept
Eglises , qui réunissent 350 membres. De
sages mesures, suivies d’un commencement d’exécution , ont été prises pour la
préparation de pasteurs indigènes, et le
journal de la mission, la Imprenta etangelica, fondé dès le début, se trouve
être la plus ancienne feuille religieuse ,de
l’Empire et la seule évangélique. Les
presbytériens emploeint au Brésil quatorze
missionnaires, cinq instituteurs indigènes
et six colporteurs. Les principales stations
sont Rio de Janeiro, San Paolo , Bahia et
Hanna. De certains districts oü jamais
missionnaire n’a encore pénétré, il vient
des demandes de livres et de traités qui
dépassent la quantité qu’on en peut four«
nir. De (nouveaux ouvriers du Seigneur
seraient tort necéssaires dans ce pays,
oh l’évangélisation presbytérienne aobtenu
plus de succès qu’en aucun autre champ
de missions.
f Eglise Libre).
France. Vüniners mentionne de
nouvelles apparitions de la Vierge près
du village de Neuholz en Alsace.
On écrit d’Alexandrie ( Egypte ) au Nouvelliste vaudois:
« Depuis longtemps des divisions régnaient entre le haut comité de la communauté arménienne d’Alexandrie et ses adminislrés. Cette colonie était également
fatiguée des tiraillements qui affligent son
église en Orient.
«Or, dimanche 1" courant, un grand
nombre des principaux membres de la
communauté se sont réunis dans le temple écossais pour y délibérer sur les mesures à adopter. Les missionnaires américains avaient été invités à assister à
cette conférence toute spontanée, dont
le résultat a été une déclaration votée à
l’unanimité, d’après laquelle les Américains divisés passaient au protestantisme
sans autre forme de procès.... »
— Le conseil presbytéral de Fontenayle-Comle exprime le vœu que le Synode,
dans sa session prochaine, s’occupe de
régler l’admission des catéchumènes dans
l’Eglise. Voici un de sesconsidérants .'
« Que les engagements pris par les catéchumènes doivent être consentis avec
une entière liberté. M. Luigi dans l’Eglise libre dit parfaitement sur ce sujet:
« La communion au bout du catéchisme , c’est la mémoire et l’intelligence donnant entrée dans l’Eglise ; tu
en es membre, pareeque tu sais ta leçon».
« La réception des catéchumènes, c’est
une espèce de distribution, de prix ; la
récompense, ce sont les signes du corps
et du sang du Sauveur ! L’âge est à peu
près fixé : envirous seize ans, comme
s’il y-avait un âge pour se convertir ...»
■ ]
7
-327
ìatìB bbera
ij’Allemagne ©t les Jésuites. — Le triomphe des doctrines ultramontaines a coïncidé dans toute l’église
avec la complète extintion des études fortes
et désintéressées.
Il y avait autrefois, en Allemagne, une
théologie catholique qui le disputait à la
théologie protestante pour l’indépeodanco
et la sagacité des recherches et qui comptait parmi scs représentants des hommes
aussi distingués par l’érudition que par
le caractère; un Jahn, un Hug, un Wessemberg. Aujourd’hui, elle ne prend aucune part au mouvement scientifique et
n’élève la voix que pour trahir son incompétence. Qu’il s’agisse de réfuter Strauss
ou Dollinger, de concourir à la défense
du christianisme traditionnel ou de Justifier ses innovations les plus chères, les
champions do cette théologie suppléent
toujours aux arguments'par les injures et
finissent eu désespoir de cause par invo()uer l’appui du bras séculier.
L’église catholique est aujourd’hui devenue l’église Jésuitique. Il serait puéril
d’attendre d’elle la plus légère déviation
de ses principes, de lui demander les plus
insignifiantes concessions à i’élat moderne,
de se flatter Jamais de l’espoir d’une réconciliation. A ceux qui réclameraient une
modification des statuts de l’ordre, le général actuel des Jésuites, le père Beckx,
répondrait sans nul doute, comme autrefois Lorenzo Ricci, son illustre prédécesseur: Sint ut sunt aul non sint.
(Journal de Genève).
Sllanitio
Prodigieuse augmentation des Juifs en
Roumanie. — S’il faut en croire les renseignements officiels fournis par le journal La Turquie, l’augmentation du nèmbre
des Juifs dans les principautés danubiennes serait vraiment formidable. En 1859,
la Valachio et la Moldavie n’avaient ensemble que 67000 Israélites ; dix ans plus
lard, en 1869, les déscendants d’Abraham
n’étaieni pas moins do 612.000. Tandis
qu’il n’y a en Angleterre qu’un Israélite
sur 1000 persounes, 4 sur 1000 eu France
33 sur 1000 eu Autriche , on compte en
Valachio-112 Juifs pour 1000 habitants et
en Moldavie 200, le cin(]uième de la population.
Population de l’Empire Allemand. —
D’après les publications du bureau de statistique de Berlin , touchant le recensement du r décembre 1871, la population
dns ditl'ércufs états de l’Allomague présentait les chiffres suivants:
Prusse et Lauenbourg 24.793.066
Bavière 4.861.402
Saxo 2.556.244
Wurtemberg 1.818.484
Bade ' . 1.461.428
Alsace et Lorraine . . . 1.519.4.50
Lo.s 20 autres petits Etats 4.098.450
Population totale 41.108.840
Le nombre dos femmes surpasse celui
des hommes do 752.347.
Population actuelle de la Grèce. —
D’après le recensement de mai 1871, la
population de la Grèce, y compris les
soldats et les marins, s’élevait à 1.457.894
âmes. — Athènes avait un peu moins do
.50.000 habitants.
PENSÉES CHRÉTIENNES.
I.a croix cesse d’être croix, dès qu’oii
dit avec amour : ô croix bénie ! il n’est
point de bois semblable au tien.
Ceux qui me sont le plus utiles sont
ceux qui pensent le plus mal de moi.
Plus les choses sont bonnes, moins
elles plaisent. Qu’y a-t-il de plus salutaire
que Jésus-Christ? El pourtant il est pour
la plupart un odeur de mort.
L’amertume ne se chasse pas par l’amertume, c’est-à-dire le diable par le
diable ; mais le doux dissipe l’amer, c’est
à-dire le doigt de Dieu chasse les démons.
8
Il n’a pas la paix celui que personne;
ne trouble. Mais celui qui, troublé par
tons les hommes et par toutes les choses
de la vie, supporte tout tranquillement
et avec joie, celui-là possède la paix véritable; Dieu a placé sa paix au milieu
de la guerre.
C’est une triste justice que celle qui ne
veut pas supporter les autres, parce
qu’elle les trouve mauvais, et qui ne
pense qu’à chercher la solitude du désert,
au lieu de leur faire du bien par la patience , la prière et l’exemple. Si tu es
le lis et la rose de Christ, sache que ta
demeure est parmi les épines. Seulement
prends garde que par Ion impatience,
tes jugements téméraires et ton orgueil
caché, tu ne deviennes toi même une
épine. Christ règne au milieu de ses ennemis. S’il n’avait voulu vivre que parmi
les bons, et ne mourir que pour ceux
qui l’aimaient, pour qui fût-il mort, et
au milieu de qui eût-il vécu?
Luther.
((rktontque politique.
Italie. Le roi séjourne à Rome quelques jours. Les ministres et leurs secrétaires généraux rentrent à leurs postes.
Les étrangers, les allemands en plus grand
nombre, puis les anglais et les américains,
les français en plus polit nombre, arrivent
dans la capitale de l’Italie. Le pape est
sorti ces derniers jours de sa prison volontaire. Il n’est pas sorti en ville, mais
hors de la porte du Vatican dite de la
Zftcca; puis longeant les murs, a pénétré
dans les jardins par la porte voisine. Chemin faisant. Pie IX a rencontré le cardinal
Luçca et le cardinal de Bonnechose qu’il
a embrassés. — Le 2 courant, à l’occasion d’un consistoire, il a prononcé en
réponse à une adresse de quelques jeunes
romains, un discours dans lequel il se
plaint de la perversité des temps et des
hommes. Pie IX a prononcé plus de discours ces deux dernières années que pendant les 24 premières années de son pontificat.
— Naples. Le miracle de Saint Janvier
s’est opéré ces jours derniers à Naples
dans les meilleurs conditions. Les napolitains sont enthousiasmés; tous ont l’espoir de gagner, cette année, un quaterne
à la loterie. c Eglise libre J.
Allemagne. Parmi les projets de
loi qui vont être soumis aux Chambres
prussiennes figure celui du mariage civil
obligatoire.
La divergence entre l’Empereur d’Allemagne et son Chancelier le prince de
Bismarck au sujet des mesures à prendre
contre les évêques récalcitrants s’accentue
de plus en plus. L’empereur Guillaume a
un faible pour ses anciens alliés conservateurs contre le parti libéral. On parle
même, en présence d’un tel état de choses,
de la possibilité de la retraite du Chancelier.
France. La grande affaire du jour,
c’est le discours de Gambetta à Grenoble.
L’ex dictateur a cru devoir prévenir les
anciens républicains contre les républicains de conversion récente. — L’agitation
démocratique, parfaitement inopportune
du reste, a pour pendant t’agitation politico-cléricale, car en dépit des démentis
et des protestations [des chefs du parti
ultramontain, on ne saurait donner d’autre
nom à des pèlerinages nationaux oh une
partie de l’assemblée nationale va processionner en corps. Dimanche, treize-cents
pèlerins parlaient do Paris seulement. —
La dernière heure de l’option pour les alsaciens-lorrains a sonne. Les journaux
français et anglais sont remplis de tristes
détails sur cet Esode d’une population
entière, qui rappelle certaines scène du
moyen âge qu’on ne croyait plus pouvoir
se renouveler. Et cependant, ainsi que
l’écrit le Times, la sûreté de l’ÂlIemagne
exigeait ces sévères dispositions. Dura lex,
sed lex.
ANNONCES.
Est vacante la place de maîtresse d’école a Bobi. Emoluments ; 400 francs et
logement. ¡„
V
Chez M'J. Beuech libraire à la Tour
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Piñx: SS cení.
E. lil.iLAN Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.